Alpinisme : un besoin de formation bien réel ?

Alpinisme : le besoin en formation est bien réel. Des réponses

Que penser de ces initiatives et que peut-on en espérer lorsque l’on est néophyte ou débutant ?
Des concurrents ou des compléments à la FFCAM - et ses clubs affiliés ?

[Edit modération : titre raccourci]

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Ce désir d’encadrement et la recherche de la parole d’évangile me semble contraire à une activité dont la sécurité et la progression reposent sur la capacité du pratiquant à continuellement se former, à être extrêmement critique sur lui même, ses coéquipiers et leur parole, sur les topos et sur le terrain qu’il arpente.

Peut-être une forme de pied à l’étrier mais j’aurais plutôt tendance à appeler ça une béquille. Il y a suffisamment de propositions d’amateurs pour debuter l’alpi pour qui le souhaite. Et rien n’empêche d’aller gambader seul dans du F+ et PD, c’est deja de l’alpinisme et cette aisance est le premier pas vers l’autonomie et la sécurité.

Plus globalement, pour amener des débutants en montagne depuis 15 ans, je vois sur cette maigre période de temps une détérioration sérieuse des rapports humains, une perte de confiance, une fluidité qui disparaît. Et le développement de ces structures faisant payer ce que nous faisons gratuitement est bien dans cette veine. Evolution sociétale sûrement, si c’est gratuit, cela n’a pas de valeur.

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Une formation bien structurée et encadrée par des guides, c’est forcément intéressant.
Un programme de 12 mois avec les moyens pour, ca permet d’aller très vite vers une bonne autonomie - ss doute + vite que via un club qui n’aura pas les mêmes moyens et répartira sur + de monde.

Par contre… ca coute + 3.600 E sur un an, c’est déjà une belle somme.
Et si les inscrits viennent de partout, pas évident de conserver des compagnons de cordées, alors que c’est + facile en club.

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De toute évidence il s’agit purement et simplement du site d’un « guide » (qui ne donne pas son nom et encore moins la référence vers son diplôme ou sa carte pro), et qui imagine avoir trouvé un créneau qui lui amènera la fidélité sur un an de 36 pigeons qui vont s’engager à payer 300 balles par mois. Joli coup, vu qu’au bout de quelques mois, il n’y en aura sans doute plus 36 sur le terrain.

@sebastienpyrenees pointe avec pertinence :

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Si c’est bien fait et si les gens sont prêts à payer…
Mais l’UCPA, par exemple, c’est payant aussi.
Et après tout, ce n’est pas plus bizarre que monter une boîte pour vendre des haricots verts, du matériel de jardin ou des prestations informatiques.

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C’est pas un guide à mon avis, mais probablement une succursale de « objectif alpinisme ».
Un gars qui évolue sur un fil de rasoir question légalité, on peut lui souhaiter de n’avoir jamais à répondre d’un accident…

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L’on voit se développer dans certains CAF des formules pas très éloignées :
Une formation sur 6 ou 12 mois, encadrée par un guide mais gérée par le club.

A mon sens, c’est aux antipodes des anciennes valeurs du CAF, ou comme dit @sebastienpyrenees, « ce que nous faisons gratuitement ».
J’aurais tendance à le corriger en constatant que de plus en plus, l’on devrait plutôt dire « ce que nous faisions gratuitement ».

Surtout qu’à ces formules qui comprennent les appointements et l’hébergement du guide, il faut ajouter l’achat de toute une liste de matériel requis, qui n’étant pas fournis par le club, sont à la charge du participant.
Au final, ça fait une note pas à la portée de tout à chacun.

