Utilisation altimètre

Posté en tant qu’invité par jm:

Bonjour, jusqu’à présent pour m’orienter j’utilisais un GPS et une boussole. Mais dans les vallées encaissées ou (et) boisées, la réception GPS est souvent mauvaise et l’on manque de repères pour se situer correctement avec une boussole, j’ai donc acheté un altimètre et j’ai été surpris par les écarts existant entre les indications fournies par celui-ci et celles figurant sur la carte. Des étalonnages réguliers à des altitudes de références n’arrangent pas les choses, les indications s’écartent de la réalité en très peu de temps. par contre lorsque l’on repasse par l’endroit ou l’on à régler l’altimètre, la valeur indiquée est correcte… D’où mes questions :
Comment utilisez-vous un altimètre ?
Jusqu’à quel point lui faites-vous confiance ?
Mon altimètre a-t’il un problème ?

Posté en tant qu’invité par cédric:

Un altimètre barométrique, comme son nom l’indique, est sensible aux variations de pressions (pression qui diminue régulièrement avec l’altitude d’où la possibilité pour l’appareil d’indiquer le positionnement par rapport au niveau de la mer).

Mais en plus des variations dues à l’altitude, il y a aussi les changements atmosphériques (les fameux millibars de la météo !).
Ainsi en période instable, il est normal que ton alti présente un décalage relativement important (qq dizaines de mètres en général) D’où la nécessité d’étalonner régulièrement…

Posté en tant qu’invité par Manu:

J’ai un Vector de chez Suunto, et hormis les variations dues à la météo, il est très précis, j’en suis même surpris.
Je contrôle l’étalonnage chaque fois que possible.
Je l’utilise en raid orientation, et ça marche vraiment bien. Quand à la confiance que tu peux lui accorder, elle se limite à ta capacité à t’orienter. Et pour ça, je pense que le GPS ramollit un peu.
Une fois que tu reprends l’habitude de lire le terrain, tu as peu de chances de te perdre enrte la carte, la boussole (une vraie, pas celle de la montre hein???) et l’alti.
Si tu continues à douter de l’appareil, fais contrôler l’étalonnage du capteur de pression si c’est possible sur ton modèle.

Posté en tant qu’invité par jm:

Je ne parle pas de lecture de terrain, je parle de précision d’un appareil… de nouvelles mesures m’ont donné une erreur d’altitude de 40 m pour 700 m de dénivelées. De plus les valeurs données par la fonction baromètre sont restées stables sur le lieu de la mesure et 40 m d’erreur, je trouve que cela fait beaucoup. Par contre, je me demande si la correction en température de l’altimètre fonctionne correctement si l’on conserve le Vector au poigné puisque la température indiquée n’est vraiment pas réaliste dans ce cas…

Posté en tant qu’invité par Manu:

Je me demande si ça ne vient pas de ta montre. La mienne est fiable que je la porte au poignet ou à la bretelle du sac (donc des conditions de température différentes). As tu essayé de comparer avec des modèles équivalents?

Posté en tant qu’invité par Luc:

Salut jm,

Peut-être que je peux t’aider, si les 40 m dont tu parles sont 40 m manquants au sommet.

Je pense que les erreurs systématiques qui te tracassent sont dues au fait que ton altimètre n’est pas corrigé en température. Je crois que c’est malheureusement le cas de tous les altimètres mais j’aimerais en avoir la confirmation.

Pour ma part, j’utilise l’altimètre Eschenbach Alpin’el qui est également électronique. Cet altimètre, comme la Vector, est « compensé en température ». Cela veut (uniquement) dire que le capteur de pression est rendu insensible à la température : que tu mettes ton alti au poignet ou dans une poche de sac ne change rien à la mesure de pression (fais l’essai de le mettre dans ton frigo en mode altimètre et tu verras que ça bouge pas).

En revanche, l’Alpin’el n’est pas « corrigé en température ». Il faut en effet savoir que la correspondance entre pression et altitude est une loi théorique qui dépend de la température moyenne de la couche d’air que tu traverses. Or mon altimètre ne dispose pas de capteur de température pour adapter la loi à l’atmosphère rencontrée (le tien, si, mais se sert-il de cette mesure ?) et utilise donc une loi « moyenne » quelle que soit la température de l’air. Par conséquent, en atmosphère chaude (été), les variations d’altitude de mon altimètre sont sous-évaluées de 4 m par tranche de 1000 mètres de dénivelée et par degré d’écart entre l’atmosphère rencontré et l’atmosphère de référence (15°C au niveau de la mer avec une loi de décroissance de 6,5°C tous les 1000 m). À ce petit jeu-là, quand je fais 2000 m de déni en été, il peut me manquer 90 m au sommet tandis que je retrouve l’altitude de départ, souvent au mètre près, une fois redescendu (c’est ça qui m’a mis la puce à l’oreille dans ta question) ! Inversement, en hiver, mon altimètre « monte » trop et « descend » trop. Un altimètre corrigé en température serait en principe capable d’adapter sa loi à la température de la couche d’air. Mais on se rend bien compte que l’application d’une telle fonctionnalité pose un certain nombre de problèmes.

Je trouve assez tendancieux de la part des fabricants de parler de « compensation » en température car cela ne veut pas dire que l’altimètre est « corrigé » en température. Le flou règne, y compris du côté des vendeurs et des distributeurs…

D’autre part, pour des sorties à la journée lors desquelles le temps est relativement stable, je ne recale jamais mon altimètre car :

  • les fronts avec une chute de pression de 5 mbar, ça ne court pas les rues, même si ça arrive (je retrouve, dans 95 % des cas, l’altitude de départ à +/- 5 m) ;
  • il existe une marée barométrique pendant la journée, de l’ordre de 1 ou 2 mbar donc de 10 ou 20 m, qui passe par un maximum de pression entre 8h et 10h et par un minimum (dépression thermique) entre 14h et 16h. Et son amplitude dépend à mon avis du type de terrain sur lequel on se trouve précisément. Que l’on recale dans une forêt avant d’attaquer un pierrier et voilà qu’on rajoute (en théorie du moins, valeurs ???) une erreur.

Je m’en sors en sachant qu’il faut rajouter, en période estivale, entre 20 et 40 mètres tous les 1000 mètres de dénivelée (calcul précis avec la loi ci-dessus mais mesurer la température à vue de nez n’est pas chose facile) et je surveille la dérive à chaque point d’altitude connue sans pour autant recaler. Une fois revenu au point de départ, je peux faire un pronostic sur l’évolution météo.

Voilà, mais il se peut aussi que ton appareil soit mal étalonné (niveau loi pression/altitude) ! Mais là, ça t’oblige à retourner ton altimètre chez le revendeur pour contrôle. Si ça vient de là, le signe de l’erreur est le même un été et en hiver.

Je te conseille aussi de vérifier régulièrement, à une borne IGN, que la pression au niveau de la mer est bonne (possibilité de recaler manuellement si dérive).

Enfin, si Manu n’a pas observé le phénomène, c’est peut-être qu’il fait moins de dénivelée que toi, qu’il recale très souvent et surtout qu’il ne l’utilise pas en ce moment ! J’ai de même souvent rencontré des utilisateurs du même modèle que moi, notamment des guides, m’assurant qu’il était toujours bon à 5 m près mais je suis un peu sceptique parce que le mien a été vérifié. En tout cas bravo, jm, pour ton sens critique !

Posté en tant qu’invité par Alexandre:

Alors pour ton appart ça avance, Luc ?
Et le vent ça ne fait pas des différences de pression, aussi ?
;o)

Alexandre