Vous faites quoi?

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Dimanche, 2h30 refuge de plan glacier +7°; 3h30; rimaye de l’arête Mettrier: peu de regel, à peine une légère croute qui bien sur ne porte pas et en dessous une dizaine de cm de neige humide qui « glisse » sous les pieds; la goulotte de la pente de neige qui suit est noircit de la poussière des chutes de pierre, quelques pierres tombent du coté de Durier et à vos pieds quelques beaux parpaings jonchent la neige; 2 cordées sont déjà engagées, les frontales se retournent, on dirait que ça discute… puis ça continue; un leger foehn vous décoiffe la mèche, et au dessus des Miages le ciel ne ressemble pas vraiment à la nuit claire annoncée…

1°/VOUS FAITES QUOI (on répond dans sa tête sans lire la suite, ni les compte rendus!!)

6h00 - au pied de la moraine, casse-croute peinards dans les rhodos: les cordées qui ont continué sortent au sommet en 3h! le vent souffle encore, toujours quelques nuages vers la frontière mais sans plus

2°/ VOUS VOUS DITES QUOI (même consigne que plus haut!)

Nos réponses (nous étions 4 copains):
1°/ on se casse, peut-être que ce sera meilleur au dessus, mais dans le cas contraire la descente du couloir d’attaque sera délicate et les pierres ne vont pas rester longtemps figées dans la neige; de plus le temps semble nuageux au dessus des dômes et la descente de l’autre coté, même si elle est simple risque de tourner à la natation…

Ma réponse à 2°/
Fait chier d’avoir travaillé toute la fin de semaine ou le regel était bon!
Fini les courses de neige après le mois de mai, vive le rocher
Je ne parlerai pas du classique « suis-je trop prudent? »

Les faits:
Sur 7 cordées a avoir planifié cette course:
-2 guides avec clients sont allés se recouchés après avoir humé l’air du matin
-2 cordées de copains dont 2 pisteurs / AEM ont fait demi-tour à la rimaye
-3 cordées (très sympathique du reste, bonjour à eux!!) ont continué et sortis la course dans un fort bel horaire, preuve que ce n’était pas des branlots non plus!)

Voila, aucune polémique dans se sujet du genre « ils sont fous et pas nous »; juste un matin en haute-montagne ou chacun voit midi à sa porte…

Posté en tant qu’invité par Raph:

Et ben moi, je me serais surement pose la question, si je m’etait pas connement fait une cheville jeudi, et que soit j’allais la bas, soit faire la VN des grandes jorases…

Posté en tant qu’invité par alain:

  1. je renonce

  2. je râle et je vais au bistrot avec les copains

Posté en tant qu’invité par Alex:

Perso je ne serais pas allé au pied par doute sur le regel ;o)

Sérieusement, tu poses un problème intéressant : les faces Nord-Ouest prennent le soleil tard le soir, et donc regèlent plus tard dans la nuit par rapport aux faces Est, que le soleil quitte plus tôt.

Tu peux donc avoir une neige merdique à la rimaye, puis au fur et à mesure que tu montes, la neige est mieux regelée, car l’altitude joue, et le temps aussi, puisque le temps de regel effectif de ta face NW est plus élevé. Typiquement une face Ouest peut continuer à regeler jusqu’à midi, ce qui est complètement impossible en face Est.

Une nuage peut nuire à ce regel en diffusant la lumière du soleil (infrarouges), le vent peut gêner ou aider si on est au dessus ou en dessous de 0°C, etc.

C’est donc compliqué !
A+
Alex

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Effectivement tu as raison; devant le refuge nous avons teste un névé qui avait redurci un peu, mais sans plus; nous avons eut ce raisonnement de dire qu’il était « seulement » 2 heures et que la nuit allé continuer à faire son office… mais une fois au pied nous avons senti ce léger foehn et observé que la nuit était loin d’être tout à fait claire (voile nuageux + débordement de foehn)… c’est sans doute ce qui nous a décidé à se casser!
Sur que les conditions et leur interprétations sont bien plus subjectives et difficiles pour les courses de neige que n’importe quelle autre activité!
A+

Posté en tant qu’invité par visse:

Bon, perso, chuis un peu trouillard, faut l’avouer, mais trop de prudence nuit moins à la santé que pas assez, il me semble. Sage décision, très certainement !!!

