Posté en tant qu’invité par Bubu:
Pour moi, risque 5, ça veut dire : ça peut partir n’importe
où, n’importe quand A part sur du plat !
Et ben non, ce n’est pas ca. Typiquement, le Mont Rosset, où ce n’est vraiment pas raide, mais permet de faire 1000m quand meme, est possible par risque 5 sans se prendre de coulee ni n’en declencher.
Mais dans le cas des 4 surfeurs, le probleme n’a pas ete le risque, c’etait 3 en partant. C’est plus la meteo (risque de se perdre dans la tempete, en plus c’est plein de petites bosses, on ne sait jamais trop où on est), et la forme des gars !
Ce que je pense, c’est qu’ils sont partis, qu’il neigeait deja ou qu’il s’est mis a neiger, qu’ils ont brasse de plus en plus en raquette et qu’ils ont commence a etre fatigues, en plus le froid et la tempete eprouve encore plus l’organisme et surtout le moral pour se motiver de continuer a brasser la neige. Ils sont peut etre alles au sommet ou presque, mais en tout cas il avait du deja neiger 50cm depuis leur depart sur les 50cm ou plus de fraiche deja presente, et que si le Mont Rosset ne craint rien par risque 5, en contrepartie c’est pas raide du tout, et qu’en surf dans un metre de poudre sur une pente a 15°, ca n’avance pas. Alors ils ont du redescendre en raquettes, mais leur trace etait deja effacee, et il fallait retracer, dans de plus en plus de fraiche, dans la tempete. Si un gars a casse une raquette ou etait vraiment epuise, ils ont du s’arreter, et bivouaquer. Peut etre aussi qu’ils ont perdu du temps et de l’energie a chercher leur chemin et que la nuit arrivait, il fallait mieux ne pas insister et bivouaquer.
L’erreur n’a pas ete de sortir par risque 3 ou 5, ni dans la tempete, mais de ne pas avoir evaluer toutes les difficultes que ca representait, ou de s’etre surestime sur ses capacite physiques.
C’est pourquoi je dis tout le temps qu’il faut toujours avoir 1000m de marge (sur trace). Et surtout quand on est plus ou moins debutant, lorsqu’on est le plus apte a faire de telles erreurs. Quand on a plus d’experience, on repere bien a l’avance le risque de se mettre dans de telles situations. Et soit on y va quand meme, car on est capable de s’en sortir (il y a seulement un risque de merder, on n’y irait pas si on etait assure de bivouaquer), soit on renonce tout de suite. Et c’est souvent cette derniere option qui est choisie, ce qui fait qu’on n’utilise jamais ses 1000m de reserve. C’est un peu comme l’ARVA: on espere et on s’arrange pour ne jamais l’utiliser, mais on l’emporte toujours.
Bubu