Walter Bonatti

Posté en tant qu’invité par c.l:

heula Jerome,
a partir du moment ou un de ces personnages publie sa vie, je ne vois pas quel problème cela pose d’en discuter (voir pour certains de medire, pourquoi pas ?)

Qui suis-je ? he ben un des lecteurs de Walter (mais je l’aime bien, je vais pas medire dessus, Herzog par contre…)

Posté en tant qu’invité par Jérôme:

Tu as raison oui… seulement je suis choqué de lire « maurice herzog n’aimait pas la montagne » ou encore « walter bonatti grimpait très lentement ». Je voudrai vous y voirs vous, avant la guerre, sans casques, sans baudrier, avec des cordes en chanvre qui gelaient, du matériel de bivouac des plus précaires, et cette corde autoure de la taille qui vous tue si vous y restez pendu plus de 10 petites minutes, et qui vous brise les côtes lorsque vous chuttez et que vous etes rattrapé par elle. Je voudrai vous y voire moi.

Je pense que walter bonatti peut critiquer maurice herzog et que maurice herzog peut critiquer walter, sur ce qui concerne l’alpinisme. Je pense pas pouvoir critiquer moi même de telles personnes… coment oser ? coment oser ?

Après si vous voulez le critiquer sur autre chose que de l’alpinisme ne vous génez surtout pas, ils ne sont ni des dieux ni des personnes sans défauts.

J’ai pas le courage de retrouver ce passage dans « A mes montagnes » mais dans une de ces anciennes assencions, cela doit etre le dur, le cervin, les jorasses ou le pilier d’angle je sais plus, mais il précise qu’il s’était refuser d’enmener avec lui le matériel d’alpinisme moderne, et que ça lui avait grandement fait défaut lors de l’ascension.

Je pense qu’entre walter qui monte en 6 jours en solitaire avec simplement 2 cordes et 40 pitons, qui en réalité a escaladé 3 fois la paroie et l’a descendue 2 fois; et deux alpinistes utilisant les moyens moderne, il n’y a pa comparaison… c’est le même sommet d’accord, mais je ne crois pas que ça soit la même qu’ils viennent chercher au sommet.

Alors pourquoi critiquer le fait qu’il mette 6 jours ? je comprend pas… pour moi c’est volé, c’est irrespectueu que de dire ça…

Dire que Bonnati a arreté l’alpînisme c’est faux tout autant… il a simplement arrété de réussir, seul, de résoudre les derniers grand problèmes des alpes, là ou tant d’autres cordées avaient échouées. Peut-etre par ce que justement, il n’y avait plus de problème à résoudre avec la victoire de Bonington et companie, puis de Desmaisons et companie en aout 1961, dans le pillier central de freney.

Je conseille à Baltardive la lecture de « K2 La vérité » avec les ajouts ultimes.
Il me semble que Bonatti a été suffisamment calomnié dans cette affaire pour ne pas laisser passer le message de Baltardive sans réagir (bon d’accord son message date de qq années et ma réponse est tardive !).

Oui, depuis le temps (6 ans !) il a dû le lire cet ouvrage :wink:

Tu voulais dire « baltardive » :smiley:

6 ans déjà !
Et je n’ai rien à ajouter à ce que j’ai dit, même après avoir lu « K2 ».
Concernant la vitesse d’escalade de Bonatti, je peux dire que Desmaison (que j’ai vu grimper la Madier en 1h07) était largement en avance sur son époque. Mais pas Bonatti (2 jours pour la Chandelle du Tacul : il faut le faire !
Mais la vitesse n’est qu’un aspect du personnage (Davaille aussi grimpait lentement) : Bonatti est à l’origine de la supermédiatisation de la montagne et ça c’est très triste.

Mais en 6 ans C2C n’a pas changé en bien : toujours plus de gens écrivent n’importe quoi : c’est le Web 2.0

Toi non plus tu ne t’es pas amélioré… toujours autant de mépris pour ceux qui ne pensent pas comme toi.

