Bonjour,
@Anais.JULIEN, j’ai une question relative au sujet de départ « Alpinistes : nous avons besoin de vous pour une étude sur vos attentes en refuge ».
Est ce que ça inclut les pyrénéistes, les Vogistes, les Jurassiques, les masifcentralistes ?
Ma question est sérieuse, car je crois me rappeler d’une enquête du même type sur ce même forum il y a quelques mois et franchement je la trouvais très vallée-du-mont-blanc centrée, et que je ne sentais pas du tout concernée par une (bonne) partie des questions…
Merci pour ton retour.
Alpinistes : besoin de vous pour une étude sur vos attentes en refuge
Mea culpa si j’ai mal interprété pour la première.
Pour le reste, c’est triste de le voir comme ça. Certains de mes buts (trop de monde là où on voulait aller, mais ça reste un but) m’ont amené à faire d’autres voies que je n’aurais pas faites sinon.
Bon déjà ça s’adresse aux alpinistes… Une espèce en voie de disparition qui ne doit même plus représenter 10% des clients des refuges !
Et il est fort probable qu’on rencontre d’ailleurs 90% de ces alpinistes dans les seuls refuges du massif du Mont Blanc …
Donc autre question … est ce que cette étude ne s’adresse qu’aux alpinistes ou alors si on est randonniste, trailiste, grimpiste, skiiste, raquettiste, etc… ça intéresse ou pas ?
Comme dit par Florent @Floc, les alpinistes ne sont pas la population qui fréquente majoritairement les refuges. Et ensuite, je revendique en montagne l’économie de moyens donc: pas de douches, pas de Wifi, pas de possibilité de recharger son matériel électronique sur une prise du refuge. Vive la déconnexion numérique, vive les économies d’énergie! Comment arrivera t’on à changer les mentalités, à éduquer les jeunes, si on ne commence pas en montagne?
Bon désolé j’arrive pas à trouver des données intéressantes sur le sujet.
Faut quand même voir qu’aujourd’hui dans les nouveaux refuges y’a de moins en moins d’eaux vannes et de plus en plus de toilettes sèches.
Avant, c’était simple. Pas beaucoup de demande, une douche extérieure avec un des tuyaux noirs qui prennent le soleil ça suffisait pour satisfaire la demande. Mais c’était soit rejet direct au milieu et c’est trop moche, soit rejet dans le système d’assainissement qui était pas prévu pour ce volume et ça le saturait … tout doit alors être refait… 150k€… des gros terrassements et beaucoup d’héliportage.
Une douche c’est entre 30 et 50 L par personne. Pas négligeable. A multiplier par le nombre de personnes et la capacité de l’administration à comprendre que non tout le monde dans un refuge ne prend pas sa douche. Et comme dit par DB2 faut faire chauffer l’eau. Bon le gaz dans les refuges récents çà n’existe plus. Monter autant de ferraille pour un peu de gaz aucun intérêt. C’est solaire thermique et chaudière bois en appoint (et non l’inverse).
S’il y a que des toilettes sèches … ce volume d’eau à traiter pour les douches ça représente la majorité du coût du système d’assainissement qui chiffre vite et qui consomme beaucoup d’helico et de surface au sol en terrassement.
S’il y a des toilettes classiques ça représente une augmentation, mais je sais pas mettre des chiffres. A vu de nez je dirai 20% (en me basant sur l’augmentation du besoin de volume de fosse toutes eaux). Je verrais si j’arrive à trouver quelque chose.
Je te passe les détails si on est au dessus ou en dessous des 20 EH, des discussions sur le dimensionnement, du fait que quand on est en dessous, les systèmes agréés ne sont pas vraiment adaptés aux terrains de montagne, etc…
Pour moi les douches en refuge c’est vraiment le confort dont on pourrait se passer facilement et qui a un véritable impact. Alors que tout ce qui est électrique c’est beaucoup plus simple a gérer.
Merci pour ces précisions.
Ca peut être régulé : pommeau de douche à faible débit et temps de douche limité (7 L/min x 2min par exemple).
Après je m’en fiche un peu, quand il n’y a pas de douche, je fais le minimum au lavabo, mais ce qui est sympa avec les douches, c’est que tu as un endroit fermé, le reste (eau chaude et possibilité de mouiller le corps entièrement en une fois) ça reste du bonus pour moi. Un espace clos pour faire un minimum de toilette intime, ça serait déjà très sympa !
Exactement. Parce que si on veut, avec une lavette et un (gros) vers d’eau on fait déjà beaucoup, mais les potes ont pas forcément envie d’avoir le spectacle.
« Votre corps est une machine bien huilée. Une douche par jour n’est pas nécessaire. »
Sauf que :
- si le débit est trop faible les gens restent plus longtemps et consomment autant. Notamment si lavage de cheveux. Le rinçage il faut du volume d’eau !
