Vol ignoble en refuge

#1

Bonjour

Je viens de m inscrire sur le site. Ce n’est pas pour qqchose de très agréable. J’étais cette semaine au refuge de la Noire refuge Borelli, pour arête sud aiguille noire de Peuterey. Je décide de laisser dans notre bac (où nous laissons de la nourriture) mon chargeur de téléphone ainsi qu’une batterie externe de secours. En rentrant le surlendemain, chargeur et batterie externe disparus. Un gros enculé (désolé pour la grossièreté mais je ne vois pas d autre qualificatif) ne s’est pas gêné pour les embarquer… Honte à toi petite (ou grosse) sous merde ! Je suis dégoûté de cette absence totale de valeurs, de sens moral et d éthique. Moi je crois (encore) à notre communauté alpinistique et montagnarde, à notre solidarité, à nos valeurs. S’il n’y a plus ça, cela peut nous mettre tous en danger. Ces brebis galeuses n’ont rien à faire dans notre milieu et notre communauté, et ne méritent que l exclusion définitive du monde de la montagne et de l alpinisme…

Bien à vous tous (sauf à ce salaud de vil voleur)

Docsa

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#2

Désolé pour toi, les vols en refuge et même ailleurs sont quand même fréquents. Laisser des affaires sans surveillance en 2025 c’est de l’inconscience, ou un pari. Les bisounours c’est uniquement à la télé, en montagne il y a des humains avec toutes les qualités et les défauts de cette espèce. C’est très arrogant de penser que les « montagnards » sont exempts de défauts sous-entendant inconsciemment ou non qu’en en faisant partie on est dans le haut du panier des valeurs sociales (occidentales).
Combien de fois on rencontre des connards qui doublent en mettant en danger une autre cordée ? Ou les parpinages intentionnels pour éviter de se faire chier à faire attention à ceux en bas ? Ou les gorets qui laissent tomber « par inadvertance » leurs mouchoirs qui mettent 3 à 5 ans pour se délabrer ? Les refuges d’hiver braqués… les égoïstes en tout genre qui ne voient que leur plaisir et jamais les dégâts occasionnés, … ?
D’ailleurs c’est quoi les valeurs de la montagne ? C’est une vraie question. Ne sont-elles spécifiques qu’à la montagne ou les retrouve-t-on au quotidien dans notre combat ordinaire ?

Ça veut dire qu’ailleurs ils peuvent sévir ?

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#3

On ne va pas refaire le monde. Ces brebis galeuses seviront où qu’elles soient. Personnellement je vais en montagne pour quitter et oublier un temps les miasmes nauséabonds de la vallée. Alors retrouver ces miasmes « en haut » c’est désespérant… Ce n’est pas une question de Bisounours (je ne pense pas être naïf) mais une question justement de valeurs et d’éthique. Qui certes devraient être universelles mais c’est loin d’être le cas. Alors si certains lieux et milieux pouvaient conserver ça ce serait déjà ça… Quand ueli steck se déroute pour tenter de secourir inaki Ochoa c’est du bon sens humain et éthique…
Docsa

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#4

C’est, hélas, le reflet de la société actuelle, de la perte des valeurs, en plaine, en montagne, partout.

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#5

« Perte des valeurs, en plaine, en montagne, partout. » ? Je veux bien, mais je me méfie de cette sorte de litanies, qu’on trouvait déjà chez Platon. Autant que je me méfie du discours sur « notre communauté alpinistique et montagnarde, notre solidarité, nos valeurs » ; discours qui me rappelle celui – tout à fait similaire et qui vaut exactement autant – que tient l’armée sur ses affiches ou dans ses stands de recrutement.

Au milieu des années 30, la face nord de la Grande Aiguille d’Ansabère est l’objet d’une furieuse rivalité entre différentes équipes. Dans une lettre de 1936, l’un des prétendants à ce versant (où le redoutable Henri Barrio, premier vainqueur de la face nord du Vignemale, venait précédemment d’échouer), rappelle à l’acolyte qu’il s’est choisi pour une prochaine tentative d’« emporter une scie pour scier les anneaux des pitons, coupant ainsi la route à Barrio ». Avouons qu’en matière de valeurs, d’éthique et de solidarité, on a fait mieux !

