Sondage : niveau de risque BRA et courses

Euh…
On va peut être en premier revoir les fondamentaux alors !
Le BERA n’est jamais suffisant pour gérer le risque d’avalanche.
Ca ne sert à rien que je réinvente l’eau chaude, cet article est très bien fait : Cadre d’évaluation et de décision 3x3 - SLF
Où on explique entre autre qu’une des questions qu’il faut se poser est : le BERA est-il correct ?
Et bien sûr les observations sur le terrains sont fondamentales pour la prise de décision finale de s’engager dans une pente repérée comme critique lors de la préparation.
Forcément, si on part du principe que le BERA est forcément juste, on risque d’avoir des problèmes.
Rappel : le BERA publié à 16h est élaboré vers 13-14h à partir de la météo disponible à 12h. Parfois cette météo est en partie fausse, et on a une chute de neige de 20cm au lieu 5cm, un coup de vent à 80km/h en plus durant la nuit, etc. La météo de 18h sera surement juste, et il y aura peut être une correction du BERA le lendemain à 8h, mais c’est trop tard pour pas mal de monde.

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Ah, mais complètement d’accord ! Juste que, au gré d’échanges variés et de discussions, il m’est apparu que tout le monde n’a pas cette perception. Par niveau de risque faible à modéré il y a bien une tendance « rassurante » à se satisfaire uniquement du risque annoncé, de l’orientation et altitude (pour simplifier).
Dans le cas contraire la moyenne à la première partie de la question serait plus proche de 1

Je te laisse la paternité de cette conclusion et je vois bien vers où tu essaies de m’entraîner.
Je ne fais aucun amalgame, aucune allusion à la dernière catastrophe pas plus qu’aux précédentes.
Par « personnes expérimentées » s’entend simplement toutes celles qui ne sont pas novices ; il n’y a pas que les pros qui puissent se prétendre expérimentés.

Oui
Je le fais systématiquement.

De même que je mets systématiquement en oeuvre les méthodes de réduction. Ça a au moins le mérite d’entraîner le cerveau, même par risque faible.
Et par risque faible j’emmène ma famille, mes amis, des personnes avec qui la notion de risque partagé avec moi est assez spéciale.

Je ne comprends pas la polémique, la question est assez claire, non ?

Cela serait clair s’il n’y avait pas les questions oui/non associees aux 2 actions.
Dans l’etat je pourrais repondre de deux façons differentes:

3, oui, oui
1, oui, non

Et en fait c’est meme pas vraiment le cas. Je fais toujours une analyse a priori (peu importe le risque annoncé) mais je fais un/des sondages au cas par cas et pas forcement si le risque est de 3 ou plus, le contexte de la course et le ressenti sur place est egalement important dans la decision de faire un sondage ou pas.

Oui, il n’empeche que l’article que tu cites mets l’accent sur la préparation :

Une bonne préparation de sortie est une condition essentielle pour une expérience agréable en montagne.

C’est quand même à ce stade que tu fais le gros du boulot et où tu es probablement le moins sujet à des facteurs émotionnels.

Il y a 20 ans, il était élaboré vers 15-16h juste avant sa publication. Je ne pense pas que ça ait changé.

Dans l’outil de recherche dans les archives du BERA de MF, il y a l’heure de publication interne.
Par exemple, le BERA du massif du Mont Blanc élaboré samedi 8 a été publié en interne à 13h58’30". A moins que ce soit une heure UTC (2h de moins que l’heure française).

Et on peut trouver des jours où la publication est réalisée beaucoup plus tard (pour ce jour, il y’a d’ailleurs 2 publications : 14h50 et 15h56) :
image

A l’usage, on constate qu’un bulletin qui tarde à sortir est souvent révélateur de conditions délicates à évaluer. Pour le bulletin élaboré le samedi 8, ça ne semble pas avoir été le cas.


Le 24/03/23, il y’a même eu 3 émissions du BERA Mt Blanc.

