Spécial galère

Posté en tant qu’invité par SB:

Suite à « Sauvetage au Verdon » en 80 épisodes (et sans doute +)
Comme son nom l’indique, ce post dont l’idée revient à TotoXe :
« spécial galère Verdon ou ailleurs »
pourrait être d’un réel secours sinon riche d’enseignements …

Plutôt que de vous faire un copier-coller je vous conseille vivement d’aller jeter un oeil directement là :
http://lionel.tassan.free.fr/textes/lire.htm

et de choisir ESCALADE ET BRICOLAGE (Verdon « Virilimité »)

ou par exemple cet autre récit d’un truc qui aurait pu vraiment finir en drame…
AVALANCHE à CÔTE BELLE (à chaud récit de l’accident…)

Et sinon…

A vous de raconter comment pour vous, ça c’est finalement bien terminé (annexe ou connexe au fameux « Sauvetage au Verdon » donc.)

Posté en tant qu’invité par TotoXe:

bon, j’ouvre le bal.

le post sauvetage au verdon est un exemple interessant concernant l’usage, abusif ou pas, je ne juge pas, du portable. « avant il n’y avait pas de portable. » « avant c’etait mieux. » une petite histoire qui montre que le portable peut avoir un interet qd meme !

copier/coller d’un recit que j’avais envoye a mes amis. pas une vraie galere mais une experience qui peut servir a d’autres. on a dit qu’il fallait etre constructif.


Oy !

Hier soir, j’ai realise un vieux reve qu’Arnaud m’avait mis en tete lorsque nous etions etudiants a Bordeaux : grimper de nuit.

Avec Alex, je ne sais plus quand, on decide de grimper a la prochaine pleine lune la voie Le Peril Jaune. Je l’ai faite deja deux fois je crois pour la premiere moitie et au moins trois fois pour la deuxieme. Autant dire que je la connais bien. Son equipement est bon, son itineraire droit, elle est belle, son niveau n’est pas dur (TD) et elle a de l’ampleur et de l’ambiance (200m). Elle est sur le Baou de Saint-Jeannet, qui domine le village du meme nom. Le Peril Jaune dans le noir lunaire ? Le Peril Noir donc.

Ce mercredi etait jour de pleine lune. Mais la meteo etant mauvaise et Alex etant bloque a Saint-Cezaire, je motivais a l’arrache un collegue vencois, Christophe, pour la faire
le lendemain, jeudi.

Hier donc, c’est parti. Il n’a jamais grimpe a Saint-Jeannet. Je ferai donc tout en tete pour eviter de trainer et de se perdre a la recherche de l’itineraire. On rejoint la grotte d’ou demarre la voie alors que le soleil se couche et eclaire la cote d’une lumiere douce et rose. 21h10. Je demarre. Un petit pincement au coeur tout de meme. Mais il y a encore un peu de lumiere crepusculaire pour que je n’ai pas besoin de ma frontale. C’est rassurant et c’etait prevu : une mise en marche progressive. Histoire de faire le moins de relais possible, j’ai pris ma 70m et j’enchaine L1, L2 et L3 en gerant le tirage. A R3, je fais relais et assure Christophe qui demarre alors que la nuit s’installe. Tiens, une voiture en stationnement a l’endroit ou la vue sur la face est la meilleure depuis la route qui va de Saint-Jeannet a Vence. Mouais… Tiens, une voiture avec un girophare. Et merde… Quelqu’un a du prevenir je ne sais qui qu’il y avait des lumieres dans la face. Lorsque Christophe me rejoint, on en discute. Les voitures s’en sont allees. Bon, de toute facon, on est la et on continue.

