Zéro tracas : Presles

Posté en tant qu’invité par Domi:

samedi nous avons fais Zéro tracas de BBX

le départ est un peu difficile à trouver car la tendance est de ne plus indiquer le nom des voies (je lance d’ailleurs le débat)

il est vrai que jusqu’à la vire c correctement coté mais ensuite on a l’impression que c’est surcoté

au début je pensais que c’était une impression mais d’autres grimpeurs le confirme

enfin c’est une belle escalade sans trop d’ambiance

nous avons mis 4h15 en réversible (notre niveau 6 c en grande voie : donc l’impression est que nous avions largement le niveau)

voilà, si ça peut servir au commun des grimpeurs

au fait nous avons diner à l’auberge de presles qui est maintenant tenu par un italien plutôt sympa et qui me fait penser à Roberto Begnini - allez le voir et goutez ses pâtes

Posté en tant qu’invité par Claude:

notre niveau 6 c en grande voie

Petit sujet de reflexion :

Qu’est ce que tu appelles niveau en grande voie ?
Est-il vraiment différent de ton niveau en couennes ?
Qu’est-ce que ça change que les couennes soient posées les unes sur les autres plutot que cote à cote ?

Posté en tant qu’invité par Domi:

je ne sais pas si tu me provoques ou si tu veut vraiment savoir…

je pense en effet que le niveau en grandes voies est 1 cran inférieur à la couenne

par exemple, quand je dis que je passe 6c en grande voie, je ne l’enchaine pas - j’enchaine en effet 6b+ en grande voie et je passe (parfois) le 6c+ en couenne

6c+à vue en couenne je pense que je n’en suis pas loin

7a en couenne avec repos c pour cette année

Attention : quand je dis grande voie, c pas 3 longueur au saint julien avec les cigales autour : ma référence c Presles pour la falaise équipée

c sur que sur coinceurs : à cham quand j’ai passé du 5 j’ai été un peu fébrile

Posté en tant qu’invité par Claude:

Non, ce n’était pas de la provocation mais bien sujet de philo appliqué.
Depuis quelques temps on qualifie les nouvelles grandes voies sportives d’empilements de couennnes. Supposons que ce soit vrai, on peut alors partir en grande voie avec les mêmes objectifs de perf à vue qu’en site école.
Ce qui m’intéresse ce n’est pas de savoir ton niveau précis en couennes mais de savoir pourquoi il diffère du niveau en grande voie.
Ca rejoint un petit peu la question :
Quel est notre but quand on fait une grande voie sportive ?

  • Sortir une voie la plus difficile possible.
  • Sortir le plus vite possible.
  • Enchainer le maximum de longueurs, comme en couennes.
  • Enchainer tout (Dans le haut niveau, on commence a voir apparaitre la notion de grandes voies après travail).

Bien sur la question ne s’adresse pas seulement à Domi. Je la pose à tout les grimpeurs de grandes voies, moi compris.

Posté en tant qu’invité par benoit:

pour moi le niveau en grande voie c’est le niveau max que tu t’accorde sur une longue voie même si c’est la dernière longueur d’une voie qui en compte 14 et donc qui prend en compte l’effort de la journée, la hauteur et l’ambiance.
pour exemple il m’est arrivé de faire du 6c a fauzan mais je ne pretend pas passer 10 longueur en 6c. mon niveau grande voie est donc 6a que je passe normalement quoi qu’il arrive et n’importe ou, sur pitons ou plaquettes voire même a la limite si il faut rajouter des coins-coins. en fait j’ai un niveau TD.
je ne prétends pas avoir un niveau 6c car je serai incapable d’en enchainer 10.

voilà pour répondre a ta question philosophique. sans compter a titre perso que je préfère prendre un tampon dans le 6c a fauzan que dans un 6c en 45ème longueur a presles avec le point 5 mètres sous les fesses. mais c’est une conception personelle.

benoit

Posté en tant qu’invité par Claude:

L’argument sur le nombre de longueurs dures est intéressant mais tu ne pourrais pas non plus faire 10 6c en une séance de couennes. La question reste donc posée : penses-tu (pensez vous) pouvoir faire autant de perfs sur une séance de couennes que sur une grande voie.
Les autres arguments ne tiennent pas car dans les voies sportives récentes il n’y a ni points aléatoires, ni coinceurs à poser, ni 45 longueurs (en général elles sont faisables à la demi journée et la retraite est possible). Et surtout, le dernier point n’est plus à 5m mais à 50cm.

