C’est justement ça le sujet du post de départ: les vélos devenus électriques (et même de petites mobylettes comme le dit @jacky005), permettent maintenant d’accéder à des endroits jusque-là fréquentés par les seuls randonneurs à pied. Avec les problèmes de cohabitation induits. La pratique de @jacky005 est honorable, mais faut aussi comprendre l’énervement du randonneur pédestre moyen qui sue sang et eau depuis 2H et entend tout d’un coup un coup de sonnette inattendu d’un vététiste auquel ne viendra p’têt pas l’idée de s’écarter du sentier, tout ça parce qu’il va plus vite.
La pratique du vélo peut donc être un faux-argument (de santé, de tourisme, etc…): ce qui importe pour certains, c’est le « sans-effort ». Un téléphérique permettrait d’accéder au même endroit, une bonne proportion de vététistes électriques d’occasion choisirait ce moyen d’accès…
VTT électrique : cohabitation difficile avec les Randonneurs
Je comprends ton sentiment mais tu as certainement choisi de marcher là plutôt qu’autre part car il y avait un point de départ accessible en voiture permettant de marcher à la journée. On est tous le fainéant de quelqu’un.
- Tu as pris le téléphérique plutôt que de partir de l’église
- Tu as pris ta voiture au lieu de partir de chez toi à pied
- Tu n’es pas en « autonomie totale »
C’est sans fin. Pourquoi ça t’énerve que quelqu’un ait fait moins d’efforts que toi ? Pourquoi es-tu plus légitime à être là que lui ?
Je suis VTTiste depuis les années 2000. Ça fait 10 ans que je me fais poser par des VTT AE qui sifflotent là où je meurs. Qu’est-ce que ça change pour moi ? Rien.
Maintenant, la pression sur l’environnement est une vraie question et c’est par cet angle qu’il faut réfléchir.
Le VTT AE est assez confidentiel (sorti du tout chemin), le sport est trop technique et bobologique pour atteindre une vraie masse critique. Il y a de nombreux endroits où cela ne pose aucun problème et quelques autres où il faudra réfléchir pour limiter la fréquentation. Mais on toujours ce problème pour ce qui est beau et accessible.
Personnellement, je suis personnellement beaucoup plus inquiet des probables exosquelettes, ou autre technologie sans barrière technique, qui permettraient à un nombre significatif de gens d’aller presque partout. Si la presque téléportation est possible, comment on fini par ne pas tout ruiner ?
Et bien sur, toute pratique à son lot de pratiquants intolérants et/ou irrespectueux. Faisons des généralités et continuons à nous mettre sur la gueule !
Bonjour,
Question « technique » : ayant été rattrapé par un groupe de 4 VTT, un expérimenté et trois débutants sur un sentier, pendant 5-10 mn, nous n’arrêtions pas de nous dépasser à cause d’une alternance de difficultés techniques et de plats. Le sentier était étroit, bordé de végétation.
J’étais un peu échauffé, à cause de leur première annonce, un « Attention » bien sec j’ai interprété pour un « Casse toi ». J’ai fini par leur faire remarquer que le sentier était interdit aux chevaux et aux véhicules à moteur (symbole moto il est vrai sur le panneau). Il m’a été rétorqué qu’ils étaient à vélo.
Je croisais auparavant de temps en temps des personnes en VTT non électrique. Sur ce sentier, cela ne m’avais jamais dérangé et j’avais même été impressionné de vois à quel point ils maitrisaient leur monture. Pas de problème de croisement, des fois même ils se mettaient de coté pour laisser passer sans mettre le pied au sol ! Je croise désormais régulièrement des VTTAE avec des gens qui sont bien moins à l’aise, et moins courtois…
J’en viens à ma question : les VAE sont ils considérés comme des véhicules à moteurs ou y a t-il un flou?
Il n’y a aucun flou et la définition n’est pas dur à trouver : les vttae sont des vélos tant qu’ils respectent les conditions de 250W max, et assistance déclenchée par le pédalage qui coupe au dessus de 25.
Oui, les 250W obligent à des obligations d’immatriculation et autres pour la circulation sur les routes, je le savais. Mais je n’ai rien trouvé sur les sentiers interdits aux « véhicules à moteurs », immatriculés ou non…
Un VAE reste un véhicule avec un moteur, qu’il ne soit pas thermique ne change rien, et l’interdiction sur les sentiers ne mentionne pas la puissance.
Non c’est légalement un vélo, et répéter le contraire ne fera pas changer cet état de fait législatif.
Parce que la puissance n’a pas besoin d’être mentionnée… vu qu’elle est utilisée antérieurement pour définir ce qui est un vélo de ce qui est un engin à moteur…
Tous les points de départ pour « marcher à la journée » sont accessibles par le réseau routier, oui. Je ne saisis pas bien ton raisonnement.
Mais ça ne m’énerve pas, il ne faut pas prendre ce que j’ai écrit plus haut pour une remarque qui s’applique à moi.