Il y a un bruit constant qui vient du fond du vallon. En fait, c’est etonnant la pollution sonore des voitures qui passent et repassent sur cette route. Les sons montent en
plus. Je repars et enchaine L4 (avec sa traversee aerienne qui sans lumiere est somme toute moins impressionnante…) et L5 avec son superbe diedre. A la frontale, et parce que je connais bien la voie, pas de probleme majeur pour progresser. J’engage meme pour eviter le tirage (et parce que, encore une fois, je connais bien la voie et j’ai de la
marge). Relais a R5. La lune s’est levee enfin. Mais a l’Est et notre voie est orientee a l’Ouest, nous ne profiterons donc de sa lumiere qu’au sommet. Il est dans les 23h.
Toujours ce fond sonore penible. Mais, ayant pris de la hauteur, du relais, je profite pleinement des plateaux calcaires de l’arriere-pays vencois illumines par la lune.
C’est paisible et… lunaire. Tiens… La voiture avec girophare est encore la a nous observer.

L6. Du relais R6, enfin, alors qu’il doit etre dans les 23h45, je peux entendre le silence de la nuit. Voila ce que je suis venu chercher : le calme, la douceur des couleurs et
des temperatures, la vue extraordinaire. Le plus dur est fait. Ce sera une ascension reussie. Christophe en profite autant que moi. Cool…

12h30. Je suis au sommet. J’assure Christophe qui me rejoint. Tiens… Des voix. Le comite d’acceuil ! Forcement. Je m’en doutais. Des policiers municipaux qui vont nous sermoner ? Deux points lumineux. Je me signale. Trois. « Hep ! Par la ! » Quatre. J’allume ma frontale. Je discerne… un pompier. « Ca va ? » « Euh… Oui. On grimpe de nuit avec un pote. » Encore des voix ! « Mais… Vous etes combien ? » « Sept. » Ah… Ouais, d’accord… Merde ! Il est 1h, Christophe arrive et decouvre avec surprise tout ce monde. « Desole de vous avoir fait monter pour rien. » « Oh, l’essentiel est que tout aille bien. » Les radios crepitent et ceux d’en haut confirment a ceux d’en bas qu’il n’y a plus personne dans la face, que tout va bien et que c’est l’heure de la redescente.

Christophe et moi sommes un peu genes… On a fait lever ou pas coucher ces mecs qui viennent de Vence, de Cagnes, de Grasse et de Saint-Laurent. Mais eux sont tres sympas, zens. « On aura fait une jolie balade sous la pleine lune. » Oui… Il faut que l’on descende avec eux jusqu’au parking parce que les CRS nous attendent. Ah, parce qu’il y a aussi les CRS…

Descente et discussions conviviales. Ca parle de canyons, de GRIMP, du statut et des revendications des pompiers, de grimpe. On arrive a une premiere voiture. Nous, on prend la seconde. Parking. Il y a la, entre autres, quatre CRS. Ils viennent de loin. De Saint-Martin-de-Vesubie, a plus d’une heure ! Normal, le secours montagne 06 est installe la-bas. Putain, quel bordel… Le chef nous sermone, gentiment, et
nous dit que nous aurions pu avec nos portables (on en avait deux…) appeler le 112 quand on a vu les girophares. Premier appel d’un inconnu pour nous signaler a 21h30 ! Genes bien evidemment, on se fait petit. Mais eux aussi sont tout aussi sympas. Ils prennent nos noms et on se quitte. Il est 2h du matin. « A une prochaine fois sur une paroi. » me lance le CRS. Et il rajoute illico, « Mais de jour cette fois ! »

Bilan des courses. On a du mobiliser a l’insu de notre plein gre dans les 15 personnes et 5 ou 6 vehicules. Mais on s’est bien amuse dans cette voie. Grimper de nuit est genial. Les prochaines etapes : une voie de nuit au Verdon, une voie une
nuit sans lune, et enfin une voie a vue !

