Trailers au Mont Blanc : "siffler la fin de la recréation"

Ce qui est sûr, c’est que la plupart des accidents de la route sont provoqués par le chrono, pardon: la vitesse excessive.

Quant à considérer que l’alpinisme est un choix par opposition au fait de conduire une voiture qui serait une fatalité: ben, il y a quand même un ménage sur 5 qui en France n’a pas de voiture, ça doit être des veinards qui ont échappé à la fatalité… Quand on sait par ailleurs qu’en France 50% des trajets automobiles font moins de 3km, soit une distance qu’on peut parfaitement parcourir avec d’autres moyens…

Quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage…
Petite précision quand même pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans le Frendo, certes la première partie est rocheuse (parfois mixte), mais pour la sortie, je ne vois pas bien comment passer sans crampons (de vrais crampons), même quand on s’appelle Jornet. À moins que le réchauffement climatique ait pris de l’avance ???
https://www.camptocamp.org/routes/54021/fr/aiguille-du-midi-eperon-frendo

Encore un problème de chrono…Killian est trop rapide…

Sinon on se chatouille sur les déboires de jornet alors que Peillex veut 1) imposer le guide obligatoire pour le mont blanc 2)rendre le secours en montagne payant…

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Avec des vazak 12 pointes, ayant été surprise par l’étendue de neige en été sur un parcours en itinérance, j’ai passé 3 jours non stop à randonner et crapahuter en baskets sans que mes crampons ne bougent, y compris dans des couloirs cotés AD.
Les crampons à lanières sont parfois bien faits !

En parlant de crampons, voici un article pour se faire une idée du type de matos chez les trailers : http://www.barrabes.fr/blog-montagne/test/2-8587/test-des-crampons-souples-pour.html
A la limite pour traverser un névé, mais sur pente un peu raide et bien verglacée, autant ne rien avoir que l’illusion d’être en sécurité. A noter quand-même qu’un modèle se nomme pompeusement « ICE MASTER »… comprenne qui veut :slight_smile:

Les gendarmes sanctionnent bien sûr l’eau !

Il plus de mort par noyade en France qu’en montagne

ben il suffit de savoir se servir de ses chevilles, comme Armand Charlet nous l’apprenait à l’ENSA quand il interdisait les pointes avant.

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A mon avis, dès qu’on commence à avoir des milliers de personnes sur un itinéraire, on a forcément une part de n’importe quoi.
Si on veut limiter les accidents et les déchets partout, un minimum d’obligation et de contrôle est malheureusement obligatoire.

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Exactement ! Mais qui apprend cela aujourd’hui, où encore à tailler des marches. Et puis va faire ça avec des crampons-baskets :smiley:

Et bien voilà, les points de vue se rapprochent : la solution c’est l’éducation et pas les secours payants… Il vaut toujours mieux s’attaquer à la cause plutôt qu’à ses conséquences :wink:
Qui plus-est, si le coût moyen d’un secours (pour autant qu’il soit consécutif à un manque de formation) est de 8600 €, alors il y a bien de quoi OFFRIR deux ou trois jours de formation aux publics concernés, voire de financer quelques campagnes intelligentes à leur intention ! Formation non obligatoire bien entendu, mais qui pourrait être assortie d’une incitation à l’adresse du bénéficiaire (y’en a bien des marques qui seraient prêtes à épauler un tel projet).

Voilà. Chaussures de sécurité obligatoires dans les commerces le premier jour des soldes, et dans les parcs d’attractions. Burkini ou autre vêtement intégral, lunettes et crème solaire obligatoires sur les plages, y compris naturistes par luminosité forte. Bouchons d’oreilles obligatoires dans les concerts. Espadrilles interdites sur les chemins de Compostelle. Bière et mâts de drapeaux rigides interdits, port du casque obligatoire dans les stades de foot.
Etc etc

Ps: qui surnommes tu « déchets » ?

Là, faut sortir la corde et le casque… tu prends la mauvaise pente ! :innocent:

Je tiens à préciser directement que je suis traileur ET alpiniste (comme certains d’entre nous).
Je cours autant en montagne qu’en monts/plaines. Je connais donc assez bien les deux « groupes » : ceux qui viennent des sports de montagne et ceux qui viennent du running.
En ce moment, ayant un pied dans chaque monde, je me trouve souvent pris à parti. Car je défends un accès à la montagne avec un minimum d’expertise et d’expérience tout en refusant les pratiques alpines bêtement traditionalistes et sectaires.
Je me suis retrouvé à de nombreuses reprises à me battre pour ou contre ces deux situations.

Avant que le trail soit comme nous le connaissons aujourd’hui, c’est à dire il y a peine 4 ou 5 ans, les origines étaient plutôt assez claires : d’un côté des runners qui faisaient un peu de nature via le cross ou les courses natures (type Sainté Lyon) ou des montagnards qui désiraient atteindre un sommet via un sentier de rando en mode « rapide ».
Pour les premiers, l’aspect compétition était la raison principale. Oui pour les deuxième, les courses de montagne existaient, mais une sortie hors course ne signifiait pas forcement « entrainement » mais surtout une sortie de trail; pour le fun, la montagne, entre potes…

(Ce que je vais dire par la suite se base sur des études, chiffres)
Puis les runners, par effet de mode, d’envie de changement, de nature, se sont mis au trail. Aujourd’hui 80% des traileurs sont issus de l’univers du running.
Leur principal objectif dans le trail est la compétition. J’ai écris (en tant que bloggeur plusieurs années) sur le sujet « Ah tu es traileur?! C’est quoi ta prochaine course? ». Réponse : « J’en fais peu, je cours surtout pour moi et le fun. Pour une autre pratique de la montagne et de la nature. » Cette réponse était difficilement concevable pour les autres qui ont comme objectif la compétition.
Tout l’univers a changé dans ce sens : les marques, la communication, l’approche… Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas de compétition dans l’alpinisme ou de recherche du chrono. Feu Ueli, dont je suis un ultra fan, était dans cet objectif. Mais ce n’est pas le besoin principal de ces alpinistes.

Tout ça pour dire quoi?
Je ne veux pas faire mon vieux con (je « n’ai que » 36 ans) car encore une fois j’aime l’évolution des pratiques, mais juste relevé un état de fait : l’approche entre le trail d’aujourd’hui (pas pour tous bien sur mais une majorité) et celle de l’alpinisme est foncièrement différente. Encore une fois, je me base sur des dizaines de témoignage et d’expériences personnels. Cela ne veut pas dire que c’est bien ou mal, mais encore une fois juste un fait.
La recherche de la compétition et donc de faire les choses vites et plus loin.
Mais aussi, la différence entre un sport qui demande un entrainement quasi uniquement physique et un autre qui demande beaucoup de connaissances techniques et d’expérience; et de connaissance terrain.
Il est plus facile pour quelqu’un qui a un bon physique de se mettre rapidement au trail, qu’un bon grimpeur de salle qui se met à l’alpinisme.

Le deuxième point est que les pratiquants outdoor sont de plus en plus multiactivités. Cela demande donc beaucoup plus de choses à apprendre. Mais donc plus de temps. Temps qu’ils n’ont pas forcement. Plutôt que se concentrer et évoluer correctement sur un sport, ils veulent toucher à tout.

Enfin, il y a bien sur le modèle traileur. Je suis un bon traileur, pas professionnel, mais je fais des podiums. Pas beaucoup de différence avec les élites. Alors quand je vois Kilian, François d’Haene, Anton Krupicka gravir des montagnes en mode light, pourquoi je ne pourrai pas m’y mettre? Un autre moyen d’aller plus loin, de me différencier face aux autres traileurs.

Sauf que ce traileur oublie, quand c’est bien le cas, que ce traileurs élites, pour certains, sont des montagnards à l’origine. Bien sur, qu’ils ont le droit de monter en « light ». La montagne est un espace de liberté. Car ils ont l’expérience et la connaissance du terrain. Bien sur aussi, que malgré leur expérience ou la notre, nous avons tous le risque un jour ou l’autre d’avoir un accident.
Même pour les meilleurs d’entre nous. Mais nous partons en connaissance de cause, avec un minimum d’assurance et d’expertise. Oui, ça nous a pris du temps. Mais pour un sport aussi technique, c’est obligatoire.
Or, ces traileurs, ou même ces alpinistes ou même ces randonneurs qui grimpent en se disant « pas besoin de ce materiel ou de reconnaissance terrain ou d’expérience » sont dans l’inconscience ou le manque de respect envers eux mêmes et les autres.
Matos obligatoire ou lois dans la montagne? Non, car déjà c’est contre culturel à notre univers. Mais il est nécessaire d’informer, de communiquer. En ça, c’est le devoir de Kilian avec son image : montrer les bonnes choses aux gens. Sont tweet était aussi con que le courrier du Maire de St Gervais. Et Dieu sait que j’adore Kilian et qu’il a à de nombreuses reprises fait le focus sur la sécurité en montagne. Mais c’est de son devoir de communiquer correctement.

