Seul sur glacier, dangereux?

Posté en tant qu’invité par nicolas:

bonjour, je suis novice dans le monde de l’alpinisme, et je voudrais bien faire 2 3 courses en haute montagne, le probleme que je me pose c’est est ce que marchez sur glaciers seul presente vraiment des risques ??? qu’en pensez vous ? cela depends t’il du glaciers ?

merci

Posté en tant qu’invité par Jacks:

Ba… si tu tombes dans une crevasse, il n’y a personne :

  • pour te retenir
  • pour te remonter
  • pour avertir les secours
  • pour te rechauffer en les attendant
  • etc

Et bien souvent les portables ne passent pas.

Et puis il est difficile de garantir que tu ne tomberas pas.

Seul, il vaut mieux éviter les glaciers, sauf si ils sont vraiment bien bouchés.

Posté en tant qu’invité par Michel:

Seul, un glacier en glace où les crevasses sont visibles comme peuvent l’être la mer de glace ou le glacier noir est moins dangereux qu’un glacier enneigé qui cache ses crevasses comme un glacier en début d’hiver ou fin d’automne ou à la fin du printemps.

Se méfier des zones crevassées couvertes de neige, surtout fraiche. Certains endroits peuvent etre fort dangereux et nous pensons tous à l’un ou l’autre disparu sur glacier.

Si tu es novice, cherche un club et/ou un compagnon/une compagne de cordée, c’est quand meme plus sympa.

Posté en tant qu’invité par visse:

Et il suffit d’une seule crevasse pour que le glacier soit dangereux, donc meme débonnaire, un glacier comporte des risques. Le moins risqué serait un glacier tout à fait sec avec une très faible pente.

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Aussi dangereux que traverser à pied un champ de mines…après c’est sûr, tous les glaciers ne présentent pas le même niveau de risque, sans parler des facteurs liés aux conditions.

Posté en tant qu’invité par Velcro:

Tout à fait déconseillé Dans une situation ou tu choisis de prendre le risque, déplace toi piolet à une main et sonde à avalanche dans l’autre. Tu sonde les plaques de neige avec la sonde. Porte un casque et ait sur toi corde et broches à glace. Prend le plus de renseillements possible sur l’état du glacier. les déplacements aux endroits non exposés au soleil sont les moyens risqués ( cela n’en fait pas des déplacements sûrs ).
Si tu es à ski, pense à avoir tes crampons avec toi. La présence de flaques d’eau n’est pas très bon signe.

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Même avis que les autres. Traverser un glacier enneigé est toujours une partie de roulette russe.
Malheureusement, la facilité de progression fait souvent oublier le danger.

La littérature de montagne abonde de solitaires tombés dans des crevasses invisibles avant la chute.

Posté en tant qu’invité par pimprenelle:

…mais noooooon… les crevasses rétrécissent de plus en plus, les séracs se cassent la figure…tout le monde le sait :-)… il y a moins en moins de neige…et si tu attends encore qlq années t’auras même pô besoin de crampons et de piolet…ça sera une balade au bord du lac, vois-tu!
(ohhh…il faut tout leur dire, c’est pô croyable)

Posté en tant qu’invité par Richard:

Une dalle en béton, quoi?

Posté en tant qu’invité par strider:

j’irai dans le même sens que les autres car:

-dans un glacier en neige, les crevasses dangereuses sont celles qu’ on ne voit pas ou bien celles dont on ne peut estimer de manière évidente le bord = il n’y a pas de critère de sureté d’un glacier en neige ; seule un encordement long et tendu peut enrayer une chute, ce qui implique d’être au minimum deux
-il n’y a pas de critère de prévisibilité des chutes de séracs = ça peut être nuit, jour, hiver, été etc… = ce risque là n’est enrayable qu’en évitant l’exposition ou limitable en allant vite mais être plusieurs ou être seul ne change pas grand chose à l’affaire, face à ce type de risque extrème.
-le discours du glacier dit « tranquille » : longtemps appliqué à ce glacier (qui plus est moribond, en plus)par exemple, les conditions peuvent rapidement te prouver le contraire = il n’y a pas dans l’absolu de « glaciers tranquilles » (notamment du fait de leur évolutivité)

mais je relativiserai quand même car :

