Le plus gros « marché » des substances dopantes (et des recherches biologiques qui vont avec concernant les moyens de passer au travers des analyses et de la détection) ne vise pas (plus) à la performance du jour « J » (ce dopage-là est aujourd’hui détecté à 99%). Le gros problème du dopage actuel, c’est celui de la préparation longtemps en amont des compétitions et qui a pour but de permettre à l’athlète de supporter des charges d’entrainement plus importantes. D’où le « suivi longitudinal » des athlètes de haut niveau.
Un organisme capable de supporter 2 entrainements par jour n’aura pas le même potentiel au bout de 3 ou 6 mois qu’avec 2 entrainements par semaine, c’est une évidence dans n’importe quel sport.
Pour ce qu’on appelle les courses « hors stade », il est possible de se licencier à la dernière minute, donc pas de suivi en amont, et pour le Trail, il n’y a pas, à ma connaissance (???) de fédération délégataire, donc pas de suivi non plus.
Ultra-trail et dopage
Merci pour ton explication qui détaille précisément la situation.
La fédération délégataire pour le trail est la FFA depuis le 28 mars 2022:
https://www.sportsdenature.gouv.fr/trail/reglementation/definition
C’est assez récent. C’est aussi peut-être le pourquoi de « on publie en janvier 2024 une étude sur des prélèvements de 2017 ».
A mon avis, les contrôles vont progressivement se mettre en place.
Est-ce que le dopage, au sens légal, concerne uniquement les pros et les compétitions pros ou amateurs ?
A partir du moment où une personne prend une licence dans une fédération sportive, compétition ou pas, amateur ou pro, peu importe, elle s’engage à respecter les codes.
Par exemple pour la FFA puisque c’est le sujet:
L’article 14 et tout le chapitre 3 sont très clairs.
Pour la FFS, pour une licence compétition, on signe aussi d’accepter tout contrôle antidopage inopiné, que ce soit par prise de sang ou par prélèvement urinaire.
L’article du Monde, sur des analyses de 2017 (j’ai peur que ça se soit aggravé depuis), ça fait peur sur l’intégrité intellectuelle des ultra-traileurs.
Sans parler des problèmes futurs.
Vivement les contrôles en fait.
Cela me fait penser à la « course » à l’Everest
Il faut l’avoir grimpé pour exister.
L’ultratrail, il faut l’avoir pratiqué, ne serait-ce qu’une fois, pour exister.
Et pour le glisser, sans y paraître, le lundi matin à la machine à café.
Et quel qu’en soit le coût, les fabricants de matériels divers, organisateurs de courses toujours plus nombreuses…l’ont très bien compris depuis trente ans.
Un marqueur social comme un autre, une manifestation supplémentaire de la vanité humaine, et au final un énième avatar de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Quand tu lis le post 468
https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=42439&p=19
Tu peux douter de l’intérêt de nos passions pour nos proches
L’important, c’est la forme, la surface, l’apparence…pas le fond.
Hors sujet sur ce fil du dopage, mais qui mériterait d’être abordé : l’exploitation des bénévoles sur ces courses qui rapportent des sommes colossales aux organisateurs. Ces épreuves n’existeraient pas sans les innombrables « petites-mains » (naïves) qui viennent parfois de loin, se lèvent très tôt, marchent longtemps et oeuvrent la journée entière et plus souvent tout un week-end pour un t-shirt et une assiette de spaghettis en guise de remerciement.
Donc si tu es licencié dans une fédération, quelle qu’elle soit, et que tu prends un produit figurant sur la liste des produits interdits, tu es en infraction. J’ai bien compris ?
Je viens de parcourir (rapidement, il est vrai) le document que tu proposes en lien. D’où une autre question.
Un code éthique, ou de déontologie, est-il une loi ou un règlement dont le non respect peut entraîner une condamnation ? J’entends une condamnation par la justice, non par les instances de la fédération. Ou un document à usage interne ? Qu’on soit sanctionné par une fédé pour non respect d’un code d’éthique, je comprends très bien. Mais par la justice ?
Je rappelle que je parle du licencié lambda et hors compétition.
Le bénévolat c’est un choix, il n’y a aucune notion de rémunération ni aucun engagement, si le bénévole se sent « exploité » il se barre et c’est tout.
« Hors sujet sur ce fil du dopage, mais qui mériterait d’être abordé : l’exploitation des bénévoles sur ces courses qui rapportent des sommes colossales aux organisateurs. Ces épreuves n’existeraient pas sans les innombrables « petites-mains » (naïves) qui viennent parfois de loin, se lèvent très tôt, marchent longtemps et oeuvrent la journée entière et plus souvent tout un week-end pour un t-shirt et une assiette de spaghettis en guise de remerciement »
Hors sujet pour le titre du post
Mais un vrai sujet !!!
Ou comment gonfler ses marges en exploitant la naïveté de bonnes volontés.
On peut d’ailleurs se poser la question de la légalité de l’utilisation de main d’oeuvre bénévole dans un contexte purement commercial d’entreprise …
Il ne faut pas être naïf, le bénévolat qui se maintient tacitement dans ces épreuves n’est pas si simple à envisager et n’est sûrement pas systématiquement binaire, surtout si historiquement, l’épreuve est née au sein d’une petite commune avec une association locale qui fédérait les copains qui se sentent encore « parrains » du bébé, même si l’épreuve est passée aux mains d’un groupe et/ou de diverses marques. Les organisateurs ne sont pas fous, ils s’appuient encore sur le bénévolat local qui ne perçoit pas forcément les dérives mercantiles, tout en se sentant mis en valeur avec un beau t-shirt souvenir. Au bon vieux temps des colonies, on appelait ça la verroterie !
Pas tout à fait puisque les industries chimiques, fabricants et marchands de poudre de perlimpinpin, d’herbe de grand-mère, de compléments alimentaires, de barres protéinées, coaches sportifs…ont tout à fait cerné le marché et profitent, quand elles ne l’alimentent pas, de la bulle médiatique exponentielle autour de ce concept de « dépassement de soi/héros moderne 2.0 ».
Je ne comprends pas. Les gonzes ne font pas ces activités pour eux-mêmes ? Ils le font juste pour exister auprès d’autres ?
Je pense que c’est plus compliqué que cela ,il doit y avoir chez certains le besoin d’une part de reconnaissance des proches
La machine à café !
SI je comprends que tu parles des bénévoles je pense que tous ont besoin d’une forme de reconnaissance, que ce soit conscient ou pas.
Non je parlais de cela
Concernant le dopage (sujet qui m’intéresse) je m’interroge souvent: une de mes activités est la marche rapide longue distance où forcément on fatigue au fil des kilomètres. Pas plus tard qu’aujourd’hui petit coup de mou à 17 kilomètres hop je prends un gel énergétique, ce qui semble sans doute normal pour beaucoup. Efficacité redoutable, balade pour les 15 kilomètres suivants. Dans l’esprit même si je fais ça seul, qu’il n’y a rien (que je sache) de toxique là dedans je suis proche du dopage. Bizarrement si je mange un biscuit, que je bois de l’eau salée sucrée, que je mange une barre de céréales ou que je croque quelques amandes je ne me pose pas la question. A partir du moment où je sors de mon alimentation usuelle je m’interroge (ça se limite à ça ). D’autres pratiques (que je n’utilise pas) comme l’électro stimulation ou pour la haute altitude le caisson à oxygène me semblent aussi être une forme de dopage. Et bien sûr je ne me place pas dans l’optique autorisé/interdit mais seulement sur le plan personnel.