Il m’arrive aussi de faire des sorties en mode trail sur des arêtes. Mais j’ai reconnu le terrain en mode « classique » avant. Ou alors je me suis très bien renseigné. Je connais mes limites aussi.

Enfin, quand je parlais d’expérience je peux vous en sortir à la pelle : un pote traileur que j’initiais à l’alpi qui voulait se désencorder sur un glacier pour aller plus vite. Que j’ai obligé à rester sur la corde. Et hop, un membre d’une autre cordée qui passe juste à côté de l’endroit où il voulait se désencorder et qui tombe dans une crevasse à cause d’un pont.
Ou ces mecs qui voulaient « faire du skyrunning » et me demandent le chemin et le temps jusqu’au sommet (dit Coco, tu ne t’ai pas renseigné sur la course?) et qui en plus préfèrent prendre de l’autre côté de l’arête pour aller plus vite et se retrouvent coincés. Donc Bibi, il a du (ce qui est notre devoir en montagne) aller porter assistance. Et mettre sa vie en danger à cause de pierres branlantes…

Bref, il y a une vérité que l’on ne peut pas oublier : la montagne demande de l’humilité face à soi même et aux autres; ainsi que de l’expérience et de la connaissance. Qu’importe ta capacité physique.

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Oui, mais c’est juste pour dire que s’il n’est pas choquant d’avoir un matos imposé et contrôlé sur une balade en canoë…

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Quelques points de vue et une publication ici : https://www.facebook.com/chamonix.guide/?hc_ref=ARSdtIAK_SjgygG3Dw8q6_LjJKKOrUbKPxEPXQHfK_TsY1A5QPY138jKO-smfQa5o8Q&fref=nf

???
Je n’y crois pas vraiment.
combien de nationalités différentes sur le Mt Blanc ?
Comment éduques-tu en vue de cela des personnes qui n’ont même jamais été en Hte montagne ?
Tu ne pars pas d’un groupe à former que tu vas emmener à la fin de semaine, tu gères u flux continue de tourises des montagnes…

Et voilà encore un traileur mort aujourd’hui au Mt Blanc (le 2ième en quelques jours) : Mont-Blanc: le corps sans vie d'un trailer retrouvé au sommet

Malheureusement ça va aider le maire de St Gervais dans ses idées à la con.

Heureusement des secouristes et alpinistes rappellent qu’avant la materiel, l’expérience compte.

Malheureusement, d’un côté ou d’un autre, la plupart des gens ne vont pas réfléchir et vont être sectaires dans les idées.
Ils ne réfléchiront pas aux bons arguments.
Ils ne verront pas qu’il n’y a pas des « camps » mais des bonnes pratiques.
Ils ne verront que ce qui les intéressent et ne parleront que de ça en occultant les autres arguments.

Il y a des faits qui ne sont pas négociables :
La montagne est un espace de liberté. Aucunes lois n’y a sa place. On peut faire des sommets en « light ». On peut aller vite.
MAIS la montagne nécessite de l’expérience, de l’expertise et de la connaissance. Qui ne s’apprennent pas en 2 jours. Que l’on soit bon traileur. Que l’on fasse des podiums. Ou même que l’on soit alpiniste. Même si nos « modèles » dans les élites le font. Même si cela « semble » facile.

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Les comportements qui font polémique aujourd’hui motivent un sentiment de ras le bol, d’impuissance, d’indignation et c’est bien compréhensible. Comme souvent on découvre ce qui ne va pas à la lumière de situations extrêmes et, selon les prérogatives qui nous échouent, on se sent parfois pressé d’agir. Mais il va falloir du temps, au moins celui de la réflexion. Je persiste à penser qu’une solution à l’emporte-pièce (cf. secours payants, guide obligatoire, liste de matériels…) ne fera que déplacer le problème, comme c’est souvent le cas des initiatives inspirées notamment par la logique comptable. Sur ce…

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Il y a des faits qui ne sont pas négociables : les montagnards sont des gens responsables, qui ne doivent pas faire n’importe quoi.

Il y a la montagne en général, et la VN du Mt Blanc.
Pour info, si tu veux faire les gorges de l’Ardèche, tu n’as pas le droit de bivouaquer n’importe où, le nb de personne-jour est limité, il y a contrôle quotidien de la gendarmerie.

Je crains que Peillex ou pas, si les secours se multiplient pour des gens en baskets, il n’y ait des contraintes accrues.

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Peillex est vraiment pathétique et pour tout dire vraiment dégueulasse.
Accoler un « #kilianj » en annonçant la mort d’un traileur sur son compte twitter ça relève de la pure saloperie.