Teysachaux...raide!

Hello,
J’aime bien faire Teysachaux (face ouest, la plus facile) mais je trouve que c’est quand-même pas mal raide. En étudiant le détail, je vois que même moi qui m’arrête à 1780m (mon niveau est S3, 2.3 max), je dois affronter du 40°. Tous ceux qui vont au sommet affrontent un passage à 43° (les trois couloirs idem). Mais tout le monde en parle comme si de rien était. Je trouve cela bizarre. Y’a que moi qui ne maîtrise pas les pentes supérieures à 40°? Je n’ai jamais vu quelqu’un dire « je me suis arrêté avant le sommet, couloir un peu raide pour moi ». Tous les randonneurs sont-ils S4? ok, je n’ai commencé sérieusement la rando il y a deux ans seulement, mais tout de même… quelqu’un s’est-il trouvé dans cette même situation après 2 ans d’expérience? il faut combien d’années en faisant des trucs style pic Chaussy ou « Teysachaux depuis 1780m » pour arriver à passer du 43° sans stresser??

Merci à vous
CB.

Salut, c’est peut être la différence entre skier une pente et la descendre avec des ski(dérapage) , il vaut mieux faire moins dure mais skier vraiment que de boussiller une pente ou un couloir. Certainement vu la fréquentation au Teysachaux un bon nombre de personnes dérapent joyeusement pour dire qu’ils l’ont fait.
Pour info le toponeige indique une différence de 4 subdivisions suivant la neige pour une même pente!(3.3 devient 5.1)donc choix des conditions primordiales.
bon ski :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par mat:

je pense aussi que beaucoup de monde fait l’aller-retour au sommet à pied et rechausse les skis vers 1750…

Ouaip, merci pour vos réponses. dans du 30-35°, je skie « assez bien », mais c’est vrai que même le mini couloir (méga facile pour vous sûrement) du Pic Chaussy qui descend vers la « face des lacs » est à 40° sur 20 mètres et je n’ai pas pu déclencher un virage durant ces 20 mètres, donc j’ai un peu bousillé le couloir. Quand la pente passe à 35-37° et que c’est large alors je skie « juste » :smiley:
Je veux bien « préserver les couloirs », mais comment progresser??? Si je fais du max 30° tout ma vie, jamais je ne ferai teysachaux… Faut bien que je m’y tente de temps à autre.

Vous autres, les S4 ou plus, vous ne vous rappelez même plus par où vous êtes passés :slight_smile:
Mais Teysachaux 1909m… comme dirait l’autre… un jour je l’aurai :smiley:
A+
CB

Posté en tant qu’invité par Matt:

Je ne suis pas un as de la pente raide mais je pense qu’il n’y a pas de secrets : pour être à l’aise dans le raide, il faut en avoir sous le pied et pour cela avoir une bonne technique. Pas de secret non plus pour acquérir une bonne technique en ski, il faut en bouffer. C’est donc plus efficace de travailler la question en station en repérant des a-cotés de piste bien raides et en travaillant ses gammes…

Suis dans la même situation que toi Chris, mais j’ignorais que la pente du point 1’780m atteignait 40°…

Je me pose une autre question, celle de la sécurité. Il n’y a jamais d’avalanche sur cette grande pente ? Pourtant on en voit régulièrement de belles sur la face de la Dent de Lys, juste à côté, et qui y ressemble beaucoup.

salut,
la pente du Teysachaux est tellement skiée juste après les chutes de neige qu’elle se stabilise à chaque fois.
cela ne veut pas dire qu’un jours elle ne partira pas…

Un peut de piste ou même du ski de fond parfois ça peut pas faire de mal

Posté en tant qu’invité par Roro:

Pas de miracles, il faut skier en station. Ça permet de varier piste et hors piste et de faire les jambes et le feeling.
La piste c’est aussi important à mon avis.
Après il y a aussi une question de matériel. Soulier ski, il faut tester ce qui te va le mieux. C’est parfois intéressant de tester 2
ou 3 pairs. De nouveau une question de sensations.
La confiance à la descente s’acquiert grâce à toutes ces petites choses. C’est pas mal de pouvoir aller avec des gens qui skient mieux
que toi. Tu observes, tu demandes et tu essaies d’imiter…
Faire que de la peau, donc peu de descente et souvent en conditions moyenne, ne permet pas, à mon avis, de progresser dans de bonnes conditions.

Enfin bon avec le temps ça va venir :wink:

Posté en tant qu’invité par mat:

Et ça dépend de la qualité de la neige aussi… Essaie de descendre une pente à 40° sur de la bonne neige de printemps juste revenue. Ca te paraitra vite très facile (la pente sud du teysachaud est chouette mais le créneau est généralement assez court). La même pente sur neige dure ou poudreuse avec l’incertitude d’une plaque cachée sous tes skis aura vite tendance à te crisper beaucoup plus!

