Ça me paraît hasardeux… Cela aura surement un effet ; mais de là à faire « disparaître » ces comportements, c’est impossible. La bêtise est inscrite dans la nature humaine, et aucune loi, aussi coercitive et répressive soit elle, n’y changera quoi que ce soit. Le Capitaine Poirot le reconnait lui-même en fin d’interview.
En fait, je voudrais comprendre comment et sur quels textes précis de loi française (et non des principes), on pourrait attaquer les inconscients, les arrogants risque-tout et/ou les idiots sur « mise en danger de la vie d’autrui ». Je me trompe peut-être, mais il me semble que les gendarmes ne mettent jamais leur vie en danger. Ils prennent des risques extrêmes, dans le cadre de leur mission, et on les admire et on les remercie pour ça. Mais les chefs d’opération sur le terrain suivent des procédures, des protocoles et des règles d’engagement très strictes (ce sont des militaires), destinés à limiter ce risque, pour ne jamais mettre en danger la vie de leurs hommes. Comme il a été dit plus haut, un chef d’opération qui donnerait un ordre de nature à mettre en danger la vie de ses hommes serait rapidement sanctionné… Donc, avec l’immense respect que je peux avoir pour le PGHM, je cherche honnêtement à comprendre sur quelle base juridique le Capitaine Poirot (officier de PJ) pense initier une quelconque jurisprudence. Je ne dis pas qu’il a tort ou raison, chacun peut avoir son point de vue moral, mais loi et morale ne sont pas nécessairement liés (voir dans l’actualité l’affaire du Carlton de Lille).
L’exemple de l’accident récent de 2 raquetteurs non équipés de DVA, qui s’est soldé par la mort d’une des deux personnes, montre bien le fonctionnement des secours. L’hélico n’a pas décollé parce que c’était trop dangereux, une caravane terrestre est partie, mais une fois sur place a repoussé la recherche au lendemain, au vu des conditions non stabilisées qui auraient pu mettre en danger la vie des secouristes. Le PG a fait tout ce qu’il était techniquement et humainement possible de faire ; mais pas au prix d’y laisser la vie. L’histoire est tragique pour les raquetteurs, mais les secouristes ont fait tout ce qu’ils devaient et pouvaient faire, et rien ne pourrait leur être reproché. Et on n’oublie pas, comme le rappelle J Pietu, que rien ne désole plus les gendarmes que l’impuissance à ramener un montagnard vivant, et qu’au contraire réussir leur mission est ce qui les rend le plus heureux. Mais réussir sa mission, c’est aussi revenir vivant.