Secours payant ?

C’est pas tt à fait de la montagne, mais ca y ressemble :
https://www.ouest-france.fr/normandie/etretat-76790/falaises-detretat-les-imprudents-qui-demandent-des-secours-paieront-lintervention-des-pompiers-21abd126-5026-11f0-8c5f-0f80ab190e33

Légalement, faire payer les secours des pompiers me semble délicat lorsqu’il s’agit d’un cas de danger imminent… Une cour pourrait aisément juger cette facturation comme abusive… La question serait toute autre s’il s’agissait de secours privés, ou d’interventions dites « de confort » !

Par contre, il est toujours possible d’assortir l’arrêté municipal d’une sanction pécuniaire pour les contrevenants…
Dès lors, on ne parle plus de faire payer les secours, mais d’amende pour non respect d’une interdiction d’accès… Encore faut-il mettre la mesure en application !

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Oui, la gratuité des secours, en France remonte à une ordonnance royale de 1733. Quelques précisions ici : Question n°94806 : secours - Assemblée nationale

L’idée d’un service public gratuit des secours, c’est de ne pas dissuader l’alerte rapide, dès lors qu’une prise en charge tardive risque d’aggraver les conséquences d’un accident. Et la prise en charge des conséquences d’un accident aggravé par le retard de prise en charge coûte, à l’échelle de la durée d’une vie, également très cher à la collectivité.

Ce qui peut être sanctionné, c’est effectivement l’abus, un peu comme en Italie, mais avec d’autres inconvénients qui tiennent à l’appréciation de ce qu’est une demande abusive de secours.

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Secours dans un espace interdit, secours d’une personne sous-équipée, secours de confort (parce-que peur, flemme, fatigue)… avec tout ça je pense qu’on élimine pas mal d’interventions et que les personnes qui s’engagent réfléchissent un peu plus en amont où elles mettent leurs pieds.

Ça me fait penser à un secours au Matterhorn il y a 20 ans pour des polonais. L’hélico est arrivé mais finalement les polonais ne sont pas montés dans l’hélico car trop cher. Ça s’est fini par un chute des polonais un peu plus tard, 3 morts.

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Un gars bourré qui se fout au tas en bagnole, on se demande pas s’il faut lui faire payer les secours ou pas. Pourtant il me semble pas moins fautif qu’un alpiniste qui prend des risques inconsidérés.
Choisir où placer le curseur entre risque inconsidéré ou mesuré me parait difficile, ou pour le moins subjectif.

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Le gars bourré (ou camé ou épuisé…) mérite de payer les secours selon moi. Quand on agit dangereusement il faut savoir prendre ses responsabilités, et encore plus si ça engage la vie des autres.

Et tu mesures comment l’épuisement ? Car une fois que le gars récupéré inconscient est dans un matelas coquille, il n’est pas très vigoureux, même s’il était en pleine forme avant l’accident. Et quelle serait la limite ?

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C’est très subjectif, en Italie si t’es fatigué tu payes, si c’est ton guide qui appelle parce que tu es fatigué tu payes pas…

A l’heure actuelle c’est compliqué. À part les témoignages des gens autour qui voient une voiture zigzaguer ou faire l’accordéon avec la vitesse. Il me semble qu’un constructeur auto avait fait un prototype de détecteur de fatigue.

Sauf que ces 4 termes n’ont pas de limites clairement définissables me semble-t-il : mon confort est inconfortable pour beaucoup, ma fatigue arrive bien avant celle de beaucoup et bien après celle de beaucoup d’autres.
Quand mon bras était tout ecrasbouillé et qu’on n’avait pas de réseau sur le glacier, j’me suis souvenue de tous ceux qui sont redescendus avec des bouts en moins et qui ont pu le raconter. Et si on n’avait pas eu de réseau jusqu’au bout, j’aurai marché jusqu’au refuge, probablement (rampé ? Roulé ?).
Mais j’ai eu la flemme. Et j’étais fatiguée, c’était inconfortable. J’avais même ultra peur.
Bref, ces notions me paraissent compliquées à poser comme telles avec tout ce qu’elles impliquent de subjectivité et de finesse des bornes.

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Attends mais toi c’est pas juste de la flemme ou fatigue. Il y avait danger d’hémorragie, d’infection, de choc… il n’y a rien de comparable avec une cordée qui se surestime et qui claque l’horaire sans avoir prévu un bivouac ou autre, ou un randonneur qui se retrouve à se taper des longueurs en solo dans du 5 sup au lieu de rester sur son sentier.

Ça s’appelle une erreur, pas forcément une imprudence…

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Et au lieu de persister il suffit juste de faire demi-tour.

Utiliser le prétexte d’un cas hypothétique qui en fait n’arrive jamais pour demander à changer la loi qui concerne tout le monde, c’est de la manipulation.
Je préfère la solidarité telle qu’elle est actuellement, où les secours s’occupent de tous de la même façon, sans chercher à savoir si ils le « méritent » ou pas.

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Franchement, 785 euros (selon l’article ouest france) pour se faire secourir, c’est pas cher payé.

Perso, j’avais deja expliqué ca il y a quelques temps, mais des secours payant, quand l’état ne veut plus mettre un centime de plus dans les services publiques, ca ne me parait pas délirant.

(Bien sur, je préfèrerais que tout soit gratuit et payé par le cac 40, mais j’ai pas vu poutou au 2eme tour)

Je pense que c’est un peu naïf de penser que si les secours deviennent payant, l’argent sera rederigé vers les autres services. Il me parait bien plus probable que si les secours en montagne deviennent payants, ça ne serait que le début, et d’autres services publiques deviendront payants par la suite.

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J’entends parfois que si les secours était payant, les gens prendraient beaucoup moins de risques dans leurs activités.
Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?
Je pense le contraire.
Je ne connais personne qui se dit « au pire il y a l’hélico » lors de la préparation d’une sortie. Cependant, en cas de pépin,je ne serais pas le seul à hésiter beaucoup plus à contacter les secours si c’était payant, prenant ainsi plus de risque.

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Effectivement. Une erreur n’est pas forcément une imprudence.

C’est le caractère intentionnel qui les distingue : savoir qu’on n’a pas respecté une règle de sécurité (fixée par la loi ou le règlement, comme le dit le code), ou bien commettre délibérément une négligence et s’engager quand même en le sachant. Il n’y a pas de délit sans intention de le commettre.

Mais dans certains cas, l’intention d’abuser est flagrante et il y a déjà des moyens de réprimer et de condamner à de lourdes amendes (perçues par l’Etat).

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Suite de l’affaire :

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