Posté en tant qu’invité par Michel:
Mes propos, et surtout la façon dont J2LH les résument, ont pu heurter certains. Je vais tenter de les expliquer de façon un peu plus détaillée.
Sur la fonction primaire ou secondaire d’un ARVA
Primaire, secondaire … imaginons un ARVA en panne soudaine (comme le fait Bubu dans son post) :
- si c’est le gars qui cherche (fn secondaire) dont l’ARVA est en panne, un autre peut le remplacer si le groupe est assez nombreux
- si c’est la victime dont l’ARVA ne fonctionne pas, il sera TRES difficile de la sauver. La fonction émission d’un ARVA est donc plus critique que la fonction réception. Elle est donc primaire.
Néanmoins, cette question est difficile pour moi et je ne veux qu’ouvrir un débat qui, peut etre, a pour vous des reponses évidentes. La sécurité ne peut être améliorée que par la mise en place d’un système où l’ARVA a un rôle majeur mais il ne faudrait pas en occulter les autres composantes :
1- prédiction des probabilités de situations avalancheuses (meteo, nivo, carto)
2- prévention de l’enfouissement sous avalanches (lanieres or not, sacs, skis, airbags…)
3- signalisation de la position de victimes ensevelies (ARVA en émission, réflecteur RECCO, DETAV), mais aussi protection de victimes ensevelies contre asphyxie et hypothermie (vetements, airbags…)
4- fonctions de recherche et de localisation (réception ARVA, sonde, RECCO…)
5- fonction d’extraction et d’évacuation des personnes touchées (pelle…).
Laisser penser que la sécurité repose exclusivement sur la possession d’un APS et l’entraînement à la recherche Arva me semble limité. Tout le monde ne cumule pas 50 à 100 000 mètres de dénivelé positif par saison (Bubu, tu fais plus toi), ce qui semble la norme sur ce forum. Je me suis souvent interrogé sur l’équipement nécessaire pour des sorties du style :
- traversée du Vercors (avec ou sans descente par Combau ?) à skis de fond
- ascension du Charmant Som
- journée aux vallons de la Meije (Chirouze or not Chirouze)
- descente de la Vallée Blanche (avec un détour par Léchaud, ou le couvercle ?)
- …
Sur ce type de terrain, je constate que :
- plus de 50% des personnes rencontrées n’ont pas de pelle, instrument majeur de la sécurité. Certaines pelles ressemblent à des jouets sans grande efficacité !
- pour les ARVA , je ne sais pas c’est plus difficile à voir.
Si le groupe est homogène, aucun problème APS pour tous, on ne se pose pas la question.
Faut il interdire à des gens qui ne s’entrainent pas à la recherche ARVA de faire la vallée blanche (ou les Vallons) avec un guide si besoin ? entre copains ? avec des enfants ? Faut il « suréquiper » ceux qui ne savent pas faire une recherche ARVA… ou qui ne portent pas de pelle ?
Au lieu de parler d’APS, examinons la situation si j’avais un EPRS (émetteur, pelle, récepteur, sonde), c’est à dire un systeme où les fonctions émetteur (utile en phase 3) et récepteur (phase 4) sont séparées. Certaines personnes, celles qui ne portent pas de pelle, pourraient etre équipées de la partie E et laisser la partie R à ceux qui sont compétents. La possession de l’outil ne fait pas l’artisan.
Le système de sécurité à mettre en place vis-à-vis des risques d’avalanche est assez comparable à celui qui concerne la prévention et le sauvetage en cas « d’homme à la mer » en bateau.
Schématiquement, il est essentiel de mettre en place un système qui évite de se retrouver dans la situation d’homme à la mer (harnais, ligne de vie…). L’homme à la mer est une situation d’EXTREME URGENCE comme peut l’être la situation de victimes ensevelies sous avalanche. En mer, on distingue assez clairement ceux (tous) qui ont besoin de flotter et d’être repérés s’ils tombent à l’eau et ceux qui sauront prendre en main le bateau et gérer une telle situation.