Pour progresser, améliorer sa technique…ça sert à rien d’en « bouffer »…
L’idéal c’est d’être coaché par des pros…prof de ski, guide, ski club…voir des potes compétents…

Après la sur enchère du « raide »…bof bof…
Mieux vaut se faire plaisir dans des itinéraires moins " prestigieux", que, comme déjà dit tout « massacrer »…
40° c’est déjà un niveau correct!

Faut aussi penser que t’as pas la même fraîcheur dans les jambes quand t’es monté 1h en peaux, que quand t’es monté en télésiège…

Donc je pense également qu’il faut « bouffer » de la piste et du bord de piste, tout en bénéficiant des conseils avisés d’un prof ou d’un pote bon skieur.

Posté en tant qu’invité par Roger:

[quote=« pascoool, id: 988292, post:7, topic:96323 »]salut,
la pente du Teysachaux est tellement skiée juste après les chutes de neige qu’elle se stabilise à chaque fois.
cela ne veut pas dire qu’un jours elle ne partira pas…[/quote]
Salut,
J’ai déjà fait partir une petite coulée à la sortie du grand couloir. Dans ce même couloir, j’ai vu arriver une bonne coulée sur un ami que j’ai pu avertir et qui a pu s’échapper sur le côté…celle-ci a été déclenchée plus haut par un inconnu. C’est à coup sûr encore un skieur qui a été chercher la poudre sur les côtés!
Il y a 3 semaines, j’ai fait partir une plaque sur l’arête du chemin d’été qui relie Tremetaz à Teysachaux. La cassure (1m au plus épais) dans une pente à 45° c’est faite sous mes skis et la corniche de l’autre côté a tenu bon…Je suis resté sur place posé comme un con sur la glace! J’ai vu dans les sorties que d’autres ont répété le passage en signalant des plaques…Comme je les avais signalées à mes coéquipiés en montant :frowning: .C’est effectivement pourri, comme probablement la face nord-est, soyez plus que prudents!
La face de la dent de Lys est beaucoup plus plaquée que le Teysachaux et fait 45° et un peu plus sur des petits bouts. Cette année elle est pour les suicidaires bien que quelques morceaux soient déjà partis.

D’un autre côté, trouver du 40° ou plus en station, ce n’est pas forcément facile partout…

La solution pour la pente raide?
Travailler le virage sauté, qui est un geste un peu particulier, pas si difficile en bonne neige à moins de 45°, et quand même assez différent du virage sur les boulevards où au contraire on garde le plus de contact ski/neige.
http://www.gumsparis.asso.fr/technique/conseils_ski/conski.php me semble assez didactique (la pente raide est aux 2/3 de l’article).
Ce que je retiens surtout du virage sauté : ça s’amorce par une chute avant. C’est pour moi l’essentiel du plaisir en pente raide, on se jette dans la pente.

Posté en tant qu’invité par jack 1967:

[quote=« pascoool, id: 988292, post:7, topic:96323 »]salut,
la pente du Teysachaux est tellement skiée juste après les chutes de neige qu’elle se stabilise à chaque fois.
cela ne veut pas dire qu’un jours elle ne partira pas…[/quote]
heu,… il y a 3-4 ans il y en vais une grande qui étais partie dans la face est descendue bien plus bas que le chemin goudronné qui va à l’alpage.

Hello à vous,
Merci pour toutes vos réponses. Je suis d’accord en gros avec chacun de vous:

  • Très skié = pas trop dangereux mais jamais exempt de danger!
  • Faire de la piste: oui, mais peu de pistes raides et sur les tronçons super raides, la difficulté vient des bosses et non de l’aspect « couloir » qui est quand-même très différent (De plus, j’en connais qui n’ont « quasi jamais fait de piste » et qui font 50’000m de déniv par an et qui sont des dieux du ski!.. mais il faut quelques années, c’est vrai, hein dit Gorka :slight_smile:

Mais je trouve quand-même fou que pas plus de monde écrivent « ouaip, c’est super raide pour moi aussi »… vous êtes tous hyper bons, il faut que je m’y fasse, je suis un « bon débutant », rien de plus :slight_smile: c’est la vie! :wink:

merci à vous

Un pote a commencé le ski de rando en décembre 2008, à la 10ème sortie il skiait ça :

C’est lui sur la photo.
Ce n’est pas extrème, le virage sauté n’était pas nécessaire, mais c’était après 2000m de montée (on n’a pas fait que ça).
Tout ça pour dire que faire des virages dans une pente raide (je n’ai pas dit skier), c’est assez facile (car ce n’est pas obligatoirement du ski :smiley: ).
Il faut juste réfléchir 5mn à comment ça marche le ski en général, et comment faire dans le cas particulier d’une pente raide.

Ouaip, ben c’est pas ça qui va m’aider, de me dire que je suis nul, mais message reçu :stuck_out_tongue:
Mais … jolie photo :slight_smile:
CB

Ben si. Car ça veut dire que pour apprendre à skier faire des virages dans du raide, il suffit de 3x5mn clés réparties sur 2 jours.
En gros quel est le problème ?

