Salut à tous,
Je prends un moment pour répondre à certaines questions.
Tout d’abord si j’ai choisi de partager le fruit de mon travail, c’est pour faire profiter à un plus grand nombre de mon expérience en matière d’amélioration de la sécurité et de la prévention des risques.
Ma démarche se veut constructive.
Ceux qui utilisent mes ouvrages de la collection Mountain Essentials comprendront mon approche.
Pour les autres je les invite à se plonger dans le dernier Opus « Mountain Essentials – Progresser en neige glace et mixte ».
Ils reverront peut-être leurs remarques et cela leur ouvrira peut-être le champ des possibles en matière de bricolage et de bidouille.
J’essaye de donner des conseils de terrain en relation avec mon expérience (en amateur, comme guide et comme ancien secouriste en montagne).
Le but de mes ouvrages est de donner des clés (pour ceux qui se sentent concernés) pour une plus grande autonomie et une meilleure anticipation des situations.
Certaines de vos remarques sont intéressantes : elles me permettent de mieux saisir l’état d’esprit de certains pratiquants (ouverture d’esprit, newshool, old school, conservateurs, réfractaires, ceux qui vivent dans leurs certitudes, les autoritaires…).
Elles me permettent aussi de savoir ceux qui utilisent mes manuels techniques et ceux qui sont soucieux de mettre à jour leurs compétences et d’améliorer leur safety et de celle de leurs compagnons.
Le Rescue Système #1 que j’ai choisi de présenter s’inscrit dans le même esprit :
N’y voyez aucune arnaque éventuelle liée au prix de vente.
Un produit confectionné en France implique une main d’œuvre x100 supérieure à une main d’œuvre asiatique.
Et la main d’œuvre c’est 80% du prix de revient de ce système.
Dans Progresser en Neige glace et mixte (pour ceux qui sont curieux), j’explique d’ailleurs comment il est possible de bricoler son matos (et ce système) soi-même si l’on se sent les compétences et la motivation. Lisez un peu avant d’attaquer un auteur qui partage ses compétences.
Pour se sortir d’un mauvais pas (crevasse, paroi rocheuse), il n’y a, en soit, pas de mauvais outils.
Toutes les idées et les systèmes existants sont bons à prendre.
Le tout étant de trouver chaussure à son pied et surtout de laisser à chacun la possibilité de choisir son mode de pratique en laissant place à la différence et à la diversité.
Si une situation indésirable n’a pu être évitée, savoir réagir de façon appropriée avec ce dont on dispose avec soi me paraît important.
Il y a des situations dans lesquelles une méthode de secours n’est pas transposable et du matériel peut manquer.
C’est aussi pour cette raison que j’ai essayé de trouver des solutions pour avoir un système minimaliste qui permet de mettre en œuvre un auto-sauvetage sans qu’il manque tel ou tel élément (mouflage et surtout passage des nœuds de freinage).
La solution d’utiliser les anneaux de buste pour mettre en oeuvre un Mariner double a ses limites, lorsque avec une corde de 30 m, la cordée n’a pas pris d’anneaux car la configuration du glacier implique un encordement long.
Si la cordée n’a pas de réserve de corde, il est impossible de passer les nœuds de freinage avec la seule extrémité de corde. Et l’on peut se retrouver dans une impasse. C’est pour cela que j’ai développé un système pour passer les nœuds de freinage (sur glacier).
La solution d’utiliser la quincaillerie du baudrier a ses limites, si par hasard la cordée n’a pas pris le matériel adéquat, si par hasard c’est celui qui est dans la crevasse qui a la partie du matériel manquant, ou encore si le leader n’a plus assez de matos en grande voie lorsqu’il arrive au relais.
Certains aiment customiser leur matos, et c’est très bien. Il n’est pas forcément nécessaire de débourser si l’on a déjà des outils qui fonctionnent bien.
Par contre certains apprécient d’avoir un outil ultra-léger (80g) clé en main, polyvalent et qui n’est dédié qu’aux manœuvres de secours pour aider à la traction.
Un kit de secours est un outil que l’on prend toujours avec soi sur glacier ou en paroi.
Il est checké et contrôlé avant une sortie, puis rangé dans le sac (tout comme une pharmacie par ex).
Lors d’une situation de secours qui s’accompagne de stress, (Cf remarque de seb14521452 sur la part de cerveau disponible), une fois l’amarrage et la tête de mouflage installés (genre Micro traxion, qui est au baudrier car immédiatement mobilisable), il n’y a plus qu’à sortir le kit pré-monté (gain de temps, moins de stress) en sachant qu’il ne manquera pas un élément le moment venu.
Pour la question des gants Tintin, je pense que c’est effectivement important de connaître ses limites en faisant des expériences et des tests sur le terrain, y compris par grand froid.
Avec mon expérience de terrain je pense que c’est un atout de pouvoir réaliser un certain nombre de manœuvres (classique ou de secours) sans les gants (il est possible de les remettre de suite après).
Pour apporter des éléments (positifs) de comparaison des systèmes clé en main.
Rescyou (Mammut) 400g, non modulable, rendement non communiqué, système passage des nœuds de freinage inclus.
Kit secours crevasse (Petzl) 370g pour mouflage simple, modulable, rendement réel X2, système de passage des nœuds de freinage non fourni.
Systems Rescue #1 (Mountain Essentials Editions Constant) 120g, modulable en full Dyneema (mariner double, mouflage simple, mouflage express en paroi) rendement réel x3,5 (Mariner double), système de passage des nœuds de freinage inclus, tête de mouflage non fournie.
Le prix du Dyneema ou d’un kit, le poids, le rendement… sont des critères à prendre en compte mais ne sont pas au cœur de ma démarche.
Je le répète j’essaye de partager mon expérience et mes compétences afin de faire avancer la safety des montagnards, tout le moins pour ceux qui sont ouverts à ces problématiques modernes.
Donc quel que soit le système utilisé, il est essentiel de savoir éviter une situation pour laquelle on n’a pas les compétences et si l’on a les compétences, de savoir mettre en œuvre une solution d’auto-sauvetage qui rend moins dépendant d’une aide extérieure.
Seb Constant