Le rôle du guide …
Le guide qui compte sur ses clients pour le sortir de la panade ferait mieux de changer de métier (ou d’en arreter l’exercice, ils sont nombreux dans ce cas). Par contre, en tant que client, compter sur le guide me semble parfaitement normal. Les tribunaux appuient souvent leur jugement sur l’assymétrie des compétences pour y associer des responsabilités. Etre plus fort conduit parfois à une prise de risques plus importante. P. Berhault serait il tombé s’il avait suivi Ph. Magnin ? Tout tenter pour sauver un guide pris dans une coulée relève simplement de l’assistance à personne en danger, mais la prévention d’une telle situation est du ressort du guide.
Sur la précision GPS pour tous sauf J2LH (il sait déjà tout ça parfaitement)
Le site http://membres.lycos.fr/geometres/gpsb.htm est parfait pour en savoir plus.
Jusqu’en 2000, les américains brouillaient systématiquement les signaux GPS sur toute la planète pour en interdire toute exploitation à usage militaire ; la précision réellement exploitable n’était à l’époque de 150 à 200 mètres, suffisante en mer, mais franchement sans intérêt majeur en montagne. Aujourd’hui, on peut tabler sur une précision horizontale de 15m environ (GPS simple). Le principe physique de base est de mesurer la distance récepteur-satellites du temps de parcours d’une onde d’une onde émise par le satellite ; connaissant (à epsilon pres) la vitesse de propagation de l’onde, on en déduit la distance. La cause principale d’erreur est justement due aux écarts de vitesse de propagation dans les différentes couches de l’atmosphère ; le système DGPS (différentiel) permet de compenser ces erreurs, mais il nécessite de capter un signal émis du sol à partir d’un point dont la position est connue, et en montagne c’est là qu’il y a une difficulté. Les erreurs sur la forme de la terre (pas totalement sphérique) sont compensées par des calculs : mais si on entre la dedans, expliquez-moi comment une surface globalement sphérique (la terre) peut être représentée sur une carte qui est plane !! Ceci dit, au 1/25.00 eme, on ne s’en aperçoit pas trop que la terre n’est pas plane.
La présence des satellites au-dessus de nos têtes explique la différence de précision entre précision horizontale et altimétrique ; en effet, la précision altimétrique est moindre que la précision horizontale : comme de plus on ne se promène pas sur des terrains à plus de 45° tous les jours, il vaut mieux faire confiance à longitude/latitude avec un GPS. Ma philosophie est que pour se positionner, plus la surface sur laquelle on se trouve est horizontale, plus le G. P.-S. prend d’intérêt : dans la Walker, un altimètre est plus utile (le GPS ne voit de toute facon alors que la moitié des satellites). Pour ce qui est [b]des bosses de l’océan, donc des variations du niveau de la mer[/b], elle m’a bien fait rire. Toi aussi, tu enfiles les perles Bubu.
Pour J2LH spécialement
Je suppose que ton comportement en formation (CAF) est très différent de celui que tu as sur ce forum. C’est franchement pas bien d’insulter les gens avec qui tu discutes (ou alors tu monologues ?). Si tu espères former des gens, je te conseille la lecture de quelques ouvrages de pédagogie (plutot qu’une psychanalyse).
Enseigner se déroule pour moi en 3 phases itératives :
1 - présenter les théories, les concepts, …en gros le cours magistral.
2 - faire faire à l’apprenant qui doit agir pour montrer ce que LUI sait ou sait faire.
3 - corriger (ce qui ne veut pas dire punir) mais montrer l’écart entre ce qui est fait et ce qui est attendu. Un écart trop grand est infranchissable pour un apprenant.
Aucune formation digne de ce nom ne peut occulter l’une de ces phases. La phase 2 nécessite une bonne capacité d’écoute de la part du formateur : c’est le point que tu dois améliorer à mon sens. La télé ne faisant (et souvent mal) que 1 ne sera jamais une formation. De ton coté (J2LH), tu fais souvent bien pour la phase 1 (le discours), mais comme tu n’écoutes pas ce que les autres te disent (les mal-comprenants), plus personne ne t’écoute réellement : tu provoques des dialogues de sourds.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Michel,
[%sig%]