Posté en tant qu’invité par BC:

1/ pas de regel, je me dis, je vais voir à la rimaye: et là pas de regel + 3 cordées devant moi je renonce

2/
2.1/Bon, « ils » ont pas eu de problème c’est bien
2.2/je reviendrai

Posté en tant qu’invité par Seb:

1= je renonce
2= ça fait chier mais j’suis toujours vivant ( et père d’une petite fille ).

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Seb a écrit:

2= ça fait chier mais j’suis toujours vivant ( et père d’une
petite fille ).

et moi d’un petit garçon: on se comprend! Certaines fois j’aimerais bien demander aux gens leur situation (marié ou célibataires; enfant ou pas; emploi stable ou pas; vie sociale ou pas…)

Posté en tant qu’invité par Laure:

Je renonce aussi, pour moi et pour ma famille ! Une approche longue et contraignante, un w.e bloqué exprès sans être sûr de pouvoir se réserver les suivants, un temps plutôt engageant et une folle envie d’y aller… Et pouf, le doute ! Le pire, c’est quand, après avoir bien détaillé toutes les menaces que présentait la course, des copains chevronnés répondent : « Ah! Mais non, il fallait essayer, ça devait passer ! » J’ai renoncé comme toi l’an dernier devant un très beau couloir, que je convoitais depuis longtemps : pas de regel, et en plus beaucoup d’accumulations. Je reste sûre que ç’aurait été très très imprudent.
A chacun ses limites. Nous, on a déjà eu un accident pour avoir voulu les dépasser un peu trop vite et ça nous a fichu deux saisons en l’air. Et encore heureux qu’il n’y ait pas de séquelles. Que ce soit en falaise ou en montagne, je vois des trucs tellement ahurissants que je me dis que j’ai un peu raison ! Des gens qui attaquent un couloir de neige (55 °, 300 m) à 11 h du matin (fin avril, et dans les Pyrénées), d’autres qui se vantent de guider une course de rocher en AD sup alors qu’ils ne dépassent pas le 5b en falaise (ce qui n’est en soi pas incompatible, mais alors sans prendre des gens sous sa responsabilité). Ce sont les deux derniers exemples en date.
Certes, j’en fais moins que je voudrais, mais dans des conditions sereines. Et puis la journée n’est pas fichue s’il faut renoncer au couloir ou à la voie, on peut toujours faire autre chose dans le secteur.

Posté en tant qu’invité par jluc:

ils n’ont pas encore subi de chute de pierres.Une fois qu’on l’a vécu,si on est encore vivant,on est vigilant sur le regel,voir le gel tout court.

Posté en tant qu’invité par ricovert:

Laure : ton dernier exemple n’est pas significatif . Mon niveau est 6a en falaise ( lorsque j’en fait ! )et j’encadre des sorties alpinisme ( jusqu’à TD ) dans un club . C’est vrai que je suis un peu juste techniquement mais c’est aussi une question de mental et je connais mes limites ; l’important pour un encadrant étant avant tout la sécurité , la pédagogie puis le niveau technique .Laure a écrit:

Je renonce aussi, pour moi et pour ma famille ! Une approche
longue et contraignante, un w.e bloqué exprès sans être sûr de
pouvoir se réserver les suivants, un temps plutôt engageant et
une folle envie d’y aller… Et pouf, le doute ! Le pire, c’est
quand, après avoir bien détaillé toutes les menaces que
présentait la course, des copains chevronnés répondent : « Ah!
Mais non, il fallait essayer, ça devait passer ! » J’ai renoncé
comme toi l’an dernier devant un très beau couloir, que je
convoitais depuis longtemps : pas de regel, et en plus beaucoup
d’accumulations. Je reste sûre que ç’aurait été très très
imprudent.
A chacun ses limites. Nous, on a déjà eu un accident pour avoir
voulu les dépasser un peu trop vite et ça nous a fichu deux
saisons en l’air. Et encore heureux qu’il n’y ait pas de
séquelles. Que ce soit en falaise ou en montagne, je vois des
trucs tellement ahurissants que je me dis que j’ai un peu
raison ! Des gens qui attaquent un couloir de neige (55 °, 300
m) à 11 h du matin (fin avril, et dans les Pyrénées), d’autres
qui se vantent de guider une course de rocher en AD sup alors
qu’ils ne dépassent pas le 5b en falaise (ce qui n’est en soi
pas incompatible, mais alors sans prendre des gens sous sa
responsabilité). Ce sont les deux derniers exemples en date.
Certes, j’en fais moins que je voudrais, mais dans des
conditions sereines. Et puis la journée n’est pas fichue s’il
faut renoncer au couloir ou à la voie, on peut toujours faire
autre chose dans le secteur.

Posté en tant qu’invité par yo:

exemple vécu: 17 juin 2000 face nord des Droites. Sur le glacier à 1h du mat
on patauge dans des mares de flotte. Bon, le regel c’est au lever du jour, on verra bien…
passage de la rimaie, attaque des goulottes du bas, nickel, sortie des goulottes, attaque de la grande pente, du genre: tiens on est au soleil (ben ouais au mois de juin les faces N ça prends le soleil tôt et plein pot), tiens y a un torrent, tiens faut le traverser, tiens y se met à pleuvoir du gresil, de la glace, des pierres…va s’y vite là je tiens plus, alors on y va corde tendue ds du 65° en en prenant plein la gueule, là ou ça craint vraiment…vite on se planque sous la voie des suisses et on regarde passer les avalanches là ou on était 10 min avant.
Le même jour, 3 espagnols se font arracher par une coulée ds la Mac Intire.
On a eu de la chance, c’est tout.
Depuis même hyper motiv, au risque de passer pr un trouillard (ce qui est vrai), qd ça gèle pas en bas , j’y vais pas…

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

http://alpinisme.camptocamp.com/sortie11960.html
On est vraiment ridicule de se poser la question quand il fait +7° à plan glacier en pleine nuit, alors qu’avec +14° la course est parait-il en bonnes conditions!!!
Franchement faut arrêter d’aller faire les fuisibles sur des courses en neige sans regel et de dire que les conditions sont bonnes, ça commence à me gonfler…

Posté en tant qu’invité par Matt82:

Le WE dernier il y avait 16°c au pré de Madame Carle, +9°c sur le glacier noir et le coup de sabre était en excellentes conditions…

Posté en tant qu’invité par Real Flo:

Oui mais de plan glacier (2700m environ) pour aller à l’attaque du mettrier ben tu descend de 50m! et quand on voit les traces de chutes de pierre à la rimaye ben ça donne pas envie de faire 300m de couloir avec +14° (entre une trace un peu dure et un regel qui tient les pierres, ben y’a une grosse marge); je parle même pas de la descente de Durier en mode canyoning…

Posté en tant qu’invité par Alex:

Normal il était en grande partie en glace, et la glace n’a pas besoin de regel de surface pour avoir de la cohésion… mais niveau chutes de pierres, c’est moins sûr, forcément.

