Posté en tant qu’invité par Marmotte:
Bobby tu as mal compris : les porteurs, ils sont pour toi! En effet, je me place dans TA logique, celle d’un alpinisme élitiste. Pourquoi c’est ta logique? Parce que si tu refuses les « complexes hôteliers », tu refuses l’accès de la montagne à tous. La montagne n’est donc réservée qu’à une élite, celle du XIXème siècle qui n’avait pas de refuges (ou très peu), et qui se faisait porter sa nourriture aux endroits de « bivouacs ». Les porteurs amenaient aussi tout le confort d’un refuge (lit, couvertures, tente, paille, etc). Maintenant, plus besoin de porteurs, il y a les refuges et les lyophilisés.
Pourquoi seuls les « complexes hôteliers » sont les seuls à pouvoir accueillir tous en montagne? Parce qu’un refuge non gardé ne peut pas sanitairement et humainement accueillir un public nombreux :
sanitairement parce que plusieurs personnes au même endroit ça pollue (il y a toujours quelqu’un qui laisse des déchets, même INVOLONTAIREMENT et ça peut t’arriver aussi et à moi aussi, et les déjections humaines sont nombreuses en un endroit très limité : pollution des sols et eaux –ça c’est mon métier),
humainement car on sait bien qu’un groupe humain nombreux a besoin d’un minimum d’ordre, base de la société (ça peut être une démocratie, un dictature avec un chef qui décide pour le groupe, etc.). c’est souvent le gardien qui fait l’ordre (entre le groupe qui fait du bordel et empêche les autres de dormir, gestion des lits pour mettre les gens qui se lèvent en même temps dans le même dortoir, gestion des réservations, etc.).
Donc les « complexes hôteliers » sont nécessaires et même indispensables dans les endroits très fréquentés pour « canaliser » les grands groupes, et surtout pour limiter la pollution engendrée à un endroit précis, où elle pourra être traitée. Une pollution intense mais limitée géographiquement se traite beaucoup plus facilement qu’une pollution faible mais largement diffusée.
Rien ne t’empêche d’aller dans les endroits peu fréquentés, il en existe des tonnes rien qu’en France.
Si les 120 personnes qui dorment au refuge du Glacier Blanc allaient bivouaquer autour toutes les nuits, j’imagine même pas le dommage causé à l’environnement : déchets envolés partout, merde partout, anarchie et engueulades dans tous les sens… pire que ce qu’on y voit déjà en journée.
Comme tu ne veux que des « vrais » refuges, tu refuses donc l’accès à la montagne, et donc tu refuses son aménagement pour accueillir des gens (pourtant pas énorme : une cabane! Rien à voir avec une station de ski). Donc la montagne aux seuls puristes élitistes, comme ça il n’y a personne et on n’est pas dérangé.
C’est une conception, mais pas la mienne tant qu’on ne sera pas sûr que chaque groupe se comporte correctement au niveau environnement et respect des autres (le rêve d’une société parfaitement autonome, il est sur Mars, pas sur Terre).
D’autre part, le « complexe hôtelier » comme tu dis sers également de refuge et d’abri (tu veux que je te décrive un refuge déjà complet quand il se met à pleuvoir, et que tous les campeurs et bivouaqueurs débarquent à 22 h pour se réfugier? On les accueille comme on peut, et on nettoie derrière!!!). Une auberge ou un hôtel n’accueillerait pas. Refuge est tellement synonyme de « soin, abri de secours », que je passe une grande partie de ma pharmacie personnelle gratuitement à des inconscients qui oublient leurs pansements (le pire, c’est les dames qui oublient leurs règles, et qui râlent car je ne peux leur passer que des tampax, et elles voudraient des always, moi qui doit monter sur mon dos ma réserve perso au début de l’été en prévision de la saison, sans en racheter en bas, je ne vais pas en plus acheter toutes les marques! Beaucoup plus courant que vous ne l’imaginez, mesdames et messieurs).
L’Etat ce n’est pas que moi, ce sont les élus (et en ce moment, ce n’est pas ceux pour lesquels j’ai voté). Je ne crois aucunement qu’une tutelle me protège (de quoi?), je dis au contraire que l’Etat ne doit pas être là en vache à lait et pourvoir à tous les besoins (sauf les minimums vitaux), car c’est ça qui déresponsabilise. On n’a plus aucune conscience du coût des choses, et on en abuse!
Pour répondre à ton autre question, tu n’as parlé que de ménage, pas de faire de bois. Désolée d’avoir pensé que tu n’avais rien coupé. Mais le fait que tu aies participé à la vie et l’entretien de ce refuge de ta personne ne te dispense pas du fait qu’il faut aussi payer ta nuitée. Sinon c’est trop simple, « comme je fais le ménage et que j’ai réparé la radio de secours, je n’ai pas à payer ma nuitée ». Plus personne ne paiera rien, et le refuge fermera car plus d’argent pour monter le savon, le balai, la hâche, le bois (s’il doit venir acheté de la vallée), la fenêtre cassée, etc, etc. je ne parle même pas de vandalisme, mais d’entretien courant.
Désolée, mais on est dans une société où l’argent a un rôle important à jouer, et il faut composer avec, même si tu n’aimes pas ça. Ou alors va vivre en autarcie ailleurs, il existe encore des sociétés qui s’en passent.
Marmotte.