Mais dans tous les cas maintenant, meme si c’est dans le desert, j’appelerai le 112 pour prevenir. L’escalde de nuit n’est pas interdite. Mais en zone urbaine, les ames bien
intentionnees pourraient vous jouer des tours…

Les quelques photos sont la (dur de faire des photos…) :
http://cbordieu.free.fr/Galeries%20Photos/index.php?Qwd=./Escalade/Saint-Jeannet%20-%20Le%20Peril%20Noir

A plus,
Christophe

PS: Sinon, dimanche dernier, jour de reprise pour moi pour les couennes, alors que je me considere peu en forme, j’ai enchaine mon premier 6c+ a vue et, cerise sur le gateau, juste apres, mon premier 7a a vue (un petit mais un 7a quand meme) ! Bizarre des fois.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Bonsoir ,

Pour moi la « galère » au Verdon débuta avant mème le premier mètre d’escalade …

Nous sommes à la Toussaint 1982 (oui , oui, je sais , ça date …) et je me suis enfin décidé à aller grimper dans ces fameuses gorges du Verdon dont j’entends parler depuis cinq ou six ans …

Guidé par un ami marseillais , mes deux compères et moi nous retrouvons , un beau matin de novembre au belvédère de Trescaire .
Au vu de l’abime "sidéral " qui nous attend , nous grillons nerveusement quelques cigarettes (en trois ou quatre bouffées …) en riant bétement…
Arrivés en haut des rappels de Luna Bong ( notre objectif , comme entrée en matière , était l’ « éperon sublime ») , notre collègue « phocéen " nous dit : " c’est là " puis installe rapidement un frein mousqueton sur son « Whillans »( baudrier que les moins de quarante ans ne peuvent connaitre…) et , sans autre forme de procès ( et sans autobloquant…) s’engage dans le premier rappel .
Nous profitons de l’occasion pour griller une nouvelle cigarette (qui sait , peut etre la dernière…) et attendons , patiemment , que la corde se libère .
Vingt bonnes minutes plus tard un " liiiiiibre " ténu venu du fond de l’abime m’indique qu’il faut y aller .
Après avoir tout vérifié trois fois et creusé une nouvelle gouge au mousqueton à vis de mon descendeur , je m’engage dans le rappel .
Pendant dix mètres , tout va bien , malgré le « gaz » sensible . Puis , je perds pied et tournoie au bout de ma corde … le verdon , la falaise , le verdon , la falaise…ad nauseam (jusqu’à la nausée pour les non latinistes ) .
Alors que je suis quelques mètres SOUS l’arbre qui constitue le dernier relai de " Luna Bong " et encore une dizaine de mètres au dessus de mon collègue marseillais , celui ci me crie : " STOP , arrète toi à l’arbre !!! "
Lorsque je m’enquiers de la raison de cette demande incongrue (il est encore en dessous de moi…) , il me dit : " La corde est trop courte!!! " et , là , HORREUR , force m’est de constater que le bout de la corde pend sous mes pieds à plusieurs mètres (trois?quatre?) au dessus de la tète de mon camarade de cordée .
Pourquoi n’ai -je pas cherché à remonter au prussik jusqu’à l’arbre?
Au jour d’aujourd’hui , je ne le sais toujours pas , l’émotion , sans doute , ou l’abus de nicotine…
Je décide donc d’aller " toujours plus près » du bout de mon rappel et appuie nerveusement plusieurs fois sur la gachette de mon shunt (merci à lui…).
Lorsque je n’ai plus que vingt centimètres de corde sous le shunt , arrive le moment « intéressant » , je met bout à bout toutes les dégaines en ma possession et relie cette "chaine " improvisée à mon baudrier , puis mon camarade en saisit l’extrémité et la mousquetonne à la chaine de relai . Il ne me reste plus donc qu’à …sauter
Une dernière respiration , j’appuie sur la gachette du shunt et descend , à la vitesse de l’éclair , en direction de mon camarade ; Celui ci me plaque , "au passage " contre le rocher et interrompt opportunément ma descente vers les étages inférieurs.
Lachement , la corde en profite pour remonter hors de portée , nous narguant cinq mètres au desus de nos tètes .
Quelle erreur avions nous commis ?
Habitué à utiliser des cordes de rappel de 100 mètres , mon camarade Pascal Paris ( que deviens -tu , Pascal?) avait omis de me demander la longueur de ma corde qui était de 90mètres .
S’en rendant compte trop tard , et sans autobloquant , il n’ avait eu d’autres choix que de désescalader en solo intégral les cinq mètres manquants le séparant du rappel suivant (6a , sans doute …), exercice , que , par lacheté pure , j’avais décliné .
Nous étions donc là tous les deux au relai 4 de Luna Bong sans corde …
Heureusement , mes deux amis restés sur le plateau s’arrétèrent bien , sur nos conseils , à l’arbre et nous pumes ainsi poursuivre la descente et faire la voie prévue .

