Bravo aux deux guides pour avoir réussi cette voie tellement mythique… à l’image de la tentative de Beghin/Lafaille
Bon rétablissement à Stéphane…
2 français dans la face sud de l'Annapurna
Posté en tant qu’invité par la baltringue:
les gars vous déconnez. Il y a 2 gars qui ont failli y passer, qui souffrent dans leur chair et vous en etes à disserter sur les mérites de leur ascension par rapport à celle de Steck ou sur le fait de savoir si l’alpinisme est un sport !!
Un peu de respect … :mad: :mad:
Posté en tant qu’invité par Moche:
Si un dieu vicieux (comme tous les dieux de l’Olympe) vous assurait que vous sortirez la voie et vous descendrez vivants mais au prix de quelques doigts et orteils, vous engageriez-vous dans la voie de vos rêves? La voie ultime qui vous donnerait la gloire, le prestige et la reconnaissance éternelle dans le milieu?
Mea culpa.
J’avais pas percuté que c’était si grave.
Courage Stéphane !
Posté en tant qu’invité par frendo74:
[quote=« John D l’aventurier, id: 1571529, post:45, topic:138172 »]
Mea culpa.
J’avais pas percuté que c’était si grave.
Courage Stéphane ![/quote]
oui courage !
Posté en tant qu’invité par Moche:
Je ne crois pas que Stéphane Benoist avait besoin d’une nouvelle ascension en style alpin, tout aussi impressionnante soit-elle, pour obtenir la reconnaissance « éternelle » du milieu ! C’était déjà une pointure (sans mauvais jeu de mots) et il doit très certainement avoir vraiment mais alors vraiment les boules… C’est un aléa, un accident, sûrement pas un acharnement pour le sommet ou la performance !
oui courage Stéphane
malgré ces gelures, tu parviendrais à faire les mêmes choses… mais différemment
Ça tombe bien, ma question n’était pas adressée à lui sinon à vous, à toi.
Alors?
Posé comme ça froidement, je répondrais non. l’ennui c’est que c’est jamais prévu.
Bon rétablissement Stéphane, et félicitations à toi et Yannick pour cette extraordinaire aventure.
[quote=« Riton67, id: 1571179, post:31, topic:138172 »]
Absurde … te fais-tu cette réflexion après chacune de tes sorties car quelqu’un est probablement passé avant, plus vite et plus facilement?[/quote]
Ben oui.
Je considère la vitesse en paroi comme un critère essentiel de la cordée et un marqueur significatif de son aisance.
Comme disait de Bellefon, y a « mener une course à bien » et « bien mener une course ».
Donc pour être plus clair, je considère que mon aisance dans la voie par rapport aux difficultés techniques et l’horaire qui en découle sont des éléments importants dans le plaisir que me procure ma pratique sportive de la grimpe ou de l’alpinisme.
Tu n’as qu’à lire le compte-rendu de mes sorties pour vérifier la véracité de mes propos.
Concernant le cas de départ de la discussion -je ne dis pas « débat » car c’est une évidence que nos 2 Français ont fait une grosse perf-, désolé de le dire ainsi, mais la proximité chronologique de leur ascension avec celle de Stoeck, sur la même voie, avec en plus l’intégrité physique de la cordée non assurée, établit à mes yeux une comparaison en leur défaveur. Ma réflexion n’enlève rien au fait que je considère que parcourir cette face en style alpin relève de l’exploit et que c’est réservé au gotha de l’alpinisme français, voire mondial. Nos 2 Français ont toute mon admiration (et mes souhaits de prompt et complet rétablissement pour le blessé, surtout qu’on parle de quelqu’un qui vit de l’alpinisme), mais je suis davantage béat d’admiration pour le parcours des Catalans en 84 et pour celui d’US.
Ouch oui c’est sérieux! Bon rétablissement à Stéphane.
[quote=« Circus, id: 1571606, post:52, topic:138172 »]
[quote=« Riton67, id: 1571179, post:31, topic:138172 »]
Absurde … te fais-tu cette réflexion après chacune de tes sorties car quelqu’un est probablement passé avant, plus vite et plus facilement?[/quote]
Ben oui.
Je considère la vitesse en paroi comme un critère essentiel de la cordée et un marqueur significatif de son aisance.
Comme disait de Bellefon, y a « mener une course à bien » et « bien mener une course ».
Tu n’as qu’à lire le compte-rendu de mes sorties pour vérifier la véracité de mes propos.[/quote]
Ta réponse n’a rien à voir avec ton affirmation précédente. Bien sur que la vitesse témoigne de l’aisance.
Mais je ne peux pas croire qu’à chacune de tes sorties de parois, tu te dis « Pas terrible, je suis passé après XXX milliers de grimpeurs, dont certains ont mis moitié moins de temps que moi, et d’autres l’ont faite en solo ».
Bon rétablissement en passant au blessé, qu’il puisse continuer à vivre la montagne comme il le souhaite.
N’étant pas le sujet de la discussion, je te ferai une réponse détaillée en mp.
Ont-ils bénéficié des conditions aussi favorables, qui sinon rendent la course complètement différente ?
Cf aussi :
Posté en tant qu’invité par Moche:
[quote=« Bacchus, id: 1571575, post:49, topic:138172 »]
Ça tombe bien, ma question n’était pas adressée à lui sinon à vous, à toi.
Alors?[/quote]
Bah disons que c’est une vision strictement personnelle mais si la montagne et la grimpe sont pour toi de véritables passions, la question n’a finalement même pas lieu de se poser. Bien évidemment que tu t’opposes à l’amputation car elle signifierait l’arrêt de ton activité, l’éventuelle fin de ton métier mais surtout l’extinction du moteur de ta vie, le fil directeur que tu as souhaité lui donner pendant toutes ces années…En somme, tout s’arête…Donc il est impossible de répondre oui à une telle question, bien au chaud devant son ordi ou même au pied de la face. Car disons le, si tu es au pied d’une voie qui te réserverait la « reconnaissance éternelle du milieu », c’est que tu as certainement le niveau requis et que tu es donc un alpiniste averti voire même déjà reconnu et donc nécessairement passionné. Et la boucle est bouclée ! Je comprends que cette question là ait pu se poser aux conquérants des premiers 8000, fortement galvanisés par des expéditions nationales aux motivations patriotiques clairement affichées. Mais aujourd’hui, à l’heure des ascensions légères avec des investissements souvent personnels, la problématique a évolué. D’autant plus que l’engouement médiatique est nettement moindre et qu’il y a peu de chance que tu fasses la couverture de Paris Match. Donc pour revenir sur les gelures de Stéphane, nous lui aurions posé la question 2 mois auparavant, il aurait naturellement rejeté un tel sacrifice, malgré la ténacité de son rêve ! Mais imagine toi, à quelques encablures du sommet, avec une réchappe de toute façon délicate et incertaine, des capacités de réflexion et d’analyse réduites par l’effet de l’altitude, un copain qui lui aussi a ses propres souffrances, je ne sais pas si tu peux avoir le recul suffisant pour te rendre compte que tu es en train de tout bousiller…
Voilà, j’espère avoir répondu.
Bien cordialement et surtout bonne grimpe !
Posté en tant qu’invité par a-n-o-n-y-m-e:
Pas besoin d’un dieu ou de la recherche du prestige Bacchus. La passion suffit à y aller.
Pour ne pas rentrer ensuite dans une polémique inutile je vais être anonyme et te donner ma vision de cela de ma petite expérience en solo en altitude. Ce n’était pas l’Annapurna j’en serais incapable. Et je n’en ai pas la motivation. Pas besoin non plus de donner le nom du sommet, ce n’est pas ta question.
Avant d’y aller: ok je ferai attention. Au moindre signe je redescendrai.
Sur place, la veille du jour J: tout allait bien. Il n’y a pas de raison que je ne finisse pas. La météo est favorable. Je suis acclimaté. Tout baigne. A ce moment là, mon premier jugement était déjà oublié.
Le jour J: je me suis caillé les mains; j’ai continué en me disant que ca allait passer. J’ai tapé mes mains contre le caillou!! C’est passé. Je me suis caillé les pieds, c’est passé. J’ai tapé des pieds par terre! Bref, je n’ai pas fait demi-tour. Ca aurait été… trop con! Voilà ce que j’ai pensé dans ces moments. On ne retourne pas pour de bons coups de froid quand on grimpe bien. Pourtant, 2 jours avant j’avais décidé en moi-même de le faire. Mais on est jusqu’au boutiste. Pire pour une autre extrémité. Je ne le verrai que plus tard mais sans gravité, ouf.
Avant le sommet, disons 2h à peut-être 3h en-dessous: je m’endormais en grimpant. Aujourd’hui je comprends mieux ce symptôme (peut-être un début d’oedème, je n’ose y penser). On ne s’endort pas en marchant normalement. Enfin il me semble.
Sous le sommet: pas bu et pas mangé depuis 6h de grimpe. Restait 100 à 200 m de D+. Bon ben j’y suis, j’y vais.
Bref, on revoit très vite ses jugements et ses bonnes intentions quand on est dedans. Il me semble que cela transparait dans toutes les biographies d’alpinistes et les récits. A moins que je sois stupide. Mais il ne me semble pas sauf peut-être pour le comportement que j’ai eu le jour là.
Je le garde pour moi en général, mais ta question m’a donné envie de te donner mes impressions. Je n’en fait état qu’ici en anonyme et sans rentrer la sortie. Ca ne sert à rien, c’est du passé. Seul le moment que j’ai vécu seul compte pour moi.
Je n’imagine même pas ce qu’ils ont ressenti dans cette face! Chapeau!
Merci Moche et a-n-o-n-y-m-e, pour vos témoignages.
Il n’y a pas une bonne au mauvaise réponse à la question, c’est justement la diversité de réponses possibles qui est enrichissante.
Merci.
Posté en tant qu’invité par Tony74:
Ca remet les idées en place… Après le récit débonnaire de Steck qui entre autres perd un gant et passe le restant d’une main à l’autre pendant l’ascension, on avait du mal à se rendre compte du coté extrême du truc… Surhumain ueli ?