Video de Ueli Steck sur la voie Coton-Macintyre sur Les Grandes Jorasses

C’est honteux, et même scandaleux de pratiquer l’alpinisme comme çà. On a l’air de quoi après ?

Ceci dit, il a l’air en forme le garçon !

Bonjour,
quelqu’un peut-il m’expliquer comment ont été pris les photos et films. Y avait-il plusieurs cordées dans les environs de la voie ? Un hélico ?
J’imagine qu’il n’y avait pas un grimpeur solo qui montait devant au même rythme mais en prenant régulièrement des photos souvenirs… :wink:
C’est beau, magique.
Quand on voit ça on se sent plus proche du nain de jardin que jamais (c’est régulier en ce moment sur C2C les récits qui vous font réfléchir si vous ne seriez pas mieux bâti pour le golf et la pétanque : descentes Col de la Verte, Jager au Tacul, Nant Blanc…). En tout cas ce serait plutôt à moi ma réaction (faire le nain de jardin, trop dangereux la pétanque :smiley: ) que d’aller essayer pour voir (allusion au Nant Blanc et au sauvetage des 6 skieurs)
Un petit regret pour la musique qui accompagne et qui me semble en décalage avec la solennité de la réussite. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de bruit aux Jorasses :lol: . Question de goût.

J’adore sa réponse a un journaliste qui lui demandait pourquoi il faisait cela:
« ça permet d’aller grimper avec les copains l’après-midi »

C’est vrai qu’en solo on est un peu seul…

[quote=« Lutin, id: 896447, post:22, topic:88359 »]Bonjour,
quelqu’un peut-il m’expliquer comment ont été pris les photos et films. Y avait-il plusieurs cordées dans les environs de la voie ? Un hélico ?[/quote]

C’est marqué dans le milieu de la page, ils sont descendus dedans en rappel pour faire des photos :wink:

« we found ourselves rappelling down the face to re-enact the climb for some photos »

Grand Respect pour Ueli…

La musique se trouve sur l’album DAFT PUNK ALIVE 2007, le morceau c’est « Superheroes Human After All ».

Personnellement je pense que le titre est plutôt bien choisi pour Ueli non ?

Et puis le genre musical est plutôt de la génération de Ueli que de celle des conquérants de l’inutile…Sans vouloir froisser qui que ce soit.

Mais peu importe le flacon pourvu qu’on a l’îvresse !

Merci en tout cas à Ueli pour ces belles images, qui nous font fais rêver à la montagne

Merci Ueli, merci merci merci…

[quote=« Samourai, id: 890716, post:2, topic:88359 »]Merveilleuse vidéo ! Merci, Jon.

Concernant l’ascension d’Ueli Steck, je n’ai qu’un mot : RESPECT !

Je lui souhaite une longue vie.

PS 1 : Jon, je crois qu’il y a deux erreurs dans ton film : 1° le temps de cette ascension a été de 2h21min, 2H47min est le record d’Ueli Steck pour l’ascension de la face Nord de l’Eiger ; 2° l’adresse du site d’Ueli Steck est uelisteck.ch et non .com

PS 2 : La musique est de Daft Punk. Quelqu’un sait-il sur quel album elle se trouve ? Merci.[/quote]

Posté en tant qu’invité par Dolbinos:

Tous vos commentaires sont passionants. C’est vrai qu’on peut voir cela de point de vue complètement différents. Tous les exploits de Ueli, à mes yeux, n’enlèvent en rien les immenses exploits du passé, toutes les ouvertures réalisées en 150 ans.
Cela dit quelqu’un comme René Desmainson, qui a passé un moment dans les Jorasses, doit se retourner dans sa tombe quand on voit l’aisance de Ueli dans une telle paroie.
J’étais,comme beaucoup de monde j’imagine, littéralement scotché quand j’ai vu ces images.
A quand le record la face nord du K2 ? :smiley:

Cette évolution de l’alpinisme a de quoi interpeler… Quelque part, pour la très grande majorité des pratiquants, c’est très déstabilisant. Comment concevoir que là où un grimpeur lambda, pourtant pratiquant passionné et assidu, passe au meilleur de sa forme une dizaine d’heures à batailler dans les grandes jorasses, aux droites ou à l’Eiger, lui ne met que 2 heures ???