Moralité : au Verdon plus qu’ailleurs , soyez sur de la longueur de vos cordes et n’oubliez pas l’autobloquant …
Amicalement . A+ . Xavier.

Posté en tant qu’invité par SB:

Alors beaucoup plus modestement : moi c’est en couenne !
Fallait le faire !

Un de mes premiers rappels, seul, pour voir, je devais avoir 15 ans (1981)
j’ai du placer quatre points d’ancrages (sangles à tout va) plus un piton ! en plus de l’amarrage prévu, c’est dire la confiance ! en haut de la petite falaise école (gentiment 15 mètres).

Finalement pleinement rassuré, j’entame, je commence la descente bascule dans le vide sur 1mètre environ, trouvant quand même que cela tirait un peu plus que d’habitude sur les bras… un sentiment de gêne…

J’avais complètement oublié de passer la corde dans mon 8.

je suis remonté illico avec mes petits bras et me suis traité de pas mal de noms (espèces protégés).
J’ai pu vous raconter cela car il y a prescription aujourd’hui (sourire), mais dans les récits ci-dessus notamment celui de Xavier (terrible) en grande voie, qu’en est-il des coups foireux en rocher école. Ne me dîtes pas que j’ai été le seul.

Posté en tant qu’invité par VieuxBriscard:

"ESCALADE ET BRICOLAGE (Verdon « Virilimité ») "
J’ai vécu trait pour trait la même aventure … j’ai pris beaucoup de plaisir a lire ce compte rendu de course.
Merde vous m’avez coller une sacrée envie d’y retopurner dare dare !!!

Posté en tant qu’invité par goethe:

TotoXe a écrit:

, son niveau n’est pas dur (TD)

M’énerve ses grimpeurs forts !!! :wink:

rq: Bon, moi je me suis pris un but dans l’Herbetto (4b max, 100%spitté, et de jour)
rq2: Celà dit l’honneur est sauf, on n’a pas appelé l’hélico.

Posté en tant qu’invité par Saïmon:

ah Luna Bong, cette ambiance quand tu attaque les rappels … ma 2ème au verdon, je faisais pas le fier ! D’ailleurs j’en connais qui pourraient nous raconter l’effet qu’à eu ce rappel sur leur motivation :smiley:

pour rester sur des histoires de verdon et d’orage: un beau jour de mai, on part faire « rêve de fer ». Sauf que le topo 2000 est tout sauf limpide dans ce secteur … à l’avant dernier rappel je me retrouve pendu dans une baume, j’apercoit un relais mais trop bas, d’où une remontée au machard pour bien commencer. Je tire à gauche, rappel suivant, tiens un relais qui n’est pas mentionné. Il y a encore des points en dessous alors on descend.
« Rêve de fer », comme les autres voies du secteur, ne part pas du bas, mais en plein milieu de la falaise, le but n’est pas envisageable vu qu’on ne peut pas descendre au pied de la falaise …
J’attaque, et direct je tombe sur un pas mutant, heureusement court et qui passe en tire-clou, c’est pas le 6a annoncé … 1er relais, le collègue arrive, et blam l’orage nous tombe dessus sans prévenir et nous lache une bonne averse de grêle. Le rocher est trempé, mais nous ca va, heureusement le relais était abrité. Du coup tous les moyens sont bon pour sortir, à coup de pied-main sur les spits dans du 6b/6c trempé, de passage où il faut se résoudre à grimper sans zipper, et d’une sortie version sanglier dans un couloir.