Posté en tant qu’invité par touriste:

Toi non plus tu ne t’es pas amélioré… toujours autant de mépris pour ceux qui ne pensent pas comme toi.[/quote]
c2c, seul forum que je connais où certains « modérateurs » ont un avis sur tout et participent au pugilat …

Oui mais non : un modérateur n’en est pas moins un forumer… et si l’étiquette « Modérateur » sous mon pseudo est permanente pour des raisons techniques, ici c’est J.Marc simple forumer qui parle.
J’ai le droit moi aussi à ma liberté d’expression, non ?

Si je veux endosser ma casquette de modo, je l’écris explicitement dans mon message (en signant par exemple J.Marc, modérateur), ou alors j’utilise un compte commun aux modos, ‹ Modérateur Forum ›. Dans ce cas je suis tenu à la plus grande neutralité.

Après pour ce qui est de prétendre que j’ai « un avis sur tout », c’est bien mal connaître et analyser mes interventions.
J’ai un avis sur ce qui m’intéresse, oui. Mon Dieu que c’est mal !

Et sinon pour te parodier :
« c2c, seul forum que je connais où certains « invités » peuvent critiquer -courtoisement- la modération sans se faire censurer » :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

tu préférais l’époque où c’était les riches qui s’amusaient pendant leur temps libre à aller en montagne ? l’époque ou des mecs comme cassin devaient rentrer le lundi matin à l’usine ??

Je suis très heureux que des gens modestes réussissent à vicvre leur vie grace à la montagne, et ca c’est grace à la médiatisation.

par ailleurs, en tant que modeste pratiquant, je suis aussi très friand de livres d’articles, et de films sur la montagne (tant qu’ils sont de qualité). et en cemoment ou la montagne est peu médiatisée, j’en manque, des ces films ! desmaison à sa mort a eu droit à 1 min de JT… honteux.

Je n’ai pas dit que Baltardive l’avait calomnié , mais son message (au moins en ce qui concerne le K2) ne me parait pas honnête vis à vis de bonatti qui a du batailler 50 ans pour que la vérité soit reconnue.

C’est ce qui était prévu !

Lacedelli et Compagnoni ont installé leur camp IX à un endroit innaccessible pour WB et Mahdi (trop haut pour qu’il fasse encore jour, trop dangereux pour y arriver de nuit) et sûrement volontairement.

Il avait des raisons bien plus fortes de leur en vouloir. Il n’a survécu que grâce à un résistance exceptionnelle !
Quand à la plainte qui a suivi 10 ans plus tard, j’aurais fait pareil sans hésiter une demi-seconde à la place de WB.

Pour le reste (niveau réel de Bonatti, surmédiatisation, … ), je ne suis pas qualifié pour en juger.

Posté en tant qu’invité par BlackList:

Baltardive semble lui être qualifié pour cela. Ce qui me fait doucement sourire…

Cette polémique est puissamment stérile. Le fait qu’elle soit due à l’initiative de Balta m’attriste un peu mais ne m’étonne pas beaucoup!

On attendrait de quelqu’un qui a professé l’enseignement un peu plus de rigueur sur les analyses historiques!

Baltardive ne fait ici que du bavardage. Il nous fait comprendre qu’il a retenu beaucoup de choses de ses lectures de jeunesse mais que, malheureusement, avec le temps, cela a créé un sacré désordre dans sa tête!

Pauvre Balta, on ne s’improvise historien ainsi! Et il te manque beaucoup trop d’éléments pour pouvoir déglutir comme ça sur Bonatti.

Et puis ce style…

Mauvaise chronologie, digressions inutiles, imprécisions récurrentes et, surtout, un genre donneur de leçon qui donne envie de gerber!

Bien vieillir est un dur travail, ça ne fait aucun doute…

Je suppose que j’étais visé et je le déplore … Il me semble que Baltardive a des choses beaucoup plus intéressantes à dire !

Mais je déplore tout autant ces phrases qui n’ont, à mon avis, pas leur place dans la dicussion.

Cordialement.

