Syndrome de l'expert

Les intervenants : Marc Batard, Jean-Marc Peillex, « un ancien élève » avec ça, on a de l’analyse de haut-niveau :slight_smile: , et puis c’est pas comme si le sujet était compliqué,…
« c’est le guide qui décide ou non de poursuivre un itinéraire » bah oui puisque c’est bien lui le mieux placé pour décider. C’est quoi l’alternative, c’est le maire ou le préfet ? Une IA de gestion du risque ?


Pour une fois, je suis d’accord à 100% avec Vallençant…
On se demande quelle mouche a piqué le Canard…

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Par contre, depuis quand vous attendez du vrai journalisme de la part du Canard ? Ça a toujours été un torchon, et ça n’a pas de raison de changer.

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« J’estime que le travail est bien fait » dixit l’ENSA !
Avec 1 guide sur 4 qui meurt en montagne (chiffre également annoncé en fin de stages de guides par la même institution), éluder la question ainsi est plutôt singulier. Quelle autre organisation professionnelle accepterait ça ?
A la lecture de cette thèse de médecine, on découvre des chiffres concrets, entre autres :

  • Taux annuel de mortalité = 4,35/an/1000 guides, nettement supérieur aux secteurs d’activités les plus à risques (0,13 pour la construction) et bien supérieur également aux chiffres des guides suisses pour une population active comparable : 0,57/an/1000.

La faute au Canard ? vraiment ? c’est tellement plus confortable de faire l’autruche…

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Page 50 je crois (limites de l’étude etc…).

Selon P. Mathey, président de l’association suisse des guides de
montagne, les activités et la formation technique des guides suisses et français sont
similaires, la principale différence étant la clientèle plus fréquemment « privée » pour
les guides suisses et « collective » pour les guides français. Il explique que
l’approche et la conception de l’alpinisme diffèrent selon nos pays. Ainsi la formation des aspirants-guides intègre une culture du risque différente, moins axée sur la
performance, centrée sur le client.

Et un peu avant il y a aussi des explications sur la nature du terrain etc… Je n’ai pas lu les 100 pages, je suis allé directement sur le paragraphe « limites… ». Ça reste intéressant et contre-intuitif les résultats donnés.

Après les citations de l’ENSA et de la compagnie des guides de chamonix ressemblent beaucoup à un raccourci de journaliste bas de gamme…
Ou sinon c’est encore plus grave que je pensais dans ces deux institutions !!

Comme je suis un lecteur assidu depuis 4 décennies …:sunglasses:
Pour une fois c’est un article qui ne parle pas de corruption, détournement d’argent , escroquerie pollution et autres scandales de grande ampleur.

Le format des articles du Canard enchaînée (sur seulement 8 pages - depuis 1916 - et qui se finance sans aucune subvention ni publicité contrairement à tous les autres journaux nationaux) ne permet pas de développer des problématiques aussi complexes qui peuvent s’étaler sur des centaines de pages.
Si j’ai publié cet article ici c’est d’abord en rapport au dessin centrale qui ne semble bien collé au titre de fil de discussion ( le syndrome de l’expert ) .
Et qu’il met en perspective selon moi trois questions :
Faut il faire évoluer / améliorer la philosophie qui soustend la formation des professionnels avec la «culture du renoncement», cycle de recyclage etc… ?
M.Batard qui n’est pas peut être pas le mieux placé pour en parler évoque à ce sujet une «omerta générale ». Comment justifie-t-il cette sentence ?
Est il possible et efficace de durcir la réglementation et les contrôles en direction des professionnelles ?
En cas d’accident y-aurait il un déséquilibre entre la préservation des intérêts des victimes et celle des professionnels devant les tribunaux ?
Bref un problème complexe et sensible aux multiples facettes vu les particularités de ce métier et de son environnement.
Donc article bien équilibré je trouve.

Pour les avoir subit pendant des années (politique massive de prévention des risques électrique professionnelle ) je trouve intéressant ces indicateurs.
Mais la question est de savoir si on donne une suite à ces chiffre . Faut il s’en remettre à la fatalité ? Ou alors que faut il mettre comme moyen ( volonté politique , argent, temps, compétences ) pour faite faire évoluer les pratiques individuelles et collective d’une communauté professionnelle dans le but de tenter d’épargner des vies humaines ?
Cela demande des analyse et synthèse d’experts dans tout un spectre de disciplines des sciences humaines ( sociologie psychologie etc…) ainsi qu’une mise en pratique de formation au long court étant entendu que l’humain est par nature rétif à tout changement et remise en question de ses habitudes .

