Vers la fin du mal des montagnes?

Une équipe de chercheurs (docteurs en médecine ou en physiologie) a cherché à tester un nouveau masque en altitude. Pas d’apport d’oxygène, non non! un masque ultra-léger, presque rien… seulement une résistance supplémentaire à l’expiration qui augmente temporairement la pression d’air dans les poumons. Une invention simple… et magique, qui permet de compenser en partie les troubles liés au manque d’oxygène en haute altitude. Une invention qui risque de révolutionner la vie des alpinistes en haute montagne…

L’aventure est racontée dans le film documentaire « Hypoxie… » qui sera projeté le vendredi 13 novembre à Grenoble (palais des sports) dans le cadre des Rencontres Montagnes et Sciences
http://www.montagnes-sciences.fr/programme/grenoble/scolaires/
Entrée libre et gratuite.

Samuel Vergès, Chercheur à l’INSERM, à l’Hopital Sud de Grenoble (HP2), sera présent sur scène pour nous en dire plus !

On suppose qu’il s’agit du film « Hypoxie »…

oui, j’ai modifié le texte pour être plus clair :wink:

J’avais lu (notamment dans Millet, ‹ ‹ S’entraîner en altitude › › ?), que chez les athlètes professionnels, le travail en hypoxie forcée avait été testé y’a plusieurs (dizaines) d’années. Truc sur nez dans le même genre, qui complique l’inspiration. Ça semblait une astuce magique à l’époque, pour simuler les effets de l’altitude. Des cobayes, des tests sport et sang… mais finalement ça marchait pas. Pas du tout. Le travail en hypoxie n’améliore pas les performances physiques en aérobie (quand on respire, endurance), rien de comparable à l’augmentation de globules avec séjour en altitude. Les athlètes ont abandonné l’illusion et la méthode.

Le seul truc qui simule efficacement les améliorations physiques identiques à l’altitude (globules), c’est l’air avec faible % d’oxygène ; d’où la technique fiable de la tente à hypoxie pour dormir (considéré comme dopage dans certains sports).

C’est pas vraiment le sujet (mal des montagnes), mais je signale parce que le miracle du masque à hypoxie, c’est vieux. J’aime pas les miracles révélés par vidéo. Surtout les plats réchauffés.

Par contre, les exercices en hypoxie améliorent les capacités en anaérobie (effort court/intense sans respirer). Genre sprint en natation, plongée en apnée, passage de crux en force, pratique de bloc… Le champion belge d’apnée Patrick Musimu (-209 m.) avait un exercice : trainer à la maison en respiration à travers le capuchon percé d’un stylo. Huuuu… Pour forcer le travail respiratoire, développer les muscles thoraciques, etc. Certainement très efficace pour améliorer les capacités respiratoires (VO2max?)… comme aussi le jogging, la natation, etc. Donc la technique du belge améliore les capacités en altitude, logiquement.

Un bouchon de stylo bic. Entre les lèvres. :wink:

Posté en tant qu’invité par Neros:

Oui mais là c’est pas l’inspiration mais l’expiration qui est freinée, ce qui provoque une augmentation de la pression à l’intérieur des poumons, et simule donc une baisse d’altitude.

Et oui Neros, bien vu et bien compris :wink: Le post précédent est donc juste et informatif, mais hors sujet dans le cas présent !

Et surtout ce n’est pas fait en entrainement, mais pendant l’effort où on risque un mal des montagnes.
A voir si le gain d’O2 n’est pas dépensé immédiatement dans le surplus d’effort du diaphragme (et coeur) qui est nécessaire pour expirer plus fort… Ca doit dépendre des gens (c’est le coup à attraper un point de côté rapidos si on est un peu faible).

[quote=« elarose, id: 1774931, post:7, topic:157794 »]

Et oui Neros, bien vu et bien compris :wink: Le post précédent est donc juste et informatif, mais hors sujet dans le cas présent ![/quote]

Sauf qu’effectivement, le masque qui freine l’expiration je l’ai aussi lu il y a une dizaine d’années, ce n’est donc pas nouveau. Je n’en ai plus entendu parler ensuite, ce qui ne dit pas si c’était peu ou pas efficace. En tous cas, « fort » de cette nouvelle à l’époque, j’avais pris l’habitude lorsque j’avais du mal à respirer de souffler fort dans ma main pendant quelques secondes. Ca semblait un peu mieux ensuite mais c’était sans doute plutôt placebo comme effet.
En tous cas ça me fait bizarre de lire que c’est la révolution du moment alors que ça date. Espérons donc que la présentation révèlera que c’est le résultat d’un test sur 10 ans…

Posté en tant qu’invité par herve:

J’avais lu il y a quelque temps le témoignage d’un himalayiste ( j’me rappelle plus qui…) qui racontait que pour obtenir cet effet d’augmentation de pression thoracique, il expirait en pinçant les lèvres pour que le flux d’air ait du mal à sortir, obtenant ainsi un peu le même effet que celui du bouchon de stylo Bic cité plus haut.
Mais il y a un truc que je comprends pas bien : ce qui pose problème avec la diminution de pression liée à l’altitude, c’est le fait que dans un volume d’air donné, il y ait moins de molécule d’O2 disponible, non ? Je comprends pas en quoi le fait d’augmenter la pression va multiplier le nombre de ces molécules, si dès le départ il y en a peu.

