2 skieurs secourus au Parmelan

[quote=« Bacchus, id: 1704501, post:39, topic:150548 »]Si on veut les rendre les victimes responsables de quelque chose, c’est de ses actes. On ne peut pas les rendre responsables des actes des services de secours.

Si le commandement des secours estime qu’ils ont mis leur vie trop en danger, c’est de leur seule responsabilité.[/quote]

+1

PS : lorsque les sauveteurs vont chercher les compétiteurs du Vendée Globe en pleine tempête, personne n’en fait une telle affaire !!!

ça c’est une question bien différente, qui mérite un débat à part.
On pourrait peut-être préférer que les secours soient payés par les victimes (ou ses assurances), comme ça se fait ailleurs. ça aurait l’avantage d’éviter des commentaires malheureux comme ceux du capitaine Poirot. Je n’ai jamais entendu une compagnie de secours privée suisse de se plaindre de que son client met la vie des employés en danger, et pourtant les secours ne sont pas moins efficaces en Suisse qu’en France.

Mais en France le peuple a choisi librement que les secours des victimes, toutes, soient payés par l’ensemble de la communauté, et les secouristes ont choisi librement de faire ce métier. Je ne vois pas où est le problème. Je dirais même que c’est très bien.

On pourrait estimer qu’uniquement certaines victimes méritent de la solidarité nationale, et pas les autres. Soit. Mais alors il faut établir des critères objectifs. Sortir par risque 4 peut en être un, en effet. C’est, à ce qu’il paraît, l’objectif du capitaine Poirot.

Ben voyons… On attend qu’il fasse beau, que le risque soit redescendu à 2 et on redescend des maccabés, en hiver ça peut aller très vite. C’est faire bien peu de cas des cas de consciences des sauveteurs. Quand un maire, un député tient de tels propos j’ai tendance à me méfier fortement, quand un gars du terrain ou proche du terrain tient de tels propos j’ai tendance à beaucoup plus lui faire confiance et me dire qu’il y a eu un gros problème.

Oui mais enfin, c’est leur boulot, oui ou non, de faire du secours en montagne ? On les a obligé ? On les a forcé ? Quand ils se sont engagés là-dedans, j’imagine qu’ils savaient pertinemment à quoi s’attendre, non ?
Quant à savoir s’il faut y aller ou pas, ce sont des pb techniques et on peut supposer q’ils sont formés pour ça !

C’est super simple en fait y a qu’à cocher des cases sur un questionnaire comme les tests de la presse féminine et on a le résultat, faut y aller ou le type n’a qu’à crever et on peut aller se faire une série télé pendant ce temps. Secouriste, un bon petit boulot de bureaucrate

La grande majorité des secouristes des PG font ce métier par passion, et aller chercher un montagnard (donc un des leurs…) blessé ou en danger est quasiment chez eux un réflexe animal. Ce sont aussi de talentueux professionnels, tout en étant souvent des pères (et mères) de famille, qui ne mettent pas leur vie en danger. Ils prennent des risques (c’est leur métier, et ils assument), mais pas au point d’y perdre la vie. C’est sur ce principe, par exemple, que les hélicos ne décollent pas quand le risque est trop fort.

Donc je comprends mal la menace du Capitaine Poirot, et en tout cas, je la vois mal aboutir, pour des questions de droit français ; peut-être un ras-le-bol après les accidents malgré une campagne d’information sans précédent en janvier (ou sous la pression d’un journaliste amateur de polémiques). Il reconnaît d’ailleurs que ces dernières années, les campagnes d’info ont porté pas mal de fruits (et on peut les corroborer par les chiffres d’accident, en baisse, publiés par l’ANENA) - mais qu’il y aura toujours des inconscients/arrogants dans le déni du danger ou dans la surestimation de leurs capacités.

Pour l’avenir, et d’après ce qu’on peut lire, les PG sont dans leur majorité favorables au secours gratuit. Mais ce ne sont pas les décideurs politiques… À suivre…

Il faut comprendre les secouristes, il y a une différence entre aller secourir des montagnards prudents mais malchanceux ou qui ont fait ponctuellement une erreur et des inconscients qui s’aventurent dans des trucs bêtement dangereux. Nos pratiques se définissent pas la recherche de la difficulté, pas celle du danger.

Posté en tant qu’invité par davaï:

Dans cette affaire, je comprends parfaitement la logique du capitaine de gendarmerie et j’espère qu’il initiera une procédure qui fera jurisprudence.