Posté en tant qu’invité par TotoXe:

tu te fatigues plus en grdes voies qu’en couennes. ds les grdes voies, tu ne remets pas tes sandales pour soulager tes pieds qui gonflent avec la chaleur. tu peux enlever tes chaussons, mais a moins d’un relais douillet (y’en a mais pas tout le temps), le rocher t’arrache les pieds. tu fais plus de manips de corde en paroi que sur des couennes. tu peux pas te reposer aussi facilement. les relais aeriens sont fatiguants. le vide, le vent, l’ambiance, te pompent tout de meme plus ou moins de jus meme si tu es habitue.

voila plein de raisons qui font d’apres moi que tu peux difficilement faire autant de perfs ds une grde voie (j’entends difficulte pure, longueur par longueur) que lors d’une seance de couennes. tu peux faire des perfs en grde voie mais de facon plus limitee. je ne pense pas faire mon premier 6c+ a vue en grde voie. ca pourrait sur une voie « courte » de 100m. mais ca m’etonnerait. par contre, je commence a viser des grdes voies avec 1 6b+ dedans en esperant l’enchainer. et puis, ca depend ce que tu recherches. un jour, bouffer de la difficulte pure, un autre, prendre du plaisir ds une chevauchee verticale, un autre, un peu des deux.

Posté en tant qu’invité par alexis:

Claude a écrit:

Depuis quelques temps on qualifie les nouvelles grandes voies
sportives d’empilements de couennnes. Supposons que ce soit
vrai, on peut alors partir en grande voie avec les mêmes
objectifs de perf à vue qu’en site école.

Personnellement, je pars avec pratiquement les memes objectifs qu’en couenne. Je choisis une voie avec du 6c et j’essaie de l’enchainer. Parfois j’y arrive, parfois je n’arrive a rien (comme la claque que j’ai prise dans une voie au pas du ranc …) meme dans le 6b.

C’est tres clair qu’aller a Presles dans Zero Tracas, ou aller en couenne, c’est kif-kif bourricot. On a comme dit TotoXe des sources de fatigue mentale supplementaires (par contre les manips de cordes supplementaires en reversible, je vois pas) ; mais a part ca, c’est pratiquement la meme chose. J’ai aussi peur de voler a 10m du sol qu’a 100m …

Alexis

Posté en tant qu’invité par benoit:

vos arguments tiennent effectivement le choc sur des longues voies équipés modernes. mais est ce que vous verrez la même difficulté et les mêmes objectifs dans des voies équipés plutot piton ou vieillot type ste victoire? je pense que le 6b sur spit de huit et piton n’est pas du même acabit que sur d’autre site.

benoit

Posté en tant qu’invité par Christophe:

c’est bien la raison pour laquelle il est dit plus haut : grande voie sportive.

Posté en tant qu’invité par TotoXe:

par manip de cordes supplementaires je voulais dire tu te fatigues en peu plus en tirant la corde apres avoir installe le relais parce que y’a toujours un truc qui bloque un peu la corde (loi de murphy numero 56229944).
en couenne, ca peut arriver aussi, mais c’est moins systematique.

