Alpinisme : un besoin de formation bien réel ?

Bonjour

Je ne comprends pas « perdre de la liberté d’encadrement bénévole si on a suivi une formation fédérale »
J’encadre activement au CAF depuis 1 an, j’ai suivi de nombreuses formations, et j’ai plutôt l’impressions qu’elles ouvrent des portes.
Mon exemple: C’est plus facile de proposer une sortie de cascade de glace après avoir suivi la qualification, car cette discipline n’est pas incluse dans la formation « initiateur alpinisme ». Et c’est quand même le président du club qui autorise les sorties, et assume ses choix en cas de probleme!

En cherchant un peu sur le site, c’est une structure qui emploie des guides

Je n’ai pas d’avis sur le volet commercial. L’idée de faire une cycle de formation sur l’année, qui explore diverses facettes de l’alpinisme avec comme objectif, entre autre, de mettre en relation des personnes de niveaux voisins, me semble très cohérente.
C’est ce que je fais dans mon club. Un cycle « alpinisme » avec quasiment 1 sortie mensuelle

  • Oui, il y a des participants inscrits qui font 1 sortie sur les 10 sorties proposées
  • Il y a peut être un manque d’encadrants bénévoles, et le recours à des professionnels n’est pas une option à exclure par principe. Le niveau et les capacités d’encadrement des bénévoles, même avec des diplômes fédéraux, est parfois modeste.
  • Sur le terrain, les relations que j’ai avec les professionnels sont toujours très bonnes.
  • Il y a une offre de loisirs plus importante qu’il y a 50 ans, et l’investissement pour l’alpinisme est énorme, surtout au début: c’est du temps, de l’argent, et de l’énergie. Peut être que le « public » veut tout, tout de suite…
  • Exemple: Quand j’ai proposé un sommet « mytique » comme le Mont Aiguille, 10 personnes étaient intéressées, alors qu’elles n’avaient pas les prérequis en escalade. Aujourd’hui j’ai proposé une sortie escalade « facile » dans mon club, personne ne m’a contacté, ni même les candidats intéressés par le Mont Aiguille.
  • En tant qu’encadrant, je ne veux surtout pas « jouer le guide », je veux conduire les participants à l’autonomie, est c’est ce qui est le plus difficile. C’est à l’encadrant de mettre ses limites.
  • Les clubs sont le reflets de l’ensemble de leurs membres, et de la société.
  • J’encadre parce que cela me plait, pas parce qu’il y a de la demande. Je pense que c’est important de le garder à l’esprit, surtout pour un bénévole.
  • Chaque club a sa propre gestion financière des encadrants. Pour moi, il est inconcevable de demander au bénévole de payer son transport et son refuge pour encadrer une sortie.

Voilà le partage de mes réflexions sur l’encadrement alpinisme en club

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J’ai plutôt l’impression que la structure évoquée veut résolument dépoussiérer le discours auquel on est habitué et révolutionner l’apprentissage de la montagne entretenue par les « institutions » (Ffcam, caf, etc)…il y a sans doute une demande et peut-être une nécessité de renouveau mais l’investissement financier sur l’année concurrence-t-il celui du CAF ? (avec lequel j’ai débuté pour un résultat similaire)…cela dépend de l’assiduité et de l’orientation donnée à la « carrière » alpine…

« La montagne, une passerelle vers le réel…évoluer dans un environnement complexe » ou le concept de « pédagogie inversée »…un discours alambiqué qui peut plaire à ceux qui y sont sensibles et réceptifs mais bon…les fondamentaux restent les mêmes. Internet remplace les longues heures de lecture de la littérature de montagne et la fréquentation des bibliothèques/librairies spécialisées.

Dans le même esprit, d’autres concepts ont été explorés (alpinisme sans guide, etc).

