Posté en tant qu’invité par Mattt:
Salut, j’aimerai avoir votre avis de grimpeur là-dessus…
J’ai mis mon premier baudrier en janvier l’année dernière pour une initiation en salle.
Impossible d’aller au-delà de 4m sur la longueur (10m), le vide en dessous etc.
Mon assureur, encadrant chevronné, m’encourage à poursuivre (« fais confiance au matos! » etc.), rien n’y fait je redescend. Il me prête alors un bandeau et me dit de grimper « à l’aveugle » en prenant n’importe quelle prise. Pari réussi, je monte au relais sans l’appréhension du début, sans la peur au ventre, il y a même comme un déclic en moi, "l’escalade c’est pas mal en fait! "
Ensuite, j’enchaîne 1 séance/semaine, puis 2 … 3 aujourd’hui. Je fais mes premières couennes au printemps l’année dernière et de plus en plus mordu de grimpe, mes premières grandes voies l’été dernier etc. J’adore le rocher (paradoxalement je veux me diriger vers l’alpi, bref.). Je commence timidement des premières longueurs en tête au printemps dernier, pas trop convaincu et assez flippé. A la rentrée l’année dernière, je continue de grimper en moul, 6a, 6b à vue etc. mais à force de côtoyer/observer quelques Grimpeurs, je commence à me mettre de sérieux coups de pieds au derrière pour me forcer à grimper en tête. C’est vrai qu’on est si bien en moul, on envoie, on s’en fout après tout!
Je ne sais pas ce qui m’a attiré pour grimper en tête, la difficulté, le côté « élitiste » de la grimpe, la liberté de grimper, des petites phrases entendues ci et là « la moul ce n’est pas de l’escalade », « grimper en moul pour moi c’est pas de la grimpe » etc. vous connaissez ce genre de considérations je présume. Paradoxalement, j’entends l’inverse « pour progresser en tête il faut être à l’aise en moul dans du 6b » etc.
Bref, en septembre je tranche et je décide de ne plus grimper qu’en tête ./
Depuis septembre, je n’ai plus touché une seule moul (sans jeu de de mot culinaire), pire que ça j’ai découvert comme un nouveau sport, d’apparence similaire à l’escalade (en moul) mais tellement différent au fond, vraiment, en prime une concentration extrêmement profonde (que j’ai jamais trouvé en moul).
Aujourd’hui, un an après avoir sanglé mon premier baudar, je n’ai jamais pris autant mon pied qu’en allant tâter mes limites en tête, longue période de transition 5c/6a puis un jour, nouveau « déclic » au terme d’une séance et aujourd’hui plutôt sur du 6a en route vers le 6b.
Aujourd’hui, l’idée de prendre une moul ne me procure aucune envie, vraiment aucune.
Ma question (oui oui il y en avait une) : Est-ce grave docteur ?..
Amicalement,
Mattt