Ski de rando nordique

Bonjour,

Par curiosité, il y en a ici qui font ou qui ont déjà essayé du ski de rando nordique ?
Si oui comment pratiquez vous quand il y a des passages un peu raides en descente : vous savez faire des virages en télémark ou vous ne pouvez que vous contenter de viser un arbre ?..

Posté en tant qu’invité par DJ Népi 074:

Ca dépend de ton aisance en alpin.En poudreuse, tu peux reproduire le virage basique en flexion-extension et godiller.Ca marche bien.

Sinon c’est festons et conversions.

Posté en tant qu’invité par DJ Népi 074:

Sur neige dure, tu peux ouvrir un stem amont.Pense à bien rester en appui sur les talons car le moindre déséquilibre vers l’avant…et c’est la gaufre.

Posté en tant qu’invité par Nomis:

[quote=« clec, id: 1598081, post:1, topic:140659 »]Bonjour,

Par curiosité, il y en a ici qui font ou qui ont déjà essayé du ski de rando nordique ?
Si oui comment pratiquez vous quand il y a des passages un peu raides en descente : vous savez faire des virages en télémark ou vous ne pouvez que vous contenter de viser un arbre ?..[/quote]

Comme partout, les meilleurs y arrivent très bien, y compris avec des chaussures en cuir. Les autres (comme moi) galèrent un peu plus - apparemment il faut quelques années de pratique pour bien maîtriser.

Pour les chanceux, il y a des soirées Télémark les mercredi soirs à Autrans et on commence à y croiser quelques randonneurs nordiques.

Seul conseil ultra basique : partir avec des fixations norme N75/télémark si on veut un minimum de maîtrise en descente - les fixations style NNN BC offrent peu de contrôle en descente. Malheureusement on trouve rarement les premiers en location, quasiment toujours les deuxièmes (alors que c’est moins polyvalent).

Sinon il y a un forum dédié à ça avec pas mal de passionnés pour donner des conseils aux débutants
http://www.skirandonnenordique.com/modules/newbb/

Bon en fait mon niveau de ski (alpin), comment dire…
Je m’y suis mis il y a 3 ans complètement à reculons avec les enfants car je voulais qu’ils apprennent pour ne pas être coincés plus tard comme leur père, et je n’avais pas non plus envie de passer mon temps à les regarder pendant le cours donc j’ai pris aussi un cours qui m’a permis de m’en sortir en chasse neige.
Finalement j’y ai vraiment pris pas mal de plaisir donc j’ai compris rapidement qu’en forçant sur le pied aval qui démarrait le virage en chasse neige, l’autre pied devenait peu utile et je suis passé comme ça au parallèle ; et question technique je dois avouer que c’est à peu près tout (mais bon OK sur les pistes damées en alpin, ça permet de faire les pistes noires sans problèmes, tant qu’il n’y a pas trop de bosses).
J’ai aussi fait un peu de ski de fond (là aussi sur les pistes « officielles »), où finalement je me suis payé plus de gadins qu’en alpin…
Mais 3 ans après mes débuts (je l’ai surtout senti l’hiver dernier), je me lasse un peu des stations et j’ai finalement pris pas mal plus de plaisir à partir en raquettes dans la montagne « sauvage » pour aller faire des parcours loin du monde avec bivouacs.
En soi ça me va plutôt bien : en raquettes on passe partout (même avec la pulka ça passe bien) et pour le coup c’est faisable facilement aussi avec les enfants si besoin (point pas négligeable)…
Mais mon terrain de prédilection étant les hauts plateaux du Vercors, c’est vrai que ça me fait un peu rêver quand je vois des personnes en SRN qui me dépassent ; et surtout je me dis que ça donne un rayon d’action pas mal plus grand qui peut-être intéressant. Donc ça me reprend un peu à chaque fois de me lancer…
Mais je vois aussi des vrais bémols : même sur le Vercors on échappe rarement par moment à des descentes marquées, parfois étroites ou en forêt et donc y faire un vague chasse neige plus ou moins maîtrisé avec la pulka qui dévale derrière soi me semble quand même hautement aléatoire sans avoir une bonne technique en ski (notamment pouvoir faire des virages courts et précis avec donc le talon libéré). Au-delà il y a aussi la question d’investir dans du matériel, l’utilisation quand même peut-être peu fréquente et limitée, le fait de ne pas pouvoir emmener les enfants…
Bref voilà pourquoi je suis curieux d’avoir les avis des pratiquants éventuels.
Merci donc pour vos réponses ; comme déjà les termes techniques des virages ne me disent pas grand chose, je me dis que c’est peut-être déjà la réponse…
Autrement merci pour le conseil sur cette norme N75 (j’avais déjà dû lire ça d’ailleurs sur le forum SRN ; mais je préférais poser la question ici car là-bas il n’y a quasiment que des convaincus alors que j’imagine que sur C2C les pratiques sont plus variées)…
Mais je lirai toujours avec curiosité vos autres éventuels retours (même si la balance reste plus pour le moment à rester sagement en raquettes)…