La fin de l’histoire en regardant la photo du nouveau topo: on etait descendu 50m trop à gauche, dans Zigzagutti, et la 1ère longueur est 7b (je crois). Tout s’explique !!

Posté en tant qu’invité par remy:

heureusement que t’avais ton code de l’honneur vieuxbroutard, du coup ça a du vachement t’aider a t’en sortir!!! moi j’ai mon code de la route, c’est un début non??? : )

Posté en tant qu’invité par Lily:

Pas de grosses galères à vous raconter, mais j’adore lire les vôtres alors…Up!

Posté en tant qu’invité par yo:

C’est pas une galère mais un déplacement d’hélico vraiment pour rien…

On part au Glacier noir faire une Septentrion avec sortie dans Big Tower. 700 m d’escalade en TD- bien équipée et facile. Comme d’hab on part à la journée d’Aix avec le réveil à 3h30.
Route + marche + névée + recherche du départ de la voie avec un premier point bien plus haut que prévu = 9h30 dans L1. On se dit que si à 15h on n’est pas au sommet, on stoppe pour commencer la quinzaine de rappels et arriver en bas avant la nuit.

Tout se déroule bien, des armoires tombent à droite et à gauche dans les couloirs et nous sommes au spectacle. On arrive au sommet du gendarme à 15h15 et on commence immédiatement la descente…
Et là c’est pas la même histoire. On est habitué aux rappels bien verticaux du Verdon, mais ici tout semble fait pour coincer : c’est peu vertical, il y a des blocs, une adhérence incroyable… Du rappel classique montagne mais on manque d’expérience. On essai de garder la corde sur soi, de s’auto-mouliner… mais ça finit assez souvent par coincer, en tout cas on descend comme des fourmis. Résultat, on trouve le dernier ancrage dans la pénombre à 21h, on était pas loin de sortir la frontale.
Les portables ne passent pas, impossible de prévenir que l’on va rentrer tard. J’avais prévu le coup en laissant comme d’habitude la consigne de n’appeler les secours que le lendemain en milieu de journée. Le copain, lui, était parti comme s’il allait faire des moulinettes à Buoux…

Résultat : alors qu’il fait quasiment nuit noire et que l’on prend pied en bas du névé, un hélico remonte le glacier noir, passe au dessus de nos têtes pour revenir vers nous, allume son phare et commence à fouiller la paroie…
-« Putain, la honte c’est pour nous ? »
-« On n’a vu personne de la journée : c’est pour nous ! »
On cherche nos frontales fièvreusement, signes à l’hélico qui nous repère rapidement.
Un instant plus tard, il est en stationnaire devant nous. Dans le halo du phare, je lui fais signe que nous n’avons pas besoin de secours.
Il part…pour revenir un instant plus tard vers nous, pose un patin en équilible précaire sur un gros rocher, un secouriste saute et nous rejoint, me serre la main avec chaleur histoire de vérifier qu’il n’y a pas de malentendu.
En quelques mots tout est dit :

  • « Secours appelé par la famille »
  • « Vraiment désolé de vous avoir fait déplacer, merci tout est OK, on a trainé dans les rappels. On rentre tranquillement par cette belle nuit étoilée… »
  • « Soyez prudent, et la prochaine fois partez plus tôt »

Encore désolé pour l’hélico et merci à ceux qui avaient construit les cairns sur le glacier noir !
Avec le temps on acquiert un peu d’expérience et… la famille aussi.

Posté en tant qu’invité par remy:

grand parcours a la sainte.... c'était ma premiere grande voie et on est sorti sous la pluie a la nuit avec les anglais ( c'est foiu ce qu'ils font mal aux doigts ces cons la!!). et on a décidé de redescendre par...le tracé noir!!  " qui peut voir une fourmi noire sur une pierre noire dans la nuit noire?"... ben allah...et moi! j'ai réussi a trouver les petits bandeaux noires sans frontales ( on en avait une pour deux et mon paternel de cordée voit tellement dans le noir que meme avec la frontale il se perdait!!)... 

quoi vous avez dit galère non? pas abominable!  c'était ma premiere donc j'étais vraiment flippé....

je vous vois venir:  non j'ai pas appelé l' hélico!! lol!!

