Posté en tant qu’invité par oli_v_ier:
Fred a écrit:
oui… tu disais des choses vraies sur le rayonnement, mais
comme c’est la conduction qui domine, il faut surtout limiter
les pertes par conduction
Tout à fait d’accord avec toi, je n’ai d’ailleurs pas dit le contraire ;-).
Tu dis que le contact thermique ne s’établit pas par
rayonnement ? Ca veut dire quoi ?
Quand tu es dans l’air froid en hiver, tu as froid car tu perds
de la chaleur. Tu en perds juste un peu par rayonnement
(infrarouge) mais surtout tu en perds par conduction directe
entre ta peau et l’air (sans rayonnement).
Vrai. Et par évaporation parfois, et par convection.
Cependant, concernant les perte par rayonnement, je viens de faire le calcul en utilisant la loi de Stefan-Boltzmann. L’énergie perdue par rayonnement d’une peau à 20°C n’a pas l’air si négligeable en fait (elle commence à devenir intéressante cette discussion !).
Mais comme on se promène rarement nu, on a un vêtement contre la peau à une certaine température , qui émet également des IR ce qui fait que dans le calcul de la perte par rayonnement il faudrait considérer le bilan de cet échange:
rayonnement émis par la peau - celui reçu du vêtement.
mets un galcon a 1cm de ton doigt : tu ne sens le froid que par
rayonnement, et tu ne sens pas grand chose.
Hum hum. Je voudrais être sûr qu’on est d’accord sur un point: le froid n’émet pas un quelconque rayonnement « froid ».
On est d’accord ?
Le froid que tu pourrais éventuellement sentir (et comme tu dis on ne sent pas grand chose) ne vient pas d’un rayonnement, mais d’un manque, ou plutôt d’une diminution du rayonnement perçu quand tu approches le glaçon (quand on ne considère ni conduction, ni convection).
Imaginons que tu es dans une pièce à 20°C, ton corps reçoit le rayonnement émis par les murs, le plafond et le sol à 20°C. Tu approches un glacon à 0°C (ou moins), la seule chose qui change, c’est que que le glacon masque (fait écran, en quelque sorte) le rayonnement émis par les murs.
Comme le glacon émet aussi mais un rayonnement moindre (vu qu’il est plus froid), ce qu’on pourrait éventuellement percevoir c’est cette diminution de rayonnement reçu quand on approche le glaçon.
mets un glacon contre ton doigt : tu sens le froid par
rayonnement + conduction directe, et la tu le sens beaucoup
plus.
dans cet exemple, conduction domine par rapport a rayonnement.
you see?
Euh oui , ça va, j’arrive à te suivre
.
Le cas qu’on étudie ici est un peu plus complexe.
Pour reprendre ton exemple,
-------- La situation est :
Un doigt est dans une pièce à 0°C (les murs sont à -10°C), il est posé sur une mousse elle même posée sur un glacon à -10°C.
-------- La question est:
Le doigt aura-t-il plus chaud en entourant le doigt d’une couverture de survie, ou en mettant cette couverture entre la mousse et le glaçon ?
(En fait le doigt représente le sac de couchage + le bonhomme).
Pour moi c’est simple: l’isolation apportée par la couverture est minime, mieux vaut s’en servir comme réflecteur d’IR le plus efficacement possible en la mettant au plus près de la source du rayonnement, c’est à dire… autour du doigt !
Je veux dire:
si tu la mets sur toi, elle limite les pertes par rayonnement
(=isolation radiative) mais c’est bien peu… puisque les
pertes principales, par conduction essentiellement vers le
sol, ne sont pas evitees.
si tu la mets sous ton matelas ou sous ta tente, elle limite
les pertes par condution corps-duvet-matelas-sol. A cet endroit
(en dessous) il y a plus efficace qu’une couverture de survie
pour isoler des pertes par conduction, mais deja la couverture
de survie represente un apport non negligeable.
Ok, là je t’ai bien compris, ce qui me permet de clarifier ce sur quoi je ne suis pas d’accord.
Je pense que le gain en isolation apporté par la couverture est bien inférieur au gain qu’elle peut apporter en réfléchissant les IR près du corps.
La couverture de survie fait 12 microns d’épaisseur. Si tu mets 4 épaisseurs en la pliant, tu auras 0,048 millimètre d’épaisseur. Un demi dixième de millimètre d’épaisseur !
Tu crois que ça va t’apporter une réelle isolation ?
En plus le matériau est le polyester, sous cette forme (en masse) je ne le connais pas pour ses propriétés d’isolant thermique.
Un bon isolant thermique est construit de telle sorte qu’il emprisonne de l’air dans de petites « cavités » (sinon la convection fout tout en l’air, cf les matelas pneumatiques): polaire, duvet et mousse sont ainsi remplis d’air.
Tu me diras que la couverture ne s’aplatit pas complètement sous le matelas et qu’elle fait des « poches d’air ». Et tu auras raison, mais on sait très bien que là où on a froid c’est là où on est appuyé. Or justement à ces endroits la couverture sous nous s’aplatit comme un crêpe très fine (un demi dixième de millimètre d’épaisseur !), donc isolation quasi-nulle.
–
oli_v_ier
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