Nous autres montagnards, alpinistes et autres grimpeurs, serions bien avisés de laisser quelques illusions, au premier rang desquelles cette tendance à croire que notre passion nous doterait de vertus morales particulières (pour l’un l’honnêteté, pour un autre le courage, pour d’autres encore une aptitude spéciale à l’élévation spirituelle, voire à la médiation philosophique). Vertus dont je ne vois d’ailleurs pas ce qui nous permettrait – ce qui n’est qu’une autre forme d’arrogance – de les qualifier d’ « occidentales ». Comme si le respect du bien d’autrui (ce qui n’est pas la même chose que la propriété privée), le souci de ne pas mettre sa vie en péril ou de le secourir quand il en a besoin étaient spécifiques de l’Occident !

Bon été à tous, en montagne ou ailleurs.

Patrick Dupouey

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#6

J’ai connu une époque, comme sans doute @MMDemont, où dans les refuges il y avait, à disposition des alpinistes, des paniers sur des étagères où on pouvait déposer des affaires pour la nuit, ou pendant qu’on partait faire un sommet, on les retrouvait au retour sans crainte de se les faire voler.

Des refuges non gardés aussi avec un tronc pour payer la nuité en liquide ou par chèque. Ces troncs n’étaient pas pillés.

Quand aux compétitions pour faire une première, il y a eu des sales trucs, comme le souligne @patrick_dupouey, mais il y a eu des choses admirables sur le plan humain aussi.
Par exemple ce sauvetage, j’en avais parlé ici.
C’est dommage le lien sur le récit de ce Sauvetage à l’Olan de Émile Voltram ne fonctionne plus.

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#7

Je te rassure les paniers existent toujours, et dans l’immense majorité des cas ne sont pas « visités » :wink:
Ici on ne sait même pas comment était rangée la batterie externe dans le refuge non gardé, aussi bien quelqu’un a cru à un oubli ce qui serait loin d’être une première :confused:
Certains refuges comme le goûter, Torino, Albert 1er concentrent les comportements abusifs, ici je n’en ai jamais entendu parler plus qu’ailleurs.
Mais ça arrive de pas avoir de bol aussi :frowning:

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#8

Oh, un joli fil qui démarre fort - bien que le thème en soit aussi ancien que le site, selon moi …
Pourvu que les petits cochons ne le mangent pas …

Merci.
Sur le fond de ton intervention, je crains d’être en opposition totale. La montagne n’est pas un sanctuaire.
Elle est.
Et ceux qui la fréquentent sont comme nous tous, pétris de contradictions, et comme en chacun, comme en toi et moi, on trouve le meilleur, bien sûr. Et aussi ce qui est moins reluisant.
Mais notre ami Patrick l’a dit mieux que moi.

Oui.
Je te remercie de ton excellente intervention : j’y souscris à … 98 %.
Pour les quelques pinaillages (je suis assez fort en pinaillages, mais ce sera pour une autre fois …).
Bon été à toi !

Ah mais quelle surprise !
Sauf erreur de ma part, cela fait longtemps que l’on n’avait pas vu ta signature dans le secteur, je me trompe ?
Tes récits de montagne manquent, oui. Ils manquent sévèrement. J’en étais un lecteur assidu, et j’en garde bien de la nostalgie.
Tu n’aurais pas quelque affaire qui traine à raconter pour les amis, dans la lourde besace de tes souvenirs ?
…
Sur ce que tu dis, je n’en crois pas un fifrelin !

Et ce que je vois dans mon entourage chez les plus jeunes, proches et plus lointains, c’est vraiment le contraire : une sorte de quête désespérée du sens, des valeurs, de quelque chose de solide pour faire société.
Es-tu donc si sûr que nous ayons tant de motifs de fierté dans le monde que nous leur laissons ?

Que chacun se porte bien, qu’il garde - ou pas - un œil sur ses choses … puis si elles disparaissent, le sac s’allège, non ?