Posté en tant qu’invité par Pedro:

En ce qui me concerne: je n’ai quasiment aucune différence de niveau entre couennes et grandes voies de type Presles, voire voies sur coinceurs à Cham. Je dirais même que je suis plus motivé en grandes voies et que j’y ai souvent plus de gnaque… mais par contre il est clair que la moindre méforme a bien plus de conséquences en grandes voies.
Il est vrai que je suis un alpiniste et non un grimpeur. Mais les arguments sur les manips de corde soi-disant plus difficiles, l’impossibilité d’enlever ses chaussons ou le gaz paralysant ne sont pas sérieux. Dans une voie type Presles moderne ou Aravis ou Verdon les seuls problèmes sont:

  • l’engagement: est-on capable ou non de grimper dans du facile (disons 6a si on est 6c à vue) à 4m du point, dans du dur (6c donc) à 1m, et de truander efficacement le 7a si on n’y arrive pas après 2 vols (inutile de s’acharner dans une longue voie)?
  • la capacité à trouver le bon cheminement quand les points sont espacés.
    Ces deux choses ne sont pas plus difficiles à acquérir que de passer du 7 mais ne se travaillent pas sur mur ni école.
    En montagne type Cham ou Suisse il y a un autre pb: sait-on placer des coinceurs dans lesquels on a confiance?
    Et pour les voies équipées vétustes ou difficilement protégeables, la seule chose à faire est de savoir dans quel niveau on peut grimper en solo: c’est une question de mental qui se travaille par l’habitude. A mon sens un grimpeur 6c à vue doit pouvoir faire du 5c sans assurance sérieuse.

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Il me semble difficile de comparer une pratique courante - tenter d’enchaîner à vue les 10 longueurs d’une grande voie moderne par exemple - et une pratique plutôt incongrue - choisir d’enchaîner à vue 10 couennes (au choix) sur une falaise sportive.

Mais en jouant le jeu, il me semble que deux facteurs (entre autres) font la différence - rendant la seconde version plus facile - :

  1. le repos pendu dans le baudrier ne peut rivaliser avec un repos confortable au sol, et il est plus facile d’optimiser la durée du repos au sol ;
  2. la grande voie impose l’ordre des longueurs : il est plus difficile d’enchaîner 6c, 6b, 6a que 6a, 6b, 6c ; pour les couennes, on y va en général crescendo puis decrescendo.

Pour en revenir au niveau du grimpeur, et en se contentant du niveau à vue, il est d’usage de prétendre qu’on a le niveau 6b en couenne si on réussit à vue une voie de ce niveau à peu près 3 fois sur 4 (notion très subjective, je le concède, mais je vais essayer au moins de rester cohérent). Il parait aussi raisonnable de prétendre qu’on a le niveau 6b en grande voie si on réussit à vue toutes les longueurs d’une grande voie homogène dans le 6b, à peu près 3 fois sur 4 (très théorique tout ça, car assez rare finalement). Or il est bien plus dur de sortir à vue 10 longueurs de suite en 6b, qu’une seule. Si les probabilités s’appliquaient à ce cas de figure (en réalité c’est bien plus complexe, les longueurs n’étant pas indépendantes : plus on monte, plus on s’habitue au style de la voie, mais plus on se fatigue), on obtiendrait, pour notre grimpeur de 6b en couenne, seulement 1 chance sur 20 d’enchaîner 10 longueurs de ce niveau. Le même grimpeur réussit vraissemblablement 9 couennes sur 10 en 6a ; ses chances pour 10 longueurs en 6a passent à 1 chance sur 3. On peut penser qu’il réussira les 10 longueurs en 5c avec plus de 3 chances sur 4 de réussite. Ce qui abaisse son niveau grande voie à 5c ou 5c+. J’arrête là les chiffres, et en viens à ma conclusion.

Oui, il y a deux niveaux (à vue), celui en couenne étant supérieur d’une à deux lettres à celui en grande voie.

Ceci dans une optique purement sportive.

Dans une optique montagnarde, la seule bonne question, en terme de cotations, est le niveau obligatoire, qui doit être parfaitement maîtrisé en couenne pour espérer sortir la voie, quels que soient les moyens employés. Je ne comprends dailleurs pas qu’encore beaucoup de topos ignorent cet indicateur.