Secours payant ?

Je ne suis pas juriste ni professionnel donc je n’ai pas la réponse (et la flemme de chercher). A mon avis, si le type est sur le parking, qui appartient toujours au réseau routier publique, il n’est pas dans une zone de montagne. (edit : évidemment il y aura des zones grises et des procès pour définir la jurisprudence des nouveaux cas qui pourraient apparaître : c’est pour ça qu’on a un système juridique)

Si le type était en montagne, et qu’il appelle les secours ça se passerait comme dans tous les pays que je connais dans lesquels les secours sont payant : à moins qu’il ne refuse l’intervention, si ils jugent qu’ils doivent le secourir ils le font, et il reçoit la facture plus tard sauf si ils l’envoient directement à son assurance. Personne ne parlera d’argent pendant l’intervention.

Tiens j’ai envie de rajouter un cas cocasse en France pour ce qui est l’universalité des secours : quid du ski alpin ? pourquoi est-ce qu’il faut le fameux carré neige dans ce cas précis ?

On oblige au stations de ski de securiser le domaine, y compris en organisant les secours, j’imagine que ça fait partie des conditions d’operation d’une station de ski, comme pour les sauveteurs à la piscine. D’ailleurs, le PGHM intervient des fois en station quand c’est un accident très grave ou complexe.

Mais du coup c’est plus gratuit. Je ne sais pas comment ça fonctionne si le PGHM est impliqué mais je sais que tu peux avoir à payer des frais d’hélico.

Je prends le train en marche, mais c’est important de préciser. Mon père était responsable du secours héliporté en Ile de France. Il me disait qu’aller chercher, par la route, un accidenté sur la Francilienne dans le 77 et l’emmener à Necker, en plein Paris (exemple), ça prend 2 heures. En hélico, c’est l’affaire d’un quart d’heure.

En montagne, il y a des délais incompatibles avec la survie de la victime. Un arrêt cardiaque dans l’une des petites communes que tu cites, même à domicile ou à la terrasse du café, justifie l’intervention de l’hélico.

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En fait, cela dépend de l’altitude (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000049440191) : si la zone d’intervention est à plus de 914 m et (condition cumulative) si urgence, en principe, c’est le PGHM ou les CRS montagne qui interviennent. L’hélico du SDIS ou du SAMU intervient sous cette altitude. Mais il y a une exception, si l’hélico PGHM ou CRS montagne n’est pas dispo.

Précision : le SDIS, c’est l’Etat, donc gratuit (enfin, payé par l’impôt) et le SAMU facture à la Sécurité Sociale. Comme l’Etat, des années durant, n’a pas investi dans l’achat d’un nombre d’hélicos suffisant, certains départements se retrouvent à louer des machines à des opérateurs privés à prix d’or. Il y a une tendance à désengager les machines des SDIS pour privilégier l’hélico SAMU, ce qui fait baisser la charge budgétaire pour le Ministère de l’Intérieur en… transférant sur le budget de la Sécu.

Le PGHM, c’est la Gendarmerie. Donc le budget du Ministère de la Défense.

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Effectivement le cout des secours en environnement spécifique ne représentent pas grand chose comparé au reste des secours dit classique mais ramenés aux nombres de pratiquants, il est bien différent.

Quoique, il y a quelques secours spéléo et montagne qui ont mobilisés énormément de monde et de moyen.

Je n’ai pas la référence des textes, ça doit se trouver er quelque part, mais une station de ski (qui accessoirement est implantée sur une commune) est considérée comme un domaine privé (comme le parking d’un supermarché). Donc le fait d’imposer un droit d’entrée implique nécessairement une obligation de sécurité (balisage, entretien, etc) et de secours. Si les secours de la station (pisteurs / service médical) ne sont pas en capacité d’intervenir, c’est évidement la chaîne habituelle des secours qui est sollicitée, donc CRS / PGHM / pompiers suivant le cas et la permanence.
J’allais aussi oublier une obligation de services de police (le maire de la commune est par définition OPJ). Se faire confisquer son forfait et se faire virer de la station, ça existe !

