Posté en tant qu’invité par swissmarmot:
Hello Gex des montagnes
C’est avec pas mal de surprises que je lis ton récit ici … à présent je comprends beaucoup mieux ce qui s’est passé ce week-end au Mont Blanc.
Figure-toi que j’y étais aussi, avec mon copain. Pour te situer, on est arrivé au refuge du Goûter avant vous (en emmenant un couple belge) et on a « simplement » fait le Dôme du Goûter le samedi. Là nous avons fait demi-tour… j’avais beaucoup trop froid et mes pieds recommencaient à geler. Continuer c’était regeler… et ça je ne voulais pas.
On vous a vu partir à fond (un peu trop vite je trouve), le couple (qui est allé au sommet) nous a dépassé et vous a rattrapé… nous avons vu des frontales plus haut… et tout d’un coup 3 frontales dans l’autre sens… mais très vite en bas, tiens c’est bizarre j’avais pas remarqué que certains redescendaient !!! On les croise : on a dérapé sur de la glace… étrange, ?? J’ai essayé de me réchauffer, sans y parvenir. Nous sommes redescendus lentement (mes pieds gelés me faisaient affreusement mal) et avons retrouvé les éclopés au refuge du Goûter. Mais je ne comprenais toujours pas comment ça avait pu arriver, ce qui s’était passé… et c’est vrai que leurs explications étaient plus que vagues. Maintenant que j’ai la version complète, ça change tout !!! Et ça aurait pu très mal finir… Après de longues heures, j’ai enfin réussi à me réchauffer et nous sommes redescendus.
Bon ben, les conclusions je suppose que tu as pu les tirer toi-même. Le Mont Blanc est tout de même affaire d’alpinistes et il ne faut jamais considérer une course à la légère. Tout doit être bien préparé, et surtout quand les refuges ne sont pas gardés ou qu’il y a peu de monde en montagne. Préparer aussi l’aspect technique : qui décide, quelles cordées, qui va devant, qui est techniquement capable, par où on passe, le timing, le départ, l’encordement, la bouffe… et pas tout en dernière minute. Ce n’est pas parce qu’une course est cotée F ou PD qu’il faut y aller comme ça, à la légère.
Je trouve que c’est bien de ta part d’avoir pris des décisions quand il fallait… mais n’hésite pas à en prendre d’autres, quitte à chagriner les potes. Quand c’est ta vie qui est encordée avec une autre personne, il faut que tu puisses faire confiance à l’autre et savoir de quoi il est capable (cramponnage, technique, sauvetage). Si tu n’as pas confiance, tant pis, le Mont Blanc sera encore là et tu pourras revenir le faire. Si les potes ont mal aux genoux, tu as le droit de leut dire « tu restes en bas, c’est pas sage de venir avec… ». C’est ta vie qui est attachée à l’autre bout de la corde… tout de même !!
Bon bon, je te laisse. Peut-être qu’on se recroisera en montagne, avec d’autres gens à l’autre bout de la corde…
La marmotte suisse qui gèle trop vite…