Il y a clairement de la part des randonneurs une mise en danger d’autrui (les secouristes).Compte tenu du niveau de difficulté de la randonnée, les randonneurs ne pouvaient ignorer les dangers encourus dans un contexte de danger maximal largement relayé par les médias et les sites spécialisés (nul n’est censé ignorer la loi) avec le devoir de s’informer avant de partir. Par ailleurs, le niveau requis pour faire cette rando joue en défaveur des randonneurs, de fait expérimentés, qui ne peuvent nier leur erreur de jugement manifeste en se lançant dans cette entreprise compte tenu des dangers objectifs.A contrario, ils ne peuvent plaider le manque d’expérience qui les a poussés à poursuivre leur entreprise, ce qui relève de la double irresponsabilité en mettant mutuellement la vie du compagnon de sortie en danger.Dans ce dossier, on n’est pas à la fête foraine : à tous les coups, on perd !

Une question pour relancer le débat, qui n’en est qu’à 3 pages…
Qu’est ce qui vous semble le plus inadmissible :

  • des skieurs qui partent dans une course engagée par risque 4 ?
  • ou un solitaire disparu sur un itinéraire tranquille, mais pour lequel il va falloir faire de vastes recherches pendant des jours parce qu’il n’a dit à personne son objectif ?
  • etc… (on pourrait lister d’autres situations, ce pourrait être intéressant)

+1

[quote=« floriano, id: 1704259, post:12, topic:150548 »]Maintenant un conflit juridique peut être nécessaire.
D’une part oui les secours sont gratuit et c’est très bien ainsi,
d’autre part le commandant du PGHM est responsable de ces hommes (c’est lourd pour lui).

Si jetais juge, je condamnerai les 2 skieurs a passer une semaine avec le PGHM,
pendant une période ou il y a risque 4. Même si c’est juste pour leur faire le café.
Je pense que ca serait une sentence clémente et juste.[/quote]

Posté en tant qu’invité par davaï:

[quote=« parm74, id: 1704607, post:50, topic:150548 »]+1

[quote=« floriano, id: 1704259, post:12, topic:150548 »]Maintenant un conflit juridique peut être nécessaire.
D’une part oui les secours sont gratuit et c’est très bien ainsi,
d’autre part le commandant du PGHM est responsable de ces hommes (c’est lourd pour lui).

Si jetais juge, je condamnerai les 2 skieurs a passer une semaine avec le PGHM,
pendant une période ou il y a risque 4. Même si c’est juste pour leur faire le café.
Je pense que ca serait une sentence clémente et juste.[/quote]
[/quote]

Les secours ne sont pas gratuits.Ils sont payés par le contribuable, c’est à dire vous et moi.

La proposition de stage de sensibilisation au pghm est séduisante mais elle est de portée limitée. Il faut l’assortir d’amendes salées, ce qui financera au moins partiellement les frais engagés pour les secours.Il faut toucher là où ça fait mal: le portefeuille ! Je vous garantis que les comportements à risque disparaîtront comme par enchantement !

Posté en tant qu’invité par delebarre:

N"importe quoi, si tu te fais agresser tu dis « au secours », c’est bien dans l’intention que l’on vienne t’aider non! Il n’y a pas de nuance.

Si cela peut sauver des vies , pourquoi pas!

[quote=« Paul G, id: 1704588, post:49, topic:150548 »]Une question pour relancer le débat, qui n’en est qu’à 3 pages…
Qu’est ce qui vous semble le plus inadmissible :

  • des skieurs qui partent dans une course engagée par risque 4 ?
  • ou un solitaire disparu sur un itinéraire tranquille, mais pour lequel il va falloir faire de vastes recherches pendant des jours parce qu’il n’a dit à personne son objectif ?
  • etc… (on pourrait lister d’autres situations, ce pourrait être intéressant)[/quote]
    Sans hésitation : des skieurs qui partent dans une course engagée par risque 4 (si par « course engagée par risque 4 » tu veux parler d’une situation du genre de celle dont on parle)

[quote=« jp68, id: 1704639, post:53, topic:150548 »]

Si cela peut sauver des vies , pourquoi pas![/quote]
Parce qu’il n’est pas difficile de sortir sans risque même par risque 4 ou 5.

Posté en tant qu’invité par Jacques PIETU:

Il me semble délicat de pénaliser la connerie humaine, et donc d’introduire cette connerie comme délit dans le CODE PÉNAL.
Nous risquerions de nous retrouver nombreux derrière les barreaux.

Je comprend le coup de gueule de Patrick POIROT.

Cependant l’arbre de cet incident ne doit pas cacher la forêt des interventions de secours faites par les services publics (dont le PGHM), pour le plus grand bien des pratiquants dans un grand respect mutuel.