Tout le monde a le droit de venir en montagne, vététistes évidemment compris; je faisais simplement remarquer que les innovations techniques modifiaient les pratiques et que ça pose question. La problématique est du reste la même en milieu urbain pour les vélos électriques, trottinettes, etc…
Le message en-dessous du tien en témoigne: avec l’apparition des VTT AE, il y en a de plus en plus là où auparavant il y en avait peu (parce que non-électriques), avec des inflexions corrélatives de pratique, de (certains) pratiquants et donc de comportements.
Et le problème de la pression sur l’environnement sera le même que le VTT soit électrique ou pas; et que le randonneur soit à VTT ou pas, d’ailleurs…
Je comprends ce que tu dis. Ce n’est pas la première fois que j’ai du mal avec la logique des raisonnements législatifs…
Un moteur de moins de 250W n’est donc législativement pas un moteur… Du moins sur un vélo, parce qu’il pourrait l’être dans d’autres cas que je n’ai pas en tête…
Si je résume: Tu n’as pas aimé la façon dont ils se sont signalés. Vous vous êtes gênés pendant 5-10 min sur un single. Ta frustration monte et tu leur reproches quelque chose qui n’a rien à voir, invalide et probablement sur un ton pas du plus avenant.
Une solution simple est que l’un des deux groupes s’arrête 1mn. S’il se fait rattraper, en général, le message est clair. Au besoin monter gentiment la pression dans le technique tout en tchatchant avec le sourire normalement ça va tilter dans leur tête. Et si tu tombes sur des connards ultimes au pire tu refais une pause plus longue pas vraiment de quoi se prendre la tête…
Quelques pensées en vrac:
- Les éventuels piétons ont surement pensés que tu n’avais rien à faire ici, que tu étais dangereux et incommodant. Lors de ta sortie tu as roulé sur des terrains privés ainsi que sur des singles où les vélos sont théoriquement interdit. Nous avons peu de problèmes d’accès en France, essayons de rester comme ca. Ne jamais oublier que le VTT sera probablement le prochain sur la liste des interdictions à tord ou à raison.
- 3 débutants c’est l’occasion de leur montrer comment on se comporte pour gérer ces situations plutôt que de reproduire les micro-agressions quotidiennes. C’était peut-être aussi des connards, on ne saura jamais.
Il témoigne plus d’une mauvaise intéraction entre deux groupes pratiquant une activité légerement différente que ce soit par une différence matériel ou de niveau.
Il a été vendu des caisses de VTT AE mais le boom du covid est passé depuis longtemps. Tu ne les vois pas sur les sentiers. Dans mon coin 90% des pratiquants sont passés au VTT AE par ce que le ratio effort / plaisir est meilleur; le nombre de pratiquants actifs lui n’a pas explosé. Tu croises plus régulièrement des débutants mais la pression ne me semble pas avoir tant changée. Peut-être est-ce différent dans d’autres régions…
Pour essayer de comprendre la loi il faut intégrer que le règlement de l’UE qui définit ce qu’est un vélo à assistance électrique a été conçu en pensant aux vélos urbains, pas du tout au VTTae (concept qui n’existait quasi pas en 2013)
Du coup l’idée était de permettre aux AE d’emprunter les pistes cyclables et de se passer d’immatriculation et d’assurance.
Le VTTae s’est engouffré dans cette brèche et a totalement explosé (il se vend nettement plus de AE que de musculaires) parce que l’intérêt de l’assistance est beaucoup plus fort qu’en vélo de ville. Perso je vois notamment pas mal d’anciens motards qui ont été privés d’accès aux chemins, revenir avec des VTTae dans un esprit… assez différent des cyclistes.
Le problème avec ce règlement européen c’est qu’on ne peut pas moduler les accès quand il y a des problèmes de surfréquentation. Le PNR du Vercors a fait une tentative pour interdire certains chemins aux VTTae en le laissant libre pour les VTT et il a du faire machine arrière après avoir perdu au tribunal.
Accessoirement, autant la limite des 25 km/h est claire et relativement facile à contrôler (au moins à la fabrication, pour le problème du débridage c’est une autre histoire…), autant la puissance de 250 W est assez floue puisque qu’on parle de « puissance nominale continue »
Un grand débat agite actuellement la profession sur la puissance de crête : on voit de nouveaux moteurs dépasser allégrement les 1000w en pointe. Certains fabricants pensent qu’il faudrait limiter à 750W (comme c’est le cas dans une grande partie des US), d’autres pensent qu’il faut laisser ça libre.
