Sauvé par son airbag

L’airbag est un gros plus, mais cela influe-t-il réellement sur la prise de risque dans la préparation de la course ? Je n’en suis pas persuadé ou tout du moins je ne me l’imagine pas.

Sur le terrain, en revanche, peut-être que cela ajoute un petit feu vert au moment de s’engager dans la pente.

Quant au DVA, j’ai longtemps randonné sans. C’est le fait que les équipiers en soient équipés qui m’a décidé d’en avoir un : une sorte d’attention réciproque. Mais cela n’a pas modifié ma manière de préparer et d’affiner sur le terrain et surtout de rester attentif à mon intuition.

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D’où le titre du fil je suppose.
Mais pourquoi penser qu’il n’aurait pas pu en réchapper tout autant sans airbag ? Après tout il était au sommet de la coulée et le dépôt ne semble pas très épais à l’endroit où il a été rejoint par les autres skieurs… Ce qui m’interpelle c’est la manière dont on réfléchit à partir d’un fait et de l’émotion qu’il déclenche. N’est-il pas là le piège que de se sentir plus assuré, pourvus d’un tel équipement, et pouvoir ainsi évacuer le malaise que procure une question restant sans réponse certaine ?

Je ne sais pas pour cette avalanche là ( qui m’étonne par la vitesse de la coulée qui me parait très élevée) mais ce qui est certain c’est que l’airbag fait que tu restes en surface tant que tu est en mouvement.
Rien que ça fait une énorme différence puisque tu n’est pas aspiré au coeur de la machine à laver et que tu échappes pour une bonne part aux risques de chocs avec les blocs de neige et les pierres éventuelles.
Dans les formations on apprend que les avalanchés sont souvent polytraumatisés et que ça impacte beaucoup leurs chances de survie.

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Je ne suis pas un expert, mais vu le volume de neige et l’effet d’entonnoir, je serais étonné qu’il ne soit pas ensevelis sans airbag. Ou à minima bien plus secoué

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Je ne soutiendrai pas le contraire et ce n’était pas non plus le but de ma remarque, même si dans certains accidents, des victimes équipées d’airbag sont quand-même décédé (suite à des chocs divers ?) ou comprimées contre des arbres, rochers…
Encore une fois imaginer que les conséquence auraient été pires sans airbag, revient à penser que « tous les gagnants de la loterie ont tenté leur chance » ; dans le sens où on ne peut pas rejouer la scène et faire la différence avec ou sans cet équipement.
Toute la conviction sur cet équipement repose donc sur une supposition, d’où pour ma part j’y mets un bémol.

J’avais un peu regardé les statistiques au moment d’en acheter un et je sais plus d’où je tiens ça ni si c’était vraiment fiable mais j’ai en tête que l’airbag (s’il est déclenché évidemment), permettait à la victime de rester émergé dans 75% des cas. Ça qui ne veut pas dire qu’elle est indemne, ni que toutes les victimes ensevelies en décèdent, mais ça permet de faire reposer la conviction de l’utilité des airbags sur un peu plus qu’une supposition.

Edit: Je crois que j’avais lu ça dans ce fil: De l'utilité des sacs airbag

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L’efficacité des sacs « airbag » n’est pas une croyance, mais une donnée mesurée autant par des essais sur le terrain que par les statistiques issues d’accidents réels :wink:
C’est une petite chance en plus en cas d’avalanche, ce qui ne doit pas faire croire que ça devient bénin, loin de là…

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Il s’agit bien de cela, sans aucun doute, je retiens toutefois ce 75% des cas.

Absolument : sans doute avec mannequins, coulée déclenchée artificiellement, etc… ( que je visionnerais volontiers avec intérêt). Quant aux statistiques issues d’accidents réels, encore une fois est-ce que ces accidents ont été réitérés sans airbag pour pouvoir décrire quelles auraient été les conséquences sans airbag ce jour, à ce même instant et en quoi. La réponse est non évidemment !

