Walter Bonatti

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Pour bien comprendre le phénomène Walter Bonatti, il faut se replacer dans l’Italie des années 50.Les films du néoréalisme Italien (Rocco et ses frères). Un pays qui avait appartenu aux vainqueurs et aux vaincus, où les chemises noire avaient été retournées au profit d’un combat entre la Démocratie chrétienne et le Communisme le moins bête de l’Europe… C’est dans la partie riche de l’Italie que voit le jour, en 1930, Walter Bonatti, à peu près en même temps que la Fiat 500, Gina Lolobrigida et Fausto Coppi. D’un milieu « populaire » il doit connaître les difficultés matérielles de tout jeune de l’époque : les pitons sont chers et se déplacer un problème.
En Italie à l’époque, il y a des clans de grimpeurs .
Les aristocrates, à Turin, qui s’unissent au souvenir de Gervasutti (on y retrouvera, mais quelques années plus tard, G.C. Grassi, G.P. Motti, A . Gogna.
Un noyau dur près de Milan (Lecco, Monza et même Bergame sont des banlieues), dont le chef de file est Cassin : ils grimpent très fort dans les Grignes ; la cordée Oggioni et Aiazzi qui va offrir une concurrence à Livanos ; Abram et Radaeli feront la 2 du pilier Bonatti…. Bonatti fait-il partie de cette équipe ? En tout cas il grimpe avec eux souvent.
Les Ecureuils de Cortina avec Lino Lacedelli, Beppi de Franchesh sont à la fois un syndicat des guides te un club de grimpeurs. Leur emblème est un gos écureuil blanc, brodé sur un pull rouge.
A . Da Roit sévit dans la Civetta.
Cesare Maestri occupe une place à part, après des solos étourdissants (à la montée comme à la descente), il se lance dans les voies technologiques.
A Courmayeur, on trouve T Gobbi
Toni Egger qui moura au Cerro Torre avec Maestri.
En Suisse (et en particulier au Salève) il y aura M. Bron, R. Wohlsclag, I. Gamboni, Loulou Boulaz, P. Bonnant et M Niederman et Weber de la Suisse centrale.
En France, les Parisiens du COB Kollop, Salson, les frères Lesueur, Pargot Bérardini, Magnone et naturellement les cordées Couzy Schatz puis Couzy Desmaison. Les chamoniards (professeurs de l’ENSA) Devouassoud, Julien, Contamine et puis évidemment L. Terray
Et puis n’oublions pas les Anglais, Brown ,Whillans, Bonington, Mac Innes.
Les autrichiens W. Philipp et H Buhl .
Pourquoi dans toute cette série, Walter Bonatti va-t-il devenir le « meilleur alpiniste du monde » ?
Examinons sa carrière.
La Walker à 19 ans : on sent qu’il en veut (mais Oggioni a le même âge et est de la partie). Et puis d’autres (à commencer par Voltolini feront aussi l’Eiger dans la foulée au même age…)
La face Est du Grand Capucin est vraiment la première voie d’artif du Massif du Mont Blanc : un comble pour un puriste. Couzy dira que la voie (sans pitons) n’est pas très difficile, mais pénible. Bonatti sera très lent (4 jours) pour 300 m d’A1 A2, déjà partiellement équipée.
La 1° hivernale de la Cassin à la Cima Ovest avec C. Maury (pas mauvais le Carlo……)
Le K2 : cette expédition restera une des plus belles embrouille alpine. Cassin sera éliminé de la sélection et Bonatti sera le petit jeune de la troupe ! Le K2 est le 2° sommet du monde, alors invaincu et probablement une des voies normales les plus difficiles. Toujours est-il qu’après maintes péripéties, L. Lacedelli et A . Compagnoni partent du camp VIII et le même jour Bonatti ,Abram et Mahdi, un porteur partent du camp VII pour leur apporter l’oxygène du sommet. Abram épuisé fait demi tour. Bonatti continue avec Mahdi, qui a de mauvaises chaussures. Sens du devoir ? Peut-être mais aussi ambition pour Bonatti de prendre la place de Compagnoni qui a donné quelques signes de faiblesses quelques jours plus tôt. Lacedelli et Compagnoni vont se heurter au « goulot de bouteille » un passage raide et très exposé aux chutes de séracs. Ce passage impressionnera beaucoup Lafaille en 2001 et pourtant il en avait vu ! Lacedelli et Coimpagnoi vont dormir là au milieu sous une tente forcément mal montée. Bonatti laisse passer l’heure de non tretour au Camp VIII, car il veut dormir au camp IX. Il se perd dans la nuit, appelle Lacedelli qui doit penser : « qu’est-ce qu’ils foutent ? On leur a fait la trace et ils ne sont même pas capables de la suivre ». A ces altitudes là on est prêt de la survie. Redescendre à leur rencontre, c’est sortir du duvet, replonger dans le froid. Lacedelli leur crie : « Laissez l’oxygène là où vous etes et redescendez au camp VIII ». Logique, mais Bonatti et Mahdi ne peuvent plus descendre dans la nuit. Bonatti prétend qu’il appellera au secours et Lacedelli dit qu’il n’a rien entendu. Tout cela est fort plausible. Dur bivouac pour Bonatti et Mahdi ; Bonatti prétend que Mahdi deviendra à moitié fou duranr la nuit ; Bonatti ou Mahdi ? Toujours est-il que Mahdi descendra décordé dès le petit jour et subira des amputations par la suite. Bonatti en veut à Lacedelli de ne pas l’avoir aidé, et puis c’est Lacedelli qui va conquérir le K2. Bonatti est mis en veilleuse, ce qui est pour lui insupportable. Il proclamera que cet incident lui a fait perdre la confiance qu’il avait dans la solidarité alpine : il va plonger dans une profonde dépression – dit-il- dont il ne sortira que par le Pilier SW du Dru ; mais cette dépression n’était-elle pas due, aussi à une culpabilité par rapport à Mahdi, culpabilité de ne pas avoir assumé son rôle de guide ?
Le pilier SW du Dru : là il fait très fort il grille au poteau tous ses concurrents et il part en solo ! Il est très lent, même pour l’époque, mais il réussit. Chapeau !
Etabli à Courmayeur, il réalise de nombreuses courses dans l’Envers du Mont Blanc, mais aucune n’est marquante : songeons à la liste de courses d’un Armand Charlet 20 ans auparavant.
L’affaire Vincendon et Henri