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Bingo ! Pas « succursale » mais quand-même partenaire prestataire pour le contenu en ligne.
Pas trouvé de mentions légales non plus :thinking:
Un business model de tour opérateur ?

https://www.ecoledelamontagne.org/aproposdelecoledelamontagne

Partenaire très très serré au vu de leur communication, qui reprend à merveille tous les codes de « objectif alpinisme », la manière de vendre, les arguments, les listes en 10 points, et j’en passe :joy:🫣

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Pour l’avoir vu au caf Annemasse, cycle de formation escalade gratuit, les gens ne se sentent pas obligé de venir à chaque fois, galère pour le formateur en terme de contenus d’apprentissage ( obligé de reprendre les mêmes thèmes au risque de démotiver les assidus), tu fais la même chose payante avec DE en virant les gens qui manquent 2 séances de suite, ça marche impeccable et tu refuses du monde…a te dégoûter du bénévolat.

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Idem pour moi, tu emmènes (en sortie caf) des gens sur un bel objectif en ayant l’impression de partager des moments forts, tu les croises dans la rue 15j après et ils ne te reconnaissent même pas…sans parler de la tradition de payer un coup aux formateurs ( sur les derniers stages j’ai du faire l’appoint…)

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Avant, l’on faisait des cycles de formation (hiver/été) avec un engagement financier des participants, mais établi sur la base d’un budget serré comprenant juste l’hébergement d’un encadrant bénévole + co-encadrant. Ça faisait un budget plus abordable, et les participants étaient assidus et très satisfaits de leur apprentissage.

Aujourd’hui, avec l’emploi d’un guide, c’est comme si le club se transformait en une agence de placement. Une sorte d’hybride entre une société d’intérim et une agence de voyage.

Heureusement dans mon CAF on fonctionne encore avec des encadrants bénévoles, et ça se passe plutôt bien. J’ai toujours partagé des super moments dans toutes les sorties auxquelles j’ai participé, comme participante ou comme encadrante, et la tradition du pot de fin de sortie est toujours d’actualité.
Si on devait s’orienter vers un encadrement pro, c’est certain que j’arrêterai mon investissement bénévole, ce qui m’intéresse le plus quand j’encadre une sortie, c’est l’activité, pas la gestion des inscription et des factures! Et pour moi un club ne doit pas être juste un intermédiaire entre des clients et des professionnels.

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Rien ne t’empêche de virer les non assidus lorsque l’encadrement est bénévole. Le tout est d’être clair dès le départ.

Ni de faire payer qq chose à ,l’entrée du cycle pour avoir un « engagement moral ».
Le but n’est pas de faire des bénéfices, ces sous peuvent payer les frais de transports et d’hébergement, et le reliquat peut faire un pot commun en fin de stage.

Je suis dans un club grenoblois à la moindre sortie alpi proposé ya 3 fois plus de demande que de place dispo.

Donc ça dépend peut être des régions, mais part chez moi on ne peut clairement pas dire qu’il y a suffisamment de proposition amateur.

On a déjà démontré sur un autre fil de discussion récent que c’était tout sauf la bonne méthode.

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Ben oui mais c’est ça le bénévolat, on peut prendre sa part des tâches ingrates et ne pas se réserver pour soi les plus valorisantes. En camp de montagne, un encadrant peut aussi faire la vaisselle…
Un encadrement pro qui supervise des bénévoles eux-mêmes encadrants, c’est plutôt rassurant notamment en termes de recyclage…je me souviens de camps d’été du caf supervisés par des pros et personne n’avait trouvé à redire, bien au contraire, cette présence a contribué à asseoir le sérieux de ces stages.

Oui, tout à fait ! Un bénévole donne de son temps, c’est un investissement certain. Pour moi ce n’est pas dans son « contrat » de gérer des gens qui ne jouent pas le jeu.

Encadrant aussi à la FFSpéléo, là-bas sur la plupart des stages de formation ou de certification (stages initiateurs par ex) les pro encadrent sous le même statut que les amateurs. Ils passent les brevets amateurs en plus de leur DE (ils ont une passerelle pour être directement moniteurs) et viennent comme bénévole. En général, ils vont sur des stages à des périodes creuses de leur activité pro, pour qu’elle ne soit pas impactée.
Ce fonctionnement créé un rapport pro/amateur très différent de ce qu’on voit à la FFCAM par exemple. On est tous amateurs, même s’ils apportent leur vision de pro.

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