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Merci. Effectivement désormais c’est plutôt 14h (et pas 14h UTC) sauf certains jours compliqués à estimer (je me rappelle maintenant que désormais ils doivent sortir les bulletins un peu à l’avance car leur prestataire, qui les met sur site, le demande)
Je remets le lien des archives BERA Données Publiques de Météo-France - Bulletin d'estimation du risque d'avalanche

@ proto

C’est la réponse qui signifie qu’à partir du niveau 1 tu effectues une action complémentaire, c’est significatif de l’importance relative que tu accordes au BRA. peu importe que tu fasses autre chose à un niveau plus élevé.

C’est vrai qu’un BRA, c’est bien connu, ça affirme plein de vérités du style : aucun risque en face E, allez y les yeux bandés.

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Plus de 50 réponses : merci à toutes et à tous !
Chacune et chacun se fera son idée du niveau (supérieur à 2) qui semble être le seuil à partir duquel on entrevoit la nécessité d’effectuer une démarche supplémentaire rapportée à l’itinéraire envisagé et cela pour 65 % des répondants seulement. Quant à vérifier sur le terrain l’état du manteau neigeux par un ou plusieurs sondages, cela revêt une importance toute relative avec 35% de réponses positives.
Le niveau 2 « risque limité » serait-il perçu de manière trop optimiste ou synonyme de « sans risque » ?
Bon ski et bonne montagne.

PS : pour ceux qui le souhaitent, et je crois en avoir agacé un certain nombre, c’est le moment de se lâcher !

Pfff franchement…
Moi je sors que par risque 0. Pas de neige.
Je peux me prendre un caillou voire la montagne sur la tête mais comme il y a pas de bulletin associé à ce risque je suis à l’abri de ton genre de sondage et de tes conclusions sous forme de questions.

Oui, car il me paraît prudent de m’en tenir au questionnement (partagé ?) car avec avec une cinquantaine de réponses ce serait hasardeux de proposer une analyse plus assurée.

Je ne vois pas trop ce qu’on peut tirer d’un sondage, d’une coupe ou d’un profil. Le manteau neigeux est beaucoup trop hétérogène. Ça peut être bon ici, mauvais 10 m plus loin et de nouveau bon à 15 m.
La dispersion des résultats est beaucoup trop grande.
D’autant plus que pour faire un sondage, il faut déjà être dans la pente dont on doute. Selon moi, les sondages, coupes, coins glissants etc. ont une valeur essentiellement pédagogique. Ça se justifie aussi dans le cadre de l’élaboration du BRA, mais il y a un protocole bien précis. De toute façon, le BRA ne dit strictement rien sur une pente en particulier, je veux dire celle où on se trouve.
Alors que faire ?
A ce niveau, les raisonnements sophistiqués, les BRA, méthode 3x3, Mac Gammon et compagnie sont inopérants.
Face à cette pente douteuse, que fais-je donc ?
Je fais comme tout le monde. Je saute 2/3 fois sur place, je sonde au bâton mais j’ai bien conscience que ça tient plus de l’incantation et du rituel et que ça ne sert à rien.
Et puis je me lance en priant le ciel que ça tienne.
Eh bien, me direz-vous, en voilà une tartine pour admettre que tu fais comme les copains !
J’ai seulement essayé de formaliser un peu ma « démarche «.
Bon appétit.

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Et si vraiment on ne le sent pas : 1/2 tour !
Quand on encadre un groupe, cela demande une certaine pédagogie :innocent:

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Ca m’arrive régulièrement de faire demi-tour, je n’ai jamais eu la moindre remarque ou réticence de mon groupe…
Des fois c’est facile parce qu’il y a des signes objectifs (whouf, grosses accu), des fois c’est juste du pifomètre vaguement appuyé par une méthode de réduction (avec laquelle on peut souvent obtenir un go ou un no-go suivant la manière dont on l’utilise…)
Souvent on se demande si on a pas psychoté pour rien.
Et une fois où j’avais peu de doutes et que les voyants des méthodes étaient au vert, j’ai pris toute la montagne sur la tête… (heureusement que j’avais fait en sorte d’être seul à être embarqué)
C’est quand même pas simple cette affaire.

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