Posté en tant qu’invité par DJ Népi 074:

Excellente analyse sur tes capacités actuelles et tes souhaits qui permettent de t’orienter (à distance!).

Le SRN s’apparente davantage au fond qu’à l’alpin.Cela tombe bien, l’alpin n’est pas ta discipline de prédilection.Ton terrain de jeu, c’est le Vercors, encore un bon point, peut-on rêver de mieux que ses plateaux pour s’initier/se perfectionner au SRN !

Si tu as du temps de libre, je te conseillerais de pratiquer le fond afin d’acquérir les fondamentaux techniques et l’aisance, sur le plat, en montée (aquisition de la caisse physique) et surtout en descente, ton problème.
En fond, travaille le virage chasse-neige sur neige dure (tu connais les étapes, apprises en alpin), travaille les traces directes en traversée suivies de conversions puis ultérieurement et progressivement du virage parallèle (flexion-extention pour la fraîche).
L’aisance en SRN viendra rapidement à partir de cette base technique.
Je me limite aux généralités, tu comprendras la difficulté de développer sur le web.
Une leçon de la 1/2 journée avec un moniteur de fond te sera très utile.Une démonstration est autrement plus pédagogique et profitable que la théorie sur le web ! :wink:

PS: pour le chasse-neige, tu fais un transfert de poids sur le futur ski aval (ext au virage), le ski amont est allégé.En répétant ce geste, tu ramènes progressivement et de + en + tôt le ski amont ( sur neige dure).
Pour le hors-piste, pense à répartir le poids du corps sur les 2 skis.C’est indispensable si tu ne veux pas enfoncer et te gaufrer.

Posté en tant qu’invité par DJ Népi 074:

NB: il faut capitaliser sur ce que tu connais déjà, appris en alpin pour développer une technique qui te permettra d’évoluer convenablement en SRN et te faire plaisir en famille.

Bon disons que j’apprécie bien l’alpin mais que j’apprécie encore plus de pouvoir aller bivouaquer dans les grands espaces…
En fait de toute façon je me dis qu’il faudra au moins que je franchisse le pas de louer pour faire un essai de 2-3 jours.
Enfin merci pour ton avis en tout cas. :slight_smile:

Bonjour,

Je fais des sorties de ski de fond dans le Vercors, avec ma femme qui tient à peine sur les skis. J’ai pu faire ainsi des sorties entre Fond d’Urle et le Col du Rousset, autour de Vassieux, entre le Col du Rousset et le vallon de Combau, en traversée jusqu’à Corrençon, autour de la Roche des Arnauds…
Je fais attention aux pentes, et à la qualité de la neige. Quand la neige est gelée, je renonce à la sortie, ou bien je choisis un autre itinéraire. Quand la pente est faible, et que la neige laisse les skis s’enfoncer, le freinage se fait naturellement, par l’enfoncement, en visant les zones moins pentues (mieux vaut qu’il n’y ait pas trop d’arbres pour les premiers essais).
Quand il y a une pente plus raide, j’essaie de ne la passer qu’à la montée (droit si les écailles tiennent, en canard si c’est un peu plus raide, en escalier si c’est encore plus raide), et je n’hésite pas à faire un large détour par une pente moins raide pour la descente : comme en descente, on glisse, on va plus vite, donc on peut faire plus de distance.
Quand il faut vraiment descendre une pente raide, je choisis souvent de déchausser, je suis plus à l’aise en plantant les talons des chaussures dans la neige qu’en tentant de garder l’équilibre sur les skis. Contrairement au ski de rando, avec lequel je ne crains pas les descentes, en ski de fond je me méfie du manque de carres, et du manque de stabilité du pied sur le ski. Peut-être qu’en ski nordique, ces inconvénients sont en partie corrigés, mais je n’ai jamais essayé.
Aussi, pour des randos de plusieurs jours, je me méfie de la longueur des étapes : avec un gros sac, la fatigue arrive plus vite, et la stabilité sur les skis s’en ressent nettement. Et puis attention aussi à la casse du matériel : un ski ou un baton de fond n’est pas très résistant, et si on casse ne serait-ce qu’un élément, on peut être bien embêté pour finir l’étape.