Posté en tant qu’invité par BlackList:

[quote=« pascal35, id: 831954, post:33, topic:6216 »]Mais je déplore tout autant ces phrases qui n’ont, à mon avis, pas leur place dans la dicussion.
Cordialement.[/quote]
Ces phrases, comme tu dis, ont leur place dans cette discussion car elles expriment ma pensée sur un très mauvais texte de Baltardive. Et à mon avis, lorsqu’on commence à devenir brouillon avec le passé, il se peut que l’âge y ait quelque chose à voir!

Posté en tant qu’invité par lesoy:

[quote=Baltardive]Concernant la vitesse d’escalade de Bonatti, je peux dire que Desmaison (que j’ai vu grimper la Madier en 1h07) était largement en avance sur son époque. Mais pas Bonatti (2 jours pour la Chandelle du Tacul : il faut le faire !
Mais la vitesse n’est qu’un aspect du personnage (Davaille aussi grimpait lentement) : Bonatti est à l’origine de la supermédiatisation de la montagne et ça c’est très triste.[/quote]

Il semble que l auteur de ce message apprecit grandement Desmaison et ses qualites d alpinistes et recuse violement la mediatisation de la montagne.
Mais juste pour rappeler et non pour critiquer, il semblerait que Desmaison ait fait beaucoup pour la mediatisation de l alpinisme de haut niveau. Et si aujourd hui on se repenchait sur les publications de Paris Match, il est probable que Desmaison l emporte.

A lire le message original et les autres post du meme auteur, on sent une jalousie ou presque une haine.
Epoca etait peut etre un magazine people mais la qualite des expeditions menees par Bonatti pour le magazine est exceptionnelle. Et cela faisait surement des articles interessants et loin d etre people.
Je vous conseille a tous de lire et d apprecier
terres lointaines de W Bonatti, editions Arthaud

Posté en tant qu’invité par Rouge:

Quel surprise cette longue diatribe de Baltardive… Autant un texte du genre sur quelqu’un sur Herzog, je pourrais comprendre (notamment à la lecture de son interview dans MM déjà comentée sur ce forum), mais sur Bonatti, c’est étrange…
La question que parait poser Baltardive est la suivante: Bonatti mérite-t-il la place qui est la sienne au panthéon des alpinistes? Baltardive semble estimer que la place de premier rang qu’il occupe dans la culture montagnarde n’est pas méritée. Il omet pour cela certaines de ses rèalisations majeures comme les diverses voies du pilier d’Angle, le pilier rouge du brouillard ou ses expés. Il introduit des éléments douteux, par exemple, je ne sais pas ou il a lu qu’Oggioni était le client de Bonatti… Mais tout cela ne sont que des artifices classiques du dénigrement qui ne dupent personne.

Cependant, le débat est interessant mais se place selon moi sur un autre plan. Lui refuser une place au premier rang du panthéon des alpiniste, c’est déjà admettre qu’il est possible d’établir une hierarchie entre les Maitres, ce qui me semble à moi etre une hérésie. De meme sa critique de la médiatisation ne tient pas debout dans la mesure ou les alpinistes connus ont forcémment été médiatisés, sinon ils ne seraient pas connus…

Alors qui sont les Grands Alpinistes Mr Baltardive? Cette notion est-elle définissable? Les différentes manières d’etre un grand alpiniste sont-elles comparables?
Il y a ceux qui ont marqué une rupture avec leur époque, qui ont fait faire à l’alpinisme un saut dans la difficulté, bref, les précurseurs dont le chef de file serait sans doute Messner
Il y a ceux qui ont résolu les derniers grands problèmes dont le maitre est selon moi Cassin.
Il y a ceux qui ont marqué leur époque et ont fait naitres des vocations: Terray-Lachenal, Rebuffat…
Il y a ceux qui sont morts ou mourront dans leur lit malgré une carrière dantesque: Desmaison par exemple (l’exception française), mais surtout pas mal d’italiens…
Il y a les himalayistes (Lafaille), les alpins (Gabarrou), les sprinters (Profit), les voyageurs (Berault), les poètes (Livanos), les femmes (Destivelle), les rochassiers (Edlinger), les glaciéristes, les antiques, les skieurs…

Ou placer Bonatti dans tout ça? Je pense qu’il revient à chacun, suivant ses critères de se faire s’il le désire sa classification. De meme que certains prèfèrent les voies spitées aux TA, je ne vois pas de problème à placer Bonatti devant Desmaison. Tout dépend de ta manière de voir l’alpinisme.