A la Noêl 56, Bonatti et Gheser rencontrent Vincendon et Henri dans l’éperon de la Brenva. Ils se font surprendre par la nuit sous les séracs : là encore l’horaire n’est pas respecté. N’oublions pas que Jean Couzy et Alexandre Vialatte avait fait la Brenva en hiver l’année d’avant et avait trouvé que l’équipement du Makalu donnait une large marge de sécurité…. Avec le bivouac la tempête, Bonatti sort des séracs et là 2 solutions s’offrent à eux : rejoindre Vallot par le sommet du Mont Blanc, ce qui peut devenir impossible avec la tempête, ou essayer de descendre les Corridors, itinéraire avalancheux et parfois impossible du fait des crevasses, la route des 3 Monts Blancs peu pratiquée à l’époque aurait présenté des risques semblables. Bonatti choisit Vallot et il y arrive. Vincendon et Henri choisissent les Corridors et passent eux aussi, mais ils sont à bout et ne parviendront pas aux Grands Mulets. Aucun reproche pour Bonatti : il a joué et la chance était avec lui. Ce qui est plus bizarre c’est son choix le lendemain de descendre la route des Aiguilles Grises, parce que là coté avalanches et crevasses il va être servi. Mais la chance ne le quitte pas et il parvient à Gonella, où il sera secouru par les guides de Courmayeur. La presse qui s’acharne sur le drame de Vincendon et Henri va acuser Bonatti de les avoir abandonner ce qui est une calomnie pure
Le piler du Fresney
Là se situe « l’histoire d’un certain jeune homme » (voir « l’amateur d’abimes « de Samivel).
Donc en 1961 « un certain jeune homme » faisait un stage à l’UNCM des Contamines. Le temps était exécrable. Seule la lecture…. Et puis la radio : « 7 alpinistes en détresse dans le versant Italien du Mont Blanc ». Les 4 Français étaient un peu connus, mais parmi les Italiens, il y a Walter Bonatti : « l’homme qui ramène toujours ses compagnons du Mont Blanc ». Les médias avaient déjà pris place. Pendant plusieurs jours nous suivrons les nouvelles à la radio. Montés à la Flégère un matin nous verrons une grande éclaircie : « Il vont rentrer ». A peine le temps d’aller au pied de l’Index en brassant 70 cm de neige fraîche, que déjà il reneige. 2 Jours après : « tous sauvés : les secours leur ont parlé ! « . Et finalement « 4 morts, 3 survivants ». Le héros c’est Walter Bonatti, qui a guidé la descente, mais aussi Oggioni qui a tiré les rappels pour épargner Gallieni, le client de Bonatti (on a jamais su quel type de contrat il y avait entre Bonatti, Gallieni et Oggioni : ce qui est sûr c’est que Oggioni, un des alpinistes les plus forts de l’époque n’était pas le client de Bonatti). Pourquoi sont-ils restés à attendre le beau temps sous la Chandelle : à l’époque on faisait les rappels en S sous la cuisse, ce qui était dangereux et trempait les vêtements (peut-être qu’avec le huit il n’y aurait pas eu de drame du Fresney). Et puis Bonatti n’avait pas la réputation de faire demi-tour : les français ont-ils attendu pour que Bonatti ne soit pas le seul à tirer la gloire de la première du Pilier ? Toujours est-il que quelques semaines après, au même endroit, Julien et Piussi voyant venir la tempête, battront en retraite immédiatement, sans casse (la leçon de l’expérience ?).
Dès lors Bonatti devient un personnage médiatique. Consécration à l’époque, son livre est publié en France. Avec un titre fantastique « A mes montagnes » et une dédicace « à mes montagnes, infiniment reconnaissant du bien qu’elles ont apporté à ma vie ». Un style sensible, passionné. Et puis chaque récit de course est bâti sur le même modèle : je suis faible, la montagne est terrible, mais j’ai réussi à m’en sortir grace à ma volonté, à ma tenacité…. (je ne suis qu’un roseau….). Tout cela nous parlait à nous qui n’avions pas 18 ans (et nous effrayait un peu).
Et la nouvelle « Walter Bonatti fera une conférence à Grenoble ». Naturellement tout le banc et l’arrière banc des jeunes grimpeurs de la carrière de Grenoble était là. Arrive Bonatti sur la scène, escorté de Félix Germain, alpiniste érudit, Latiniste et Helléniste bien connu, accessoirement professeur au Lycée Champollion. Le rôle de F Germain était de questionner Bonatti et de traduire ses réponses à la salle. Et là, catastrophe, Bonatti ne répond que par monosyllabe, quand F. Germain lui pose des questions un peu plus importantes. Puis ce sont les questions à la salle : « Quel système d’autoassurance avez-vous utilisé au pilier SW des Drus ? » (Camp to Camp n’existait pas à l’époque). Réponse de Bonatti « Ce serait bien trop compliqué à expliquer ! » avec le sous entendu « je ne vais pas leur dévoiler mes secrets à ces petits jeunes ! » . Gloup ! Puis suit une projection de diapo sur une expe au Pérou avec des diapos crasseuses sans fondu-enchainé. Le comble.
A la sortie nous avions tous l’impression que Bonatti nous avait extorqué le prix de 2 mousqquetons et le matériel était rare et cher à l’époque. L’expression « Sous- doué » n’existait pas à l’époque. Nous sommes dégrisés et nous suivrons la carrière de Bonatti avec circonspection.
L’hivernale de la Walker
C’est le dernier grand problème hivernal : Bonatti sera au rendez-vous et par grand froid, magistralement il va résoudre le problème. René Desmaison fera la 2° , quelques jours après. Des performances remarquables.
La face Nord du Cervin
Bonatti présente cette voie comme l’apothéose de sa carrière : remarquons que cette voie avait été tentée vers 1930 par 2 guides suisses ( A. Graven et … ?). Ils avait même battu en retraite en posant des rappels sur des pitons à expansion,mais ceci est une autre histoire. C’est là le premier vrai battage médiatique : Bonatti annonce qu’il va abandonner l’Alpinisme. Il a droit à au moins 10 pages dans le Paris Match de la semaine.
Cet abandon de l’alpinisme est très choquant. On a l’impression qu’il traite l’alpinisme comme la boxe ou le cyclisme : cela ne correspond pas du tout au personnage de « Montagnes, ma vie » et remet l’Alpinisme au rang du totocalcio. Je pense que bonatti était libre d’abandonner la montagne : mais cracher dessu après l’avoir adoré, je ne comprends pas ou trop.
Encore pire, Bonatti se fait embaucher en qualité de reporter par « Epoca » qui est un journal « people » assez ignoble. Bref, il réussit à dépasser par le bas Nicolas Hulot. Un comble pour quelqu’un qui n’hésite pas à déclarer : « Reinhold Messner dernier espoir de l’Alpinisme Classique ». A la place de Messner, j’aurais eu honte !
Dernier avatar il fait un proces sur le K2 (j’ai déjà dit ce que je pensais de l’affaire) .