Autant je comprenais les combats engagés d’un Desmaison ou plus tard d’un Ghirardini, autant je cerne beaucoup moins la logique des ascensions express de ce surdoué du vide, cet Usain Bolt de l’alpinisme, ce stakhanoviste du chronomètre, qui fait tomber les mythes comme certains tombent les femmes…

Où sont nos échelles de valeur d’antan ? :rolleyes:

Sur ce, je vous laisse, j’ai mon solo express à faire avant le repas.

Pour moi le phénomène est curieux… et suis très impressionné malgré tout.

A l’Espace Tairraz de Chamonix, c’est lui qui conclu la prestigieuse liste des plus illustres alpinistes depuis Jacques Balmat et le dr Pacard.
En fait c’est plus cela qu’autre chose qui m’apparait curieux.
Il nous faut des héros et ces héros sont des exemples…. Suis pas persuadé que ce soit un bon exemple.

N’importe quoi.

Autre temps autre moeurs, tu vieillis.

[quote=« Bonoboin, id: 1267270, post:29, topic:88359 »]

N’importe quoi.[/quote]

Tu ne crois pas qu’il puisse fasciner au point de donner l’envie à certains de l’égaler ou de le dépasser?

Si c’est le jeux, et il y a déjà des challengers comme Dani Arnold.

Tu cites par exemple Desmaison, lui aussi a sucité des vocations.

Et puis de ce que j’ai lu de Ueli Steck y a pire comme modèle.

[quote=« Syhiam, id: 1253591, post:14, topic:114948 »]Sinon, pour ce que je citais un extrait des son Wiki:

« Au mois de mai 2008, en pleine préparation de leur excursion à la face sud de l’Annapurna dans l’Himalaya et après une première tentative avortée, Ueli Steck et Simon Anthamatten doivent arrêter brusquement leurs préparatifs pour partir sauver un alpiniste espagnol. L’équipe de Iñaki Ochoa de Olza a dû renoncer à sa tentative d’atteindre le sommet de l’Annapurna et c’est lors de leur descente qu’Ochoa s’effondre à terre. Ayant reçu un appel de détresse, Steck et Anthamatten partent immédiatement de leur camp de base vers le camp à 7 400 m où se trouvait Ochoa, soigné par son collègue roumain Horia Colibasanu. En raison des conditions météorologiques difficiles et des risques d’avalanches, les suisses ont grimpé deux jours avant d’atteindre le camp d’Ochoa. Une fois là-bas, Colibasanu, qui souffrait de problèmes de santé lui-même, a quitté le camp pour descendre avec Anthamatten sur le camp de base à 4 000 m. Steck est resté pour soigner Ochoa. Une équipe de sauvetage était rassemblée mais les conditions météorologiques défavorables ont empêché les sauveteurs d’atteindre le camp où Ochoa et Steck demeuraient. Un hélicoptère de sauvetage ne pouvant pas être utilisé à si haute altitude, Ochoa est malheureusement décédé le 23 mai. Steck est resté avec lui jusqu’à la fin, et ce n’est que le samedi qu’il est retourné au camp de base où Anthamatten et les autres sauveteurs l’ont attendu. »[/quote]

Je pense que sur l’Annapurna il a montré l’exemple en allant porté secour à un Alpiniste en difficulté, même si ça c’est terminé tragiquement.

+1

De toute façon, on ne pourra pas empêcher ceux qui ont envie de marcher dans les traces de Steck.

[quote=« piloune, id: 1267216, post:27, topic:88359 »]Cette évolution de l’alpinisme a de quoi interpeler… Quelque part, pour la très grande majorité des pratiquants, c’est très déstabilisant. Comment concevoir que là où un grimpeur lambda, pourtant pratiquant passionné et assidu, passe au meilleur de sa forme une dizaine d’heures à batailler dans les grandes jorasses, aux droites ou à l’Eiger, lui ne met que 2 heures ???

