Suicide en montagne et sports à risque

Est ce que jouer à la roulette russe avec un colt c’est du suicide ? Avec un sérac ? Avec des conditions de neige ?

Posté en tant qu’invité par Purple:

[quote=« Thierry C, id: 1726195, post:10, topic:152754 »]

[quote=« De l’eau. De là …, id: 1726186, post:7, topic:152754 »][/quote]
je trouve pour ma part cette intervention intéressante.
Je me suis aussi questionné à ce(s) sujet(s) et souscris tout à fait à cette idée de « zone grise » évoquée.
Il est évident que selon notre état mental du moment, nous pourrons plus ou moins consciemment côtoyer voire fréquenter cette zone dangereuse…[/quote]

Je trouve également cette intervention intéressante. Le suicide ne se traduit pas forcément par une envie irrépressible de mourir et par un passage à l’acte en pleine conscience. Il y a tout un panel de déclinaisons autour de ce thème sensible, de la simple évocation avec les peurs associées, jusqu’à la mort planifiée . Le désir de mourir peut bien sûr être très inconscient. On peut aussi être habité par l’idée du suicide sans savoir vraiment ce qu’elle cache et s’il s’agit d’une envie réelle de mourir. On peut aimer jouer sur le fil de la vie et de la mort. On peut craindre tellement la mort que la tentation de la rencontrer peut devenir une obsession autour de laquelle on va louvoyer. On peut être en état d’insécurité constante et organiser sa vie autour de mises à l’épreuve, de soi-même comme de son entourage.

[quote=« Purple, id: 1726229, post:22, topic:152754 »]

[quote=« Thierry C, id: 1726195, post:10, topic:152754 »]

[quote=« De l’eau. De là …, id: 1726186, post:7, topic:152754 »][/quote]
je trouve pour ma part cette intervention intéressante.
Je me suis aussi questionné à ce(s) sujet(s) et souscris tout à fait à cette idée de « zone grise » évoquée.
Il est évident que selon notre état mental du moment, nous pourrons plus ou moins consciemment côtoyer voire fréquenter cette zone dangereuse…[/quote]

Je trouve également cette intervention intéressante. Le suicide ne se traduit pas forcément par une envie irrépressible de mourir et par un passage à l’acte en pleine conscience. Il y a tout un panel de déclinaisons autour de ce thème sensible, de la simple évocation avec les peurs associées, jusqu’à la mort planifiée . Le désir de mourir peut bien sûr être très inconscient. On peut aussi être habité par l’idée du suicide sans savoir vraiment ce qu’elle cache et s’il s’agit d’une envie réelle de mourir. On peut aimer jouer sur le fil de la vie et de la mort. On peut craindre tellement la mort que la tentation de la rencontrer peut devenir une obsession autour de laquelle on va louvoyer. On peut être en état d’insécurité constante et organiser sa vie autour de mises à l’épreuve, de soi-même comme de son entourage.[/quote]

il y a certainement du vrai là-dedans !

Posté en tant qu’invité par néthou:

Vachement.
D’ailleurs tous ceux qui ont dû aller récupérer un corps (enfin, j’me comprends) suite à une chute ou un dévissage te le diront: l’accident de montagne, c’est très élégant…

ça n’a rien à voir avec les sports à risque. Le suicide est le passage à l’acte après avoir nourri puis accepté des pensées de suicide (chez toi: personne ne t’aime jette toi par la fenêtre, en montagne: … jette toi dans le vide, dans la rue: … jette toi sous ce camion).

Il faut fermement rejeter ces pensées(ou voix dans votre tête) chaque fois qu’elles vous arrivent.

[quote=« mai, id: 1726233, post:25, topic:152754 »]ça n’a rien à voir avec les sports à risque. Le suicide est le passage à l’acte après avoir nourri puis accepté des pensées de suicide (chez toi: personne ne t’aime jette toi par la fenêtre, en montagne: … jette toi dans le vide, dans la rue: … jette toi sous ce camion).

Il faut fermement rejeter ces pensées(ou voix dans votre tête) chaque fois qu’elles vous arrivent.[/quote]

je ne pense pas que ça soit si simple et je pense que la pratique de sports à risque traduit - dans certains cas - une certaine fascination pour la mort ou à l’inverse une sorte de provocation vis à vis de la mort ( pour mieux se prouver qu’on est vivant ?)

c’est à la fois paradoxal et ambigu

Mieux se prouver qu’on est vivant
Tout à fait d’accord.

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

Alors ne parlons pas de suicide consommé mais de pulsion qui n’est autre qu’un appel au secours et la manifestation d’un mal être.Il y a une contradiction entre la démarche de se rendre en montagne, avec l’effort physique que cela nécessite et qui innhibe la volonté de mettre fin à ses jours, de surcroît dans un milieu qui évoque avant tout le plaisir, la joie de vivre et les moments forts vécus. Tout le contraire du passage à l’acte violent, irréparable, mûri, déterminé où l’on ne s’embarrasse pas d’une mise en scène pour rendre la mort plus… « élégante » .

Posté en tant qu’invité par Smart:

Pour l’avoir vécu je dirais que pour certains, a certains moments de leur vie, celle ci n’apparaît supportable que si on la remet en cause.
Lors de ces pulsions (suicidaires ?) si t’en réchappe t’en parle peu en général ou bien longtemps après dans mon cas, si t’en réchappes pas je ne suis pas sur du tout d’appeler ça un suicide car tu n’y vas pas non plus avec la volonté ferme et farouche de te tuer.

Ah oui.
« Je crois possible d’envisager que tout les accidents n’en sont pas »
« en » fait référence aux accidents, et non aux suicides…
Faut avouer que dans le contexte c’est ambigu. On est au moins 2 à s’être fait avoir.

Edit :
J’ai compris pourquoi je me suis fait avoir.
En lisant la phrase, j’ai vu une ambigüité, même si en étant rigoureux grammaticalement, il n’y en a pas (un pronom doit faire référence au nom le plus proche qui est en accord, sinon il faut trouver une autre formulation), mais je lis trop les forums, il y a longtemps que j’ai perdu la rigueur en grammaire. :slight_smile:
Il fallait choisir entre les 2 possibilités. L’hypothèse que certains accidents soient des suicides est très probable. Mais justement, on le sait déjà, quel est l’intérêt d’énoncer cette évidence ?
Je me suis alors dit que si on a besoin d’énoncer une hypothèse, c’est qu’elle n’est pas intuitive, et donc que c’est l’autre possibilité. Mais du coup elle est très improbable. Mais venant d’un invité qui sort d’on ne sait où, et qui poste peut être juste pour troller, ce n’est pas impossible.
Voilà voilà…

[quote=« Smart, id: 1726251, post:29, topic:152754 »]Pour l’avoir vécu je dirais que pour certains, a certains moments de leur vie, celle ci n’apparaît supportable que si on la remet en cause.
Lors de ces pulsions (suicidaires ?) si t’en réchappe t’en parle peu en général ou bien longtemps après dans mon cas, si t’en réchappes pas je ne suis pas sur du tout d’appeler ça un suicide car tu n’y vas pas non plus avec la volonté ferme et farouche de te tuer.[/quote]

Je dirais que cela dépend de la manière dont tu as pu remettre en cause ta vie : certains vont au bout du monde, seul et sans téléphone ni plan en tête, façon « Into the wild » si l’on peut dire… d’autres vont faire un solo incertain et engagé… et à l’autre extrémité d’autres encore peuvent sentir l’acier d’un canon dans la bouche et aller jusqu’à rattraper le jeu de détente de leur arme.

Pour le 1er le suicide n’est sans doute pas envisager, pour le 2nd c’est incertain, et le dernier marche avec déjà un pied hors de la ligne … pour autant je crois qu’il y a encore bien d’autres « paliers ».

Je te rejoins sur le fait que très souvent, on en parle pas. On peut se rendre compte à posteriori de la stupidité de notre raisonnement ou de notre acte, avoir honte, peur d’être jugé etc…

La corrélation entre sports extrêmes et idées noires ou passage à l’acte est, je trouve, intéressante à explorer.

Au passage, si j’ai bien tout compris au 1er post, je compatis absolument avec la douleur et les questions de son auteur, pour connaître malheureusement bien trop ce sujet - à la fois personnellement et professionnellement.