En conclusion : libre à vous de qualifier ce texte de règlement de compte oedipien, mais vous n’êtes pas mon analyste alors, pensez-en ce que vous voudrez.

Posté en tant qu’invité par Laurent:

comme si on y etait…

Posté en tant qu’invité par ölivier:

C’est un peu raide Philippe.

D’autant plus que le principale intéressé ne répondra sûrement pas.
Pour lui accorder un droit de réponse je recopie ci-dessous un article concernant l’affaire du K2.
Pour moi Bonatti est un des plus grands Alpiniste, une pugnacité féroce et une résistance physique hors norme.

Il choisi d’arrêter l’alpinisme après le cervin au sommet de son art, bravo. Après ce qu’il a fait pour Epoca, pourquoi pas, c’est pas Paris Match quand même.

Pourquoi cette ranceur?

Bonatti est un solitaire, ou tout du moins il l’est devenu après qu’on l’eu trahis. On ne peut pas lui reprocher ça.

Article paru dans le Monde du 29 Aout 2001.

La colère de Walter Bonatti
Quarante-sept ans après la « victoire » italienne sur le K2, Walter Bonatti dénonce la trahison dont il fut victime, ce 31 juillet 1954, abandonné dehors en pleine nuit, à 8 100 mètres d’altitude. Un quasi-homicide, qui a forgé une âme.
Walter Bonatti est un volcan assoupi. Il vient d’avoir soixante et onze ans, cela se voit à ses cheveux blancs et à quelques rides autour de la bouche, c’est tout. Trois décennies de voyages et de grands reportages pour le magazine Epoca lui ont conservé une silhouette sèche, presque adolescente. On reconnaît ses mains, des serres d’aigle que Paris Match montrait en gros plan, crispées sur des prises glacées du Cervin, lorsque, en février 1965, il faisait ses adieux au grand alpinisme. Il bouillonne d’énergie contenue, de mouvement contrarié. Ce soir de juillet 2001, dans son jardin qui domine le lac de Côme, les moustiques attaquent. Les mains claquent, tellement puissantes qu’on a le sentiment qu’un éléphant subirait le même sort.

Walter Bonatti n’avait plus accordé d’interview depuis sept ans. Sa colère s’est réveillée un soir d’avril lorsque, devant son poste de télévision, il a vu Ardito Desio, le chef de l’expédition italienne au K2 en 1954, reçu en grande pompe au Quirinal pour son 104e anniversaire. Aussitôt il a bondi sur sa vieille Olivetti et tapé une lettre d’une page au président de la République, Carlo Azelio Ciampi : « Monsieur le Président, au nom de l’estime que je vous porte, je tiens à vous informer sur le faux historique contenu dans les relations officielles de la conquête du K2… » La réponse du Quirinal ? Un mois plus tard, dix lignes du secrétaire général de la présidence. « Une gifle », dit-il, un signe de plus de l’indifférence de ses compatriotes aux mensonges qui entourent l’histoire officielle de la conquête du K2, aux calomnies dirigées contre lui : « Le monde entier est indigné, dit-il, mais nous, Italiens, les choses nous glissent sur la peau comme de l’air frais. »

