2 skieurs secourus au Parmelan

Posté en tant qu’invité par MX8:

[quote=« Pïerre*, id: 1704495, post:37, topic:150548 »]

[quote=« Bacchus, id: 1704489, post:35, topic:150548 »]Je veux dire que les victimes appellent (ou font une demande) aux secours, mais c’est le rôle et la responsabilité des services de secours de déclencher les secours, de l’organiser et de décider si ils y vont ou pas (dans certaines conditions l’hélico ne part pas, par exemple), comment ils y vont, quels risques ils prennent…etc

Les victimes n’ont aucun pouvoir de décision et donc aucune responsabilité là dedans. Elles ne peuvent pas être accusées de mettre en danger la vie d’autrui.[/quote]

C’est quand même vachement simpliste comme façon de voir les choses… En gros soit ils laissent les mecs crever soit ils y vont mais ils se la coincent.[/quote]

+1

Oui, c’est simpliste, voire primaire: c’est sans doute oublier que les secouristes sont aussi engagés moralement (« servir », terme consacré dans ces corps de métier), ce qui peut les amener, par devoir moral - éthique professionnelle - à pousser les limites pour sortir des mecs de la panade.

Au delà de ces considérations, je suis tout à fait favorable à ce que les secours soient payants dans les cas d’inconscience notoire (conditions bien trop limites ou course visiblement trop difficile au regard du niveau et de l’expérience) ; le PG est à même de qualifier ce genre de comportement.

Une proposition de loi visant à encadrer le principe de gratuité des secours en cas d’imprudence caractérisée des personnes secourues a été déposée en octobre 2013

http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1455.asp

Posté en tant qu’invité par Sim:

Heu, si les gendarmes mettaient volontairement leurs vies en danger, ce seraient de dangereux irresponsables. Finalement ils ne seraient pas plus prudents et compétents que les « crétins irresponsables » qu’ils vont chercher.

Non bien sûr, les services de secours n’interviennent que quand ils jugent l’intervention possible.

Mais parfois il y a quand même des accidents parmis eux. Ce qui prouve bien que la formation poussée, l’entraînement poussé, l’organisation militaire, les années d’expérience, n’empêchent pas les accidents. Peut-on blâmer dans ce cas les amateurs moins qualifiés qui se font prendre ?

on dérive du sujet (dont, je le rappelle, on ne connait rien) sur le marronnier de la gratuité des secours en montagne, gratuité dont on ne peut remettre en cause le principe, sauf à changer radicalement de paradigme dans notre société, ce qui est voué à l’echec.

je rappelle que même le capitaine du PG ne parle pas de cette remise en cause.
Apparemment il a juste pété un cable suite à ce secours (certains sur skitour qui semblent étrangement bien informés disent que les secourus ont une attitude déplacée pendant l’helico) et il utilise cette pseudo menace pour faire peur.
Car cela n’a pas de sens de porter plainte pour « mise en danger des secours » vu que les secours sont les premiers à décider d’y aller ou pas. Et bien souvent ils renoncent.

Quand à parler de Gousseault et Desmaison, cela n’a rien à voir. Il y a un mort dans cette histoire, d’où l’enquete.

Oh voui, un permis de randonner, j’en veux un !

Je comprends le coup de gueule du capitaine, vu que ça fait débattre et réfléchir, objectif atteint.
Mais « interdire » les sorties en se basant sur un critère quantitatif aussi simpliste que le niveau de risque ? Sinon qui décidera de la caractérisation du-dit risque ?

[quote=« Olivier-C., id: 1704709, post:62, topic:150548 »]Une proposition de loi visant à encadrer le principe de gratuité des secours en cas d’imprudence caractérisée des personnes secourues a été déposée en octobre 2013

assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1455.asp[/quote]

Juste pour la blague : le porteur de cette proposition de loi est un ancien assureur…

Si interdiction par risque 3 : risque 3 minimum tout l’hiver, et dès l’ouverture des refuges fin mars, risque 2 la plupart du temps (pour ne pas pénaliser les refuges).
En plus on pourra faire les bulletins une fois pour toute, suffira de changer la date. Encore des économies !

Faudra prévoir des dérogations, genre vallée de la Clarée…
Et pourquoi pas une taxe sur les peaux de phoques et les raquettes pour financer le secours ? Avec des bonus incitatifs à l’achat de GPS etc.