-sur un glacier de type noir (recouvert de cailloux) ou bien découvert mais sans pente marquée, il n’y a aucun souci à être seul à condition d’être bien équipé et de connaître le milieu des glaciers : c’est le cas de la mer de glace, bas du glacier noir, bas du glacier de trélatête, et seulement si le conditions sont apparentées à cela (plutôt estivales)
et à la restriction près que ce glacier ne doit pas être tourmenté, avec des sauts de crevasses ou des emjambements athlétiques des blocs de glace (là encordement obligatoire, donc 2 personnes min.)
-poussé le raisonnement dans l’absolu voire l’absurde, mieux vaut être seul sur un glacier que mal encordé : une cordée encordée à 2m sur un glacier large avec des gros ponts ne peut enrayer une chute après rupture d’un pont et c’est pas un qui tombe dedans mais deux personnes qui n’ont pas plus la capacité d’avertir quelqu’un ou de réagir qu’une seule personne. Tout ça pour dire que la corde ou le fait d’être deux n’assurre pas ta sécurité à proprement dit, c’est la manière dont tu gères ta corde et ta vigilance en général qui participent à assurer ta sécurité.

Posté en tant qu’invité par hervé:

Un glacier est dangereux. Souvent pour un alpiniste confirmé, toujours pour un débutant ou novice qui ne saura pas le lire.
On peut discuter sur fermé ouvert sec fin d’été debut de saison mais la seule réponse à la question de Nicolas qui me semble bonne est OUI c’est dangereux ne serait ce parce qu’il a pausé une question pareille.
Et heureusement qu’il la pose .

Posté en tant qu’invité par John D l’aventurier:

Autant jouer à la roulette russe.
Autour de moi, beaucoup plus de morts et de blessés sur glacier (alors qu’ils n’étaient pas forcément seuls) que dans des avalanches. C’est dire !

Posté en tant qu’invité par Michel:

John D l’aventurier a écrit:

> Autant jouer à la roulette russe.

Faut quand meme pas etre faux cul. Autant dire tout de suite qu’il vaut mieux arréter l’alpinisme, aussi bien sur glacier qu’en paroi que dans les éboulis sur pente de neige raide, dans les pentes d’herbe, tous terrains dangereux.


La photo

Qui sur ce forum ne s’est jamais promené seul sur un glacier, intentionnellement ou non.
A l’endroit sur cette photo, il doit passer cent personnes encordées pour 100 décordées par jour. Je me garderais bien de dire que le guide** décordé est moins prudent que ceux dont la corde traine avec 5 m de mou et trois anneaux.

Bref chacun fait bien comme il l’entend en toute responsabilité. On joue tous à la roulette russe, sans vraiment savoir combien il y a de balle dans le barillet.

** remplacer par alpiniste expérimenté si vous voulez

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Ca me rappelle ma première école de glace ça.

On est une quizaine du CAF, on descend du Montenvers sur la Mer de Glace, là petite séance d’équipement au pied des échelles, on nous fait mettre les crampons, je fais quelques pas pour voir et je met les pieds dans une zone enneigée avant de me faire arrêter par l’initiateur. A l’époque je n’avais aucune idée de ce que pouvaient être les bouchons et comment ils recouvraient les crevasses, j’ai bien faillit y passer par méconnaissance d’un milieu qui me semblait sans risque.

Posté en tant qu’invité par Alain:

Oui c’est dangereux !
Maintenant c’est a chacun d’evaluer les risques en fonction de ses competences et/ou experience.
Il y a d’autres choses que l’on fait courrament dans la vie et qui sont tout aussi dangereuses

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Pave:

C’est dangeureux, mais il y a des techniques pour reduire le risque. Il est hors de question d’utiliser ces techniques tout au long d’une course parcequ’elles multiplient par 2 ou 3 les temps de course. Panacher technique et connaissance du glacier pour minimiser l’impact sur le timing est la solution adoptee par les experts… mais en cas d’erreur technique ou de jugement, c’est presque toujours tres grave.

Posté en tant qu’invité par Alain:

C’est quoi ces techniques ?? quand on est seul.on utilise une ancre a neige ?

Posté en tant qu’invité par Pave:

Si le glacier est en neige, mais bien plus d’une… faut que ca tienne tres bien…
Sinon beaucoup de broches, de la corde (plus qu’a 2) , des poulies auto-blocantes, etc…

  • De quoi se sortir du trou en autonomie, puisqu’on s’y est mis seul… sans bousiller la corde sur la levre de la crevasse en plus…
    Ca faut lourd pour 1 seul homme, ce qui n’arrange rien sur les ponts! Mais il y encore des possibilites pour s’en sortir a moindre impact.
    Le probleme c’est pas la technique, c’est les temps de course. Le risque en vaut rarement la chandelle. Une vraie cordee (2 ou 3) c’est du vrai plaisir, seul c’est angoisse.

Alain a écrit:

C’est quoi ces techniques ?? quand on est seul.on utilise une
ancre a neige ?

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Pave écrit : « Sinon beaucoup de broches, de la corde (plus qu’a 2) , des poulies auto-blocantes, etc… + De quoi se sortir du trou en autonomie, puisqu’on s’y est mis seul… sans bousiller la corde sur la levre de la crevasse en plus… »

Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris ce que tu expliques.

A mon avis, il est illusoire d’espérer se sortir seul d’une crevasse. Parce qu’en général, on arrive « en vrac », ou la tête en bas, ou coincé entre des lèvres de glace, ou dans la flotte glacée qui se trouve au fond, etc… Le bouchon de neige qui nous attend gentiment à l’étage en dessous existe parfois, mais ce n’est pas du tout une généralité.
Par ailleurs, si on est encore valide, et avec tout son matériel (piolet), il faut que la crevasse ait une forme « gentille ». Parce que traverser la lèvre d’une crevasse surplombante me parait à peu près impossible.

J’ai croisé à divers reprises des gens qui sont tombés dans des crevasses, sur des glaciers qui paraissent « anodins » : celui qui est sous le Promontoire, celui sur lequel on passe pour aller au Gioberney… Je n’ai pas le détail de ces divers accidents, mais leurs victimes (heureuses d’être en vie) ont soit arrêté la montagne en solitaire, soit arrêté la montagne tout court… La frousse, ca fait réfléchir.

Posté en tant qu’invité par Pave:

Tu es a un endroit sur. tu places 3 ancrages sur la gace, tu attaches un bout de la corde.
Tu es attache a l’autre bout et aussi a par une poulie autobloc que tu fais avancer sur la corde au fur et a mesure que tu avances.
Arrive sur un autre point sur, tu y place le meme toutim et tu fais le chemin inverse pour tout recuperer, etc…
Si tu tombes, la chute ne peut (a priori) pas depasser la largeur max d’une crevasse (+ un chouia). Tu tombes avec une poulie autobloc deja en place (fixee au pontet et avec la corde en place) pour te hisser avec une simple pedale sur la corde.
Pour eviter le coincement, et partir la tete en premier on fait l’aller sans le sac.
Pour ne pas bousiller la corde on prends une corde tres longue et on met la pedale sur la seconde. Mais c’est pas oblige puisqu’a priori on ne descend pas tres bas.
Cette methode reste tres dangeureuse en cas de devissage (pendule…) mais c’est mieux que rien quand-meme, il faut se forcer a ne pas utiliser toute la longueur.

Pour les problemes dont tu parles, c’est souvent pas bien mieux quand on est seulement 2 dans la cordee. Les manips pour sortir seul un autre, c’est pas facile non plus. En tout etat de cause, seul, tu es toujours plus vulnerable et tu te sortiras moins facilement d’affaire, c’est certain. Perso, je ne le ferai pas, sauf a y etre oblige.

Paul G a écrit:

Pave écrit : « Sinon beaucoup de broches, de la corde (plus qu’a
2) , des poulies auto-blocantes, etc… + De quoi se sortir du
trou en autonomie, puisqu’on s’y est mis seul… sans
bousiller la corde sur la levre de la crevasse en plus… »

Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris ce que tu expliques.

A mon avis, il est illusoire d’espérer se sortir seul d’une
crevasse. Parce qu’en général, on arrive « en vrac », ou la tête
en bas, ou coincé entre des lèvres de glace, ou dans la flotte
glacée qui se trouve au fond, etc… Le bouchon de neige qui
nous attend gentiment à l’étage en dessous existe parfois, mais
ce n’est pas du tout une généralité.
Par ailleurs, si on est encore valide, et avec tout son
matériel (piolet), il faut que la crevasse ait une forme
« gentille ». Parce que traverser la lèvre d’une crevasse
surplombante me parait à peu près impossible.

J’ai croisé à divers reprises des gens qui sont tombés dans des
crevasses, sur des glaciers qui paraissent « anodins » : celui
qui est sous le Promontoire, celui sur lequel on passe pour
aller au Gioberney… Je n’ai pas le détail de ces divers
accidents, mais leurs victimes (heureuses d’être en vie) ont
soit arrêté la montagne en solitaire, soit arrêté la montagne
tout court… La frousse, ca fait réfléchir.