Utilisation du huit comme système d'assurage

Posté en tant qu’invité par nanga_parbat:

Bon, je préviens de suite, le ton employé lors de mon précédent message était volontairement provocateur… Loin de moi l’idée d’imposer telle ou telle technique.
Si j’ai un peu pesté, c’est que je vois beaucoup de débutants qui me disent 'je comprend pas, ma corde s’entortille", ou bien en rappel « ça va trop vite, ça freine pas assez » ou encore quand le rapport de poids est défavorable à l’assureur au huit « j’arrive pas à le bloquer ». Ces situations peuvent mettre en danger le grimpeur. Après ptet que je suis parano et qu’il n’y a jamais eu d’accident…
Sinon pour répondre rapido à ce qui a été dit : je pense que tout le monde est d’accord (et moi aussi) que le huit permet l’assurage, de façon correcte.
Cependant, au vu de la cure d’amaigrissement des cordes, de l’inévitable effet de « vrillage » imposé aux cordes par l’utilisation du huit (et ça personne n’en a parlé, il n’y a donc que moi qui troucve ça pénible ?), et sans parler du risque de tête d’alouette (merci lacrob), il me semble qu’il existe de nombreux autres systèmes d’assurage, tout aussi simples à utiliser, qui permettent à la fois d’assurer et de descendre, sans toutefois avoir les défauts évoqués.
Moi perso j’assure avec cette plaquette

Les débutants savent très bien s’en servir, ça freine plus qu’un huit sans vriller la corde, que ça soit en assurage ou en descendeur.
Donc voilà pourquoi je déconseille (en sorties persos ou en sorties club que j’encadre)
La plaquette ci-dessus peux très bien servir de matos de base à un débutant.
Encore un fois méa culpa pour le ton moralisateur.

Posté en tant qu’invité par Etienne:

C’est en effet la plaquette que je préfèrais , tant comme frein que comme descendeur: le ressort permet de doser le freinage, l’assurage dynamique, etc…

Son seul malheureux défaut, c’est qu’ele ne permet pas d’assurer un second depuis un relais. Il aurait suffit de prévoir un trou un peu plus large pour pouvoir y passer un mousqueton… Ce qui donnerait un Più-à-ressort que j’achète dès qu’il est disponible -avis à messieurs les fabriquants ! ;^))))

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Etienne a écrit:

Son seul malheureux défaut, c’est qu’ele ne permet pas
d’assurer un second depuis un relais.

Bien sûr que si on peut.

Posté en tant qu’invité par Bernard:

Qu’un fabricant de corde ou pire, un magasin prenne ainsi l’initiative d’interdire un appareil d’assurage n’a aucune valeur juridique, j’appelle ça une mode !

Les défauts du 8 sont connus, dans le cadre scolaire cela n’a pas grande importance au regard de la facilité d’apprentissage (et de contrôle) et du faible coût (le budget de foncionnement en EPS est rarement conséquent).

Les profs d’EPS non spécialistes escalade (mais aussi certains spécialistes) ont tendance à confondre les conditions d’encadrement dans le cadre de leur « Mission de Service Public d’Education » et celles en vigueur dans le cadre fédéral ou privé.
Lorsque je suis devant mes élèves en cours d’EPS (participation obligatoire) ou en AS (facultatif), mes prérogatives de « Prof de Gym » sont différentes mais en tout cas bien plus étendues que celles auxquelles je suis soumis lorsque le Bureau des Guides me confie des clients (oui, j’ai aussi les deux étiquettes).

Légalement, pour l’EPS dans le 2° degré, il n’existe pas autre chose que ces 3 textes :

La circulaire N° 73.400 du 5 octobre 1973 qui pose en principe que « les professeurs et maîtres peuvent enseigner toute discipline où ils s’estiment capables de le faire ».

La circulaire N° 72.171 du 23 juin 1972 qui affirmait déjà que la compétence de l’enseignement s’étend à toute activité non interdite par les règlements, dès qu’il y a accord de l’autorité hiérarchique.

Enfin, un arrêt du Conseil d’Etat du 9 octobre 1973 qui exclu les enseignants en situation de service public d’enseignement du champ d’application de la loi de 1951 qui fait obligation de posséder un Brevet d’Etat de la spécialité en cas d’enseignement contre rémunération.

Concernant l’enseignement de l’activité escalade, l’enseignant d’EPS n’est donc pas soumis à une réglementation particulière, comme c’est le cas pour la natation.

Cette très grande latitude laissée par l’administration aux enseignants d’EPS trouve son fondement dans la formation qu’ils ont reçue et qui leur permet d’analyser le contenu d’une activité sous l’angle de sa pratique et de ses conséquences sur le développement de l’enfant.
Il appartient à l’enseignant lui-même de mesurer plus finement son niveau de compétence au regard de l’activité physique qu’il se propose d’enseigner ou du degré de difficulté des situations qu’il projette de mettre en place et donc au matériel à utiliser.

Aucun texte ne m’impose de mettre un tapis sous une barre fixe … mais moi, je prends l’initiative d’en mettre !

En conséquence, je préfère voir des élèves assurer dans de bonnes conditions avec un huit (gants recommandés par l’ENSA) plutôt que faire n’importe quoi avec un Grigri voire pire avec un Logic ou un Yoyo comme je peux le constater régulièrement.

A titre personnel, dans le cadre de l’A.S. mes élèves utilisent des ATC et ATC-XP pour l’assurage et le rappel. En cours, ils ont des 8.

B.A.