  • Tu as des skis au pied pour éviter de t’enfoncer (non, les raquettes ne sont pas admises pour cette fonction, revois la leçon précédente où l’on a vu que pour monter, les skis sont préférables).
  • Tu veux descendre.
  • Mais en dérapage c’est trop lent (et même dangereux : ça fait des à coups). En plus c’est interdit, tout comme la descente en escalier.
  • Tu pourrais faire des traversées - conversions. Mais c’est lent les conversions, et si la pente n’est pas large, ça en fait beaucoup. Il faut donc améliorer les conversions.
  • Le but est donc de se retourner, en perdant du dénivelé au passage.

Bon ben c’est pas compliqué : il faut passer d’une position avec les skis horizontaux, spatule à droite, à une position avec les skis horizontaux, spatules à gauche.

Si tu simules ça avec des Playmobil (parait que c’est le top, je te conseille le top, je ne veux pas que tu échoues), tu te rends compte qu’il faut que lors du retournement, les skis passent dans une position parallèles et droits dans la pente.

Pour éviter de prendre de la vitesse à ce moment là, il faut que ce soit le plus court possible. Donc que les skis pivotent le plus vite possible, sans descendre de beaucoup. Ca signifie qu’ils pivotent sur place ou presque. Et quand on essaie ça sur du plat, ça ne fonctionne pas. Il faut donc que les skis ne touchent plus la neige (ou au moins qu’ils ne touchent plus la couche qui prend le carre).

De plus, si tu commences le retournement à l’arrêt, tu vois que les talons des skis se retrouvent plus hauts qu’au départ à un moment. Pour atteindre la position droit dans la pente, il faut donc alléger les skis jusqu’à les faire décoller de 2cm, lever les talons, et finir de pivoter.
En fait, tout se fait en même temps : le même geste qui allège les skis, fait lever les talons et lance le pivotement.

Grace aux Playmobil, tu remarques aussi que pour que les skis soient droits dans la pente, il faut que tu sois en position de descente : les genoux sont pliés, le buste en avant, et l’axe moyen (ligne épaule > bout du pied ou pas loin) perpendiculaire à la pente.
Pour passer de la position d’arrêt (skis perpendiculaire à la pente, et buste au dessus des skis) à la positions droit dans la pente, on se rend compte que les épaules doivent faire une plus grande distance que les pieds. Or comme le centre de gravité est vers le ventre, si on laisse simplement faire l’inertie, les épaule n’iront pas plus vite que les pieds, et le buste restera vertical, c’est à dire en retard par rapport à la position qu’il devrait prendre.
Il faut donc que les épaules et le buste aillent plus vite que les pieds lors du pivotement.
Pour cela, 2 moyens :

  • Donner de l’avance au buste, en le positionnant d’emblée penché vers la pente, à l’arrêt, en se retenant avec le baton aval (faut pas trop penché non plus, faut encore tenir à l’arrêt et pouvoir revenir droit si on renonce au virage).
  • Donner une impulsion au buste (se lancer dans la pente), qui place le buste perpendiculaire à la pente. C’est la même impulsion qui lève le talon et lance le pivotement.

Concrètement, ça revient à faire le geste de demi-tour sur place lorsqu’on est à plat (bon moyen de s’entrainer), sauf qu’en pente raide, inutile de sauter beaucoup : il suffit de se décaler horizontalement de 5cm, et hop!, les skis sont en l’air. En fait, pour lever les talons il faut quand même un peu sauter, mais vraiment le minimum.

Ensuite une fois que tu sais faire un demi tour en pente raide en perdant le moins de dénivelé possible, tu t’amuses à perdre plus de dénivelé, en dérapant plus après le virage, ou en ralentissant le pivotement, ce qui fait prendre un peu de vitesse au moment où tu es droit dans la pente, et allonge le virage à la sortie.
Tu remarqueras que plus tu prends de la vitesse, plus le virage ressemble à un virage de godille (sur moquette) ou de virage de courbe moyenne. Il y a un continuum entre le demi-tour sur place (perte de dénivellé < 20cm dans du 40°), le virage sauté (perte de dénivellé < 1m), la godille sautée (1 à 2m), la godille (2 à 3m), le petit virage (3 à 5m), le virage moyen (5 à 8m), le grand virage (> 8m) (dénivelés donnés au pif, juste pour une idée).

Donc ta couenne au Teysachaux, tu la descendras en 3 virages ou même tout droit, et puis c’est tout.

Posté en tant qu’invité par C2C c’est sympa:

[quote=« Bubu, id: 988667, post:19, topic:96323 »][/quote]

Maintenant que tu t’est bien foutu de sa gueule tu dois être content ?

C’est bien, ton pote il est super fort, génial ! Il a tout compris au ski en 5mn, en plus il débute par 2000m de dénivellé, super.

Tu sais, c’est pas le cas pour la majorité des gens, qu’est ce que ça t’apporte d’étaler ta supériorité en les faisant passer pour des nuls ?