A la limite, ce que je lui repprocherait à ce pauvre Walter, c’est d’avoir raconté 3 fois la meme chose dans ses 3 bouquins, mais bon, lus à quelques années d’intervalle, ça reste interessant et donc il n’y a pas de quoi fouetter un chat. (d’ailleurs Destivelle a fait de meme entre Danseuse de Roc et Ascencions). Faut bien vivre…

N’oublions pas de rajouter Wanda Rutkiewicz dans ta liste des Grands Alpinistes.

Posté en tant qu’invité par Rouge:

[quote=« ChristopheH, id: 835614, post:37, topic:6216 »]

N’oublions pas de rajouter Wanda Rutkiewicz dans ta liste des Grands Alpinistes.[/quote]

Ce n’est pas une liste, mais ce sont des exemples de personnes qui entrent dans la catégorie… pas forcément ceux qu’on metterait au premier rang, tout dépend…
D’ailleurs, je pense que ces classements inconscients sont très nationaux…

Posté en tant qu’invité par Ettouslesautres:

[quote=« Rouge, id: 835881, post:38, topic:6216 »]

[quote=« ChristopheH, id: 835614, post:37, topic:6216 »]

N’oublions pas de rajouter Wanda Rutkiewicz dans ta liste des Grands Alpinistes.[/quote]

Ce n’est pas une liste, mais ce sont des exemples de personnes qui entrent dans la catégorie… pas forcément ceux qu’on metterait au premier rang, tout dépend…
D’ailleurs, je pense que ces classements inconscients sont très nationaux…[/quote]

Et tu le prouves. Des Français et quelques Italiens. Et Heckmair (Eiger Nordwand, 1ère), Messner, Buhl…

Posté en tant qu’invité par Aaaaa…tchoum:

[quote=« Baltardive, id: 44140, post:1, topic:6216 »]Pour bien comprendre le phénomène Walter Bonatti, il faut se replacer dans l’Italie des années 50.Les films du néoréalisme Italien (Rocco et ses frères). Un pays qui avait appartenu aux vainqueurs et aux vaincus, où les chemises noire avaient été retournées au profit d’un combat entre la Démocratie chrétienne et le Communisme le moins bête de l’Europe… C’est dans la partie riche de l’Italie que voit le jour, en 1930, Walter Bonatti, à peu près en même temps que la Fiat 500, Gina Lolobrigida et Fausto Coppi. D’un milieu « populaire » il doit connaître les difficultés matérielles de tout jeune de l’époque : les pitons sont chers et se déplacer un problème.
En Italie à l’époque, il y a des clans de grimpeurs .
Les aristocrates, à Turin, qui s’unissent au souvenir de Gervasutti (on y retrouvera, mais quelques années plus tard, G.C. Grassi, G.P. Motti, A . Gogna.
Un noyau dur près de Milan (Lecco, Monza et même Bergame sont des banlieues), dont le chef de file est Cassin : ils grimpent très fort dans les Grignes ; la cordée Oggioni et Aiazzi qui va offrir une concurrence à Livanos ; Abram et Radaeli feront la 2 du pilier Bonatti…. Bonatti fait-il partie de cette équipe ? En tout cas il grimpe avec eux souvent.
Les Ecureuils de Cortina avec Lino Lacedelli, Beppi de Franchesh sont à la fois un syndicat des guides te un club de grimpeurs. Leur emblème est un gos écureuil blanc, brodé sur un pull rouge.
A . Da Roit sévit dans la Civetta.
Cesare Maestri occupe une place à part, après des solos étourdissants (à la montée comme à la descente), il se lance dans les voies technologiques.
A Courmayeur, on trouve T Gobbi
Toni Egger qui moura au Cerro Torre avec Maestri.
En Suisse (et en particulier au Salève) il y aura M. Bron, R. Wohlsclag, I. Gamboni, Loulou Boulaz, P. Bonnant et M Niederman et Weber de la Suisse centrale.
En France, les Parisiens du COB Kollop, Salson, les frères Lesueur, Pargot Bérardini, Magnone et naturellement les cordées Couzy Schatz puis Couzy Desmaison. Les chamoniards (professeurs de l’ENSA) Devouassoud, Julien, Contamine et puis évidemment L. Terray
Et puis n’oublions pas les Anglais, Brown ,Whillans, Bonington, Mac Innes.
Les autrichiens W. Philipp et H Buhl .
Pourquoi dans toute cette série, Walter Bonatti va-t-il devenir le « meilleur alpiniste du monde » ?
Examinons sa carrière.
La Walker à 19 ans : on sent qu’il en veut (mais Oggioni a le même âge et est de la partie). Et puis d’autres (à commencer par Voltolini feront aussi l’Eiger dans la foulée au même age…)
La face Est du Grand Capucin est vraiment la première voie d’artif du Massif du Mont Blanc : un comble pour un puriste. Couzy dira que la voie (sans pitons) n’est pas très difficile, mais pénible. Bonatti sera très lent (4 jours) pour 300 m d’A1 A2, déjà partiellement équipée.
La 1° hivernale de la Cassin à la Cima Ovest avec C. Maury (pas mauvais le Carlo……)
Le K2 : cette expédition restera une des plus belles embrouille alpine. Cassin sera éliminé de la sélection et Bonatti sera le petit jeune de la troupe ! Le K2 est le 2° sommet du monde, alors invaincu et probablement une des voies normales les plus difficiles. Toujours est-il qu’après maintes péripéties, L. Lacedelli et A . Compagnoni partent du camp VIII et le même jour Bonatti ,Abram et Mahdi, un porteur partent du camp VII pour leur apporter l’oxygène du sommet. Abram épuisé fait demi tour. Bonatti continue avec Mahdi, qui a de mauvaises chaussures. Sens du devoir ? Peut-être mais aussi ambition pour Bonatti de prendre la place de Compagnoni qui a donné quelques signes de faiblesses quelques jours plus tôt. Lacedelli et Compagnoni vont se heurter au « goulot de bouteille » un passage raide et très exposé aux chutes de séracs. Ce passage impressionnera beaucoup Lafaille en 2001 et pourtant il en avait vu ! Lacedelli et Coimpagnoi vont dormir là au milieu sous une tente forcément mal montée. Bonatti laisse passer l’heure de non tretour au Camp VIII, car il veut dormir au camp IX. Il se perd dans la nuit, appelle Lacedelli qui doit penser : « qu’est-ce qu’ils foutent ? On leur a fait la trace et ils ne sont même pas capables de la suivre ». A ces altitudes là on est prêt de la