Sauvé par son airbag

Je ne suis pas sûr que les statistiques puissent être fiables, surtout sur l’influence d’avoir l’airbag ou non sur la prise de risque. Et dans les stats il y a des tas de biais, notamment avec les skieurs hors-piste « gravitaires ».
Pour moi les choses certaines c’est :

  • ça limite les risques de chocs et les risques de se faire brasser (et blesser) dans la phase de descente
  • ça augmente fortement les chances d’avoir la tête non enfouie ou enfouie peu profondément quand l’avalanche s’arrête
  • ça ne supprime pas les risques de saut de barre, de chocs avec les arbres et d’enfouissement profond si le volume de l’avalanche est très important ou la configuration du terrain défavorable.
    A mon idée et totalement au pifomètre je dirais que ça double tes chances de survie.

C’est un investissement durable (le mien a plus de 10 ans et est toujours nickel) donc il faut estimer le coût sur la durée. Et on en trouve d’occasion à pas cher - mais lourds (les ABS à 3kg comme le mien)

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Sinon, l’amélioration des chances de survie en avalanche grâce aux airbags est indéniable et maintenant pas mal documentée « scientifiquement » comme discuté plus haut.
On pense d’abord au mécanisme de ségrégation inverse qui permet rester en surface mais les sacs airbags peuvent également améliorer les chances de survie par d’autres mécanismes :

  • Protection faces aux impacts
  • Localisation visuelle d’une victime ensevelie
  • Possibilité de création d’une poche d’air en cas d’ensevelissement
    Peut être d’autres.
    Nous avions en 2021 été victimes d’une avalanche dans notre groupe de 3 tous équipés d’airbag : J’ai pu resté quasiment en surface, j’ai pu ensuite localisé directement une des victimes ensevelie dont le ballon était visible et ma compagne est restée ensevelie plus de 45min, elle a pu tenir aussi longtemps très certainement grâce à une poche d’air créé par son ballon après lent dégonflement.

J’avais tout détaillé sur les liens en bas de cette page : Avalanche Belledonne, secteur Brèche de l’homme - 10/01/2021

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Amélioration (je dirais davantage augmentation) : Oui !

Non : empiriquement

C’est variable : selon la taille, le poids et la forme des objets en mouvement (aérosol, frigos, neige lourde, plaque…) leur vitesse et leur déplacement (roulage, glissade, cascade…) également si la personne a encore ses skis aux pieds par exemple, si l’airbag (sac) est convenablement sanglé au skieur (sangle ventrale, au buste, parfois rappel sous la cuisse) afin de ne pas se retourner. Parfois un risque de submersion une fois atteinte la zone de dépôt.

Tant mieux pour elle ! Mais si elle était ensevelie totalement, quid de l’airbag ?

D’où les " ".

Si tu as la motivation tu liras les liens mentionnés plus haut pour avoir des détails. Mais pour résumer c’était un départ spontané qui a été divisé en deux par un éperon et qui nous a donc atteint en 2 coulées à environ une minute d’intervalle. Déclenchement des airbags a la première coulée, l’airbag de ma compagne avait visiblement fait le job, elle était enseveli uniquement au niveau des jambes (de mémoire). La deuxième coulée nous a alors atteint, et pour ma compagne partiellement ensevelie, plus de mécanisme de ségrégation inverse possible puisqu’elle était quasiment immobilisée.

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Et donc tu fais comment pour réduire le risque d’avalanche ?
Tu analyses bien la carte, le BERA, le terrain, etc.
En faisant ça tu fais des statistiques sans t’en rendre compte, car tu ne pourras pas garantir que tu réduis les risque à 0% (sauf à rester sur du plat). Il restera toujours 1 ppm, 50 ppm, etc.
On peut se passer d’un airbag, qui augmente les chances de survie de 11% seulement une fois emporté par une avalanche.
Mais c’est pareil avec l’arva : il multiplie par 4 ou 5 les chances de survie si on n’a pas de blessure grave à l’arrêt de l’avalanche. Mais c’est insuffisant pour réduire le risque à qq ppm.
Bien sûr que la première chose est d’éviter de déclencher et d’être emporté par une avalanche. Mais si on utilise du matériel qui augmente ses chances de survie au cas où on est emporté, il n’y a pas de mal.

Bien sûr que si. En plus des essais avec des mannequins, il y a eu des accidents avec plusieurs personnes situées au même endroit, et emportées par la même coulée. Certains avaient des airbags, et d’autres non (ou ne l’ont pas déclenché).

Comment pouvez-vous généraliser en prétendant que l’airbag aurait le même effet sur tout le monde ? Alors que c’est un processus psychologique, c’est forcément subjectif.
Ce que je constate, c’est que certains qui ont un airbag (suite à un premier accident sans airbag) l’utilisent régulièrement, emportés par des plaques. Ca signifie qu’ils ne changent quasiment rien à leur pratique suite à leur différents accidents, ils n’ont pas l’air d’apprendre de leurs erreurs. Ca signifie aussi que l’airbag n’a rien changé à leur pratique qui était déjà dangereuse auparavant. L’airbag leur permet seulement de ne pas mourir trop vite.

Si l’on en croit les chiffres de l’étude Anena citée plus haut, c’est bien davantage que ça: les chances de survie sont doublées en cas d’airbag (11% de décès contre 22% sans). L’étude vaut ce qu’elle vaut, mais on peut remarquer qu’elle est plutôt ancienne (2014), et qu’il est assez vraisemblable qu’entre temps le matériel ait encore progressé. En attendant d’avoir de nouvelles études, qui seraient bienvenues, on peut raisonnablement considérer que ce facteur 2 est ce qu’on a de plus proche de la vérité.