Autant je comprenais les combats engagés d’un Desmaison ou plus tard d’un Ghirardini, autant je cerne beaucoup moins la logique des ascensions express de ce surdoué du vide, cet Usain Bolt de l’alpinisme, ce stakhanoviste du chronomètre, qui fait tomber les mythes comme certains tombent les femmes…

Où sont nos échelles de valeur d’antan ? :rolleyes:

Sur ce, je vous laisse, j’ai mon solo express à faire avant le repas.[/quote]

Tu connais mal l’alpinisme. desmaison aussi faisait des horaires, à l’époque tous les forts grimpeurs se connaissant et la hierarchie était établie par ses horaires, notamment dans les Dolomites.

Tu opposes 2 pratiques : la vitesse et l’alpinisme engagé. Mais elles ne sont pas antinomiques. Aller vite, travailler sa vitesse permet d’envisager des trucs encore plus engagés.

Enfin, faire des records ne date pas d’hier . Vas lire « Le diable des dolomites » Tita piaz, qui enchainait 8 voies à la suite. Et plus récemment Messner, berhault,…

Il y a eu et il y a toujours d’autres « héros » hors du commun comme Alain Robert, Patrick Edlinger, Patrick Berault, Erhard Loretan, Hermann Buhl, Catherine Destivelle, Riccardo Cassin, Walter Bonatti, Chistophe Profit, Reinhold Messner… et j’en passe tout un paquet…

Sont-ce de mauvais exemples?

Ce sont certainement ces gens qui ont inspiré un mec comme Ueli à faire évoluer la discipline d’une manière radicale et quasi inhumaine. Mais il faut retenir que c’est un humain qui a fait ça, et comme un Alain Robert par exemple, ces gens savent où ils vont et se construisent un mental et un physique hors norme pour atteindre leur but.

D’ici à suivre les traces de ces gens, il y a un fossé gigantesque… Si à mon niveau je peux répéter quelques voies historiques, j’en serait très heureux mais je ne partirai jamais faire un sommet comme l’Eiger en deux heures car j’en suis incapable. Le niveau d’un Ueli est tellement élevé que pour le prendre comme exemple et donc tenter ou faire la même chose que lui il faut déjà un niveau incroyable que de très rares personnes doivent avoir sur terre. Ces gens ne sont pas des suicidaires, ils savent où ils mettent les pieds même si bien entendu, le risque est omniprésent en course…

[quote=« La Baltringue, id: 1267288, post:34, topic:88359 »]

[quote=« piloune, id: 1267216, post:27, topic:88359 »]Cette évolution de l’alpinisme a de quoi interpeler… Quelque part, pour la très grande majorité des pratiquants, c’est très déstabilisant. Comment concevoir que là où un grimpeur lambda, pourtant pratiquant passionné et assidu, passe au meilleur de sa forme une dizaine d’heures à batailler dans les grandes jorasses, aux droites ou à l’Eiger, lui ne met que 2 heures ???

Autant je comprenais les combats engagés d’un Desmaison ou plus tard d’un Ghirardini, autant je cerne beaucoup moins la logique des ascensions express de ce surdoué du vide, cet Usain Bolt de l’alpinisme, ce stakhanoviste du chronomètre, qui fait tomber les mythes comme certains tombent les femmes…

Où sont nos échelles de valeur d’antan ? :rolleyes:

Sur ce, je vous laisse, j’ai mon solo express à faire avant le repas.[/quote]

Tu connais mal l’alpinisme. desmaison aussi faisait des horaires, à l’époque tous les forts grimpeurs se connaissant et la hierarchie était établie par ses horaires, notamment dans les Dolomites.

Tu opposes 2 pratiques : la vitesse et l’alpinisme engagé. Mais elles ne sont pas antinomiques. Aller vite, travailler sa vitesse permet d’envisager des trucs encore plus engagés.

Enfin, faire des records ne date pas d’hier . Vas lire « Le diable des dolomites » Tita piaz, qui enchainait 8 voies à la suite. Et plus récemment Messner, berhault,…[/quote]

Il y a une différence entre faire de la vitesse un outil au service de la sécurité, et en faire un objectif majeur et prédominant, ayant comme moteur la compétition. Je connais suffisamment bien l’alpinisme pour savoir que la course au temps n’est pas une idée nouvelle, et que la compétition ne date pas d’hier. Steck est tout sauf un précurseur. Il va juste plus vite que ses illustres prédécesseurs (Buhl, Bonatti, Ghiradini, Profit, Boivin, Escof, Budendorfer, Berhault, etc etc). Et il ne sera sans doute pas le dernier, tout record étant amené à tomber. Une évolution va dans ce sens. Il ne convient pas de la juger, mais de la constater.
On peut faire un certain rapprochement entre les pressions inhérentes au système capitaliste, les valeurs que ce même système véhicule, et l’alpinisme de compétition, qui est un phénomène culturel.