Posté en tant qu’invité par TotoXe:

je vous vois venir:
ds la nuit noire ? tu charries un peu ;-).

Posté en tant qu’invité par Eric:

Une copine m’invite à faire la morzinoise…c’est du facile sans probleme qu’elle m’avait vendu…

Arrivé au pied, un névé énorme bouche l’arrivé de la falaise…en basket je tente d’atteindre la rimée…au milieu je me retourne et me dis que si je glisse à cet endroit je vais me fracasser sur les blocs du dessous, tant pis j’suis un homme meme pas peur !!
Sur les topos on lit souvent « passez la rimée au mieux »…sur le rebord je prend mon élan, le trou béhant de 2m devant moi, je vise la terasse qui me parait accessible facilement…au moment ou je m’elance mon pied glisse, normal c’est de la glace me direz vous, bref j’attérie au bord, tout au bord, un orteil posé et tout le reste du corp dans le vide…j’attrape le rocher de la main gauche à l’aveugle…
12 dégaines au baudrier rien de plus…1ére longueur 2 points, 2ème longueur 2 points, 3émé longueur plus rien … une queu de cochon me retient au 4ème relai…
il doit rester 5 ou 6 longueurs, quand il commence à pleuvoir…des cailloux !! des petits, des gros…pas de casques bien sur, à 20 ans on est invincible !!
encore une longueur et j’aperçois le sommet, complètement bouché par la neige me semble t-il…
Le dernier morceaux qui me passe dérrière la tête avec ce bruit de frelon me glace le sang et emporte avec lui mes derniers morceaux de courage…
Je convainc ma compagne du jour de rebrousser chemin (elle pense que ça passe et ne comprends pas)…
Les rappels s’enchaine mais le dernier est trop décalé alors elle descend un maximum pour désescalader…arrivé en bout de corde elle trouve un piton planté à la verticale…quand j’arrive à mon tour, je m’aperçois qu’on est vraiment en bout de corde et que si je me loupe c’est 20m de dégringolade plus le névé…
je me pose le plus délicatement possible sur cet impropable piton…horreur quand je pose un mousqueton dedans il bouge … je n’ai pas le choix…
je m’aperçois que je ne peux pas me vacher en tension et enlever la corde du descendeur. Je dois rester plus haut, enlever la corde, la récupérer pour ne pas la perdre et désescalader pour me vacher enfin…
Dernier rappel, je serre les fesses un max…j’arrive au pied du névé sain et sauf…au moment de rappeler la corde, le piton saute et dégringole jusqu’à nous…
Sain et sauf , je suis sain et sauf !!!

Posté en tant qu’invité par rémy:

qd ya les nuages et q'il pleut il fait pas vraiment clair non?

Posté en tant qu’invité par paul:

Je reste dans le Verdon pour coller au sujet .Le telephone portable n’existait pas encore .
Amoiraprod , averse à 13 h niveau jardin bivouac , déja gros coup de bol , 3h d’attente au chaud à l’abri de la pluie et petit feu pour se réchauffer , nous sommes à la toussaint.
On redemarre à 16h (fin de pluie + sechage) reste 7 longueurs en mixte , petit bonjour aux aiglons du nid d’une niche sous les vols d’une mère menaçante,les longueurs suivantes sont pas extreme, mais prennent un peu de temps , finalement on sort la nuit dans la longueur la plus cool en 5c ouf!
Moralité , on à du bol pour la pluie au niveau du jardin , de plus le gardien du gite ne c’est pas soucié du notre retard , (on devait être au bistrot pour lui) ce qui nous a évité un sauvetage des pompiers .
Pompiers en pleine action dans les voies situées à notre gauche à sortir des grimpeurs en plus mauvaises situation que nous , je pense qu’ils étaient dans le pilier Gouseault.!
En conclusion grimper dans le verdon ,c’est avoir un peu de chance , se trouver au bon endroit quand la pluie survient , et elle arrive parfois, plus tot que prévue ,avoir assez de temps pour sortir si les difficultés le permettent

Posté en tant qu’invité par herve:

Dans la série « on fait prendre l’air aux pompiers », voici une petite anecdote qui m’est arrivée à la Sainte-Baume au cours de l’équipement d’une voie dans la falaise du Saint-Pilon, à côté de la célèbre grotte de la Sainte-Baume.

J’avais commencé l’équipement du bas et pour aller plus vite et en finir, j’étais revenu terminer d’en haut. La paroi fait 120m et j’utilisais alors un rappel de 80m en simple.

Le texte qui suit est la fin de ce que j’avais rédigé pour la revue Artif Session.

"Je poursuis donc l’équipement du haut dans des conditions beaucoup plus confortables, ce qui améliore nettement le rendement. Je me surprends même à siffloter tout en jetant parfois un coup d’oeil distrait aux touristes qui déambulent sur le parvis de l’église troglodyte, cinquante mètres sur ma gauche. Et je ne prête guère plus d’attention à celui qui revient régulièrement observer ma descente et les ondulations de ma corde qui s’interrompt à une quarantaine de mètres du sol.

Soudain, des bruits de sirène lointains en provenance du parking d’accès attirent mon attention. Sûrement quelqu’un qui s’est blessé et si j’en juge par les cinq voitures rouges qui s’engagent sur la piste de montée, ça doit être très sérieux.
Un moment plus tard, les vrombissements des 4X4 animent la forêt et un contingent de pompiers investit l’esplanade de la grotte pendant que d’autres semblent se diriger vers le sommet. Il règne une grande agitation, tous les regards paraissent braqués vers la paroi ; il a vraiment dû arriver quelque chose de très grave, ce qui m’étonne un peu car je n’ai rien vu ni entendu d’autre que l’arrivée des secours.

Et oui !

Quelque chose de très grave !!

Et le très grave… c’est MOI !!!

Car je viens enfin de comprendre, lorsqu’un sauveteur m’interpelle du pied de la voie sur un ton mi-paternel mi-angoissé, que le Gravissime responsable d’un débarquement de pompiers sur toute la Provence n’est autre que moi !
Ma présence incongrue dans cette falaise où il n’y a jamais de grimpeur, ma descente extrêmement lente sur des cordes manifestement trop courtes, la journée qui tire à sa fin, tout cela a dû alerter quelqu’un qui a dû penser que si ce pauvre garçon était si lent pour descendre, il serait tout bonnement incapable de remonter. De là à penser que mon aventure était la réédition provençale des plus terribles tragédies alpines, Vincendon et Henry au Mont-Blanc, Gousseault aux Jorasses, il n’y avait qu’un pas, et ça ne devait pas être du 6b pour qu’il soit franchi aussi facilement.

Epilogue de cette histoire : après une longue discussion, j’ai fini par convaincre mes secouristes dubitatifs que tout allait bien, que je n’avais besoin de personne et que la remontée aux Jumars n’était que l’affaire d’une petite demi-heure.
Tout ce petit monde a donc fini par s’en aller, et après avoir placé mes derniers spits, j’en ai fait autant, tout en retournant dans ma tête cette question que je n’avais pas osé poser : pourquoi, alors que j’étais à portée de voix de la Grotte, personne n’avait jamais chercher à entrer en contact avec moi et me demander si j’avais besoin d’aide ? C’eut été plus simple que de déclencher le plan ORSEC !

Ah, j’oubliais ! La voie s’appelle : “Jésus crie, la caravane passe” , mais elle n’est dans aucun topo.

Posté en tant qu’invité par Tranquilou:

Alors ?