#9

On voit en cas d’affluence des cordées qui pensent qu’à doubler, et au bout de 2 lg redescendent qd même après avoir fichu un beau souk dans la voie.
Un guide à Cham années 1980 : jusqu’ici on était assez préservés ( des vols), maintenant c’est plus ça.
Sic transit gloria ascenturi , ou qque chose du
genre…

#10

La batterie :battery: ainsi que le chargeur étaient bien rangés, avec des vivres prévus pour le retour. D’ailleurs le concombre (entre autres) lui n’a pas été volé… Quelle surprise !!! Dans la première réponse qui a été faite « laisser ses affaires sans surveillance, c’est de l inconscience, ou un pari, les Bisounours c’est à la télé », j’ai une curieuse sensation. Celle qui cautionnerait le voleur et son larcin, en raison de « mon inconscience de Bisounours »… Ça va loin tout de même… C’est presque fou d’une certaine façon. (Quand la loi, la règle font défaut, la folie pointe le bout de son nez). Cette double peine, être victime et responsable de son malheur, rappelle des souvenirs tout à fait nauséabonds… Mais où allons nous ??? Certes on voit tout et dans tous les milieux, j’en suis bien conscient. Mais je veux encore croire à ces valeurs que d aucuns semblent balayer si facilement. Sans cela, nous allons à notre perte…
Docsa

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#11

Ca vole dans les refuges comme partout ailleurs et comme toujours. Rien de nouveau.
Bien évidement que cela énerve. Mais ce n’est pas non plus le casse du siècle.
Pour limiter les risques, il faut planquer un minimum les choses afin d’éviter le vol d’opportunité.

Rien que ça.

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#12

On peut comprendre que tu sois véner, mais enfin quand même ça n’est pas la mort !
Tes propos me semblent un peu disproportionnés face au désastre dont tu es victime :

Si encore on t’avait volé tes chaussures, comme certains l’ont vécu d’après certaines légendes ( ou récits véridiques )…

#13

Je suis d accord, ce n’est pas la mort. Mais on ne peut pas parler sans savoir. Sans savoir ce que représente l objet du larcin pour l autre. Pour moi, ce chargeur externe avait valeur sentimentale. Ça peut paraitre bête, je peux l admettre, mais c’est comme ça et pas autrement. Difficile à estimer cette valeur non ? Pour certains la valeur sentimentale c’est même inestimable… Mais je vais au-delà de ce fait. Si ça paraît « normal » à tout le monde, ou en tout cas pas grave après tout, alors c’est la caution de tout … Vous voyez le tableau ?

#14

C’est possible, mais avoue que c’est assez rare pour ce genre d’objet, et ça le voleur ne le savait pas :wink:

#15

Oui enfin bon c’est pas une raison… Je me suis fait voler ma gourde dans le TGV qui avait pas valeur sentimentale et pas beaucoup de valeur tout court mais c’est agaçant quand même.
C’est le terme ignoble dans le titre qui est un peu beaucoup exagéré. Je dirais que c’est nul de la part de ceux qui ont fait ça à condition que ce soit bien un vol.

#16

Mais bien sûr, mais comme je disais, je trouve que sa réaction est disproportionnée.

#17

Le vol n’est pas normal, personne n’a dit ça. Ce qui est anormal c’est de penser que tout le monde est intègre, ça montre quand même une méconnaissance sociale et je trouve que c’est finalement aussi dangereux d’avoir des salopards en montagne que des doux rêveurs.
C’était pour finir de faire mon enfoiré.

#18

Dans ce cas, il ne faut bien évidement pas le laisser à portée de main d’un passant.

#19

Certes… Mais peut-être nombre d entre nous ont dans leur matériel potentiellement des choses à valeur sentimentale, or dans aucun refuge à ma connaissance il n’y a de « casiers fermables ». Donc nous laissons tous nos affaires sans avoir forcément toujours un œil dessus, c’est impossible. Donc que faisons nous ? Si la confiance disparaît, c’est tout de même un sacré problème non ? La confiance est une des bases qui nous font faire société. Si elle disparaît, que devient notre société ?

#20

Tu planques. Ce n’est pas bien compliqué pour un chargeur.
Par exemple, en mettant le cagot tout en haut avec rien de visible, ça réduit déjà le risque d’un vol d’opportunité.