Un sentier entretenu par les bipèdes et non les quadrupèdes.
Par exemple, quand un bouquet d’arcosses se développe sur une sente de mouton horizontale dans un versant raide, les moutons vont contourner le bouquet, générant de l’érosion, au de lieu de le couper.
Ca n’empêche pas que beaucoup de sentiers de quadrupèdes sont utiles, et certains méritent d’être sur la carte pour la facilité d’accès qu’ils apportent.
Scandale des nouvelles cartes IGN
Franchement les sentiers d’animaux sont rarement utiles. En général ça suit la ligne de niveau donc si tu veux monter t’es pas sorti de l’auberge
Quand tu veux traverser un versant à l’horizontal, c’est bien pratique.
Récemment, j’ai remonté une pente en sous-bois à 35°, j’étais bien content de trouver tout un réseau de sentes obliques qui se croisent, permettant de monter en lacets, le tout créés par des mouflons. Les chamois et chevreuils ne font pas un aussi bon travail, au contraire, ils ont parfois tendance à monter/descendre tout droit, générant de l’érosion (mais bon je ne me plains pas trop fort, déjà ils sont chez eux, et ce sont les premiers à en subir les conséquences).
Oui évidemment et ça arrive mais sinon bof globalement.
Éventuellement dans des zones de forêts denses genre maquis m’enfin là c’est le strict minimum et c’est souvent un peu trop bas pour nous autres humains. Ça passe mais en se baissant bien et en luttant.
Sauf que ce n’est pas toujours aussi simple.
Y’a des sentiers de bipèdes entretenus, d’autres qui le sont moins, parce que moins fréquentés, des « sentiers » de quadrupèdes qui deviennent des sentiers entretenus par les bipèdes, des mélanges entre les deux, etc…
@pasinvite: c’est sûr, la Suisse c’est la Rolls de la cartographie. Ensuite, c’est une question de représentation. On ne peut pas parler de fidélité absolue quand il s’agit, par exemple, de représenter le(s) relief(s). Il y a donc une forme de convention dans ces représentations, et donc puisqu’on parle de forme, d’un travail de représentation subjectif et pourquoi pas, éventuellement artistique. Schrader a par exemple beaucoup écrit à la fin du XIXème sur la représentation du relief, et sa fameuse carte du massif du Mont Perdu, à une époque où la photographie aérienne n’existait évidemment pas, est autant une représentation fidèle du terrain qu’une véritable oeuvre d’art en soi (ceci expliquant cela, Schrader était également un très fin aquarelliste, en plus d’un grand scientifique).
ça peut servir, au contraire.
Quand tu te retrouves dans un terrain peu fréquenté, leurs traces ou suivre leur cheminement peut souvent aider à trouver le bon passage ou en tous cas le plus facile (vire invisible du bas, par exemple).
Dans les Pyrénées, c’est pas un hasard si on appelle souvent ça un « terrain à isard »…
Oui je suis d’accord surtout pour les parties rocheuses raides. Mais avec un résultat qui reste plus ou moins fidèle et pertinent pour se repérer. En la matière il y a d’énormes différences.
Sur IGN sauf certains secteurs (sud écrins, certains coins des Pyrénées) je trouve qu’on lit assez bien les zones raides/ rocheuses. Sur swisstopo c’est encore un cran au-dessus
Oui, et pourtant la représentation est bien différente entre les deux.
Ben oui pas dit le contraire. Les cartes suisses sont plus précises on peut zoomer plus.
Et le rendu est plus doux je trouve avec des lignes de niveau visibles à des niveaux de zoom supérieurs à Géoportail où les zones rocheuses c’est un peu du gris quoi.
Pas seulement les cartes Alpina d’ailleurs, même les cartes IGN espagnoles (ben oui, c’est le même sigle en espagnol pour Instituto Geográfico Nacional ) au 25000ème étaient truffées d’erreurs grossières (années 80/90), et sur tout le territoire où il y en avaient: routes non apparentes (et je me suis renseignée ensuite auprès des locaux, la route existait déjà à l’état de piste dans les années soixante), confusions conduite d’eau/sentier, beaucoup de reliefs assez fantaisistes, sentiers complètement déplacés et plein de sources/fontaines à l’emplacement complètement fantaisiste (et en Sierra Nevada, l’été, je comptais souvent sur les sources pour ne pas emporter 3 litres d’eau). Bref, j’ai appris à relativiser les indications des cartes en Espagne et, effectivement, à me fier au terrain (de toutes façon, pour plein d’endroits, il n’y avait même pas de cartes au 25000ème ).