Des mensonges ? Reprenons le fil de l’histoire. En 1954, Walter Bonatti a joué un rôle essentiel dans la conquête du K2 en transportant les bouteilles d’oxygène indispensables pour tenter, le 31 juillet, un assaut de la dernière chance. Mais lorsqu’il est arrivé près du camp 9, que ses deux compagnons avaient placé beaucoup plus haut que ce qui avait été prévu la veille, Bonatti a senti l’angoisse monter : la nuit tombait, Lino Lacedelli et Achille Compagnoni, il en était sûr, l’entendaient, mais ils ne répondaient pas à ses appels. La perspective de passer une nuit dehors, à 8 100 mètres d’altitude, rendait à moitié fou Mahdi, le porteur pakistanais qui l’accompagnait. Bonatti raconte ce moment tragique, et s’échauffe : « Nous avons hurlé, nous les avons insultés. Hors de moi, j’ai fini par leur lancer : quand je redescends, je vous dénonce… »

D’une voix forte et rapide, il mime les dialogues, ne s’interrompant que pour glisser, ça et là, un commentaire. « Au bout de quelques minutes, la lumière s’allume, non loin. – Moi : pourquoi ne vous êtes-vous pas montrés avant ? – Lacedelli : tu ne crois pas qu’on va rester dehors toute la nuit à se geler pour toi. Tu as l’oxygène ? – Oui. – Laisse-le et redescends. – Nous ne pouvons pas. Moi je pourrais m’arranger, mais Mahdi non, il ne se contrôle plus. A ce moment-là, Mahdi, comme hypnotisé par la lumière, s’est lancé dans les pentes impraticables qui nous séparaient d’eux, en hurlant : – No good, Compagnoni Sab, no good Lacedelli Sab. Le pauvre, c’est tout ce qu’il savait dire. Et il s’est gelé les pieds et les mains… Ensuite, la lumière s’est éteinte. Je m’attendais à ce qu’ils mettent les crampons et viennent nous aider. Mais rien. Nous avons encore hurlé, nous les avons maudits, lâchant tout ce que nous avions sur la langue, mais ils ne se sont plus montrés. Si nous sommes vivants aujourd’hui, nous ne le devons qu’à nous-mêmes. »

Walter Bonatti s’apaise, laisse passer un moment de silence, puis conclut : « Cette nuit-là, je devais mourir. J’ai espéré que, redescendus au camp de base, mes compagnons viennent vers moi et s’excusent d’une claque sur l’épaule : « Désolés Walter, on a fait une connerie. » J’étais jeune et naïf ! Non seulement ces excuses ne sont jamais venues, mais mon silence a permis que s’impose cette version officielle injuste et fausse sur certains points essentiels. »

Car d’abord, Bonatti s’est tu. Un contrat signé avant le départ lui interdisait tout récit et toute interview pendant deux ans. Mais eût-il parlé que, dans la vague d’euphorie patriotique qui suivit la conquête du K2, sa voix n’aurait sans doute pas été entendue : dans la victoire de la « squadra azzurra » (onze grimpeurs !), l’exploit individuel d’un grand solitaire de l’alpinisme n’avait pas sa place.

En 1961, il publie A mes montagnes, qui va devenir le livre culte d’une génération d’alpinistes. Il y raconte pour la première fois son hallucinante nuit de bivouac, blotti sur une banquette creusée dans la pente de neige, où il tient tout juste assis, au côté de son compagnon Mahdi, à demi-fou d’angoisse et de douleur. Il raconte ces heures suspendues, par – 25 degrés, la tourmente qui se lève, le blizzard qui étouffe, le trou creusé dans la neige pour y enfouir sa tête (un vent de 70 km/h par – 25 degrés procure la même sensation de froid que – 60 degrés en air calme). Et surtout cette incompréhension : pourquoi ses compagnons l’ont-ils abandonné à une mort quasi certaine ? Il conclut son chapitre sur le K2 par cette phrase : « Cela marque au fer rouge l’âme d’un jeune homme et déstabilise son assiette spirituelle encore insuffisamment affermie. »

Compagnoni et Lacedelli ont-ils caché leur tente pour rester hors d’atteinte de Bonatti et l’écarter du sommet ? Tous deux, bien sûr, le nient catégoriquement. Mais, avant de leur donner la parole, une mise en garde s’impose : il est excessivement difficile d’imaginer ce que l’on éprouve à ces altitudes – la fameuse « zone de la mort » de Reinhold Messner où, au-delà de 8 000 mètres, le nombre de ceux qui ont survécu plus d’une nuit se compte sur les moignons d’une main. Liquéfaction physique, migraines, état cotonneux voire halluciné, angoisse…, les alpinistes éprouvent tous ces symptômes à plus ou moins forte dose. Il faut se garder de juger ce dialogue comme les répliques d’une tragédie prononcées sur une scène de théâtre.

Lino Lacedelli a soixante-seize ans. Il possède un magasin d’articles de sport à l’enseigne du K2 à Cortina d’Ampezzo, dans les Dolomites. Il répond à nos questions au téléphone, le 14 juillet au soir, de retour d’une randonnée en montagne. Sa voix est assurée, il garde un souvenir précis de cette journée : « Lorsque nous sommes arrivés à l’endroit prévu pour le camp 9, il nous a semblé très dangereux », car exposé aux chutes de séracs. La cordée de tête a donc poursuivi vers un éperon rocheux. Lacedelli se souvient avoir vu, dans l’après-midi, trois petits points montant depuis le camp 8, mais il est formel : ils étaient alors beaucoup trop loin pour qu’il puisse s’en faire entendre (Erich Abram, l’un de ces « petits points », nous a confirmé que lui et Bonatti ont bel et bien appelé Lacedelli, et que celui-ci a répondu : « Suivez les traces » d’une voix calme, montrant qu’il entendait parfaitement. Abram, dont les pieds gelaient, avait ensuite fait demi-tour).

Lacedelli ne se souvient avoir entendu des appels qu’à la nuit tombée. Il était alors installé dans la tente avec Compagnoni et insiste : la tente était minuscule, incapable d’accueillir plus de deux personnes (Bonatti rappelle qu’ils ont dormi à cinq le lendemain dans une tente à peine plus grande). Tous deux avaient d’ailleurs les pieds qui en sortaient. « Entrer et sortir de cette tente, explique-t-il, ce n’est pas comme ouvrir et fermer une porte. Ça nous demandait de véritables contorsions. » Dialoguer, précise-t-il à plusieurs reprises, est difficile à ces altitudes : on tousse continuellement et le vent emportait certains mots. Il ne reconnaît ni plus ni moins que ce qui se trouve dans le récit officiel de l’expédition : il a dit à Walter Bonatti de laisser les bouteilles d’oxygène et de redescendre. N’ayant plus rien entendu, il a pensé qu’il était effectivement descendu. Il ajoute que Bonatti a fait « un sacrifice, un effort exceptionnel ».

Achille Compagnoni, quatre-vingt-sept ans, gère un hôtel qui porte son nom au pied du Cervin. Il répond à nos questions le 13 juillet, au téléphone, assisté de sa femme. Son récit est le même que celui de Lacedelli, mais plus brouillon. Il se montre incapable de reconnaître le moindre mérite à Bonatti, mieux, il l’accuse encore : « Si Bonatti avait raisonné un peu, il aurait dû redescendre. » S’il a été contraint au bivouac, « c’est parce qu’il a passé beaucoup trop de temps à se reposer au camp 8 ». Et, repris par la colère, Achille Compagnoni s’étrangle : « Je suis fier de ce que j’ai fait. Aujourd’hui encore, le K2 est une montagne italienne. Bonatti se permet de jeter de la boue sur les héros. »

Pour comprendre les sous-entendus dont il émaille ses invectives, il faut remonter à… un article de 1964. Le 26 juillet, la Nuova Gazetta del popolo titre : « La vérité sur le K2 ». Le journal explique que c’est pour précéder Compagnoni et Lacedelli au sommet que Bonatti avait bivouaqué, volontairement, à l’écart de leur tente. Qu’il avait utilisé une partie de l’oxygène pendant la nuit pour lutter contre le froid (après l’ascension, Lacedelli et Compagnoni avaient expliqué que l’oxygène s’était épuisé deux heures avant qu’ils arrivent au sommet : le « vol nocturne » de Bonatti expliquerait cela). Ainsi, la folle ambition de Bonatti était seule responsable des amputations subies par Mahdi…

C’était, bien entendu, un tissu d’incohérences : personne, à l’époque, n’avait survécu à un bivouac à plus de 8 000 mètres ; s’y exposer volontairement aurait été suicidaire de la part de Bonatti. Les masques à oxygène étaient en possession de Lacedelli et de Compagnoni : sans eux, Bonatti ne pouvait pas utiliser le précieux gaz. Bonatti intente un procès en diffamation et gagne. Devant le tribunal de Turin, l’auteur de l’article désigne sa source : Achille Compagnoni !

La justice a donné raison à Bonatti. Mais, dans le récit officiel, des mensonges demeurent. Pendant vingt ans, l’alpiniste ronge son frein. En 1984, le Club alpin italien annonce préparer les festivités du trentième anniversaire « en se basant sur les récits officiels ». Bonatti explose et publie un livre : Processo al K2 (le procès du K2), où il démonte le mensonge de la cordée victorieuse. C’est un travail convaincant, mais il manque la preuve : elle sera apportée, près de dix ans plus tard, par… un médecin australien. Robert Marshall, chirurgien à Melbourne, s’est passionné pour l’histoire de Bonatti. En 1993, il retrouve le récit de l’ascension par Ardito Desio dans une revue suisse. Une photo représente Compagnoni au sommet du K2, avec un masque à oxygène. Ainsi, les deux héros ont menti : ils avaient encore de l’oxygène lorsqu’ils sont arrivés au sommet.

Compagnoni se défend encore, Pinocchio courroucé. Le masque, au sommet, devait protéger son visage du froid (il lui aurait garanti, si les bouteilles avaient été vides, un étouffement immédiat !). Et Lino Lacedelli, lorsqu’on lui oppose ses incohérences, tranche : « Peu m’importe si ce n’est plus crédible, c’est écrit ! »

Pourquoi cet acharnement des deux vainqueurs du K2 à nier l’évidence, retranchés derrière la vérité officielle ? Il n’est pas très compliqué d’imaginer ce que représenterait, à trois ans du cinquantième anniversaire de la conquête, un aveu sur le faux de l’oxygène. Si Lacedelli et Compagnoni ont menti sur un volet important de leur récit, il devient impossible de ne pas rouvrir le dossier et réexaminer leur attitude lors de cette nuit terrible. Et cela, on comprend que ni les intéressés ni, surtout, Ardito Desio ne veulent en entendre parler. Lorsque nous avons sollicité Ardito Desio, sa fille nous a déclaré : « On ne dérange pas un homme de cent quatre ans pour ces choses-là. » Et lorsque nous avons insisté, rappelant la gravité des accusations, elle a tranché : « Le président de la République a répondu (en l’invitant au Quirinal). »

Walter Bonatti, qui prépare avec l’éditeur chamoniard Michel Guérin l’édition française de son livre sur le K2 (ainsi qu’une réédition de Montagnes d’une vie), a repris son combat de quarante ans contre le « faux historique ». Pour lui-même, il n’attend plus rien de cette histoire. « Mon caractère a changé dit-il. Au retour, je n’avais plus confiance en rien ni personne. Et, surtout, je n’avais plus confiance en moi-même. » De cette dépression dont il parlait dans A mes montagnes, il est sorti en ouvrant, à l’été 1955, le pilier qui porte son nom aux Drus. Six jours de solitude pour tracer une ligne idéale, l’une des plus belles aventures jamais vécues – et racontées – en montagne.

« Au K2, dit-il, je devais succomber ou devenir plus fort. » En survivant à cette nuit de cauchemar, à 8 100 mètres d’altitude, il est devenu Bonatti.

Charlie Buffet

Posté en tant qu’invité par xavier:

Il me semble (?) que votre regard sur le parcours de Bonatti n’est pas vraiment objectif (particulièrement sur le K2).

Pourquoi, mais pourquoi faudrait-il qu’un alpiniste projeté sur le devant de la scène médiatique soit humainement parfait? Eh bien non, il se trouve que Bonatti est un homme, qui a sa part d’égoïsme, d’ambition, etc…
Il est à mon sens plus intéressant de porter un jugement sur la complexité d’un homme face à la montagne que de mettre en exergue les faiblesses de l’alpiniste!
Dire que Bonatti crache sur la montagne après sa décision d’arrêter l’alpinisme, là je suis perpexle devant le soit-disant scandale… (scandale pour qui, pour quoi?).

Le parcours d’une vie est rarement linéaire, Bonatti n’a rien d’un héros holywoodien, et ce sont ses tortueuses aspérités qui force l’intérêt. Et l’admiration.

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Pourquoi tant de haine ? A part une conférence ratée, tu le connais personnellement, Bonatti ? Quelles sont tes sources pour le démollir ainsi ? A moins que tu ne sois jaloux parce que personne n’a jamais parlé de toi comme le « meilleur alpiniste du monde » ?

J.Marc, un des « pires alpinistes du monde ».

Posté en tant qu’invité par Damien:

eh mais en 1965 il a pas dit qu’il arrêtait l’alpinisme, il a dit qu’il arrêtait les exploits un peu casse gueule (car cela n’a qu’un àge, celui de la jeunesse)…Sa passion pour la montagne n’en est pas morte pour autant!

Posté en tant qu’invité par Damien:

<<ce qui compte le fait que bonatti est un pasionné, il aime la montagne, la solitude…c’est un vrai alpiniste quoi.
<tu devrais plutôt en avoir pour des gars comme herzog qui n’aiment pas la montagne mais qui se servent d’ele - après « sa » victoire en 1950, il a dit bye bye à la montagne et a préféré le calme des bureaux ministériels et municipaux…quel exemple de passion!
A ce que je sais, bonatti n’a pas profité de sa notoriété de la sorte. Preuve qu’elle est honnête.

Quant au K2 c’est un vrai scandale, lacedelli et cie sont des crapules qui disent encore avoir fait le sommet sans O2…C’est contre ces gars-là qu’il faut en avoir…tu t’es trompé de cible je crois…

Posté en tant qu’invité par pierre-olivier:

Attendez messieurs.

Philippe Baltardive donne son avis. Il a le droit de le donner et en plus il l’argumente. Dans ces temps ou l’invective prend le pas sur l’argumentaire, c’est plutôt méritant!

Moi j’ai tendance à lire dans ses propos qu’il regrette qu’on porte aux nues Walter Bonatti (plutôt que d’autres peut-être moins médiatiques mais aussi doués?) par les temps qui courrent. Il ne dit pas que Bonatti est un nullard qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts.

Ce n’est pas parce qu’il est édité chez Guérin et qu’il est tout à coup érigé en modèle par la presse généraliste et/ou spécialisée que tout le monde doit s’incliner respectueusement en baisant le sol que ses augustes pieds ont pu fouler.

Je n’ai aucun avis qualifié sur Walter Bonatti mais comme d’habitude, j’aime bien entendre ou lire des avis différents de la majorité. Sur le cas présent, ça me permet de réaiser que tout ce que je connais de Bonatti c’est les derniers articles plus ou moins dithyrambiques que j’ai pu lire à son sujet. Les propos de Baltardive me rappelle que si je voulais connaitre un peu mieux la question, il faudrait que je lise un peu plus de choses dont les ouvrages de Bonatti lui même.

A bas les vérités monolithiques prémachées que l’on ingurgite avec bien trop de facilité et pendant qu’on y est, à bas les héros.

Question subsidiaire: A quoi peut servir de faire de qui que ce soit une icône alors qu’il me parait extrèmement plus intéressant d’essayer de comprendre quelqu’un dans toute sa complexité?

P.O

PS: pour l’affaire du K2, on peut faire des procès, des articles, des enquêtes, des recoupements, des déductions logiques et tout le tremblement, on peut estimer que la version de Bonatti est pour le moins crédible (ce qui est mon cas!), reste que personne n’était là haut pour enregistrer les faits…Ce qui permet de vendre pas mal de papier.

Posté en tant qu’invité par Francois:

L’interventionde Baltardive me plaît. Il y a là matière à noircir des pages!
Voici qq remarques en vrac:

Le Grand Cap: La critique est aisée mais l’art est difficile. Couzy est bien gentil, reste que ce n’est pas lui qui a fait la première.