survie. Redescendre à leur rencontre, c’est sortir du duvet, replonger dans le froid. Lacedelli leur crie : « Laissez l’oxygène là où vous etes et redescendez au camp VIII ». Logique, mais Bonatti et Mahdi ne peuvent plus descendre dans la nuit. Bonatti prétend qu’il appellera au secours et Lacedelli dit qu’il n’a rien entendu. Tout cela est fort plausible. Dur bivouac pour Bonatti et Mahdi ; Bonatti prétend que Mahdi deviendra à moitié fou duranr la nuit ; Bonatti ou Mahdi ? Toujours est-il que Mahdi descendra décordé dès le petit jour et subira des amputations par la suite. Bonatti en veut à Lacedelli de ne pas l’avoir aidé, et puis c’est Lacedelli qui va conquérir le K2. Bonatti est mis en veilleuse, ce qui est pour lui insupportable. Il proclamera que cet incident lui a fait perdre la confiance qu’il avait dans la solidarité alpine : il va plonger dans une profonde dépression – dit-il- dont il ne sortira que par le Pilier SW du Dru ; mais cette dépression n’était-elle pas due, aussi à une culpabilité par rapport à Mahdi, culpabilité de ne pas avoir assumé son rôle de guide ?
Le pilier SW du Dru : là il fait très fort il grille au poteau tous ses concurrents et il part en solo ! Il est très lent, même pour l’époque, mais il réussit. Chapeau !
Etabli à Courmayeur, il réalise de nombreuses courses dans l’Envers du Mont Blanc, mais aucune n’est marquante : songeons à la liste de courses d’un Armand Charlet 20 ans auparavant.
L’affaire Vincendon et Henri
A la Noêl 56, Bonatti et Gheser rencontrent Vincendon et Henri dans l’éperon de la Brenva. Ils se font surprendre par la nuit sous les séracs : là encore l’horaire n’est pas respecté. N’oublions pas que Jean Couzy et Alexandre Vialatte avait fait la Brenva en hiver l’année d’avant et avait trouvé que l’équipement du Makalu donnait une large marge de sécurité…. Avec le bivouac la tempête, Bonatti sort des séracs et là 2 solutions s’offrent à eux : rejoindre Vallot par le sommet du Mont Blanc, ce qui peut devenir impossible avec la tempête, ou essayer de descendre les Corridors, itinéraire avalancheux et parfois impossible du fait des crevasses, la route des 3 Monts Blancs peu pratiquée à l’époque aurait présenté des risques semblables. Bonatti choisit Vallot et il y arrive. Vincendon et Henri choisissent les Corridors et passent eux aussi, mais ils sont à bout et ne parviendront pas aux Grands Mulets. Aucun reproche pour Bonatti : il a joué et la chance était avec lui. Ce qui est plus bizarre c’est son choix le lendemain de descendre la route des Aiguilles Grises, parce que là coté avalanches et crevasses il va être servi. Mais la chance ne le quitte pas et il parvient à Gonella, où il sera secouru par les guides de Courmayeur. La presse qui s’acharne sur le drame de Vincendon et Henri va acuser Bonatti de les avoir abandonner ce qui est une calomnie pure
Le piler du Fresney
Là se situe « l’histoire d’un certain jeune homme » (voir « l’amateur d’abimes « de Samivel).
Donc en 1961 « un certain jeune homme » faisait un stage à l’UNCM des Contamines. Le temps était exécrable. Seule la lecture…. Et puis la radio : « 7 alpinistes en détresse dans le versant Italien du Mont Blanc ». Les 4 Français étaient un peu connus, mais parmi les Italiens, il y a Walter Bonatti : « l’homme qui ramène toujours ses compagnons du Mont Blanc ». Les médias avaient déjà pris place. Pendant plusieurs jours nous suivrons les nouvelles à la radio. Montés à la Flégère un matin nous verrons une grande éclaircie : « Il vont rentrer ». A peine le temps d’aller au pied de l’Index en brassant 70 cm de neige fraîche, que déjà il reneige. 2 Jours après : « tous sauvés : les secours leur ont parlé ! « . Et finalement « 4 morts, 3 survivants ». Le héros c’est Walter Bonatti, qui a guidé la descente, mais aussi Oggioni qui a tiré les rappels pour épargner Gallieni, le client de Bonatti (on a jamais su quel type de contrat il y avait entre Bonatti, Gallieni et Oggioni : ce qui est sûr c’est que Oggioni, un des alpinistes les plus forts de l’époque n’était pas le client de Bonatti). Pourquoi sont-ils restés à attendre le beau temps sous la Chandelle : à l’époque on faisait les rappels en S sous la cuisse, ce qui était dangereux et trempait les vêtements (peut-être qu’avec le huit il n’y aurait pas eu de drame du Fresney). Et puis Bonatti n’avait pas la réputation de faire demi-tour : les français ont-ils attendu pour que Bonatti ne soit pas le seul à tirer la gloire de la première du Pilier ? Toujours est-il que quelques semaines après, au même endroit, Julien et Piussi voyant venir la tempête, battront en retraite immédiatement, sans casse (la leçon de l’expérience ?).
