Alpinisme : Sport dangereux?

[quote=« Lulu002, id: 1762357, post:36, topic:156691 »][/quote]

Merci pour ce beau texte de Rebuffat.
Vivement sur c2c le bouton pour partager à coté de chaque post. ça m’a pris trop de clics de le renvoyer par email à quelques amis.

Quand au risque et l’alpinisme, je dirais que celui qui va en montagne sans être conscient de qu’il peut mourir ce jour là, il n’a rien compris à l’alpinisme. Il n’a rien compris à la vie, en fait.

Et cette conscience, éveil dirons certains, conduit forcément à une vie plus épanouie comme Lutin souligne.

[quote=« B.A., id: 1762321, post:31, topic:156691 »]Ça fait 40 ans que je vais en montagne, avec une période où j’ai pas mal engagé la viande, seul ou encordé et effectivement, la liste de mes copains morts en montagne est assez (trop) conséquente. Mais en réfléchissant un peu, il se trouve que la plupart, pour ne pas dire presque tous ont eu un accident dans le début de leur pratique (qui correspondait aussi à la mienne), dans ce qui était l’apogée de leur niveau (et de leur prise de risques ?) ; en gros durant les 10 premières années.
De là à dire qu’avec le temps on devient à la fois plus prudent, plus expérimenté, moins assoiffé de performance, moins con (et avec un meilleur équipement) ???[/quote]

Ah, ben moi, j’ai presque l’impression que c’est l’inverse avec des accidents avalanche autour de moi. Des gens sans prétention, avec une pratique amateur pas trop poussée mais régulière. Comme si il ne s’agissait que de stat de fréquentation.

ça dépend de quelle course, mais je me suis fait également cette réflexion :wink:

Salut,
TD+ rocher, mixte, expés: tu fais donc partie de la catégorie des personnes expérimentées avec un pourcentage d’accident très élevé par rapport au néophyte.

[quote=« DavidL, id: 1762434, post:45, topic:156691 »]

Salut,
TD+ rocher, mixte, expés: tu fais donc partie de la catégorie des personnes expérimentées avec un pourcentage d’accident très élevé par rapport au néophyte.[/quote]

Expé c’est pas demain la veille que je repart labas vu le bordel que c’était entre le guide, les sherpa,la météo et tout le reste.
Alpi rocheux : pourquoi? Je fais des courses dans un niveau d’escalade où je suis à l’aise, les passages difficiles sont souvent protégés, le reste je le protège sur coinceurs, les relais sont équipés. Si jamais un itinéraire est annoncé risqué par rapport aux chutes de pierres j’en choisi un autre, c’est pas ce qui manque.
Mixte : oui c’est objectivement plus dangereux mais du coup je fais des trucs un peu moins technique.

Je pense que pas mal de gens qui réalisent ce genre de courses sont dans le même état d’esprit et qu’ils évitent les itinéraires réputés dangereux. La montagne est un lieu de plaisir sportif avant tout, pas une épreuve contre la mort à chaque fois.

[quote=« Alexis, id: 1762419, post:43, topic:156691 »]

[quote=« B.A., id: 1762321, post:31, topic:156691 »]Ça fait 40 ans que je vais en montagne, avec une période où j’ai pas mal engagé la viande, seul ou encordé et effectivement, la liste de mes copains morts en montagne est assez (trop) conséquente. Mais en réfléchissant un peu, il se trouve que la plupart, pour ne pas dire presque tous ont eu un accident dans le début de leur pratique (qui correspondait aussi à la mienne), dans ce qui était l’apogée de leur niveau (et de leur prise de risques ?) ; en gros durant les 10 premières années.
De là à dire qu’avec le temps on devient à la fois plus prudent, plus expérimenté, moins assoiffé de performance, moins con (et avec un meilleur équipement) ???[/quote]

Ah, ben moi, j’ai presque l’impression que c’est l’inverse avec des accidents avalanche autour de moi. Des gens sans prétention, avec une pratique amateur pas trop poussée mais régulière. Comme si il ne s’agissait que de stat de fréquentation.[/quote]
j’ai le même ressenti que toi.

c’est probablement le cas avec des pratiques dangereuses en ski de rando
ça passe une fois, deux fois, on ne crois plus au danger, et statistiquement, un jour, le couperet tombe …

Pas nécessairement. C’est simplement qu’on ne réfléchit pas forcément correctement tous les jours et donc si on s’expose régulièrement on peut se faire coffrer sur une erreur d’appréciation. En ski de rando on peut passer très vite d’une configuration sécure à une autre qui devient dangereuse (changement d’orientation, une petite contre-pente,…).

Posté en tant qu’invité par maitre bonsens:

Exactement , dans tous les cas : Tu es dans un milieu aléatoire , ou rien n’est sûr et donc , la difficulté n’a rien à voir avec la dangerosité (Témoin de 3 chutes en escalade , 3 morts en cascade de glace…t’inquiètes , je sais ce que c’est que la dangerosité…MAIS …dans tous les cas , il est révélé pour la plupart du temps PLUSIEURS FACTEURS liés à un accident )

Je confirme! Pendant un entretien d’embauche la RH m’a effectivement sorti le truc de : « vous faîtes de l’alpinisme alors vous aimez prendre des risques? » Il m’a fallu quelques instants pour bricoler une petite réponse sérieuse sur le fait de ne pas chercher le risque mais de ne pas le négliger! Pffffiou!

Petite phrase lu quelque part : « Quand on commence l’alpinisme on a un sac de chances plein et un un sac d’expériences vide, l’important c’est de remplir le sac d’expériences plus vite qu’on ne vide le sac de chances! »
Ca m’avait plu! Si quelqu’un sait d’où ça vient, je suis preneur!