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N’est-ce pas déjà le cas ? Les assurances ne remboursent pas les dégâts si le gars est bourré ou camé, non ?

Déjà, a-t-on une idée de la proportion que représentent les secours dans la dépense annuelle de l’Etat ?
A défaut d’avoir les chiffres exacts, considérons un secours avec hélico médicalisé qui tourne autour de 5 000 euros supporté par 41 millions de foyers fiscaux, cela mettrait à la charge du contribuable 0,00012 euros par secours ! Cela vaut-il le coup d’en discuter ?

C’est bien là le soucis quant à la manière dont on présente la question, car cela doit être bien minime par contribuable.
Cela revoie à des choix politiques comme ces milliards d’argent publique pour soutenir la rentabilité d’entreprises privées dans un pays qui se revendique pourtant d’économie libérale ou encore de sacrifier des missions régaliennes pour les offrir à des investisseurs privés.
Pourquoi les secours en montagne échapperaient-t-ils à cette logique ? Il suffira d’orienter habilement l’opinion du citoyen lambda et de s’assurer de l’acceptabilité de la mesure par les pratiquants.

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D’ailleurs, la sécurité civile fait partie des attributions du ministère de l’Intérieur

C’est plus qu’un jeu de vases communiquants dans le budget de l’Etat : on nous serine le déficit de la sécu comme justifiant par exemple la suppresion de jours fériés… mais le ministère de l’intérieur préfère acheter des véhicules anti-émeutes

Donc ce n’est pas une question de budget, c’est une question d’affectation du budget ! :wink:

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Moi je note que les secouristes du PGHM sont très attachés à cette notion de gratuité quand on les interroge là-dessus. Ce sont pourtant eux qui prennent des risques pour les secours (quand bien même c’est leur métier).
Il me semble qu’il faut absolument maintenir cette idée, propre au service public, qu’il y a des choses qui par essence relèvent du commun, et qui doivent échapper à l’idée de coût, parce qu’elles n’ont pas de prix. L’éducation, le secours, la justice…
Et ce d’autant plus dans une société qui depuis quelques décennies s’est engagée résolument dans la marchandisation d’absolument tout, et pour un seul but de profit.

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Ouh là…
Les SDIS, ce sont les départements. Taxes foncière et d’habitations et autres sources locales.
La gendarmerie, c’est le ministère de l’intérieur. Plus rien à voir avec la défense sauf pour certains points bien précis. Mais pas dans la sécurité intérieur.
Les pompiers n’ont pas d’hélicoptère: ils montent à bord d’un dragon (DGSCGC) ou d’un choucas .
Les SAMU louent les services d’une société privé (en général ils achètent un volume d’heures annualisé).

Ça fait longtemps que ce débat existe dans le secours en montagne. Il n’y a, aujourd’hui, aucune bonne solution. L’application de la loi pour certaines violation manifeste serait un début. Mais avec ses travers également.
Cet été, par exemple, un britannique à payé un secours dans les Dolomites 14 000 euros car il a violé un certain nombre d’interdiction pour faire sa randonnée (arrêtés municipaux suite aux chutes de pierres de mémoire). Les secouristes ont pris des risques, il a été poursuivi. C’est ce point qui est à creuser certainement.
Pour info, le secours en montagne d’état en France (Gendarmerie, police secouristes et aéronefs compris) c’est une centaine de millions d’euros par ans à l’état. Les pompiers ne fournissent pas de chiffre sur le sujet mais c’est l’ordre de grandeur, les hélico en moins.
Un secours coûte environ entre 4000 et 5000 euros si il est aérien.
En Savoie, le secours aérien avec des moyens aérien privé mais des secouristes d’état à bord, c’est 90 euros la minute, à la charge du skieur. Cela ne s’applique pas hors domaine skiable.
Il fût un temps ou la médicalisation était payante à hauteur de 60 euros par minute.
Les secouristes en montagne d’état, pour beaucoup également guide de haute montagne, connaissent bien le principe et savent que le salut, quand il est bordé par une pratique raisonnée et raisonnable ainsi qu’une formation adéquate, doit rester gratuit. La question se pose pour les abus très régulier d’une population urbaine qui découvre les joies des sports nature car ils l’ont vu sur YouTube. Les fédérations, les professionnels et les O.T. ont un rôle à jouer, très certainement.

