D’abord un commentaire générale sur certains propos moralistes que l’on entend souvent quand on discute des installations en montagne:
Pas besoin de ne pas utiliser les refuges (ou les remontés mecaniques…) pour avoir le droit de se prononcer contre ces installations. « Je suis moi et la circonstance » (Ortega y Gasset). Étant donnée la circonstance de qu’il y a un refuge (ou un télécabine) je peux l’utiliser et au même temps être d’accord pour changer cette circonstance.
Après un commentaire sur la « démocratisation » de la montagne.
La démocratisation désirable s’applique aux personnes, pas à la montagne ou à la nature.
La « Démocratisation » de la montagne doit se faire par une action sur les personnes, par la formation (comme le CAF fait) en échangeant l’information (comme Camptocamp fait)…etc, avec le but de faire partager à un maximum le bonheur de la montagne, de leur donner la possibilité d’accéder à la montagne
La « démocratisation » de la montagne NE DOIT PAS se faire en changeant la montagne. En construisant des installations on prive (on ne facilite pas) aux autres d’accéder à cet espace, parce que on le fait disparaître en le changeant. Une montagne avec un téléphérique ou un refuge n’est plus la même montagne. On a effacé d’un coup et pour tout le monde, anciens et débutants, la possibilité de profiter de cette montagne telle qu’elle était.
Maintenant pour les refuges une question se pose.
Dans les endroits ou de toutes façons il y a déjà une dégradation de l’espace naturel à cause de la présence massive d’alpinistes, p.ex dans les camp bases de tous les 8000.
Est-ce qu’un refuge pourrait minimiser/localiser cette dégradation ?
Ce serait à mon avis la seule bonne raison pour l’installation d’un refuge,
ou pour pas démanteler ceux qui sont en place dans les Alpes.