Le K2: Remarquons que ce n’est pas la seule expé himalayenne à laquelle a participé Bonatti. Il y a eu la première du Gasherbrum IV (7980), dans le Karakorum, avec C. Mauri, en août 1958 et sans oxygène. Chef d’expé: R. Cassin.
Ces expé s nationales (K2) sont souvent sources d’embrouilles, étant donné qu’il y a une reconnaissance officielle et médiatique à la clef (voir Annapurna en 1950 et une expé farnçaise à l’Everest en 1978, je crois, qui a tourné en eau de boudin pour des questions de rivalité personnelle). Pour le K2, comme pour l’Annapurna d’ailleurs, on ne connaitra sans doute jamais la vérité. Parce que l’affaire se passe au-dessus de 8000 et quand on connaît l’état de délabrement physique et intellectuel à ces altitudes, on conçoit que les témoignages puissent être flous et contradictoires. L’article du « Monde » le fait bien ressortir.

Le pilier des Drus: Il est lent, dis-tu? D’une part, il faut se garder de juger les temps de cette époque (il y a 40 ans!) à l’aune de ce qui se fait actuellement. D’autre part, Cornuau et Davaille, la même année, on mis eux aussi cinq jours pour venir à bout de la face N des Droites. Tu dis également « plus de courses marquantes ». C’est oublier un peu vite les voies du Grand Pilier d’Angle!

Le pilier du Frêney: On (la presse) a essayé, pour je ne sais quelles raisons (commerciales, sans doute) de lui coller sur le dos la responsabilité de l’affaire (4 morts). Mais Mazeaux, seul survivant de l’équipe française, n’a jamais rien dit qui puisse laisser croire à une quelconque responsabilité de Bonatti.
Concernant Oggioni, D. Buzzati en a fait un excellent portrait dans « Montagne de Verre ».

La conférence de Grenoble:
On s’amusera à faire le paralléle entre la description de Baltardive et celle de Dino Buzzati que voici:

« Voici quelques années, on me demanda de présenter Bonatti qui donnait une conférence à Arzignano, en Vénétie. L’invitation était doublement flatteuse : parce que je considérais Bonatti comme une des plus belles figures de l’alpinisme mondial et parce que, manifestement, Bonatti faisait montre à mon égard d’une certaine estime.
Je refusai parce que je me suis toujours su parfaitement inapte à une quelconque forme d’éloquence, si modeste qu’elle fût. Mas nos amis communs insistèrent si bien que, finalement, je cédai. Après tout, pensais-je, il s’agissait de parler deux minutes, pas d’avantage et la personnalité de Bonatti, je l’avais bien à l’esprit, quoique nous ne nous fussions rencontrés qu’une fois. Mieux encore, je croyais avoir sur le sujet des idées si claires et si précises que, comble de stupidité, je me risquai à improviser. Toujours est-il qu’une fois sur l’estrade, il se fit dans ma tête un vide effroyable. Il n’était plus question d’idées claires ! Je commençai à balbutier et à force d’efforts pitoyables, bredouillant et pataugeant, je sortis trois ou quatre phrases absolument idiotes, qui s’achevèrent dans l’embarras général : le mien, en tout premier lieu, celui du public, et celui de Bonatti lui-même qui, visiblement, s’attendait à quelque chose de moins pénible.
Après quoi, pour aggraver ma situation, Walter Bonatti prit la parole. Et j’imagine que les auditeurs eurent toutes les peines du monde à garder leur sérieux, en pensant qu’un orateur si plein d’aisance’ si communicatif, si élégant et sûr de lui avait été présenté par un " écrivain " de si déplorable façon. »

Dino Buzzati : préface de " Les Grands Jours " Walter Bonatti. Arthaud. Traduction de …Félix Germain!

Voici un autre portrait de Bonatti, fait par Fosco Maraini, Ethnologue et membre de l’expé au Gasherbrum IV en 1958:

« W. Bonatti est complètement différent. Fermé, compliqué, il cache dans quelque profonde retraite une force effrayante, de laquelle il a presque peur. Il peut demeurer des semaines auprès d’un compagnon et se montrer d’une gentillesse constante, quelque fois même exquise, mias cette gentillesse se dresse comme un voile d’acier entre lui et les autres. Peut-être à travers les lointains et secrets paysages de l’enfance, la vie a-t-elle été dure pour Walter. Sa première réaction devant un évènement quelconque est toujours de la méfiance « pourquoi dit-il cela? », « dans quel état d’esprit me demandes-tu cela? ». Il abandonne rarement ses positions de défense pour se rapprocher. »

Fosco Maraini: Karakorum. Presse de la Cité.

Hivernale au Cervin: Où vois-tu qu’il crache dans la soupe? C’est son droit le plus strict d’abandonner le grand alpinisme. Il me semble qu’il a gagné le droit de se reposer, tout de même! Quant à « Epoca », c’est son choix et je ne vois pas ce qu’on aurait à y redire.

En conclusion, il me semble qu’on voit là-dedans l’influence des médias, aussi promptes à le porter aux nues qu’à l’essoriller dans les règles si le besoin s’en fait sentir.

Vous avez tout lu? BRAVO!

Posté en tant qu’invité par pierre-olivier:

J’ai tout lu!

Les pages, quand elle sont bien noircies, sont toujours intéressantes à lire.

Posté en tant qu’invité par ölivier:

Salut,

J’ai été très étonné du message de Philippe et un peu attristé aussi.

