Posté en tant qu’invité par Lionel Tassan:
Je constate de plus en plus que des skieurs sous-cotent et fracassent les cotations et surtout les inclinaisons de certaines grandes pentes. D’un autre côté, il est certain que des inclinaisons annoncées depuis des années (ex : les 55° de moyenne du coup de Sabre…) sont à revoir à la baisse.
Alors qu’est-ce qu’on fait ? Après tout, on pourrait s’en foutre. Oui mais dans ce cas là, vaut mieux ne rien dire car les informations pourraient entraîner certains skieurs là où ils n’auraient peut-être pas le niveau.
Les conditions rencontrées ici ou là sont les paramètres les plus importants dans la dificulté d’une descente… et il ne faut pas se laisser influencer (c’est vrai, c’est difficile) par celles-ci au moment d’évaluer les difficultés dans des compte-rendu comme ceux des fiches de skirando. Une Nord-Est des Courtes en excellentes conditions est sûrement plus facile que les Grands Couloirs à la Grde Casse en béton. Dans un compte-rendu, il faut donc donner les conditions rencontrées (qui changent donc) et les paramètres inhérants à la descente (pente - qui ne change pas sauf sur de courtes sections). Sur une grande hauteur donc, l’inclinaison se mesure sur LA CARTE AU 1:25000 et pas avec un appareil que l’on incline le long d’un bâton posé par la main de l’homme et qui peut vite donner une pente loin de la réalité. C’est simple : on mesure en millimètres la distance sur la carte puis on la multiplie par 25. Pour le Piaget, sur 700 mètres, je trouve 28mm * 25 = 700. Ensuite on divise le nombre trouvé par la dénivellation prise en compte. Ici 700/700 = 1. On applique la fonction inverse de la tangente. Arctan 1 = 45° . Cette méthode me semble la meilleure ; à moins que quelqu’un ne doute de la précision du travail de l’IGN (qui je crois n’a pas son égal dans le monde). Dans le cas de passages courts, je préfère effectivement estimer sur le moment en comparant avec mes souvenirs ou éventuellement avec l’inclinomètre quand je suis avec Philou qui a toujours le sien (mais on a déjà eu des surprises)…
Qui pense qu’une mesure le long d’un bâton sur une pente moyenne courte est plus fiable qu’une mesure sur toute la hauteur d’un couloir faite sur une carte au 1:25000 ?
Si effectivement le 55° soutenu est rare, les grandes pentes à 45/50° existent bel et bien et restent des entreprises sérieuses. Ainsi, en rabaissant systématiquement le niveau de certaines pentes comme on peut le voir de plus en plus (Infernet à 50° max, Vaccivier de gauche à 45°, Piaget et Turia à 40°, Tour du Sorbier ou face N du Colon PD…), cela m’amène à faire le constat suivant :
1 - c’est d’abord faux
2 - on risque d’envoyer sur ces itinéraires des gens qui auront réussi un petit 45° en bonnes conditions (et tant d’autres) … et qui ne seront pas déçus du voyage.
Bon ski à tous et, en cas de doute, bien s’informer auprès des professionnels et des topos de référence.