Une enquête ouverte après la mort de six militaires à Valfréjus en 2016

Attention ne mélangeons pas tout.
Avoir un entrainement rustique ne doit pas se faire au détriment du transfère de compétence. On ne forme plus les soldats qui servent juste de pions pour épuiser les munitions de l’ennemi en partant au feu depuis la tranchée sous les ordres d’un trop jeune officier à qui on lave correctement le cerveau pour une gloire hypothétique. L’emploi des forces est bien différent aujourd’hui et les techniques changent à chaque déploiement, les hommes sur le terrain s’adaptent (enfin, ils essaient) mais visiblement pas le commandement, ni l’encadrement en formation et les retours d’expérience terrain mettent souvent en lumière des problématiques de moyens qui ne seront pas résolu faute d’en avoir…des moyens.

Bien sur qu’il faut des gens dur à la tache, Evidemment que tous n’ont pas les capacités de réaliser des missions complexes dans des environnements hostiles mais cela ne justifie en rien la violence gratuite et le rabaissement constant des hommes en toutes circonstances tout comme les excès misogynes de certains instructeurs durant les instructions. Non vraiment, ce n’est pas justifié. Heureusement, ils y en a aussi qui sortent du lot et de loin comme pour rétablir un équilibre de la chose, évitant l’aliénation de la totalité des élèves.

Et ici, dans cette affaire, c’est l’encadrement qui est visé et à juste titre.
Malheureusement ça ne changera pas facilement, cette affaire n’est plus toute jeune et pourtant, encore l’année dernière, un groupe d’une vingtaine d’homme à la queue leu leu sont partis avec une plaque de neige…explication du chef de groupe après une remarque d’un ami sur les distances peut être un peu trop réduite à la vue des conditions du jour : « c’est fait exprès, il faut bien qu’ils apprennent ! ».
Juste des blessures legére ce jour là. Pedagogie limite limite, ils doivent vraiment ce rejouir de la prochaine sortie…
Y’a deux semaines rebelote, des novices sur pistes noires en train de faire la chenille sous les hurlements de leurs instructeurs chutant à chaque virage devant les touristes tchèques dont certains qui essayaient de relever les malheureux handicapés par leur barda. Faut m’expliquer la valeur de ce genre d’entrainement parce qu’il est évident qu’on ne formera pas des passionnés de cette façon à cette pratique qui est une composante de leur corps de métier.

C’est vite oublier le nombre de blessés durant les entraînements comme en interventions. Les arrêts maladies longue durée et personnels déclassés explosent mais les centres de recrutement et d’instruction tournent à plein régime…donc tout va pour le mieux. Il y a eu des remises en question des formations mais devant les coûts engendrés par une telle reforme, des gens qui réfléchissent beaucoup ont pensé que ce n’était pas une priorité comme la sécurité des personnels de premier plan d’ailleurs.

Ceux qui tiennent bon, restent lucides et motivés seront des gens forts mentalement au moment où en opex ils devront rester à 100% 3 jours non-stop, caféine aidant. Ils feront leur boulot durant sentinelle malgré la monotonie, la disgrâce technique et des horaires explosés au détriment d’un entrainement utile, d’une visite a la famille ou tout simplement du repos.
Et malgré les apparences, les soldats français sont aussi formés pour avoir des initiatives personnelles, à la différence des soldats anglais et américains qui ne sont là que pour obéir à l’ordre, quel qu’il soit.
Comme tu le dis, manque de moyens, financiers, temporels, humains et (on ne rigole pas) pédagogiques et philosophiques.
Et à voir la tendance, ça ne s’arrangera pas.

Évitons cette fausse moralité. L’adefdromil reçoit de plus en plus de demandes. Il n’y a jamais eu autant de départ, de demande de reconversion (l’armée essai en ce moment même de mettre la main sur cet organisme pour tenter de boucher cette porte de sortie, c’est qu’elle est bien consciente de ce probleme!) et d’agrément. Les nouveaux font un contrat puis se sauvent dégoûté par l’institution, ce n’est pas un signe de bonne santé des forces, un livre est sortie l’année dernière pour dresser un état des lieux et en même temps la synthèse du service de santé des armées, il n’est pas bon. Sans parler du pourcentage de désertions dans la légion.
Pour les initiatives, le « réfléchir c’est déjà désobéir » martelé en formation et ensuite jusque sur le terrain ce n’est pas une légende. Elles sont bien vues mais seulement si ça sert les intérêts du commandement, dans le cas contraire ou si c’est un échec, c’est bête pour celui qui a osé sortir du rang.

Pour la tendance, c’est ce qu’on a dit avant le bilan sur la composante militaire y’a trois ans. On connait les réponses, le gouvernement aussi, un autre livre blanc est en cours de rédaction, après les précédents, je doute y voir une amélioration dans celui-ci. Y’a deux ans l’infanterie et plus largement celle dont la tache est d’occuper le terrain comme la Légion ont vu leur existence remise en question tout de même, ce n’est pas rien. Au risque d’apparition de symptôme de dépression, nous ne parlerons pas des documents qui traitent des retraites et de la solde fournis dans les mêmes enveloppes que ces dernières.
Comme le réchauffement climatique, on constate des choses, on les subit même mais les mesures devant endiguer le phénomène tardent à arriver, pire on précipite les choses dans l’autre sens, la privatisation militaire et ses conséquences sont perceptible au quotidien dans les unités opérationnelles mais faisant surtout des ravages dans les unités de soutien.

Adefdromil ? C’est la version générique du captagon ?

J’y vois aussi un reflet de notre époque, où les jeunes ont moins le sens de l’effort ou de la difficulté imposée (je précise, parce-qu’en sport ils sont bien présents)
Pour le reste, d’accord.

Oui c’est un reflet de notre époque, c’est évident mais pas dans le sens où tu l’entend. Les jeunes communiquent bien plus entre eux aujourd’hui, grâce ou peut être à cause du tout connecté et ils ne sont pas bête, loin de là, ils se rendent bien compte que les anciens les prennent pour des jambons et évidement ils refusent d’avaler la pilule, cette génération n’a peut être finalement pas tant de chose à apprendre de nous.
On entend parfois certains vieux militaires ou non, dire « ce qui manque aux jeunes, c’est une bonne guerre » …c’est idiot et j’aime beaucoup la réplique que j’ai lu je ne sais plus où, qui fait suite et dit « ce qui ne nous apprend rien sur les jeunes, mais en dit long sur les vieux. »

@mollotof Association de défense des droits des militaires mais c’est un levier bien maigre hélas pour les hommes, heureusement pour les maîtres