Parce que c’est Bonatti qui est visé et parce que cet homme plus que tout autre a été victime de critiques acerbes de la part de média qui à cette époque ne savaient pas grand chose de la montagne et de ce que l’on peut y vivre quand ça se passe mal. Il en a beaucoup souffert.

Et qu’il faudrait aujourd’hui que ces attaques s’arrêtent.

olivier

Posté en tant qu’invité par Michel Tollenaere:

Bravo Philippe B. pour ta prose tres documentée et tres riche. Merci de nous offrir tes connaissances … et tes interprétations et opinions qui n’appartiennent qu’à toi. Je ne connais pas personnellement Walter et ne me permettrais donc pas de juger.
L’avantage des forums Internet, c’est cette si précieuse LIBERTE d’expression. Je vérifierais tes sources … pour me forger mon opinion.
Au fait, pour les accros, buvez « Mecca Cola » plutot que « C… cola », au moins le premier précipite quand on le mélange au bivouac à un authentique breuvage écossais.
J’ai pas testé mais j’en achete demain et je vous donnerai mon avis.

A+

Michel,

Posté en tant qu’invité par Francois:

« Au fait, pour les accros, buvez « Mecca Cola » plutot que « C… cola », au
moins le premier précipite quand on le mélange au bivouac… »

Est-ce bien prudent d’absorber, au bivouac, une boisson qui « précipite »?
Qu’en pensez-vous?

Posté en tant qu’invité par ölivier:

Oh ! Elle doit surtout précipiter le sommeil si elle est bien dosée en authentique…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Pas bien claire ta pub…
Déjà, il précipite, mais qui ou quoi et où ?
En plus, il faut le mélanger au bivouac !? Comment procède-t-on ? On s’en met de partout, ou on le verse sur le bout de vire qui nous sert de suite royale ?
Enfin, pour voir si ce Mecca caille comme convenu, il ne faut pas le mélanger au premier bivouac rencontré. Un bivouac à côté d’un lac ou à gauche du gendarme rouge, ou même à l’improviste ne convient pas. Seul un bivouac à un authentique breuvage écossais permettra de s’émerveiller de la magie de la potion qui vient à bout des auvergnates les plus militantes (elle met http://perso.club-internet.fr/ebouhier/caco.html las :wink:
Autant dire que je ne suis pas près d’apprécier pleinement ton breuvage…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Je vous la refait :

Pas bien claire ta pub…
Déjà, il précipite, mais qui ou quoi et où ?
En plus, il faut le mélanger au bivouac !? Comment procède-t-on ? On s’en met de partout, ou on le verse sur le bout de vire qui nous sert de suite royale ?
Enfin, pour voir si ce Mecca caille comme convenu, il ne faut pas le mélanger au premier bivouac rencontré. Un bivouac à côté d’un lac ou à gauche du gendarme rouge, ou même à l’improviste ne convient pas. Seul un bivouac à un authentique breuvage écossais permettra de s’émerveiller de la magie de la potion qui vient à bout des auvergnates les plus militantes (elle met Caco las :wink:
Autant dire que je ne suis pas près d’apprécier pleinement ton breuvage…

Posté en tant qu’invité par Francois:

Vous êtes graves, les mecs, on est sur un sujet vachement sérieux et vous le faisez tourner en eau de boudin!!!
(ce coup-ci, c’est pas moi, hein! c’est Michel avec son Meccaco…mecola…enfin, son truc-là, que j’ai vu la pub à la télé hier soir.)

Posté en tant qu’invité par Jean-Marc:

Merci à ceux qui ont pris le temps de nous faire partager leur connaissance et leur point de vue. Ce fut instructif.

Il est clair chaque lecteur doit faire preuve d’esprit critique, donc ne tombons pas dans l’excès du politiquement correct ou du consensus mou :wink:

Posté en tant qu’invité par Francois:

« Bonatti présente cette voie comme l’apothéose de sa carrière :
remarquons que cette voie avait été tentée vers 1930 par 2 guides
suisses ( A. Graven et … ?). »

En fait, les deux guides suisses en question étaient Kaspar Mooser et Victor Imboden. Ils ont fait une tentative en été 1928 et avaient gravi à peu près la moitié de la paroi, la plus facile il est vrai, puis étaient redescendus. Bonatti a repris l’itinéraire des deux suisses dans le bas.

Point de détail, mais rendons à César…

Posté en tant qu’invité par Jérôme:

« herzog n’aimait pas la montagne, il a dit bye bye à la montagne après sa victoire de 51 pour les bureaux ministériels, tu parles d’une passion ».

Excuse moi de ne pas etre d’accord avec toi, mais pour connaitre [un peu] Maurice Herzog en personne, je pense qu tu te trompe.

Premièrement : comment ne pas renoncer à l’alpinisme de haut niveau lorqu’il vous manque les doigts des mains et des pieds ? il ne peut même pas tenir un stylo, je voudrais bien t’y voir toi !!! :expressionless: :expressionless: :expressionless:

Secondement : il a toujours aimé la montagne et il l’aime encore aujourd’hui (je rapele qu’il est vivant…) simplement tu comprendra qu’il ne peut plus pratiquer d’alpinisme comme il le faisait avant l’anapurna.

Coupe les doigts d’un pianiste de génie, tu saura sa réaction ?

C’est incroyable cette médisance… indescriptibles. Qui etes vous, vous qui osez critiquer Walter Bonatti, Maurice Herzog ou qui sais-je encore.

QUI ETES VOUS pour oser émettre sur eux le moindre reproche ? qui donc etes vous ?