C’est valable pour n’importe quoi. Traverser la rue, par exemple, ou manger trop de sel.

Posté en tant qu’invité par DavidP1:

Il y a un truc auquel il faut penser, c’est que la mort est surtout dure pour ceux qui restent.
Ceux qui ont écrit qu’ils ont des proches qui sont décédés en montagne me comprendront.
D’autre part, j’ai lu cet été un article sur les sports à risque et en résumé l’auteur (Ferry?) écrivait qu’une motivation était de « vivre le temps présent ».
Emmanuel Ratouis a écrit un bouquin sur le sujet, très intéressant, expliquant ces pratiques par la « cryptogénéalogie » ou quelque chose comme cela.
C’est un peu hors sujet, désolé.

Posté en tant qu’invité par lololefreerider:

[quote=« Psycho, id: 1762197, post:1, topic:156691 »]Bonjour mes amis,
Souvent, lorsque je dis aux gens que je suis alpiniste ou grimpeur, j’ai beaucoup de réponses très négatives, en me demandant pourquoi je recherche la mort et que de toute façon c’est un sport où on finit forcément par se faire très peur ou se tuer.
Au début on rigole puis ça fait quand même réfléchir.
J’ai appris l’alpinisme dans les règles de l’art avec une formation dispensée par des guides, aujourd’hui je pratique principalement l’alpinisme rocheux dans mon merveilleux Mercantour, dans des courses classiques et moins classiques jusqu’au niveau TD+. Pour chaque sortie, je prends soin d’étudier le topo, la météo, de trouver des photos et des commentaires sur C2C et de choisir pour les voies techniques des itinéraires avec relais équipés. Au final je n’ai pas l’impression de « risquer ma vie » ni celle de mon second, pas plus qu’en allant grimper en falaise.
J’ai connu des situations un peu périlleuses mais on a réussi à gérer ça au mieux.
J’ai en tout cas l’impression que je prends beaucoup moins de risques que les gens qui tentent de faire des sommets d’alpinisme facile en « randonnée » sans corde ni sans techniques d’escalade.

Qu’en pensez vous? Vous avez déjà été concernés par ça?

Amicalement

Psycho[/quote]
42 saisons de haute montagne jusqu’au niveau ED (dont expéditions). Aucun accident, juste trainé par une plaque sous une cascade (grade 6). Par contre au fil des années, les rangs des amis/compagnons de cordée se sont gravement éclaircis. J’ai surement eu de la chance, mais je pense qu’en restant humble, modeste et observateur, ça peut le faire.

par exemple, sur Grenoble et Cham depuis 3 semaines, il y a eu 3 morts dans des rappels, des gens super compétents et super prudents.

[quote=« Francois, id: 1762537, post:52, topic:156691 »]

C’est valable pour n’importe quoi. Traverser la rue, par exemple, ou manger trop de sel.[/quote]

C’est pour ça que je ne mange jamais de sel en traversant la rue !

Certes mais certaines activités sont toute de même plus dangereuses que d’autres donc le niveau de vigilance n’est pas tout à fait le même selon qu’on effectue un BASE jump ou qu’on se promène dans les bois du coin.

loup y est tu ?
hum …
version sud-américaine :
puma y est tu ?

Posté en tant qu’invité par matouzalem:

[quote=« Paul G, id: 1762257, post:12, topic:156691 »]

[quote=« Lutin, id: 1762253, post:11, topic:156691 »]Il suffit de lire les biographies des grimpeurs de renom pour voir que chacun se pose les mêmes questions.
Il s’agit d’une très bonne question philosophique sur la vie et la mort, que chacun a un jour où l’autre :
« Ce qui donne du sens à la vie donne du sens à la mort »
« Il n’existe pas de destinée, hormis la mort »
…[/quote]

C’est qd-même très différent d’ouvrir des voies nouvelles - de bas en haut - et de faire de l’alpi classique.
Ds l’ouverture, il y a une prise de risque bcp + grande : inconnu des cotations, itinéraires très incertains, réchap difficile, durée incertaine, rocher jamais purgé par aucun passage…

il me semble que certains alpinistes « classiques » aiment jouer ou afficher du risque, bcp plus que nécessaire…[/quote]
Pas d’accord, c’est aussi l’assurance d’etre seul dans le coin…l’enfer, c’est les autres, surtout quand ils sont au-dessus de toi.

Posté en tant qu’invité par jc:

La cruelle actualité au dôme des Ecrins vient nous rappeler plusieurs choses:

  • les risques objectifs sont importants surtout dans les parois glaciaires ou dans des épisodes météo particuliers
  • vouloir passer outre ou les minimiser (d’après les gardiens du refuge des Ecrins, ce fut le cas) conduit à une prise de risque supplémentaire = dans ce cas, plaque à vent, et risque supplémentaire pris par les cordées, trop rapprochées.

Celui qui part dans de telles conditions s’expose. Et oui, ça devient un sport dangereux.

Quand une année j’avais voulu faire la VN aux Grandes Jorasses, il y a eu 7 morts (de mémoire) par avalanche… je n’y suis jamais allé, du coup.

Cette année, mon frère voulait refaire le MtBlanc… 2 jours après son projet on fermait le Goûter en raison des risques dans le couloir.

Quand ça ne veut pas, faut pas y aller.

Pour ce qui est des risques subjectifs, chacun fait sa sauce personnelle et place le curseur plus ou moins consciemment du côté obscur ou du bon côté. C’est pour ça qu’il est difficile pour quelqu’un de dire à un autre « c’est risqué » ou « tu prends trop de risques » car on ne sait pas forcément où la personne a mis le curseur…

Yavait un joli documentaire avec Tesson qui était passé sur Montagne TV où il était question entre autres de risque.
je sais pas si vous l’aviez vu mais c’était fort intéressant.