Lors de mes sorties le but principal est la photo-identification qui a pour but justement de connaître mieux le trajet des cétacés. Il faut prendre si possible les deux profils de l’animal (pas simple) mais souvent on n’en a qu’un. Pour les rorquals on examine l’aspect de l’aileron dorsal qui a une forme particulière pour chaque individu et de plus le plus souvent des marques, des entailles (parfois cet aileron est entièrement sectionné, cas d’une baleine ce samedi) qui permettent d’identifier individuellement chacun d’eux. Nous avons une base de données et nous échangeons avec les italiens, les monégasques et les espagnols. Peu à peu nous arrivons ainsi à connaître les trajets suivis, voire à découvrir des lieux probables de reproduction. Cette technique est valable pour les rorquals, les dauphins de Risso, les grands dauphins et les globicéphales. Pour les dauphins bleu et blanc, c’est quasi impossible et pour les cachalots c’est plutôt l’allure de la caudale au moment de la sonde qui nous donne ces renseignements.
Concernant les nuisances la cause numéro 1 de mort accidentelle est la collision avec les ferrys et les cargos. Samedi nous en avons croisé un qui avançait à 19 noeuds.
Une de mes connaissances vient de faire une thèse sur l’odorat (et c’est une nouveauté): on sait maintenant qu’l existe des odeurs que n’aiment pas les baleines, on peut donc envisager de placer sur les trajets des gros navires des éléments semi-flottants chargés de produits répulsifs, en tout cas c’est à l’étude.
L’autre gros problème est le réchauffement climatique: on craint qu’à terme le réchauffement des eaux entraîne la disparition de krill et donc cette des rorquals qui s’en nourrissent essentiellement.