P’tit’ étoile
Comme il a été dit intelligemment plus haut, les cartes (papiers et numériques) ne font que décrire la réalité topographique du terrain, c’est tout…
Les constructions existantes ont aussi disparues, c’étaient aussi de bons point de repère.
La qualité de lecture et l’analyse des lieux ont donc moins faciles. C’est par économie d’édition et d’impression que l’IGN a apporté ces modifications.
Mais le prix de vente des cartes n’a pas baissé!
Thierry Margueritat, auteur de topos-guides.
Tu tiens cette information d’où?
bonjour Jacques,
je voudrais réagir sur 2 points :
- j’ai donné le lien vers les anciennes versions de cartes via InfoTerre car c’est un moyen pratique d’y accéder. Je ne dis pas que c’est une bonne idée de les utiliser de manière générale (et cela ne convient sans doute pas à 90% des pratiquants), mais cela reste une façon de voir quels passages ont existé et, pour une partie non négligeable, existent encore sur le terrain.
- les traces enlevées étaient peut-être ‹ hors spécifications ›, mais il est faux de dire que ce ne sont que des traces de passage de bétail. Certaines ont des passages avec des soutènements en pierre, d’autres des zigzags réguliers (en forêt comme dans les estives), d’autres encore mènent à des cabanes… tout cela vient de l’intervention des bergers et habitants des vallées (je peux te donner des dizaines d’exemples dans la vallée d’Oueil). Je pense que leur suppression massive fait d’une part disparaître cet historique et d’autre part conduit à concentrer tout le monde sur une faible quantité de sentiers balisés ‹ aux normes ›. Néanmoins je suis conscient que cela demanderait du travail d’analyse de conserver sur la carte ceux qui sont les plus praticables/intéressants, et il faudrait que cela soit accompagné par plus de maintenance sur le terrain, ce qui n’est pas évident à organiser.
a+
Évolution de la carte en zone pastorale (Vallée d’Oueil, Luchonnais, Pyrénées):
Du côté ouest du Mail de Pène d’Aubes, le sentier n’apparait plus sur la carte et n’est plus visible sur la photo aérienne. Il pourrait réapparaître à la « faveur » d’un écobuage. La carte d’activité de Strava ne montre aucune activité dans ce coin en dehors des crêtes. Il n’y a que @zeitun (et ça m’arrive aussi ) pour y passer.
Donc, rien de scandaleux sur cette représentation actuelle proposée par l’IGN. La nouvelle carte prend bien en compte l’extension de la végétation basse.
Mais je trouve intéressant (pourquoi pas sur le Géoportail) de garder visible la carte Info Terre.
c’est un cas intéressant :
les trois parties entourées ont été supprimées :
- la partie verte existe encore et est praticable sans aucun problème (même en VTT…)
- la partie jaune correspond à des traces de sentier effectivement difficile à suivre par endroits, mais pas beaucoup moins que la partie juste en dessous (jusqu’au p 1732) qui a été conservée. J’essaie d’améliorer un peu le sentier à chaque passage… j’espère qu’il retrouvera un jour sa place sur la carte (car la descente par ce vallon en boucle avec l’Antenac ou Serre Traversière est très sympa)
- dans la partie rouge le sentier est effacé, impossible à suivre sur le terrain, mais curieusement on en voit encore la trace vu d’en face (sur la rive gauche du talweg) :
Oui, pour que ces sentiers aient une chance de réapparaître sur les cartes, il faut qu’ils soient fréquentés par les « locaux », décrits sur des topos, nettoyés par les communes, éventuellement balisés, etc. L’IGN fait ces mises à jour surtout à partir des photos aériennes. En forêt, ce « nettoyage » est plus compliqué et des sentiers devenus impraticables restent sur les cartes. C’est l’aventure ! Mais la représentation du relief et de ses accidents étant bonne, on ne risque pas de se perdre si on sait s’orienter et faire un peu le sanglier.
On arrive à la première règle de la cartographie : c’est le terrain qui prime. On ne cartographie pas ce qu’on voudrait qu’il soit apparent, mais ce qui existe.