"La corrélation entre sports extrêmes et idées noires ou passage à l’acte est, je trouve, intéressante à explorer. "

oui, c’est bien de ça qu’il s’agit …

Bonjour,

Dans cette phrase, j’avais compris « tous les accidents ne sont pas des accidents », sous-entendu « certains accidents sont des suicides », et ceci ne m’avait pas choqué. Mais il est vrai qu’une phrase moins alambiquée, comme « certains accidents cachent en réalité un suicide » aurait été plus explicite. D’autres messages vont bien plus loin en évoquant que toute prise de risque pourrait être considérée comme un comportement suicidaire. Mais là dessus, j’ai envie de répondre que le risque est partout, on peut mourir chez soi en étant victime de l’écroulement de son habitation, d’une agression par un cambrioleur, d’un problème de santé (peut-être aggravé par l’inactivité, le manque de sport, qui pourraient alors aussi être considérés comme des conduites à risques évoquant une tentative de suicide ?). Tant qu’on choisit des activités qui nous apportent un plaisir, une progression, même s’il y a une prise de risque, tant que celle-ci n’est pas « volontairement » démesurée par rapport à nos capacités, je ne vois pas de raison d’apparenter ces activités à des tentatives de suicide.

Bernard

et pourquoi donc ?

c’est le même principe que la roulette russe, évoquée par MAV, la frime en moins …
est ce du suicide ? p’tét ben qu’oui, p’tét ben que non …

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

[quote=« papy_ours, id: 1726263, post:32, topic:152754 »]"La corrélation entre sports extrêmes et idées noires ou passage à l’acte est, je trouve, intéressante à explorer. "

oui, c’est bien de ça qu’il s’agit …[/quote]

C’est une fausse piste.
La pratique des sports extrêmes relève de la valorisation et de la recherche du plaisir en repoussant la limite, associée parfois à une quête de reconnaissance immédiate.Pour pratiquer un sport extrême, il faut faire abstraction de la mort qui n’est pas envisageable. L’antithèse totale du désir de mettre fin à ses jours !

mais côtoyer, tutoyer, berner la mort n’est pas pour certains un plaisir ?
sans parler de ceux qui cherchent à se prouver qu’ils ont de la chance, et dont le jeu s’apparente à la roulette russe …

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

:confused:

Évidemment, et c’est même le moteur des adeptes des sports extrêmes.Je ne vois aucune corrélation entre ces pratiques addictives et un passage à l’acte ou la rumination d’idées noires comme le soutient papy_ours.C’est antinomique.

Je pense que l’interrogation première était le cas d’un adepte de l’extrême qui viendrait, pour x raisons, à songer à mettre fin à ses jours. Quel raisonnement suivrait il ? Sa pratique peut elle influencer la décision finale ? Quelle différence pourrait il y avoir avec Mr Lambda ? C’est cette partie que je trouve intéressante.

Je suis pratiquant de sports à risques. Je pratique parce que j’aime l’adrénaline qui accompagne la libération de ma peur, parce que certains aspects physiques ou techniques m’attirent… aucunement (je pense) pour un lien avec la mort.

En revanche et c’est un autre sujet, je me suis déjà retrouvé face à ma fin… c’était inéluctable, je le sentais jusqu’à l’os que j’allais y passer. Et je suis toujours là.
Tutoyer la mort m’a fait aimer la vie comme jamais - et je conçois que l’on puisse chercher ce rapport.

J’ai plus peur de mon boulot, dans lequel suicides et morts en tout genre se succèdent toute l’année … et ça ne me donne aucun « plaisir » dans ce cas, loin de là !

[quote=« Bubu, id: 1726257, post:30, topic:152754 »]J’ai compris pourquoi je me suis fait avoir.
En lisant la phrase, j’ai vu une ambigüité, même si en étant rigoureux grammaticalement, il n’y en a pas (un pronom doit faire référence au nom le plus proche qui est en accord, sinon il faut trouver une autre formulation), mais je lis trop les forums, il y a longtemps que j’ai perdu la rigueur en grammaire. :)[/quote]

C’est exact, j’ai interprété trop vite aussi… Mais je pense que au vu du sujet, il est compréhensible que nous ayons réagi de façon assez vive, nous sommes tous au contact de ces accidents toute l’année.

Posté en tant qu’invité par duc Hon:

« obscur » ?! Albert Camus tout de même !
Mots d’introduction du « Mythe de Sisyphe » (dans lequel il cite d’ailleurs ce mot de Frédéric II : " La montagne est passée : nous irons mieux maintenant").