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A plus y regarder, la question se pose néanmoins sur le plan pratique et juridique de savoir avec QUI l’on contracte :

  • pas de références pédagogiques
  • pas d’identification en qualité d’établissement de d’enseignement ou de formation
  • pas de statut juridique affiché
  • pas mentions légales sur le site internet
  • pas de domiciliation physique
  • pas d’évaluation en fin de parcours quant à la promesse « d’autonomie »

La pollicitation n’est absolument pas claire ! C’est déjà un vice de consentement dans le contrat qui serait éventuellement conclu avec ces personnes ou l’une d’entre-elles.
Rien à voir avec un club ou une structure commerciale ; juste comme une sorte de portail ou de "planner"qui assemble des compétences dont une seule est un pro.

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Bonjour à tous.

Pourquoi? C’est ce qui se fait dans de nombreux clubs pourtant (dans le mien en tout cas). Bon, on a une réduction sur le transport, c’est tout (et la gratuité des nuitées dans les refuges FFCAM si on a encadré suffisamment l’année précédente).

Et pour revenir à l’organisme et au stage qu’il propose, moi aussi, je suis étonnée de cette référence à des préparation « accompagnées par un alpiniste ». C’est quoi un « alpiniste »? (il y a déjà eu de longs fils de discussion sur ce forum à ce sujet :smiley:).

En plus, la progression elle-même me semble bancale: on commence par un stage « cascade de glace » avant le stage alpinisme hivernal/neige avalanche: ce n’est pas du tout cohérent pour une progression, d’autant plus que ce stage a l’air de s’adresser à des débutants complets en alpinisme, donc des gens qui n’ont jamais cramponné (il suffit d’être en forme et d’avoir fait de la randonnée, dans ce qui est dit en réponse aux questions sur qui peut s’inscrire).

Bref, cela a été pensé en terme de faisabilité sur une année (la cascade de glace, c’est plutôt au début de l’hiver) et non en terme de progression logique et pédagogique (commencer par de l’alpinisme estival et non hivernal également).

Bref, il me semble qu’il y a un vrai problème dans le lancement de cette « structure » (car si, pour moi, il s’agit bien d’une structure commerciale): c’est très flou et mal pensé. Et quand je vois qu’il y a déjà 17 inscrits :thinking:.

P’tit’ étoile.

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C’est aussi globalement mon ressenti mais je ne l’ai pas abordé car je suis incompétent sur l’aspect juridique.

Le débat a eu lieu chez nous aussi.
Il est important de distinguer :

  • les sorties classiques, où l’encadrant cherche à se faire plaisir comme les autres : ils participent aux frais à même hauteur que les autres.
  • les formations ou initiations, où il est certe permis de se faire plaisir, mais où la priorité est de transmettre, avec en général une organisation bcp plus lourde. Si les organisateurs doivent consacrer du temps libre, et payer en plus pour faire qq chose qui au moins en partie ressemble à du travail dans la rigueur nécessaire, les candidats se font rares !
    Par exemple, qd une formation est prévue, on y va même si le temps est mauvais. Il faut évidemment avoir prévu le plan B pour que la formation puisse se faire sans pb de sécurité. Combien ici serait prêt à payer 100 ou 150€ de trajets et gites pour aller encadrer un we sous la pluie ?
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C’est bien la preuve que le discours et la méthode plaisent. Quant à la cohérence pédagogique, des débutants ne sont pas en mesure de l’évaluer…

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J’ai relevé cette mention. Pour autant que je m’en souvienne, c’est l’école qui définissait le programme et la méthode pédagogique et non l’inverse (même en école privée).

Leur concept réduit le rôle des « enseignants » à celui d’accompagnants rémunérés (ou engagés) par l’école notamment pour leur « caution professionnelle » et les assurances liées.

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Cette remarque vaut également pour des offres fédérales calquées sur le calendrier scolaire suivant des inscriptions à la rentrée. Il leur serait peut-être opportun de programmer des parcours de formation avec la saison estivale ; soit lorsque l’envie de montagne se manifeste plus intensément.
Le public pourrait ainsi apprendre dans l’ordre du plus simple (méthodes de base sur terrains secs) et s’affirmer plus aisément lors des périodes plus difficiles avec le mixte, la neige et la glace.

Ce qui n’empêche pas un pratiquant déjà aguerri de s’inscrire à un module en particulier (ex. la goulotte ou le trad qui semblent connaître un franc succès).

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« Objectif Alpinisme » pourrait venir sur C2C (qu’il cite souvent) pour répondre à certaines questions et lever des zones d’ombre. A titre personnel, j’aimerais lui demander:

  • quelle est sa légitimité pour participer (je cite : « partenariat ») à l’enseignement de 15h en distanciel sur des sujets comme risques/sécurité, techniques, etc…
  • des alpinistes mentors : références ? (le carnet pédagogique délivré par l’École de la Montagne ? Liste sur l’honneur de courses ?)
  • la présence d’un GHM suffit à valider les prestations et l’enseignement proposés par l’EdlM ?
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Chez nous, c’est qqn qui a suivi une formation et a de l’experience. Sanctionné par un diplôme. Et avec suivi d’activité (il doit être lui même actif s’il aura à aider les nouveaux)…

La question ne portait pas sur « encadrant », mais sur « alpiniste ».
Un débutant n’est il pas un alpiniste ?
Faut il vraiment un diplome et un suivi d’actrivité ?..

La réponse est dans la contribution : un alpiniste est quelqu’un d’expérimenté (liste de courses validées) et ayant suivi une formation (attestation je suppose) le tout ouvrant droit à un diplôme à partir d’un certain seuil de compétence, ce qui n’est pas le cas d’un débutant…

Les offres fédérale (FFCAM pour ce que je connais) ne proposent pas une formation complète à suivre dans un ordre précis. Il s’agit de modules, que l’on peut donc suivre dans l’ordre qui nous semble le plus logique et à la fréquence souhaitée (par exemple, j’ai fait les NA2, CO2 et SG2 pour le ski de randonnée, dans cet ordre et à 4 ans d’intervalle entre chaque). De plus, il ne s’agit pas de formations pour des débutants (ce sont les clubs qui assurent les formations de niveau 1).
Donc non, cela n’a rien à voir avec ce qui est proposé (je vois mal quelqu’un qui n’a jamais cramponné commencer directement par de la cascade de glace!).
P’tit’ étoile.

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Quelle contribution? Quelle formation? Quel diplôme? Listes de courses validées par qui? Seuil de compétence déterminé par qui?
Et bien entendu, ce n’est pas la définition d’un alpiniste (heureusement qu’un alpiniste n’a pas besoin de diplôme et de « validation » de courses, et puis quoi encore :open_mouth:).

Bref, même dans la formulation, c’est très flou. Les participants seraient en droit de savoir s’ils sont encadrés par des professionnels (GHM, DE) ou par des amateurs, ce qui change totalement la donne.

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Pas la peine de m’engueuler :wink:. C’est ce qu’a écrit psevdo…

Désamorçons ! Je viens de rajouter mon lieu de residence sur mon profil forum. Il ne s’agit pas de pratiquants de « culture alpinistique ou grimpante française » (je cite le terme c2c) qui prêtent un autre sens au mot « alpiniste ».

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Ici, tu prêches des convaincus. C’est à « Objectif Alpinisme » qu’il faut le dire…

Ma remarque sur la saisonnalité des formations (pas des cursus complets), c’est que souvent la communication focalise sur la rentrée (avec les prises de licences) et les premiers stages sont souvent orientés « hiver ». C’est tout.
On revient peut-être sans le nommer au modèle prétendu de « pédagogie inversée » ; chacun peut évidemment choisir à la carte, décidant lui-même de ce que serait son parcours selon ses ambitions. Mais là au moins (cas de la FFCAM et affiliés) le programme pédagogique reste à l’initiative des formateurs et non pas au stagiaire.