Je connais l’histoire à l’Annapurna et je trouve celà bien plus formidable qu’autre chose. Sans doute « echelles et valeurs d’antan » dont parle piloune et qu’Ulie Steck véhicule également.
Alors qu’ici, on parle de ses records de vitesse en solo, tout comme à l’espace Tairraz qui a aussi choisit une vidéo solo ou il coure dans des couloirs à 70° pour présenter le bonhomme.
Je dis simplement qu’en tant que directeur de ce musée, je n’aurais pas eu le même choix.

Ulie steck a dit récemment qu’il allait calmer le jeu… Personnellement, je m’en réjouis.
Bonatti a fait figure de héros en arrêtant l’alpinisme extrême, ou bien en ayant fait sa face nord au Cervin? Chacun sa définition.

Je pense qu’il n’est même pas intéressant de savoir si quelqu’un pourrait l’égaler

[quote=« piloune, id: 1267321, post:36, topic:88359 »][ Une évolution va dans ce sens. Il ne convient pas de la juger, mais de la constater.
On peut faire un certain rapprochement entre les pressions inhérentes au système capitaliste, les valeurs que ce même système véhicule, et l’alpinisme de compétition, qui est un phénomène culturel.[/quote]

euh, oui les records tombent toujours, par définition. En fait que veux tu dire ? que le capitalisme nous pousse à la compétition? que la pluie ca mouille ou que c’était mieux avant ?

La mode est beaucoup moins aux records/enchainement que dans les années 80, avec les profit, escoffier, beraulht, boivin, …
La mode en ce moment est plutôt, je trouve aux ouvertures en clean climbing ( les favresses, piolet d’Or ) ou aux ouvertures en style alpin très engagées.

[quote=« La Baltringue, id: 1267333, post:38, topic:88359 »]

[quote=« piloune, id: 1267321, post:36, topic:88359 »][ Une évolution va dans ce sens. Il ne convient pas de la juger, mais de la constater.
On peut faire un certain rapprochement entre les pressions inhérentes au système capitaliste, les valeurs que ce même système véhicule, et l’alpinisme de compétition, qui est un phénomène culturel.[/quote]

euh, oui les records tombent toujours, par définition. En fait que veux tu dire ? que le capitalisme nous pousse à la compétition? que la pluie ca mouille ou que c’était mieux avant ?

La mode est beaucoup moins aux records/enchainement que dans les années 80, avec les profit, escoffier, beraulht, boivin, …
La mode en ce moment est plutôt, je trouve aux ouvertures en clean climbing ( les favresses, piolet d’Or ) ou aux ouvertures en style alpin très engagées.[/quote]

Je me garderais bien d’emmener le débat sur le sempiternel terrain de l’opposition avant/aujourd’hui, qui n’a aucun intérêt :slight_smile:

La pluie mouille, oui.

Quant à la compétition, elle existe par nature dans le système capitaliste, qui ne fait l’éloge ni de la lenteur, ni de la faiblesse. Sorti du cadre politique et culturel, on peut voir ça sous l’angle philosophique : est-il dans la nature humaine de vouloir être le meilleur ?

L’alpinisme de compétition est un alpinisme parmi d’autres, forcément en marge de l’alpinisme de masse. Personnellement il ne m’intéresse pas, mais je conçois tout à fait qu’il puisse passionner certains pratiquants. S’il est à mes yeux une référence sportive et chronométrique, il n’est pas une référence idéologique.

Dans un sens si, car ça permet de relativiser et d’entretenir le mythe comme par exemple les frères Pou qui se sont fait décoté « Orbayu » qu’ils présentaient comme la grande voie, la plus difficile au monde. Ueli ne détient plus le record de l’ascension de l’Eiger…

Bien sûr il faut avoir un sacré niveau pour se frotter à lui et à ses records mais le fait qu’il y ai des gens qui s’y essaient montre que Ueli reste un humain, un grain de sable dans le rouage de la vie!