- si le temps de douche est limité et est trop court les gens prennent plusieurs jetons et utilisent au final plus d’eau que nécessaire.
Très souvent il y a une cabine lavabo qui ferme dans les refuges récents. Mais ça reste rare et c’est effectivement quelque chose d’intéressant ! Et ça évitera peut être d’avoir des gens qui se lave a la lingette dans les toilettes et jette la lingette dans la cuvette … une catastrophe !
Etant à 2 voire 3 douches par semaine, je ne me sens pas vraiment concernée.
Edit : mais la douche est d’autant plus appréciable après une bonne journée d’efforts
Confort / rusticité, douche / pas de douche, etc … Je dois dire que j’ai un peu de mal à comprendre ce débat qui me parait bien dogmatique, avec des avis plutôt butés.
Est-ce que ces questions doivent trouver des réponses aussi radicales, ou est-ce que ce n’est pas affaire de cas particuliers et d’environnements distincts ?
Pour ma part, si l’offre de douches m’indiffère, j’apprécie un couchage individuel confortable. Mais pas par exemple au prix d’une réduction drastique du nombre de places. Prenons par exemple le cas de petits refuges d’altitude tels que le Promontoire, ou certains refuges en Suisse (qui ne sont pas tous des hôtels) qui proposent des couchages en bas-flancs, et sont malgré tout souvent complets. Serait-il acceptable de diviser le nombre de places par trois pour aménager des couchages individuels et des douches ? Ou de bâtir des immeubles de 3 étages à la place?
A mon sens l’offre de confort doit être le fruit d’une réflexion avantages/inconvénients au cas par cas. Améliorer le confort : pourquoi pas, mais à quel prix (environnemental, accessibilité financière, offre nombre de couchages, etc …).
Quant à l’implication du CAF en France, j’aimerais rappeler que de nombreux baux passés entre le CAF et les collectivités locales vont arriver à échéance ces prochaines années. Nous risquons d’observer des évolutions différentes selon les typologies d’exploitants.
Mais quand ils arrivent en montagne, tes jeunes, ils le sont déjà, « éduqués ». Mais pas dans le bon sens.
Tout ce que tu peux faire, c’est leur montrer qu’autre chose est possible, et qu’on n’en vit pas plus mal pour autant.
C’est la même chose pour tous ceux qui disent que l’Ecole a un rôle essentiel dans l’éducation alimentaire des jeunes; mais quand ils y arrivent, à l’Ecole, ils ont déjà pris toutes les mauvaises habitudes alimentaires. Donc avant de leur donner de bonnes habitudes, il faudrait déjà qu’ils perdent les mauvaises, et c’est pas gagné…
Donc croire le contraire est naïf, et détourne du vrai problème: ce qu’ils bouffent chez eux.
J’ai déjà vu le cas d’un refuge qui avait tout prévu : 2 jetons par personnes donnés par le gardien à l’arrivée ; et impossible de se resservir. Comme cela, impossible (sauf à utiliser/piquer ceux de tes potes) d’utiliser plus d’eau que prévue.
L’avantage des deux jetons (plutôt qu’un seul d’une durée double) c’est qu’une fois le premier jeton fini, tu sais ce qu’il te reste d’eau et tu te dépêche
Ce n’est pas le refuge qui a prévu ça c’est le gardien. Si le gardien change et que ce mode de fonctionnement ne lui plait pas … il se passe quoi ?
Tout comme on pourrait citer un refuge où le gardien dit clairement que les douches sont pour les personnes en itinérance … ce qui représente 5-6 personnes par jour maxi.
Quand l’assainissement a été fait sur ce refuge est ce qu’il fallait considérer les dires d’un gardien qui pourrait changer au risque de se retrouver avec un système sous dimensionné ? Et de toute façon j’ai gros doute que le SPANC soit très à l’écoute de ce genre d’arguments pour valider un dimensionnement.
Ce n’est pas les enfants qu’il faut éduquer, c’est les parents.
Sale alpiniste !
La question n’est pas de proposer plus ou moins de confort mais de proposer un hébergement en adéquation avec le milieu ou il se situe. J’ai du mal à comprendre qu’on se pose encore ces questions à l’envers.
D’une manière générale ce qui manque en refuge c’est l’énergie. Alors soit on achemine l’énergie avec des câbles électriques ou à grand coup d’hélico, ou alors on la génère sur place à coup de panneaux solaires, éoliennes, voire micro centrales électriques. Dans tous les cas ce n’est pas neutre d’un point du vue environnemental. Il faut limiter cet impact. Donc on fait le strict minimum.
On ne parle même pas des refuges ou les ressources en eau sont limites dans certains massifs ou en haute altitude.
En ce qui me concerne je me contre fou de trouver une douche dans un refuge. S’il y a de l’eau, on peut se laver avec un de l’eau fraîche, on serre les dents, sinon on reste dans son jus. Pour s’isoler et faire sa toilette,c’est rarement la place qui manque dehors.