Posté en tant qu’invité par davaï:

Ce n’est pas bien compliqué: mettre en place une « autorité » ou un « organisme de veille » activé pendant 6 mois et chargée de collationner les bulletins météo/nivo sur une semaine, instance qui pèsera dans la balance dès lors qu’il faudra analyser un fait divers grave et/ou ayant
engendré la mise en place de moyens humains/techniques dans un contexte de dangerosité établi. Ou un truc dans ce genre-là !
Tout est à disposition, il ne manque que la volonté d’enrayer un phénomène qui échappe au bon sens le plus basique d’une infime minorité « borderline ».

Si ça ne concerne qu’une infime minorité, inutile de mettre en place tout un pataquès qui coutera plus cher que les économies que c’est censé faire.
Tu penses que c’est une erreur de sortir par risque 4.
Mais certains (bien plus nombreux) pensent que c’est une erreur de sortir des pistes tout court !
Alors, où met-on la limite ?

[quote=« davaï, id: 1704746, post:68, topic:150548 »]

Ce n’est pas bien compliqué: mettre en place une « autorité » ou un « organisme de veille » activé pendant 6 mois et chargée de collationner les bulletins météo/nivo sur une semaine, instance qui pèsera dans la balance dès lors qu’il faudra analyser un fait divers grave et/ou ayant
engendré la mise en place de moyens humains/techniques dans un contexte de dangerosité établi. Ou un truc dans ce genre-là !
Tout est à disposition, il ne manque que la volonté d’enrayer un phénomène qui échappe au bon sens le plus basique d’une infime minorité « borderline ».[/quote]

Ca doit déjà exister et… s’appeler les autorités judiciaires non?
Extrait de l’interview: « Bien sûr, il y a tous ces gens que nous n’avons pas eu à aller chercher, des gens qui s’en sortent seuls. Mais si fatalement, on fait appel aux services de secours, ces personnes doivent prendre leurs responsabilités. Quand les recommandations ne suffisent pas, il faut un dispositif judiciaire. Il faut que les gens sachent que les autorités ont la capacité d’engager des poursuites vis-à-vis de leur prise de risque inconsidérée, lorsque tous les éléments sont réunis. »

Posté en tant qu’invité par davaï:

Le « pataquès » en question n’a pas pour objectif premier de faire des économies mais de judiciariser les comportements à risque et de marquer les esprits de ceux qui seraient tentés de les imiter en « les faisant cracher au bassinet » selon l’expression populaire, suffisamment en tout cas pour rembourser l’Etat à hauteur des frais engagés dans les secours (ou pour alimenter les caisses de solidarité).

Je ne pense pas que l’archivage sur huit jours des bulletins météo/nivo nécessite un secrétariat d’Etat et tout son organigramme !

J’ai employé à dessein l’expression « infime minorité » afin de traiter les cas les plus. …ardus.Cela dit, mon intime conviction est, qu’au fil des saisons hivernales, les comportements « borderlines » deviennent de plus en plus nombreux. …

Et bien, tu as tort. Je te conseille la lecture des bilans d’interventions des services de secours, ou le sétudes sur le sujet.
par exemple celui ci :
http://www.fondation-petzl.org/userfiles/Livret-accidentologie-web_FR.pdf

[quote]Une certaine stabilité caractérise les bilans d’interventions réalisées par les acteurs
du secours en montagne, ainsi que les agrégations opérées à l’échelon national
par le SNOSM[/quote]

Le seul changement notable c’est l’explosion des secours liés au VTT, mais qui n’est pas spécifique à la France (donc les débats payants-gratuits…). On pointe aussi la randonnée estivale « hors sentier »

[quote]L’accroissement des opérations de secours liées aux accidents de
VTT est considérable. Il est en effet continu depuis la fin des années 1990
On l’observe également dans d’autres pays alpins, mais aussi
en Grande-Bretagne où la hausse des interventions, du nombre de blessés et de
décès (dans une moindre mesure) est nette et continue depuis 2004[/quote]

Quand au ski, malgré une nette augmentation de la pratique, le nombre de décédés est stable => pas vraiment symptomatique d’une augmentation des comportements borderline

[quote]Depuis 30 ans, la moyenne est de 30 décès
annuels en avalanche pour 20 accidents mortels. Elle est remarquablement
stable depuis plusieurs années, en dépit d’un accroissement sensible (mais délicat
à quantifier) du nombre de randonneurs à ski et de pratiquants de la glisse hors-
piste, particulièrement exposés[/quote]

J’ai l’impression contraire. Le nombre de décès par avalanche n’augmente pas malgré une explosion de l’activité. Signe que les pratiquants sont de plus en plus conscients du danger. Reste évidemment le cas de « l’infime minorité », mais comme dit Bubu, on ne va pas faire tout un pataquès pour ça. Je pense qu’une bonne engueulade devrait suffire.