4 ou 5, tant que ça ? Ça me paraît beaucoup, mais après tout je n’ai jamais vu passer d’étude sur cette question. Il y en a ?

C’est d’ailleurs un des paradoxes de cette discussion: tout le monde considère que l’Arva est incontournable en montagne l’hiver, au point qu’il est criminel ne serait-ce que d’aller pisser à côté du refuge sans lui, alors que si on y réfléchit, les efficacités de l’arva et de l’airbag me semblent assez comparables: chances de survie significativement accrues (x2 ? ou davantage ?) en cas d’avalanche, mais loin d’être garanties.

Pourquoi cette différence ? Plein de raisons sûrement. Historiques (l’airbag est encore assez récent), économiques (pas le même coût), pratiques (besoin d’un sac 'dédié, et poids à porter), philosophiques (l’arva est en partie un appareil de sécurité collectif, donc ne pas en prendre serait vu comme un manque de responsabilité envers les autres, alors que l’airbag est par essence plus ‹ individualiste ›)…

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Je ne fais aucune tentative pour le réduire, considérant que cela m’est impossible. Qui plus est des accidents surviennent quelque soit le risque évalué (BRA)
Comme je l’ai écrit plus haut, je considère que quelque soit le pourcentage de « chance » (le mot est amusant) cela ne me donne aucune assurance quant à me retrouver concerné ou pas par l’aléa : nous sommes d’accord qu’il faudra bien que la proportion soit + / - respectée ; si je me dis « je ne ferrai pas partie des x % d’accidentés », cela relève alors de la croyance.
Je me réfère pour ma part à l’historique nivo-météo et aux prévisions, je me documente sur l’itinéraire, l’historique des sorties parfois… je m’efforce de mouliner, confirmer ou infirmer tout ça une fois sur le terrain.

Il me semble qu’à trop vouloir écarter un biais, on risque de s’en fabriquer un autre.
C’est bien aussi de partir en montagne l’esprit serein, gardant ainsi tous les sens en alerte et sa lucidité pour réagir au mieux.
Concernant le DVA, j’en fais avant-tout un outil de recherche, même si on peut considérer qu’il participe peu ou prou à réduire le risque de mourir étouffé.

Je partage pour le reste de tes remarques.

Mon chiffre est abusif. x4 ou 5 est si on est enseveli sans blessure grave. C’est un chiffre à la louche : 20% de survie après 15min d’ensevelissement, 90% avant 15min.
Mais pour une personne emportée sans blessure grave (ensevelie ou non), il y a une bonne proportion de non ensevelie (qui sont donc vivantes et le reste qu’il y ait des arva ou non), ce qui réduit le gain du à l’arva.

Oui. Et de toute façons il ne faudrait pas croire que les ~70% de décès suite à ensevelissement (pas après 15 minutes d’ailleurs; c’est plutôt après 1-2h) seraient évités juste parce qu’on a un Arva. Seule une portion (plus ou moins importante) le sera réellement.

La multiplication des chances de survie, c’est les chances de survie « avec » divisées par les chances de survie « sans ». Je ne sais pas si on a quelque chose à ce sujet pour les Arvas. Intuitivement, je ne serais pas surpris que ce soit autour de 2. Mais j’imagine que ce n’est pas une étude facile à faire, ne serait-ce que parce que, de nos jours, tous les skieurs de randonnée en ont. Les morts comme les rescapés…

Tout au plus peut-on comparer la mortalité actuelle à celle d’avant les Arvas, il y plusieurs dizaines d’années. Elle n’a pas l’air d’avoir franchement dimininué en nombre absolu. Mais il y a plein de facteurs de confusion à l’œuvre, à commencer par la fréquentation qui s’est accrue, l’efficacité des secours également, mais aussi peut-être le type de pratique qui a évolué.

La fréquentation ne s’est pas accrue, elle a explosé. Le nombre de décès reste relativement stable. Causes certainement multifactorielles, DVA, sac ABS, meilleures formations et informations etc.
Ceci dit, tout ce qui peut améliorer la sécurité est bon à prendre.dans une limite raisonnable, naturellement.

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C’est le bon sens, en effet.
Et pourtant, l’utilisation de l’airbag reste assez minoritaire. Et ce, bien qu’il semble représenter une amélioration significative de la sécurité, peut-être même proche de celle apportée par l’Arva. C’est ce paradoxe qui me surprend. Mais je ne prétends pas y avoir de réponse. D’ailleurs pour ma part je skie toujours avec un Arva mais je n’ai pas acheté d’airbag…

Moi non plus. Ça coûte cher et ça plombe le sac.

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Vu le budget rando je ne suis pas sur que le prix soit le 1er argument même s’il contribue certainement au « sous » équipement en aribag
personnellement c’est :

  • le poids et le choix des sacs dispo
  • mon mental qui fait que je suis quasi sur de prendre (même inconsciemment) plus de risques avec que sans donc pas sur que cela soit plus safe (pour mon cas)

Non, me concernant c’est clairement le budget qui freine.
(Ski de freerando 20ans d’âge, chaussures 10ans etc…)

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Tu trouves des sacs ABS d’occasion entre 180 et 300 €
Ils sont très robustes et la marque continue de les réviser sans date de péremption à ma connaissance.

ici une vidéo sur le sujet :

voila, tu t’es auto répondu haha