Hervé,
l’échange d’oxygène entre le sang et l’air des poumons ne dépend pas de la quantité totale de molécule, mais de la pression partielle dans les poumons…
Pour en savoir plus, il faudra venir poser la question aux scientifiques présents sur scène à l’issue de la projection… :smiley: (en journée vendredi néanmoins… :confused: )

Posté en tant qu’invité par MSolo:

[quote=« elarose, id: 1775393, post:11, topic:157794 »]Hervé,
l’échange d’oxygène entre le sang et l’air des poumons ne dépend pas de la quantité totale de molécule, mais de la pression partielle dans les poumons…
)[/quote]
Je ne fais pas parti du milieu médical et je découvre :slight_smile: , quelqu’un pour confirmer cette donnée ?

Bonjour,

Justement, il y a peu de molécules parce qu’il n’y a pas beaucoup de pression. Augmenter la pression, c’est regrouper les molécules d’un plus grand volume d’air pour les condenser dans un volume plus réduit où il y aura plus de molécules. Il n’y a pas de différence importante de composition entre l’air en altitude et l’air au niveau de la mer (juste un peu moins de certains polluants et substances transportées). La différence pour la respiration est due en quasi-totalité à la baisse de pression. En conséquence, si on prend de l’air d’altitude et qu’on le comprime, on va avoir un air respirable comparable à celui du niveau de la mer. Tout l’astuce est qu’il soit comprimé avec un dispositif aussi simple et léger que possible, et ne demandant pas par ailleurs à l’organisme un effort musculaire supérieur au gain d’oxygénation apporté. Un filtre freinant l’expiration peut arriver à ce résultat sans avoir l’inconvénient de porter de lourdes bouteilles d’air comprimé, ou d’oxygène pour enrichir l’air non comprimé présent en altitude.

Bernard

Es-tu sûr de bien expliquer le fonctionnement de cet appareil? Tel que tu l’expliques on dirait qu’il s’agit simplement de retenir l’air expiré or cet air expiré est chargé en CO2 et pauvre en O2.

Est-ce que l’auteur du premier post pourrait donner une référence du travail du chercheur qui développe ce masque, que l’on se fasse son propre idée?

Posté en tant qu’invité par Neros:

L’air expiré reste tout à fait respirable, c’est d’ailleurs le principe du bouche-à-bouche en secourisme.

Posté en tant qu’invité par herve:

Ah d’accord, j’ai compris, j’imaginais que la quantité d’O2 et plus grande en bas qu’en haut à cause de la pression plus importante.
Merci pour les explications

en effet…

mais je reste assez circonspect quand même. Deux doutes

  1. de 21% à 16% c’est un 25% d’O2 en moins dans un environnement où la pression O2 en termes absolus est déjà très basse; plus la correspondante augmentation de CO2, qui diminue l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène (effet de Bohr). Quelle est la pression à l’intérieur du masque comparée à celle de l’extérieur ?

  2. pour augmenter la pression intérieur dans le masque il faut diminuer l’échange avec l’extérieur et du coup une plus grande difficulté à oxygéner l’air de l’intérieur du masque que l’on respirera ensuite. Sauf si… on bloque l’échange pendant l’expiration uniquement mais on ne le bloque pas pendant l’inspiration (facile avec une valve unidirectionnelle) mais alors quand on inspire on le fait à pression normal avec un mélange d’air à 21% O2 et 16% O2, quel intérêt?

Bref… je ne doute pas que ça marche, mais j’aimerais bien comprendre comment et voir une référence externe de l’auteur de l’invention. Est-ce possible ?

Sans masque à valve, j’imagine qu’on peut simuler le truc ainsi : inspirer normalement par la bouche, expirer par le nez pincé avec les doigts : genre seulement une demi-narine libre (au lieu de 2). Comme méthode d’urgence pour calmer les symptômes d’un léger MAM, pour un gars assis. :smiley:

Faut que j’essaye de courir à +3000 avec cardio et une pince à linge sur le nez.

Salut,
Une émision avec l’auteur du masque est dispo sur F.Inter


çà éclaircit un peu le sujet, pour ceux qui ne pourront pas assister à la présentation.

Posté en tant qu’invité par exemples_concrets:

Intéressant … mais ça ne m’étonne pas que ça marche.

En sachant que l’hyper-oxygénation a tendance a créer des vertiges, quand cela se produit-il ?
Par exemple : en gonflant en série des ballons de baudruches trop peu élastique, des joueurs d’instruments à vent, …

Bref des cas où on n’augmente pas forcément le débit d’air mais où on augmente notoirement la pression dans les poumons.

Conclusion : la clarinette ou la flute (et éventuellement les boules quies) va devenir l’objet indispensable de toute expédition à haute altitude :lol: