Souvenirs Matheysins : " Pâpo, Jean, Mélie " ...III

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

" On est puceau de l’ horreur comme on l’ est de la chasteté "
L F Céline

Swan

C’ est Giono qui avait raison : les montagnes, quoi de plus docile ?

Tu les appelles, elles accourent, par centaine toujours prêtes, toujours au rendez-vous, à portée de la main.
Tu n’ as qu’ à décider, l’ embarras du choix en somme, des petites, des grandes, des rondes, des pointues, des montagnes extraordinnaires ou des montagnes toutes simples, comme vous et moi, toujours égales à elles mêmes…

Et puis, les montagnes, elles n’ ont pas ces sentiments : jalousie, haine.

Les montagnes, d’ une fidélité remarquable, inouïe, rien à voir avec les femmes, ou pire, les amis…
Je n’ ai jamais rencontré, je parle pour moi, des montagnes ourdissant dans l’ ombre quelque lugubre dessein.
Les montagnes n’ ont jamais tué personne, ni un homme, ni une bête, et encore moins une autre montagne.
Par contre, des hommes qui moururent en montagne, j’ en ai connu, trop connu parfois, là dessus, c’ est encore Giono qui a raison.

" Tu dors pas ? " que je me décide enfin.
Le Ramu, la nuit, c’ est comme un tombeau.
L’ obscurité la plus totale, ça a celà d’ effrayant qu’ on ose même plus bouger.
On quitte notre état humain, on devient ombre.
Pas de repères, plus d’ angles, de lignes, de murs…

Plus de corps.

On passe la main devant le visage, on ne la voit pas.

Les ténèbres nous ont absorbés, digérés, anéantis…

Ombres glissant parmi les ombres, néant, abîmes, invoquant d’ autres abîmes plus profondes encore.

"-Rhâeuuu…, qu’il fait, le Jean, hein, putain, c’ est quelle heure ? "
Et c’ est tout, le voilà reparti, submergé par la torpeur absurde du sommeil.

A nouveau la solitude.

La proximité audacieuse des montagnes, souvent, m’ empêche de dormir, Jean, c’ est pas son cas, assuremment.

C’ est agaçant, ce moment où Morphée, petit prétentieux à qui tous succombent, se laisse désirer.

Le barbu, à côté, il ronfle, en sourdine.

Moi qui avais besoin de quelque chose d’ humain dans ce goudron, je suis servi !

Ces confrontations débiles avec l’ insomnie, je les ai toujours redoutées.
C’ est par une de ces nuits illuminées que j’ ai pris conscience de mon état de mortel, depuis, je suis habité par une frousse de lièvre…

L’ insomnie m’ amène invariablement sur des rivages aux bornes incertaines, aux berges vagues, aux horizons nébuleux, où ma raison et mes souvenirs se mèlent, créant autant d’ avatars imprécis, rares, stupéfiants parfois…

Mon esprit baigne dans ce froid sirop, ça remonte souvent, comme un vomi…
La rancoeur et la ringue.

Ça faisait à peine deux ans qu’ avec Jean, nous était arrivé une aventure qui allait nous laisser un gout bien amer dans la bouche…

Tiens, c’ est bien le moment d’ y penser.

Deux jours cioncés là-haut, en face, entre la Tour Myriem et la Brèche Swan, à attendre un type, un sale con, un pourri, un vrai salaud en fait.

Partis Jean et moi du mardi, lui, devait nous rejoindre le mercredi dans la journée, lui, le pourri…
On avait prévu la Pointe Swan le jeudi matin, par un tracé nouveau.

Je vous parle de cette époque où, à Buoux, les côtations commençaient à exploser.

Le Verdon était hanté par d’ étranges funambules.

Les médias s’ y pressaient, la télé, avide et charognarde, y accourait, transbahutant au quidam des images ahurissantes, d’ un genre tout nouveau.

Sur les bords du lac de Ste Croix, on reconnaissait les camping-cars, les J7 trafiqués, toujours fushias ou à peu près.

A Moustiers, ils n’ étaient pas toujours bien vu, les zigues, d’ autant qu’ il y avait pas mal de " Parigos ", alors ceux-là, ils faisaient l’ unanimité contre eux.
Il y avait même des cons ( qu’ ils disaient les locaux ) qui peignaient des conneries sur les falaises, au canyon.

Parfois, ça fumait dur, j’ en atteste :
j’ ai pris un bon marron dans la poire, à Buoux, de la part d’ un zèbre du crux, assez excité, venu tout droit de Lourmarin afin de régler la musique.

Le toit de son cabanon ( à Buoux ) parait-il, il l’ avait trouvé bien défoncé, à cause des pavasses qu’ on faisait dégringoler, qu’ il disait, le con.

J’ ai pas pu m’ empécher d’ ouvrir ma gueule.

De retour, on m’ avait pété le pare-brise de l’ AMI 8, elle n’ était pas à moi, allez expliquer après ça…

En attendant, à Ste Croix, il y avait du soleil et puis aussi de jolies petites fesses se promenaient, il y avait, cette semaine là, précisemment, des types qui tournaient un reportage TV et d’ autres journalistes de certaine presse traitant d’ alpinisme et de randonnée, qui eux, faisaient des interviews et de belles photos.

Tous, ils s’ étaient donnés rendez-vous là-bas, au soleil.

Nous, le Jean et moi, on attendait, confiants, au Coin Charnier, les pieds dans la neige, à spéculer sur la valeur intrinsèque des cumulo-nimbus, sur leur persitance à nous oublier complètement…

Notre zigue, à nous, il allait bientôt arriver, qu’ on pensait, naïfs.

Vous le connaissez sûrement, le haut alpin, de Bib, Briançon, pour les intimes…

C’ est qu’ il grimpait fort, le lascar, à peine plus agé que nous, mais lui avait déjà sa petite renommée, sa " basse-cour ".
On commençait à se déplacer pour sa pomme, pour voir un peu ses enchaînements, admirer sa souplesse, sa lecture intuitive…

A vue, parait qu’ il était imbattable.

Son truc à lui, c’ était les blondes, avec des épaules, des hollandaises quoi, ou des boches.
A Embrun, qu’ on l’ avait rencontrait, le copain, on s’ était donné un beau rancard, là, à la Pointe Swan.

Evidemment, à Embrun, il y avait plus de blondes qu’ à La Swan, au Verdon aussi, ça se passe de commentaires.

Il collait, lui, il avait un vrai niveau, faut reconnaître, du coup, il nous avait un peu oublié, là-haut, sur notre caillou, dans notre involontaire hermitage.

Moi, les culottes gainantes, surtout fluo, et les sacapof violets, c’ était pas ma tasse de thé…
La verticalité, à partir d’ un certain degré d’ inclinaison et de gaz, ça me donnait les foins voire même une sacrée gerbe…

Avec les copains, on faisait plutôt dans le genre hors-GR , hors mode, hors tout, le genre " hors genre ", quoi…

Ce qu’ on appréciait avant tout, c’ était les gros amoncellements boîteux, les piles d’ assiettes branlantes, les écailles foireuses, c’ était pour nous, les trucs pourris, les paumantes hallucinatoires, les baquets friables, n’ en parlons pas.

On était des bouffes-névés, des mange-vires, des suce-glaciers, des petits mange-merdes en somme .
En tout cas, pour lui, le Briançois ( là, il se reconnait ), c’ est ce qu’ on représentait…

Le premier soir, on a eu la frousse tout de suite.
" Y veindra jamais ", que je me disais, en moi-même, et on se souriait bêtement, avec le Jean…

On avait hissé tout le merdier à deux, des tonnes, comme des ânes.
Jean, il en avait les épaules sciées.

Tout de suite, il y eu du vent, avec ce goût prononcé de froid à l’ intérieur.
Ça promettait…

à suivre…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

Ah!!! Le n°3, enfin, on n’y croyait plus…
C’est quoi, la ringue?
Il survient au dernier acte, l’Edlinger des cimes??

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

La ringue, c’ est la hargne, la haine à l’ état pure…

" j’ ai la ringue contre… « , " je suis en ringue contre… », " on s’ est complètement enringué, avec ce con "…, voilà qques exemples

Posté en tant qu’invité par jc:

Ah, tu me rassures, j’avais peur que ça soit de la même famille que ringard !!!
PS: merci pour ton message au poème de ma fille, elle a été très touchée. Dodo maint’nant!

Posté en tant qu’invité par Flo:

Ah quand même! Je croyais que tu avais oublié le Pâpo. Essaye de nous faire languir un peu moins longtemps pour le IV parce que là, tu t’ es vraiment arrêté au milieu, au moment où on est bien dans l’ histoire…
On sait même pas si le zigue au collant fluo et au sacapof violet y va venir ou pas, tu aurais pu t’ arrêter après!

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

J’ ai pas fait exprès…( menteur ) lol !!!

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

AlbanK a écrit:

Les montagnes, d’ une fidélité remarquable, inouïe, rien à voir
avec les femmes, ou pire, les amis…

Ou alors « les amis, ou pire, les femmes » ?

Vous le connaissez sûrement, le haut alpin, de Bib, Briançon,
pour les intimes…

Non, zut.
Mais vas y, balance !

Ça promettait…

Oui, ça promet.

Posté en tant qu’invité par visse:

Ya bon parce que ça c’est de la montagne à la sauvage (coin paumé, bivouac à l’ancienne et terrain aléatoire). Vivement la suite.
Au fait, tu ne devais pas etre dans les Ecrins ce WE ?

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Ben, vu le temps, on va faire juste un p’tit tour avec ma Sylvie ( rigole pas, c’ est pour ramasser des fleurs…j’ aime bien les fleurs, moi )

Mon lardonK, il sort à Aussois et nous, ben on verra, dès qu’ on pourra…

Posté en tant qu’invité par jc:

Bonne sortie!
Moi j’ai planté un olivier dans mon jardin, c’t’après-m ! Magnifique! exaltant!.. « Beau », quoi !

Posté en tant qu’invité par pastriste:

heps Jc j’ai maté la météo montagne pour Hydra et sa voie des Sérac au Petit Vignemale , ben ils se peut que cette fois il la sorte , pas de nimp dimanche soir pour lui.

il est annoncé grand beau tout demain , mais l’ iso est haut cette nuit et demain matin 3600 mètre , ils vont en baver pour le retour…un truc à s’enfoncer jusqu’au ventre…une sacré soupe les attends.

Posté en tant qu’invité par jc:

J’avais oublié… il est là-bas??

Posté en tant qu’invité par pastriste:

ben oui , il m’as appelé dimanche , j’aurai du sortir avec lui .
Mais je me suis trouvé en carafe , plus de partenaire de covoiturage pour le rejoindre la bas.
mes copains se sont dégonflé vu la météo , qui à changé ce soir pour être plus optimiste , m’énerve ces types de méteo france.
ils font ça pour se couvrir , peur de se faire attaquer en justice…
iso à 2800 m ce soir et 3600 m à 8h du matin mais grand beau .
ils auront un court regel nocturne juste pour pile poil pour la course qui est entre 2800 et 3032 m .
par contre pour le retour ça vas être moins marrant , mais bon ils peuvent l’avoir et ils l’auront…putain je les envies…

j’avais prévu de faire le couloir oublié au grand Astazous , je remet ça le we prochain.

Posté en tant qu’invité par pastriste:

rectificatif il m’as appelé vendredi pour ce we…piuf on ecris des conneries parfois…

au fait tu vas en Ardèche le 3-4 juin , n’est ce pas !
et Albi ou j’habite pas loin est sur le chemin pratiquement de l’ardèche si tu regarde ta carte.

redonne moi ton fixe j’ai moi aussi une ligne féléphonique Free adsl et on en parleras à l’heure et le jour de ton choix.

Posté en tant qu’invité par jc:

OK, par mail, dans quelques instants. On s’appellera qq jours avant si tu veux.

Posté en tant qu’invité par jc:

Je te rappelle toutefois que ta note plafonne à 7,5 vu que le mot Meije n’apparaît plus…

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Patience…

Posté en tant qu’invité par pastriste:

vous savez pas j’ai toujours pas pu faire la Meije , alors qu’elle m’as toujours plus !

because lors des camps d’été avec mon caf , quand tu encadre tu te tape toujours les memes truc pas trop dur , le dome , roche faurio , le pic de lagrave , les deux rateaux , les aretes de la bruyère, le coolidge bref tu tourne en rond…

alors que la Meije c’est pas trop pour une sortie collégiale à plus de 15.

du coup frustration , de toute façon j’irais plus dans ces con de camp d’été sans originalité et rengaine.

Posté en tant qu’invité par pat:

et albank, on a compris: tu as une sylvie, ,c’est une vrai !!!
c’est bien, t’es normal t’as une gonzesse ouf, heureusement, et puis y faut le dire ,
haut et fort,des fois que!!
moi je trouve que tu devrais « aller » avec flo , tu sais celle qui m’en veut, çà lui ferait le plus grand bien ;

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Ah, mon cher pat, quel plaisir de rencontrer quelqu’ un comme toi, qui devine tout, qui possède une ouverture d’ esprit aussi étonnante que ton intelligence est intuitive !!!

Quelle chance j’ ai eu d’ attirer ton attention sur mes petits écrits, sur ma petite vie recluse, rangée…dans la norme ( mort de rire !!! ).

Ah, pat, éclaire-nous de tes lumières, toi qui possèdes cette rare capacité de lire au fond des êtres, un peu comme, en son temps, le fit le Christ ou le Prince Siddhârtagautama…

Indique nous la Voie, Ô toi lumière dans la nuit, Espoir de nos maigres espérances.

Toi qui es Amour, Amitié, Tolérance, ne perds pas ton précieux temps avec des sous-êtres ( tu te souviens ça : " untermenschen ", ça doit te parler, non ??? ).

Laisse-nous crever dans la bourbe et la vase fangeuse de notre médiocrité…

Ne t’ abaisse pas à d’ aussi basse besogne, nous ne méritons, de toi, même pas un regard…

Je tiens tout de même à te dire, grâce à toi, le candidat borgne aux prochainnes présidentielles à déjà un fervent supporter !!!

Je me permets de citer, pour ceux qui ne te connaitraient pas, ton Grand Enseignement :
" vivement qu’ on foute un bon coup de balai dans ce pays "…

Tu as raison, mon mignon, pour le coup de balai, tu peux compter sur moi, je suis prêt à te faire profiter de mes longues années de Rugby :
le coup de balai, si tu le veux bien, je me propose pour te le foutre, bien profond, là où ton imagination risque bien de dépasser ta raison…

A bientôr en montagne ou sur le caillou, à moi que ça aussi, ne soit encore une fois de plus que le maigre reflet de tes fantasmes et de te pauvres désirs masturbatoires et avortés…

Quelle tristesse ( d’ être aussi con que moi, tu l’ auras compris !!! )

Amitié, AlbanK