A+

Matt82 a écrit:

Le WE dernier il y avait 16°c au pré de Madame Carle, +9°c sur
le glacier noir et le coup de sabre était en excellentes
conditions…

Posté en tant qu’invité par Alex:

yo a écrit:

vite on se planque sous la voie des suisses
<<<
c’est pas aux Courtes ? ;o)

(ce qui est vrai), qd ça gèle pas en bas , j’y vais pas…
<<<
ça dépend du versant !
typiquement un versant Est « regèle » entre 18h et 6h, alors qu’un versant Ouest « regèle » entre 22h et 10h en ce moment, avec de grosses différences car l’air n’est pas à la même température sur ces deux créneaux

A+

Posté en tant qu’invité par Matt82:

oui je sais Alex :wink:

Posté en tant qu’invité par stef:

Salut Florent,

je vais répondre uniquement parce je pense qu’on peut avoir une discussion inteligente qui tourne pas au stérile.

Effectivement, le petit 14°c du matin m’a fait réflechir (j’suis du matin donc j’ai le cerveau plus actif à cette heure qu’a 22h :p). J’avais en tete justement ton post originale.
On a laissé tout le monde partir en trombe, pour se decider a y aller tranquillement car vu l’heure on été pas au pic de regel optimal donc plus on attendait mieux c’etait.
Ensuite il faut nuancé par cette température par deux facteurs … le vent qui souffler bien (assez frais), augmente considérable l’efficacité du regel, et la température était sous abri dans un refuge coller à une paroi rocheuse qui en magasiner la chaleur de la journée.

Donc on se décider à aller voir, le week-end dernier j’ai eu le même doute au pelvoux, un couloir coolidge en bas franchement mou (mi mollet voir mi cuisse …), et un couloir mettrier franchement gelé (200m d’écart en deniv …).

La pente a été tracer la veille dans la trace y avait un regel moyen, mais il existait … le fond est assez dure puisque de nombreuses purges on bien nettoyé.
On a clairement pas la couche de neige humide glissante …On a une trace bien marqué qui a légèrement regelé … mais ca dérobe pas sous les pieds. Hors trace c’est pas super dure mais pour avoir un peu doubler ca tient sufissement (c’est pas du 50° …). Je part aussi du principe que j’aurais pas à le redescendre (argument discutable), pourra toujours faire une rechappe dans la caillasse.

Maintenant on va m’opposer l’argument des chutes de pierres, le couloir n’était pas trop maculé de pierre (ce qui n’était pas le cas d’un autre couloir plus à gauche), mais y a une prise de risque … mais je la met au meme niveau que celle de passer sous un sérac (oui sauf qu’un serac peut tomber par -10°c … une pierre c’est moins evident), mais le risque des pierres était surtout dus au cordée au dessus …

Bilan : la neige tient sufissement pour que ca soit pas trop casse gueule, on pense que plus haut ca va etre meilleur (donc pas besoin de redescendre par là, au pire la descente est jouable … rocher / corps mort ) grace au vent, et surtout si on glisse on peut éventuellement percuter un rocher mais pas de barre à sauter … et surtout la neige a une consistance suffisement dure pour qu’on puisse s’arreter comme un grand.

Ensuite t’a une partie séche, donc sujet caduc.

Apres on ré attaque l’arrête de neige. Là la trace est peine visible pour ma part ca enfonce pas (bon ok j’suis un poids plume), y a quelques pas un peu mou pres des rocher mais ca derobe pas sous les pieds.

Enfin la partie raide est TRES bien regelé … perso les pointes avant morde juste ce qu’il faut (mais bien mal au mollet). et les piolets en traction sont solides … c’est là ou potentiellement il peut y avoir un problème … mais on était en état de faire demi tour dans un niveau de sécurité correcte tant mentalement que techniquement !

La jonction avec Durier était bien gelé grace au fort vent, au pire on avait l’option de passer par les conscrits.

Apres la descente de Durier le problème n’est pas trop le regel en soit … c’est que t’a 10cm sur des rocher (qui sont pourris … mais bon la pente est raisonnable … à part quelques endroits la chute est permise). Donc cette partie on a prit l’option sans corde … il vaut mieux que chacun s’arrête par lui même.

A aucun moment je me suis dis … là je repasse pas à la descente.

Le seul gros risque c’est les sérac à la fin (mais t’a 10min à courrir un peu ;-).