j’ai trouvé le titre de ce poste bien subtil…
La réaction à chaud du Maire de St Gervais l’a sans doute été beaucoup moins. Mais il faut juste ne pas lui donner plus d’importance qu’elle n’en a. C’est un responsable politique, il se doit de réagir. Pour cet élu, le Mont Blanc est un produit touristique. Le développement de ce produit entraine une sur fréquentation elle même responsable de comportements à risque ou d’un certain nombre d’accidents . Pas bien commode de se de positionner dans cette contradiction, sinon en publiant un arèté maladroit. Ce " matraquage média" des deux vallées ou tout est fait pour rendre le mont Blanc accessible à chacun pourvu qu’il ait ou l’encadrement payant ou la Vo2 max suffisante et éventuellement les compétences alpinistiques mais seulement alors, s’il consomme de la pension complète. K.Jornet porte sa part de responsabilité dans ce conditionnement des esprits assez efficace chez les traileurs. Et il a eu l’intelligence de revoir sa com après son tweet ironique à poil assez déplacé ici.
Juste rappeler le subtil distingo entre alpinisme rapide ( qui peut être fait en short et sans crampon) et du trail en altitude qui se joue sur les terrains traditionnel de la randonnée. L’expérience , l’autonomie en montagne , c’est long à apprendre. Et les traileurs sont des gens pressés. Le problème est que, en renommant pour la compétition, des pratiques sportives traditionnelles , perçues sans doute comme un peu vieillotte, comme la randonnée en trail ou le ski de rando en ski alpi, les « coureur » encouragés par leur haut niveau de perf physique, le conditionnement ambiant des réseaux et leurs résultats dans les grandes course alpines, finissent par imaginer qu’ils sont devenus des alpinistes ou des skieurs de montagne juste par la simple opération du saint esprit de la mutilication des globules rouges, de la résistance à la douleur, aux abonnement au long court à la Kiné bien remboursée et à la légèreté de leur matériel.
Je viens de faire un tour sur des forums de traileurs, ces derniers paradoxalement, sont beaucoup plus critiques sur les derniers accidents du trail alpi que ne le sont les alpinistes sur ce forum ou d’autres.
Faire le Mont Blanc sans prendre une paire de crampons ( qui peut être ne serviront pas), ça ne relève pas de la liberté mais d’une belle connerie. ça le resterait si au bout il n’y avait pas un drame et la mort de ce type qui devait sans doute être un gaillard plein de vie, d’enthousiasme et de belle énergie de vie. Un copain irremplaçable, un fils aimé un amant formidable et un partenaire de course redoutable.
Mais ces magnifiques qualités humaines disparaissent dans la laideur inutile et insupportable de la mort en montagne.
Par contre, ça me dérange pas mal de lire sur ce forum le nombre de réaction, assez finalement égoïstes lié à la seule crainte de voir disparaitre " le secours gratuit" . Il est mort, ce n’est pas grave, car c’est son choix et l’expression de la liberté de son choix dans cet espace de liberté absolue ( conception anarchiste ?!? ) que devrait être la montagne. Mais surtout que le secours demeure gratuit. Comme s’il l’était !
Alors je préfère relayer ici le court communiqué du Pghm diffusées auprès des traileurs apres ces accidents
" Pourriez vous oeuvrer à faire passer le message suivant à la communauté des trailers : quelque soit l’expérience en trail, le domaine de la haute montagne n’a absolument rien à voir avec ni les terrains ni les compétences habituelles du trailer et les quelques gens qui savent y évoluer en relative sécurité avec du matériel ultra léger sont « avant tout » des « alpinistes aguerris » qui mettent aussi parfois des baskets. C’est très important.
L’expérience en trail, aussi immense soit elle, n’arme en rien pour la spécificité de la haute montagne.
Une règle simple à retenir : plus on s’allège en haute montagne, plus il faut avoir une solide expérience de la haute montagne car on rogne sur les marges et on à moins le droit à l’erreur dans tous les domaines (techniques, météo, physique, conditions, préparation).
L’ultra light en haute montagne est une pratique très belle mais très pointue et l’on ne peut en avoir conscience sans avoir fréquenté ce milieu assidûment auparavant. Ces compétences demandent des années d’acquisition avec le plus d’humilité possible.
Comme dans toutes les disciplines, il faut faire un travail d’information et d’education pour prévenir
au mieux les accidents…"
Finalement, il était bien trouvé ce titre de sujet