Posté en tant qu’invité par davaï:

Annoncer que le nombre de victimes s’est stabilisé, c’est encourageant mais est-ce satisfaisant ? Non, et il faut tout mettre en oeuvre pour inverser la courbe afin que le chiffre tende vers zéro.

Quoiqu’il en soit, je prends résolument le parti des secouristes (toutes catégories confondues) et je me soucis moins du sort des randonneurs. La répression en faveur des sauveteurs, c’est dans ce sens que j’ai développé mes contributions.

[quote=« davaï, id: 1704772, post:71, topic:150548 »]Le « pataquès » en question n’a pas pour objectif premier de faire des économies mais de judiciariser les comportements à risque et de marquer les esprits de ceux qui seraient tentés de les imiter en « les faisant cracher au bassinet » selon l’expression populaire, suffisamment en tout cas pour rembourser l’Etat à hauteur des frais engagés dans les secours (ou pour alimenter les caisses de solidarité).

Je ne pense pas que l’archivage sur huit jours des bulletins météo/nivo nécessite un secrétariat d’Etat et tout son organigramme !

J’ai employé à dessein l’expression « infime minorité » afin de traiter les cas les plus. …ardus.Cela dit, mon intime conviction est, qu’au fil des saisons hivernales, les comportements « borderlines » deviennent de plus en plus nombreux. …[/quote]

Je vais me répéter: ca existe déjà. Lis l’interview du PGHM.
De plus, les comportements à risques en rapport avec les conditions délicates ne sont pas spécifiques du ski de rando.

Et je serais polémique, ben je dirais que sur les pistes… par grand soleil… c’est pire! :smiley:

Comment ne pas être d’accord ? Mais ce n’est pas par la répression qu’on y arrivera (les exemples ne manquent pas) mais par la formation et l’éducation. Evidemment, c’est plus long, plus aride et bien moins spectaculaire (ce qui est rédhibitoire pour… certains) mais nettement plus efficace.

Oh que oui !
Qu’est-ce qu’on est peinard en rando.

il y a aussi un facteur diablement efficace c’est la pression sociale. Il y a moins de conducteurs bourrés en Angleterre car c’est très mal vu là-bas et depuis très longtemps. Alors qu’en France, c’était normal de prendre sa voiture après un repas bien arrosé. Ça a changé, mais c’est assez récent.

Ben vu que le nombre de pratiquants augmente (voire explose) ca revient à dire que le nombre de morts a baissé.

Ca c’est ridicule. A t’entendre, on croirait que les sauveteurs sont de pauvres hères enchainés à leur hélico et condamnés à sortir par tous les temps sauver des inconscients.

Or :
-La selection est très dure pour être sauveteur, on se bat pour y rentrer
-Ce sont EUX qui décident d’y aller ou pas si c’est dangereux (c’est pas comme le marin pecheur qui, s’il ne sort pas, ramene 0 € à la maison…)
-A tel point que les services (gendarmerie, pompier) se servent de ces services d’elite pour redorer leurs blasons, se faire de la pub, pour attirer aussi des jeunes et des subventions. C’est là qu’est le souci pointé par la cour des comptes : des gueguerres inter-services ridicules puisque tous sont fonctionnaires et au service du public.

Cela dit, je tire quand même mon chapeau à ce qu’ils font et à leur efficacité.

Tracez la courbe en fonction du nb de pratiquants, elle descend :slight_smile:

Vos propos (comme ceux de « Pas Addict » sur Skitour) me font frissonner… J’ai dans mon entourage beaucoup de personnes disant ne pas mettre les pieds (skis) dehors par risque 4, un curseur vigilance binaire. Quid de leur comportement par risque < 4 ? tout va bien ?

Quand au sauvetage, on en sait plus maintenant ? La demande de secours était liée au manteau neigeux ou à l’itinéraire choisi ?
J’imagine la personne qui se fait blâmer en se faisant mal en descendant les escaliers de la Bastille à ski par conditions exceptionnelles (ou en calant 3 virages sur la face ouest du Néron …). Désolé pour le grenoblo-centrisme mais y’en a qui doivent avoir les mm projets exotiques à Annecy…