…depuis juin 2007 plus aucun récit de galère ?

juillet 2010 : Arête du doigt à la pointe percée dans les aravis.

Je suis rentré la veille du Portugal…couché 1h du mat levé 5h. On se tire la bourre avec mon pote sur l’approche qu’on avale en 2h jusqu’au pied de l’arête. On passe en coup de vent à Gramusset parce qu’une nana (fille du gardien ??) a fait craké mon pote. Grand beau comme annoncé par mon poto !! Personne dans le coin, Je monte en tête corde tendu jusqu’à la longueur en 5c après le rasoir. Je m’élève, 1, 2, 3 dégaines; on a mis les chaussons, les grosses sont dans le sac. Et là…un grondement formidable retenti, je craint l’éboulement !! La grêle commence à tomber dru, l’orage est sur nous. Je désescalade la longueur, on s’abrite comme on peut pendant 2h sous la flotte, la peur au ventre…on ne veux surtout pas sentir les abeilles, je pense aux livres de Bonatti. On repars, on veux quand même sortir au sommet mais au lieu de trouver la réchappe des cheminées guttinger on tombe sur 2 ou 3 longueurs en 5c corde tendu, le rocher est trempé :frowning: et ont a remis les grosses --’
Finalement on est au sommet et la descente se passe bien. Moralité ne jamais faire confiance à un mec amoureux pour la météo :lol:

En septembre 2005 à l’occasion des 30 ans de la disparation de Lionel Terray, on décide d’aller au Gerbier pour faire la voie où il est mort.
C’était notre façon à nous de célébrer sa mémoire.

Comme souvent dans le coin, le matin on part avec un beau soleil et un beau ciel bleu. Rapidement le temps change. Les nuages finissent par s’accrocher aux arêtes.

En fin d’après-midi quand on atteint le dernier relais de la voie, on choisit de descendre par les arêtes alors qu’on aurait pu utiliser la ligne de rappels dans la voie.

Les 3 longueurs qui mènent aux arêtes ne sont pas équipés. Avec le brouillard, l’humidité et le froid certaines sections deviennent délicates. Après un petit mur vertical (dans lequel j’ai pu bloquer un gros hexantric) je me retrouve sur une pente herbeuse très raide. Je progresse délicatement mais rien ne tient.

L’herbe est très glissante. La terre a très peu de consistance. Le tirage de la corde m’entraine en arrière. Je ne vois rien. Je progresse avec beaucoup de difficultés. Je finis par distinguer la base d’un autre mur. Enfin du rocher ! Je constate que je suis à mi-pente. Ca ce sont les bonnes nouvelles. La mauvaise c’est que mon assureur m’annonce que je suis en bout de corde. Je repense à ma dernière protection 15 m plus bas (à Lionel Terray aussi) et je continue à remonter la pente. Quand j’atteins enfin le rocher. Je passe une grand sangle autour d’une grosse écaille décollé et je crie relais heureux comme jamais !

A partir de là on est sur les arêtes sauf que notre visibilité est d’une dizaine de mètres. En plus du brouillard la nuit commence à tomber. Heureusement mon compagnon de cordée connait les lieux. Et puis sur une arête c’est dur de se perdre ! On sait qu’il faut suivre l’arête jusqu’à la double brèche caractéristique et qu’il faut descendre côté Est.

Après un peu de temps, on arrive à une espèce de brèche. Il y a bien une sente qui descend côté Est. On s’engage dans cette descente mais rapidement on comprend que c’est super merdique et sans issue. Le terrain est très glissant. On décide de se décorder car en cas de chute de l’un de nous l’autre ne pourrait pas le retenir. On remonte jusqu’aux arêtes et on décide de les suivre jusqu’au bout car on sait qu’elles se terminent dans un alpage. C’est la bonne décision. Après une bonne marche nous rejoint enfin un sentier débonnaire. Au passage on est repassé sous les nuages. Ça change l’ambiance ! La nuit est franchement tombé mais on s’en fout. On a vécu une belle aventure.

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