Je préfère trouver une gardienne ou un gardien accueillant, un pro connaissant bien l’environnement autour du refuge, capable de conseiller, et si en plus la cuisine est bonne c’est parfait. Peu importe si le refuge est rustique, s’il y a une âme, c’est l’essentiel. Le reste: la 5G, recharger mon portable, la douche, le massage, le spa, comment dire… on ne va pas en montagne pour cela. Si on ne peut pas s’en passer eh bien on reste en vallée!
Par contre le bière pression, c’est non négociable.
Avis d’un vieux montagnard de quasi 50 ans et grincheux.
Toute cette belle tirade gâchée par :
C’est tellement à l’opposé de ce que tu dictes juste avant ! Comme quoi le confort des uns n’est pas celui des autres
Une tireuse à bière c’est beaucoup de conso électrique, les fûts c’est lourd à monter et donc loin d’être bon pour son bilan carbone …
@Anais.JULIEN
Bonjour,
Si tu manques encore de monde j’peux répondre même si je ne me sens pas hyper-représentative (qui le serait ?!)…
Toujours est-il que c’est surtout les résultats que tu tireras de ces interviews qui m’intéressent beaucoup : te sera-t-il possible de nous en fournir une synthèse ?
Vu d’ici, il semblerait que les avis soient tranchés tout en n’allant pas tous dans le même sens, ainsi je m’interroge sur la façon d’exploiter les données…
Non sommes donc sur un forum de grincheux ?
Parce que si tu proposes un tel sondage ici, je ne prendrai pas le pari de la douche (moi j’aime trop les rivières glacées, et pourtant suis pas une grincheuse, non mais !)
Hey que de généralisations, non ?
Même s’il en a les moyens il peut choisir de ne pas sur-consommer plus que son usage, le marché de l’occas’ existe toujours… Encore une fois, pensons à regarder toutes les façons de faire avant de généraliser : moi aussi la plupart des gens que j’croise sont mieux équipés que moi mais il s’agit davantage d’un rapport à la consommation que d’un rapport à la montagne, non ?
Intéressant, j’ai surement une mémoire sélective mais il me semblait que c’était le cas dans 90% des refuges… Serait-ce spécifique aux Écrins ?
Tout le monde…ou pas ! Tu as choisi d’avoir tes priorités et principes, chacun les siens !
Pour te dire, j’en ai même vu qui ne finissaient pas leurs assiettes : heureusement qu’ils étaient à ma table, interdit de gâcher !
Peut-être est-ce l’utilité « choisie », la raison qui fait que tu vas dormir / manger en refuge, mais que du coup, à y être, il t’amène d’autres avantages (dormir sous une couette, papoter avec des gens sympas…) et d’autres inconvénients (les ronflements ou sacs plastique, les gens moins intéressants…) : bref si tu fais ce choix il engendre différentes conséquences, sur lesquelles tout le monde n’a pas le même avis…!
Eh beh… un « dégénéré », carrément ! J’aime ce cliché de la belle ouverture d’esprit du « montagnard ».
Je fais partie des dégénérés : j’adore bivouaquer au pied ou près de la voie du lendemain, mais de préférence pas trop loin d’un point d’eau (lac, torrent, source) ; faire un brin de toilette après avoir porté 3 heures ou plus, moi qui sue comme un boeuf, je trouve ça appréciable. Autre option, la nuit en cabane (dans les Pyrénées, où il y a moins de refuges mais beaucoup de cabanes ouvertes), toujours une grande et belle expérience ; et là aussi, on trouve toujours un point d’eau pas trop loin, même en hiver. Alors en refuge, où j’aime bien aller aussi, s’il n’y a pas de douche - la plupart du temps - je m’adapte encore. Mais s’il y en a une - chaude de surcroît - je crache pas sur le plaisir ! Surtout si j’y reste 2 nuits ou plus. Un de mes refuges préférés, dans les Écrins : une cabane dehors, un tuyau noir qui délivre de l’eau chauffée (ou pas, fonction météo), j’apprécie, et j’adore ! Un luxe ! En plus le gardien est cool : si vous êtes pas dégénéré, il vous oblige pas à y aller.
J’aime les refuges. Beaucoup. Surtout pour l’ambiance (et quand le gardien est sympa, ça peut être grandiose). En 40 ans, j’ai pas trouvé que la population avait beaucoup changé ; et je serais bien incapable, sans étude sérieuse (comme celle proposée ici ! Merci !), d’avoir un avis définitif, autoritaire et péremptoire sur les CSP…
La montagne est à tout le monde. Chacun doit pouvoir y prendre du plaisir selon ses goûts et ses envies. (Mais je veux bien qu’on en respecte le silence et la propreté.).
J’adore ! (Y compris la référence à ce grand Pierre qui nous manque.)
Bon, ben ce soir, je crois que c’est le moment de revoir, pour la énième fois, Le goût des autres, de Jaoui-Bacri.