Une petite leçon que je tiens d’un kayakiste pro , maintenant à la retraite, et qui formait des guides de raft.
il leurs demandait sur une section de rivière ou les risque objectif était bien présent : est-ce que sur la section de rivière qui vous permet de gagner votre vie et que l’on va faire vous embarqueriez des clients ?
Si la réponse était oui alors venait de une autre question : est ce que sur cette même section de rivière vous embarqueriez votre père, mère, compagne ou enfants ?
Si la réponse était non alors il leur reposait la première question en leur demandant pourquoi il faisait une différence entre un client lambda et une personne de sa famille pour ce qui est d’assumer la prise de risque qu’impliquait le fait de naviguer sur ce parcours .
Il n’attendait pas de réponse et les laissait réfléchir et mariner avec ce dilemme .
Dilemme, qu’évoque l’article, et qui met en exergue, le problème des pressions sur le professionnel de la part du client qui en veut (adrénaline , prestige etc…) pour son argent, ainsi que les contraintes financières qui s’impose à ce professionnel pour faire bouillir la marmite à hauteur de ses espérances et prévision et qui le pousse à ( faire) prendre des risques.

Tu peux développer ?

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Cet avis n’est pas tout à fait partagé par tous. Et de l’analyse de certains, ce type d’avis participe peut être même de nos mauvais résultats en la matière.

À titre de comparaison, les installateurs de remontée mécanique ont été entre 2 et 4 /an/1000 etp à mourir sur les 15 ans où j’ai été dans ce métier. Avec trop souvent une acceptation tacite au titre de la dangerosité du milieu, de l’environnement, du métier… Bref, une certaine forme de fatalité.

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Peux-tu développer ?

J’ai souvenir que le risque était peu marqué, que ce genre de pente était la « pire », sans que le risque soit suffisant pour nous empêcher de sortir. Sans quoi autant rentrer les skis larges une bonne fois pour toutes, la poudreuse étant systématiquement potentiellement dangereuse.

Mais ce n’était que mon analyse, ainsi que celle de mon entourage.

Certainement pas, je te signale juste que cet avis ne fait pas consensus.

Regarde le Cr de la sortie de la veille exactement à cet endroit……

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La poudreuse n’est pas systématiquement potentiellement dangereuse. La poudreuse est dangereuse dans certaines circonstances. Toutes les neiges sont dangereuses dans certaines circonstances. Se méfier des jugements à la hache.

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Ou au piolet ( de dry) :sweat_smile:

On ne doute pas que c’était bien craignos la veille à cet endroit. Mais le BERA restait dans des avalanches de taille petite à moyenne, sinon le BERA aurait été passé en risque ‹ marqué › à ‹ fort › (le BERA était à ‹ limité › depuis quelques jours).

BERA du 9/4/2023

Risque ‹ limité › > 2400m
Départs spontanés : Sous 2500 m, avec l’humidification de la neige récente en journée, rares avalanches de neige humides, dans les pentes raides et ensoleillées. Taille 1 à 2 (petite à moyenne).
Déclenchements provoqués : dans les versants Nord-Ouest/Nord/Nord-Est au-dessus de 2400 m, présence de rares plaques à vent, difficilement déclenchables. Une cassure épaisse est possible très localement à cause d’une souscouche fragile persistante. En haute montagne, les plaques sont un peu plus nombreuses et plus facilement déclenchables à cause du vent de Nord-Est.

Sans doute ne faut-il pas relancer la polémique sur ce drame……
…mais depuis quand le BRA est-il d’une rigoureuse précision ?
Des mecs renoncent la veille sous le ressaut final, prennent la peine d’un CR sur le net…. Un (des?) guides l’ignorent ou ne prennent pas le temps de potasser……

Oui, cet article est ultra intéressant……

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C’était dans la face N, pas sur le glacier d’Armancette. Mais ça donnait une idée des conditions dans cette partie du massif.

La sortie a été publiée le 10 avril (le lendemain de l’accident).

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Autant pour moi :relieved: