Posté en tant qu’invité par nico:
Petit point lexical : un écologue s’intéresse au monde vivant, plante et animaux. L’écologisme est un courant de pensée visant à défendre les intérêts des êtres vivants cités, faune et flore. A te lire, aucun doute que tu es un écologiste que tu le veuilles ou non, et même si tu n’aimes pas les étiquettes…
« L’ économie ? On s’ en tape de l’ économie !!! On est pas dans centre commercial là !!! » : Trotski on a essayé, çà n’a pas marché ; même lui faisait de l’économie de toute façon. L’économie ne s’arrête pas là où l’urbanisation se perd. Un exemple : j’habite Saint Jean-d’Arvey (au pied des Bauges) et pour satisfaire les besoins de mon corps, je dois boire de l’eau. J’ai de la chance, il y en a à disposition… Captage. Bien et maintenant? Chacun va avec son bidon chercher l’eau à la source…? Aujourd’hui, dans notre civilisation, on a des réseaux d’eau potable (précision pour toi : je n’en juge pas le bien fondé, je constate). Nous sommes pour ainsi dire sédentaires et nous apprécions d’avoir de l’eau qui arrive dans notre lieu de vie, n’est-ce pas? C’est peut-être pour toi une dérive capitaliste, je n’en sais rien, m’enfin c’est ainsi. Afin d’organiser la distribution, la gestion de cette ressource est confiée à un organisme gestionnaire, Chambéry Métropole dans notre cas. Pas de traitement ou juste une chloration à l’occasion, l’eau n’est pas trop mauvaise ; de ceci (la gestion du service) découle le fait de la payer. Grande dérive? Je ne crois pas, payer un service ne me semble pas intellectuellement douteux. C’est simpliste, mais c’est de l’économie et nous sommes en montagne. Tous les produits de nos montagnes rentrent dans la sphère de l’économie. Le seul cas inverse est l’agriculture de subsistance.
Que faut-il faire alors…? Raser toutes les stations de ski, toutes les villes, tous les villages, toutes les routes, tout ce qu’il y a « d’humain » en soit…? Donc on exproprie tout ce beau monde dans les villes (tous dans le même quartier autant que possible, car ces bougres de montagnards sont des hommes différents des autres, c’est bien connu…).
Merde alors, va encore y avoir des émeutes car l’intégration ne sera pas facile…! Oh et puis il va y avoir du chômage aussi, vu qu’il n’y a déjà plus trop de boulot que les français acceptent de faire…! T’iras mettre un vrai montagnard au travail à la chaîne tiens, je suis certain qu’il aimera…
Conclusion : le citadin respectueux de la nature prendra sa belle voiture (je ne dis pas 4x4, ne généralisons pas tout de même…) pour enfin se balader dans ses montagnes, SES montagnes, oui oui oui…!
Mais merde alors, même si on a tout enlevé, il reste les traces de l’occupation humaine…! Ceci est embêtant…! Allez hop les montagnards au chevet de la société, vous êtes au chômage et on en a marre de payer pour vous, nous citadins honnêtes, au boulot, filez réhabiliter ce que vous avez détruit par votre occupation, non mais…! Et ils se firent exploiter… mais travaillèrent bien, ils ont eu l’habitude de travailler dur, il faut le leur reconnaître. Et oui, ce qui se conçoit mal pour l’urbain, c’est qu’il est bien plus difficile d’être agriculteur (je ne mets pas paysan, c’est connoté péjorativement par l’urbain moyen…) que d’avoir les fesses posées sur une chaise pendant 35 heures…! Dérive dérive me direz-vous!
Là n’est pas le problème, le citadin a enfin sa NATURE pour lui tout seul… enfin lui et et les autres urbains. Vingt dieux, ils ont tellement bien travaillé les montagnards, que la « nature » retrouve enfin sa splendeur… le mot passe vite, vive Internet, vive le sms, youpi…! Et de nombreux citadins se retrouvirent chaque week-end (je n’oublie pas le vendredi après-midi, c’est quand même bien chouette les RTT…) en montagne…! Mais zut alors au fait, c’est incohérent, comment se rendent-ils en montagne s’ils ont « nettoyé » la montagne de tout ce qu’elle supportait d’artificiel…? Leur « nature »… ?
Fichtre, en toute bonne conscience, le chômage ayant à nouveau augmenté suite à la fin des travaux de nettoyage, ils réemploient les montagnards pour reconstruire les routes. Ils réparent leurs erreurs grâce aux savoir-faire des anciens indigènes, bien fait pour eux, ils n’avaient qu’à nous être supérieurs, ces ours de montagnards…! Et naquit ainsi un tourisme beau, respectant les principes de base de l’écologisme, permettant au citadin de se ballader le week-end dans une vraie nature, à l’état naturel quoi… Enfin cela dépend pour qui…!!!
Pendant ce temps, le montagnard se familiarisait avec son plan de métro, elle n’est pas belle la vie…?