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ils dépendent du Ministère de l’Intérieur

Ils utilisent les hélicos de la Sécurité Civile (Dragon), effectivement.
https://www.concours-pompier.com/devenir-pompier-professionnel-161/moyens-aeriens-pompiers-235
Mais il y a eu aussi des machines louées, notamment en Ile de France, par défaut de disponibilité d’un unique EC 145.
On espère qu’avec l’arrivée de 42 nouveaux appareils cette année, la situation va s’améliorer… Mon père s’est battu 20 ans pour ça avec le Ministère de l’Intérieur et la DGAC, il y a laissé sa santé. Mais, enfin, on y est.
https://www.interieur.gouv.fr/actualites/communiques-de-presse/acquisition-de-42-nouveaux-helicopteres-h145-pour-securite-civile

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Moi je comprends que ces achats viennent en remplacement, pas en complément de la flotte existante

L’appareil H145 a vocation à remplacer la flotte obsolète du modèle EC145

L’un n’empêche pas l’autre, il faudrait savoir combien d’unités d’EC145 sont dans la flotte actuelle et si tous ou partie seront retirés du service. L’article n’est pas très précis sur ce point, tout comme sur les détails des différents équipement, qui ne sont certainement pas installés sur tout les appareil : j’imagine que le PGHM de Cham’ n’a pas l’utilité d’avoir un kit de blindage.

Le serpent de mer de la gratuité des secours. On nous ressort l’antienne chaque fois qu’il y a un secours « inopportun ».
Déjà, et cela a été dit maintes et maintes fois, les secours ne sont pas gratuits, ils sont mutualisés, c’est à dire que chacun paie un peu au lieu qu’un seul paie beaucoup. C’est la solidarité nationale, un truc qui se perd parce que ça ne rapporte pas de sous.
D’autre part, c’est un service public, c’est à dire pour tous, même si qq galopins en abusent pour être de retour à l’heure de l’apéro. Ça ne va pas déséquilibrer le budget de l’état, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire pour d’inavouables bien qu’évidentes raisons. Il y a bien d’autres causes au manque d’argent, je vous laisse chercher, c’est facile.

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Pour la Sécurité civile, il y avait 33 EC145 en service depuis 20 ans. En 2020 et 2021, il y a eu achat de 4 HC 145, ce qui faisait un total de 37, mais avec des machines âgées qui partaient donc souvent en maintenance, ce qui obligeait régulièrement à en déplacer une sur une autre région. Ce qui a fait qu’en Ile de France, par exemple, on a dû louer…

Si tu fais le total, cela fait, pour la métropole et l’outre-mer, 5 hélicos de plus pour la sécurité civile par rapport à l’existant.

Pour la gendarmerie, il y avait 56 hélicos, dont 15 EC 145 utilisés en montagne, notamment, le reste de la flotte étant composé majoritairement de 26 Ecureuils. Sur la commande, il devrait y avoir 6 HC 145 pour la gendarmerie et le reste de la flotte d’Ecureuils est encore à renouveler. Donc, il y a eu des choix…

La REGA aussi a commandé des HC 145 récemment, je crois.

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C’est tellement récurrent que je me demande s’il n’y a pas des personnes chargées par des agences de com de raviver ou d’orienter des fils de discussion à la demande selon les intérêts économiques ou politiques sur certaines questions…
Outil de la fabrique du consentement ? :thinking:

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Oui, d’autant que « mutualisés », les frais sont à coût réel et au nombre de cas.
En revanche, si le secours devient payant (privatisé) la marge entre des millions de cotisations encaissées et ce même coût réel global sera d’autant plus importante et susceptible de nourrir des investisseurs. C’est cette manne qui semble être convoitée par des assureurs privés.

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