Bernard

Merci pour l’expérience Bernard.
C’est clair que déjà quand je pense au Rousset, je ne serais pas très à l’aise je pense pour descendre au pas des Econdus…
Alors c’est sûr que si prendre les skis me conduit à déchausser pour les descentes dès qu’elles sont un peu longues, raides ou étroites, ça limite vraiment l’intérêt (mais c’est sûr aussi que des SRN sont sans doute plus adaptés que des skis de fond).
Enfin donc une expérience qui m’incite plutôt aussi à en rester aux raquettes ; et puis le fiston avait adoré l’année dernière :

Enfin bref : j’essayerai quand même un bivouac je pense mais je ne vais pas me précipiter.

En tout cas, les photos sont superbes… :cool:

Posté en tant qu’invité par Nomis:

Pour contre-balancer le message « pas rassurant » de Bernard Guérin, j’ai eu la même expérience au début avec des fixations « ski de fond ». Cette année je suis passé au N75 avec câble et les sensations sont bien différentes - en fait pas besoin d’être un pro du télémark, avec ces fixes on arrive aussi à tourner en style « alpin » quand ça devient tendu. Le seul soucis que je vois c’est les dévers en glace : là pas de miracle, il faut mieux avoir une chaussure rigide style T4 pour bien planter les carres - on s’oriente alors plutôt vers le télémark léger que la rando nordique.

Par contre petite note : ne pas oublier les peaux de phoque. Les écailles c’est marrant, ça oblige à être plus fin et à jouer parfois avec le terrain à la montée, mais quand ça ne passe plus du tout, ça devient vite pénible. Et si on doit tirer une pulka, alors ça devient quasi-obligatoire.

Merci pour ton avis ; c’est clair effectivement que si je franchis le pas ce sera avec N75 et chaussures type T4 effectivement ; ainsi que des peaux (la limite finit par être le budget)…
Et merci aussi Bissonne !

Posté en tant qu’invité par pas2tire:

Le ski de randonnée nordique, c’est génial (on passe partout), mais il est préférable, avant de se lancer, d’acquérir un niveau correct en ski de fond - surtout dans les descentes - sur traces et hors traces.

Je n’ai pas l’habitude de conseiller de « tricher », d’autant plus que tu en as un peu marre des domaines aménagés, et je te comprends, mais à Autrans par exemple, on peut monter en navette (à Gève) ou en télésiège (sur les crêtes de la Molière) et ne faire que la descente (qui comporte aussi des remontées !) afin de travailler son aisance. Il est possible aussi de s’entrainer (chasse neige tournant, ramener skis parallèles, contrôle de la trajectoire) sur le stade de neige de La Sure ou n’importe quelle pente. Pratique quand on n’a pas le temps.

Par rapport aux skis de fond à écailles, les skis de randonnée nordique sont bien plus larges, plus lourds (bien que légers par rapport aux skis de rando), munis de carres. Ils s’utilisent obligatoirement à la montée avec des peaux de phoque. Donc un matos déjà bien différent. Il faut bien se mettre dans la tête que dans les montées avec les peaux, il ne faut jamais se mettre sur les carres.

Je suis passée (les fameuses années « sans neige » à la fin des années 1980) du fond au SRN sans trop de difficultés, mais j’était habituée aux dénivelées (col Agnel, refuge de La Blanche dans le Queyras par exemple). Il a quand même fallu s’adapter: au début, j’ai pris des gamelles, car (c’est mon diagnostic), mon passé en alpin était insignifiant. En plus, je m’était habituée au pas tournant, à une certaine réactivité, et là j’ai compris qu’il fallait skier efficace. Le remède : traversées - conversions ! Et aussi des stages, avec en prime, utilisation de l’ARVA, acquisition d’un minimum de connaissances (avalanches, sens de l’itinéraire). L’apprentissage au sein d’un groupe encadré par un pro est à cet égard irremplaçable.
Nous avons travaillé le virage télémark, ce qui a mis une excellente ambiance dans le groupe (fous rires assurés).

Bravo pour ta démarche, c’est déjà très beau, ce que tu fais avec les raquettes. Et le plus beau:
les journées radieuses vécues en famille.

