Voies d'escalade déséquipées en Chartreuse

Déséquiper des voies « peu fréquentées » et qui ont pas loin de 10ans, c’est sur qu’il ne devait pas y avoir un grand péril en la demeure « écologique »…surtout au pied de cette falaise qui voit passer des dizaines de milliers de marcheurs du printemps à l’automne.

Autant de communication et d’énergie doivent nécessairement cacher d’autres enjeux. La future renégociation des conventions escalades n’étant pas loin, on peut aisément penser que le parc a souhaité « montrer les muscles » aux grimpeurs et faire passer le message « il ne faut rien demander et être bien satisfait d’avoir encore le droit d’aller grimper ». Circulez, y a rien à voir.

C’est ce type de décisions de principes qui pousse des élus type Laurent Wauquiez à la région ou les élus de la Maurienne/tarentaise à faire du racolage « anti-écolo » et « anti-parc ». La rigidité des uns attise l’extrémisme des autres.
Si encore l’écologie étant dans le camp des vainqueurs, cela pourrait être une stratégie payante mais elle est malheureusement en train de perdre du terrain.

Ouais, c’est comme les loups.

Bonjour,

la convention sur l’escalade dans la réserve existe depuis de nombreuses années. Rappelons bien qu’elle ne concerne que la réserve des hauts plateaux et pas l’ensemble de la Chartreuse, loin s’en faut. Elle est accessible sur le net. Elle est publiée dans le topo de la FFME (pour les sites de couennes) et dans le topo de la Chartreuse (pour les grandes voies). Bref, difficile de l’ignorer, encore plus quand on se veut équipeur. Si ces derniers ne jouent pas le jeu, il est logique que leurs voies ne soient pas maintenues en l’état. A partir du moment où des règles de conduite ont été fixées, par un consensus certes pas parfait mais qui a essayé de prendre en compte les volontés des partis concernés, respectons-le.

En toute honnêteté, les secteurs concernés sont peu nombreux et peu fréquentés par les grimpeurs. Si la réserve souhaite garder ces lieux vierges d’équipement de type école d’escalade, pourquoi pas ? Dans la mesure où leur demande est argumentée, pas « extremiste » (ce qui est très loin d’être le cas sur le massif de la Chartreuse), quel problème y-a-t-il à cela ? Et puis on peut toujours aller discuter, se renseigner, rien n’est gravé dans le marbre, les choses évoluent.

Pour la majorité des grimpeurs, soyons honnêtes, des sites de couennes ont été équipées récemment dans la zone des Entremonts (Cochette, Rigauds), des secteurs entiers de grandes voies sont accessibles sans aucune restriction y compris à proximité immédiate des zones concernées (granier face ouest, Outheran). Le granier face sud (alpette) est accessible tout l’automne. Bref, il y a de quoi faire de belles choses et de belles choses se font.

Pour ceux (très peu nombreux mais dont je fais partie) qui voudraient aller à la face Est du granier ou en face nord du Pinet, cela peut être frustrant, mais c’est quand même pas l’affaire du siècle. Pour ma part, ne pas aller dans ces parois crée encore plus le mystère autour d’elles et suscite un sentiment de rêverie (le plaisir des yeux, des zones inconnues…).

Alors, quelle est la nécessité de mettre en place de telles règles ?

Pour ma part, en dehors de l’aspect naturaliste que je ne maitrise pas bien, je considère comme dit dans un poste avant, que ces réserves, PNR et Parcs Nationaux sont des gardes fous contre les aménagements de toute sorte. On peut rappeler que la réserve en question est située entre une ville de 500 000 habitants et une autre de 150 000, que des pressions d’aménagements n’ont pas toujours été nulles (col du coq, aup du seuil…) et que certains secteurs appartiennent à des privés qui sont loin d’être des enfants de coeur (le marquis de Ponsonnas par exemple, qui voulait en son temps interdire tout passage (hormis les chasseurs) sur l’ensemble du secteur de l’aup du seuil qui lui appartient…).

Considérer ces administrations comme « inutiles et liberticides », on pourra répondre à super lapin et à ses copains issus des seventies que leur discours moralisateur sur les « jeunes grimpeurs moutons actuels qui n’ont rien compris à la liberté… » peut faire sourire . Car pendant qu’ils défendaient leur liberté individuelle chérie et leur ego à coup pitons et de directissime sur spits dans les préalpes ou dans le Verdon, la terre ne s’est pas arrêtée de tourner pour les écouter : bon nombre de stations se sont sur-développés, des secteurs entiers ont été aménagés à des fins purement mercantiles… Si les parcs nationaux ou les réserves n’avaient pas été crées par ces « méchants extremistes écolos », il est certain que la Vanoise, Les écrins et le sud Vercors auraient été en partie saccagés.

Bref, on grimpe encore en Chartreuse, on ouvre encore en Chartreuse, et il me semble que mise à part les grincheux du siècle passés, les grimpeurs ne sont pas à plaindre.

Bonne grimpe !

Julien

(c’est le marquis de quinsonas et non de ponsonnas)

il est noté : Nous avons convenu d’enlever les premières plaquettes sur ces voies

C’est une méthode déjà vue, mais qui peut poser un vrai problème juridique s’il y a un accident. Un grimpeur se lançant dans ces voies avec une info sur un "type d’équipement " qui se retrouve à 15 m du sol sans trouver cet équipement, se retrouve mis en danger par celui qui a dés-equipé. A moins de mettre un panneau d’information très explicite au pied de la voie…
C’est un peu tordu comme approche (j’en convient, on va grimper en TA à ses risques et périls) mais il y a un problème de "judiciarisation"de plus en plus accentué des accidents (état que je ne défends pas mais que je constate).

On peut aussi se poser la question (morale?) de savoir si pour éviter qu’une voie se face il faut la rendre plus risqué ? perso je trouve cette « technique » un peu débile.
Par analogie, imagine t on enlever les barrières de sécurité d’une route dangereuse en pensant que les automobilistes vont du coup soit plus la prendre, soit rouler plus doucement?? doit on enlever les barrière de la terrasse du sommet du télé de l’aiguille du midi pour empêcher les gens de se pencher et de jeter des détritus??

Bref, n est pas plus simple de mettre un panneau d’information et de sensibilisation au départ du chemin de ces voies…

Bonjour,

Pour faire ralentir les automobilistes, on met des bosses casse-vitesse qui sont bien un danger en plus en particulier pour les motards, ainsi que des chicanes, des rétrécissements obligeant 2 véhicules à se trouver face à face, etc.
Ca ne veut pas dire que c’est bien, je désapprouve tout autant ce genre de mesures pour les routes que pour les voies d’escalade. Mais ne croyons pas que c’est mieux pour les usagers d’autres activités et que seule l’escalade serait visée.

Bernard

A mon avis, les questions de sécurité ou de fréquentation ne sont pas très bien posées…

Les spts ne sont pas tt à fait comparable à une barrière de sécurité sur une route. Pour 9 grimpeurs sur 10… ils sont la route elle-même ! Et l’immense majorité ne s’engagera pas si elle ne voit pas le 1er spit.

Par ailleurs, raisonnons à l’inverse.
Que signifierait pour le parc de laisser des équipements à un endroit où l’escalade a été déclarée interdite après concertation ?
C’est interdit, oui, mais bon, on peut qd-même y aller ?
Et du coup, on pourrait équiper d’autres voies, toutes aussi interdites, mais où on pourrait aussi aller ?
Le message me semble clair : pas la peine d’équiper dans des zones interdites, puisque ce serait voué à être démonté. Je pense que c’est surtout le sens de cette action, et à mon sens ca vaut mieux que des PV à des équipeurs amateurs…

[quote=« Paul G, id: 1869323, post:67, topic:170720 »]Que signifierait pour le parc de laisser des équipements à un endroit où l’escalade a été déclarée interdite après concertation ?
C’est interdit, oui, mais bon, on peut qd-même y aller ?[/quote]

L’escalade dans cette zone est autorisé mais avec des restrictions saisonnières. L’équipement est soumis à autorisation préalable. C’est cela qui a semble t’il fait défaut et justifier le déséquipement.
Et c’est la, a mon sens, ou le bât blesse. On se dirige vers une gestion à l’américaine, hyper rigide, avec pleins de règles (du style déclarer son bivouac, ne pas sortir des chemins,…). C’est cette rigidité qui agace. Les habitants autour du PNV qui se font verbaliser pour avoir ramasser un brin, pour avoir camper, pour avoir fait un tour de VTT,…s’exaspèrent et finissent par dénoncer un système que par ailleurs ils approuvent.
La chartreuse n’a pas eu de convention escalade pendant x année…elle s’en porte plus mal ?
Le grimpeur n’est pas plus con qu’un autre, si la règle est justifiée et expliquée, il respecte. Si c’est une règle de principe, il redevient un bon français qui ne respecte rien.
Y a pas une ligne sur les enjeux environnementaux dans la communication du Parc sur cette affaire, et c’est bien dommage.

Il serait marrant de tracer sur une carte les zones de la Chartreuse propices à l’escalade (raisonnablement hein, pas les bouses terreuses).
Une telle carte aurait sans doute de quoi rassurer beaucoup …

Je n’ai pas trouvé de carte des zones propices à l’escalade en Chartreuse.
Peut-être parce qu’il n’y a pas de zone propice à l’escalade en Chartreuse. Ce qui montre combien ce massif est moche et mal foutu, et qu’il n’y a pas trop de scrupule à le raser :slight_smile:

Les cartes des zones d’interdictions ont été insérées dans l’article sur l’escalade en Chartreuse.

Allez, une pièce de plus dans le disk jockey

http://www.montagnes-magazine.com/actus-saint-pierre-de-chartreuse-voies-escalade-desequipees

[quote=« julien810, id: 1869289, post:63, topic:170720 »]Considérer ces administrations comme « inutiles et liberticides », on pourra répondre à super lapin et à ses copains issus des seventies que leur discours moralisateur sur les « jeunes grimpeurs moutons actuels qui n’ont rien compris à la liberté… »

Julien[/quote]
le « superlapin » en question ne représente que lui même et certainement pas ses « copains » des « seventies ».

Bonjour,

Parfaitement d’accord avec Daisy à ce propos. Ou l’on attendrait les explications d’un spécialiste de l’écologie et de la biodiversité, on obtient des commentaires dignes d’un brigadier de gendarmerie.