Je viens justement de parler de ça en Chartreuse avec un gars de la police de l’environnement -me souviens plus de son titre exact. Il m’a dit que légalement la notion de véhicule à moteur entre dans la notion d’assistance, pas dans le type de moteur: s’il faut pédaler ce n’est pas considéré comme un moteur, pour qu’il le soit il faut qu’il soit autonome. UN VTT électrique qui marche seul comme une mobylette est interdit, tout come la mob classique. Il m’a dit en rigolant qu’il y a un cas ambigu où le débat n’est pas tranché: le solex !! (ce qui en VTT serait sûrement cocasse) surtout si la piste est mouillée
Ah, c’est comme ça qu’on dit quand un gars déboule avec son vélo sur le sentier en criant « Bonjour ! » pour qu’on s’écarte en le laissant passer ?
(je dis ça, mais ça m’est pas arrivé souvent; la première fois, ça remonte, c’était milieu des années 80 en montant au refuge du Chambeyron, y’en en avait pas beaucoup à l’époque, on n’avait pas l’habitude d’en voir en montagne; ça a changé depuis…)
c’est un peu la même chose entre un groupe de raquettistes et un autre de ski de rando
La question de la vitesse intervient moins, quand même.
(surtout pour le groupe en raquettes… )
En tant que raquetteur, même si la montagne appartient à tout le monde, j’aurais pas l’idée de mascagner une belle trace de ski.
Les éventuels piétons ont surement pensés que tu n’avais rien à faire ici, que tu étais dangereux et incommodant. Lors de ta sortie tu as roulé sur des terrains privés ainsi que sur des singles où les vélos sont théoriquement interdit.
Vous n’avez pas compris la situation. J’étais à pied, sur un sentier principalement piétonnier, pas à vélo. Ainsi que je le disais aussi, les VTT classiques rencontrés, plus rares, ne m’ont jamais dérangé. Peut être étaient ils moins stressés parce qu’ils maitrisaient mieux leur vélos.
Si je résume: Tu n’as pas aimé la façon dont ils se sont signalés.
Ben oui. Le « Attention » pour me signaler de m’écarter me semble au moins discourtois, d’autant qu’ils ne ralentissaient pas et arrivaient sur un « single », comme vous dites. Si cela vous semble normal… Perso, quand j’arrive en courant sur un groupe de marcheur, il me semble que c’est à moi de faire attention, en aucun cas il ne me viendrait à l’idée de crier « Attention » et de forcer le passage sans ralentir ou m’arrêter. L’occasion de dire « Bonjour », ou « Merci » s’ils s’écartent…
Justement non. Le VTTAE va beaucoup plus loin que le vttiste classique ou le pieton à chaque sortie. Les endroits peu visité le deviennent plus et on met donc plus de pression sur l’enviornnement.
Je pensais plus à la dégradation elle-même des sentiers empruntés (traces répétées, sentiers coupés et démultipliés, éboulés, raccourcis).
Les sentiers empruntés à la descente par des VTT sont beaucoup plus dégradés que ceux empruntés uniquement par des piétons, notamment les virages.
Et depuis la généralisation des VTTAE, il y a beaucoup plus de VTT en montagne, donc beaucoup plus de sentiers dégradés.
Effectivement.
Je vais toutefois garder un message similaire. Tu appréciais les VTTistes polis et habiles qui te laissaient passer. Ils auront le même comportement avec ou sans moteur. Tu dis avoir croisé des débutants moins polis et moins habiles ; garde à l’esprit qu’il est plus difficile d’être poli et d’avoir le bon comportement quand tu es maladroit. Tu as aussi pu croiser 4 cons.
En tant que VTTiste je fais attention aux piétons parce que je sais qu’ils sont inattentifs, ont facilement peur etc. Tu souris, ralentis ou t’arrêtes, parles BEAUCOUP plus que nécessaire pour gérer l’image que tu projettes. Mais en tant que piéton je me pousse systématiquement car je n’ai pas d’inertie et suis beaucoup moins géné par l’arrêt. Penses-y quand tu recroises un VTT sympa, il fait sûrement beaucoup « d’efforts ».
Bref, tout ca pour dire qu’en exprimant clairement à l’autre comment l’interaction aurait pu mieux se passer plutôt qu’en cherchant une division « ma pratique contre leur pratique » cela devrait bien se passer.
Les gens qui m’ont clairement exprimé que je leur avais fait peur ou que je les gênais ont permis d’adapter mon comportement. Ceux qui m’ont dit « c’est interdit au vélo » ou sont allés se plaindre sur un forum après ont probablement eu moins d’impact.
On est toujours le con de quelqu’un.
Vtt vs randonneur (il peut pas se garer, ce con ?)
Vélo route vs vtt (qu’est-ce qu’il fout là, ce blaireau ?)
Skieur vs raquettiste (cet abruti va massacrer ma trace)
Grimpeur vs grimpeur (mais il m’emmerde, ce con. Ça va bouchonner). A noter que dans ce cas, il risque de s’attirer la remarque suivante « si t’étais parti plus tôt, tu serais devant »
A remarquer que l’emmerdeur est toujours celui qui va le moins vite.
Bref, faut pas en faire un fromage, vu que c’est une loi de la nature.