En conclusion un petit extrait d’un texte de notre regretté Pierre CHAPOUTOT, « À propos d’avalanches »:

« le lendemain, vinrent les gendarmes qui étaient allés nous chercher là-haut. Ils étaient heureux, peut-être autant que nous, heureux d’avoir réussi le sauvetage, heureux de notre bonheur… »

Je vous encourage à lire l’intégralité de ce texte.

Ça me paraît hasardeux… Cela aura surement un effet ; mais de là à faire « disparaître » ces comportements, c’est impossible. La bêtise est inscrite dans la nature humaine, et aucune loi, aussi coercitive et répressive soit elle, n’y changera quoi que ce soit. Le Capitaine Poirot le reconnait lui-même en fin d’interview.

En fait, je voudrais comprendre comment et sur quels textes précis de loi française (et non des principes), on pourrait attaquer les inconscients, les arrogants risque-tout et/ou les idiots sur « mise en danger de la vie d’autrui ». Je me trompe peut-être, mais il me semble que les gendarmes ne mettent jamais leur vie en danger. Ils prennent des risques extrêmes, dans le cadre de leur mission, et on les admire et on les remercie pour ça. Mais les chefs d’opération sur le terrain suivent des procédures, des protocoles et des règles d’engagement très strictes (ce sont des militaires), destinés à limiter ce risque, pour ne jamais mettre en danger la vie de leurs hommes. Comme il a été dit plus haut, un chef d’opération qui donnerait un ordre de nature à mettre en danger la vie de ses hommes serait rapidement sanctionné… Donc, avec l’immense respect que je peux avoir pour le PGHM, je cherche honnêtement à comprendre sur quelle base juridique le Capitaine Poirot (officier de PJ) pense initier une quelconque jurisprudence. Je ne dis pas qu’il a tort ou raison, chacun peut avoir son point de vue moral, mais loi et morale ne sont pas nécessairement liés (voir dans l’actualité l’affaire du Carlton de Lille).

L’exemple de l’accident récent de 2 raquetteurs non équipés de DVA, qui s’est soldé par la mort d’une des deux personnes, montre bien le fonctionnement des secours. L’hélico n’a pas décollé parce que c’était trop dangereux, une caravane terrestre est partie, mais une fois sur place a repoussé la recherche au lendemain, au vu des conditions non stabilisées qui auraient pu mettre en danger la vie des secouristes. Le PG a fait tout ce qu’il était techniquement et humainement possible de faire ; mais pas au prix d’y laisser la vie. L’histoire est tragique pour les raquetteurs, mais les secouristes ont fait tout ce qu’ils devaient et pouvaient faire, et rien ne pourrait leur être reproché. Et on n’oublie pas, comme le rappelle J Pietu, que rien ne désole plus les gendarmes que l’impuissance à ramener un montagnard vivant, et qu’au contraire réussir leur mission est ce qui les rend le plus heureux. Mais réussir sa mission, c’est aussi revenir vivant.

Posté en tant qu’invité par davaï:

[quote=« Paul G, id: 1704588, post:49, topic:150548 »]Une question pour relancer le débat, qui n’en est qu’à 3 pages…
Qu’est ce qui vous semble le plus inadmissible :

  • des skieurs qui partent dans une course engagée par risque 4 ?
  • ou un solitaire disparu sur un itinéraire tranquille, mais pour lequel il va falloir faire de vastes recherches pendant des jours parce qu’il n’a dit à personne son objectif ?
  • etc… (on pourrait lister d’autres situations, ce pourrait être intéressant)[/quote]

Cela dépend du côté où on se place.Vu du côté sauveteurs, les deux sont inadmissibles.

Bonjour voici un texte tiré du livre de Munter page 184

Tu es conscient qu’en interdisant la montagne par risque 3, tu ne pourras plus faire de raids de 5 jours et plus ? Parce que trouver 5 jours consécutilfs en risque 2 max au mois de mars ou avril (dans des massifs enneigés)… Surtout que tu n’as la prévision du risque que pour le lendemain (c’est à toi de prévoir le risque pour les jours suivants en fonction des prévisions météo).
Et que se passe-t-il si le soir du 3ème jour tu apprends en refuge que le risque pour le lendemain est de 3 ? Tu restes au refuge tant que ce n’est pas descendu à 2 (ça peut durer longtemps…) ? Ou tu appelles l’hélico ? (mais à tes frais dans ce cas, vu que c’est interdit d’être en montagne par risque 3, et même que tu mérites une peine, par exemple une semaine obligatoire de raquette au mois de mai en fond de vallée sans dépasser 500m d’altitude).

Quand on voit les plaques mortuaires en hommage aux secouristes disparus dans des secours, on peut légitimement penser que tu te trompes…