Dès lors Bonatti devient un personnage médiatique. Consécration à l’époque, son livre est publié en France. Avec un titre fantastique « A mes montagnes » et une dédicace « à mes montagnes, infiniment reconnaissant du bien qu’elles ont apporté à ma vie ». Un style sensible, passionné. Et puis chaque récit de course est bâti sur le même modèle : je suis faible, la montagne est terrible, mais j’ai réussi à m’en sortir grace à ma volonté, à ma tenacité…. (je ne suis qu’un roseau….). Tout cela nous parlait à nous qui n’avions pas 18 ans (et nous effrayait un peu).
Et la nouvelle « Walter Bonatti fera une conférence à Grenoble ». Naturellement tout le banc et l’arrière banc des jeunes grimpeurs de la carrière de Grenoble était là. Arrive Bonatti sur la scène, escorté de Félix Germain, alpiniste érudit, Latiniste et Helléniste bien connu, accessoirement professeur au Lycée Champollion. Le rôle de F Germain était de questionner Bonatti et de traduire ses réponses à la salle. Et là, catastrophe, Bonatti ne répond que par monosyllabe, quand F. Germain lui pose des questions un peu plus importantes. Puis ce sont les questions à la salle : « Quel système d’autoassurance avez-vous utilisé au pilier SW des Drus ? » (Camp to Camp n’existait pas à l’époque). Réponse de Bonatti « Ce serait bien trop compliqué à expliquer ! » avec le sous entendu « je ne vais pas leur dévoiler mes secrets à ces petits jeunes ! » . Gloup ! Puis suit une projection de diapo sur une expe au Pérou avec des diapos crasseuses sans fondu-enchainé. Le comble.
A la sortie nous avions tous l’impression que Bonatti nous avait extorqué le prix de 2 mousqquetons et le matériel était rare et cher à l’époque. L’expression « Sous- doué » n’existait pas à l’époque. Nous sommes dégrisés et nous suivrons la carrière de Bonatti avec circonspection.
L’hivernale de la Walker
C’est le dernier grand problème hivernal : Bonatti sera au rendez-vous et par grand froid, magistralement il va résoudre le problème. René Desmaison fera la 2° , quelques jours après. Des performances remarquables.
La face Nord du Cervin
Bonatti présente cette voie comme l’apothéose de sa carrière : remarquons que cette voie avait été tentée vers 1930 par 2 guides suisses ( A. Graven et … ?). Ils avait même battu en retraite en posant des rappels sur des pitons à expansion,mais ceci est une autre histoire. C’est là le premier vrai battage médiatique : Bonatti annonce qu’il va abandonner l’Alpinisme. Il a droit à au moins 10 pages dans le Paris Match de la semaine.
Cet abandon de l’alpinisme est très choquant. On a l’impression qu’il traite l’alpinisme comme la boxe ou le cyclisme : cela ne correspond pas du tout au personnage de « Montagnes, ma vie » et remet l’Alpinisme au rang du totocalcio. Je pense que bonatti était libre d’abandonner la montagne : mais cracher dessu après l’avoir adoré, je ne comprends pas ou trop.
Encore pire, Bonatti se fait embaucher en qualité de reporter par « Epoca » qui est un journal « people » assez ignoble. Bref, il réussit à dépasser par le bas Nicolas Hulot. Un comble pour quelqu’un qui n’hésite pas à déclarer : « Reinhold Messner dernier espoir de l’Alpinisme Classique ». A la place de Messner, j’aurais eu honte !
Dernier avatar il fait un proces sur le K2 (j’ai déjà dit ce que je pensais de l’affaire) .

En conclusion : libre à vous de qualifier ce texte de règlement de compte oedipien, mais vous n’êtes pas mon analyste alors, pensez-en ce que vous voudrez.[/quote]

Une analyse qui ne manque pas d’intérêt, mais est-elle objective et soigneusement documentée, respectueuse?
Par ailleurs, n’est-ce pas extraordinairement prétentieux de vouloir établir le classement d’hommes universellement reconnus pour leurs réalisations EN MONTAGNE, de déclarer celui-ci est le meilleur, celui-là ne l’est pas?