Merci pour ton avis :slight_smile: (toujours plein d’hésitations pour moi mais je finirai peut-être par accoucher)…

Posté en tant qu’invité par pompon25:

2 messages :
1/ comme toujours, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et quelque soit le ski (rando alpine, rando nordique ou fond, plus on pratique), plus on y trouve du plaisir.
2/ ne pas être « sectaire » : en fonction de l’itinéraire choisi, choisir le matos (plutôt que l’inverse). A condition évidemment d’avoir un peu les moyens ! (ou comme dans mon cas, du matériel d’alpin un peu en bout de course mais qui va encore)
Pour ma part, je me suis mis au SRN en déménageant dans le Haut-Doubs (à 65 ans), mais ce sont tout de même mes skis de rando alpine que je mets dans le coffre lorsque je retourne à Grenoble ou que je vais dans le Chablais ou les préalpes suisses. Le SRN est vraiment l’idéal pour les reliefs du Jura ou du Vercors, en dehors de leurs hautes chaines à l’est. Mais dès que les conditions de neige se dégradent, le SRN devient vite un peu galère, dans les montées comme dans les descentes : Faire un Reculet en RSN avec une neige bien vitrifiée dans le haut, je ne le souhaite à personne !

[quote=« clec, id: 1598081, post:1, topic:140659 »]Par curiosité, il y en a ici qui font ou qui ont déjà essayé du ski de rando nordique ?
Si oui comment pratiquez vous quand il y a des passages un peu raides en descente : vous savez faire des virages en télémark ou vous ne pouvez que vous contenter de viser un arbre ?..[/quote]

j’ai fait cela il y a longtemps lors de mon année d’étude en Norvège on faisait bcp de cabin trip avec mes amis, l’hiver en ski de fond de rando. ce sont des skis de fond plus large, plus long avec des petits « crans ». La technique principale de virage était le cassage de gueule au début mais avec le temps ça vient tout seul…

Merci !

Edit : je ne repasserai pas forcément à chaque fois pour écrire « merci » pour ne pas faire remonter indéfiniment le fil mais je continuerai à lire les avis éventuels suivants ! :wink:

Posté en tant qu’invité par pas2tire:

Eh oui, c’est la montagne qui dicte ses conditions, et aussi l’état des itinéraires. Un exemple: la Haute trace des Escartons, un magnifique itinéraire (en raquettes, skis de fond ou SRN) qui relie le Queyras et le Briançonnais en passant par l’Italie (peut se découper en tronçons, en rayonnant à partir de Briançon). Du col Agnel au refuge des Drayères, au fond de la vallée de la Clarée, en passant par le col d’Izoard, des vues, de l’altitude, du dépaysement.

Les hébergeurs de la région ont relancé ce « produit » en le rebaptisant « Haute route des Escartons » (www.mahauteroutedesescartons.com). Pourquoi ? parce que certaines années, cet itinéraire pouvait être parcouru avec des simples skis de fond car il était damé en très grande partie. Par précaution, il suffisait d’emporter des peaux minces adaptables sur ce type de skis. Sans doute pour des raisons économiques, et en raison d’une fréquentation en baisse, certaines parties de l’itinéraire ne sont plus damées. On recommande donc les SRN, qui permettent une grande polyvalence. Dans le Queyras, ou à Nevache, certains pratiquants évoluant en raquettes louent sur place du matos de SRN, pour une randonnée ponctuelle.

En fait, on s’habitue à son matériel. Ceux qui ne possèdent qu’une paire de skis se spécialisent dans un type de pratique, en privilégiant les massifs qui s’y prêtent. Beaucoup suivent cette devise: « qui peut faire le plus peut faire le moins ». Et aussi « être au bon endroit au bon moment ». Transporter des provisions, tirer des enfants sans prendre de risques, explorer, ou au contraire, foncer à vive allure: il faut avoir un minimum de confiance dans son matériel. Le pied flotte dans la chaussure, les skis partent dans tous les sens, plus rien ne va.

Amicalement

Bon alors au fait un petit retour quand même : finalement j’ai pu essayer, et ça m’a convaincu !
J’ai eu l’impression d’avoir un peu le meilleur des deux mondes (un ski simple et léger pour monter comme en ski de fond et un ski qui répond quand même, comme en alpin) ; même si évidemment je n’irais pas taquiner des pentes trop raides avec, et que mon faible niveau technique me conduit à faire des virages assez larges (avec quelques raidillons en descente en forêt, je n’étais pas très fier)…
Enfin je pense que ce sera absolument parfait pour le sud des hauts plateaux du Vercors qui devrait être mon terrain de jeu principal.