C’est là que je vois un biais qui, chez certaines personnes, peut entrainer une assurance trompeuse. L’airbag reste un petit plus mais de là à raisonner « sauvé par son airbag »…

Si quelqu’un est en mesure de lier cette étude de l’ANENA que je ne peux retrouver et dont il est question ici : La dernière étude sur l'efficacité des sac airbags - Neige et avalanches

Deux questions :
Quel % de skieurs hors piste ou rando avec airbag ? Je dirais qqs % au plus vu le prix.
Quel % de skieurs accidentés avalanche avec airbag ? Sur un ressenti de lecture de la presse (pas très fiable, mais bon) j’ai l’impression qu’on monte nettement plus haut, genre 20-30%. En ts cas ca n’est pas anecdotique, alors que ds les gens que je côtoie, les airbags sont encore rares.

Si je suis ds le bon ordre de grandeur, ca veut dire que oui, avoir un airbag est une « incitation au risque »…
Mais je reconnais que c’est très pifométrique !

Peut-être cette mise à jour ? : https://www.calameo.com/read/0034659002e0224497aee

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ça me parait un peut trop hasardeux pour conclure à une éventuelle incitation de l’airbag à pousser le curseur de risque en effet. D’autant plus que je ne constate pas les mêmes proportions de personnes équipées dans mon entourage et chez les skieurs que je croise.
Dans mon entourage en rando, on est plutôt à 90% de personnes équipées en airbag sur un échantillon d’une quinzaine de personnes (ce qui ne veux pas dire qu’on le prend systématiquement).

Ah c’est intéressant ça !
C’est dans quel cas que vous ne le prenez pas ?

Tu n’as pas besoin de reproduire les accidents réels pour prouver l’efficacité du dispositif. Il te suffit d’avoir un échantillon suffisamment important avec et sans le dispositif pour monter statistiquement l’impact…
C’est bien plus rationnel que les « je crois que ».

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Tu sais bien que je ne me fie pas aux statistiques : pour la simple et bonne raison que je peux me trouver parmi les 11% de cas mortels, même si il n’y a qu’une chance sur 10 pour que ça tombe sur moi… Puisque, « statistiques dixit », il faudra bien que ça tombe sur quelqu’un et de surcroît (pour la blague) l’avalanche ne sait pas si je porte un airbag ou pas. :wink:

Bon ski à tout le monde.

Grosso modo en période de conditions très stable si je veux optimiser le poids. Par ex il y a 3 semaines quand on avait du risque 1 suite aux pluies jusqu’à haute altitude puis froid ensuite qui a resserré tout ca.
Ou alors en conditions de risque avalancheux très facilement prévisible, typiquement conditions de printemps où l’on cherche la moquette lors desquelles pour schématiser si l’on respecte l’horaire le risque est faible voir nulle.

Quoi qu’il en soit si on ne le prends pas c’est pour une question d’optimisation du poids puisque les sacs avalanche dédié ski de rando font maintenant dans les 2kg pour les modèles légers. C’est tout à fait acceptable mais parfois pour des sorties très longues et/ou nécessitant beaucoup de matos (galcier par ex), on ne crache pas sur un gain d’1kg sur le dos.

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Je ne suis pas sûr que les statistiques puissent être fiables, surtout sur l’influence d’avoir l’airbag ou non sur la prise de risque. Et dans les stats il y a des tas de biais, notamment avec les skieurs hors-piste « gravitaires ».
Pour moi les choses certaines c’est :

  • ça limite les risques de chocs et les risques de se faire brasser (et blesser) dans la phase de descente
  • ça augmente fortement les chances d’avoir la tête non enfouie ou enfouie peu profondément quand l’avalanche s’arrête
  • ça ne supprime pas les risques de saut de barre, de chocs avec les arbres et d’enfouissement profond si le volume de l’avalanche est très important ou la configuration du terrain défavorable.
    A mon idée et totalement au pifomètre je dirais que ça double tes chances de survie.

C’est un investissement durable (le mien a plus de 10 ans et est toujours nickel) donc il faut estimer le coût sur la durée. Et on en trouve d’occasion à pas cher - mais lourds (les ABS à 3kg comme le mien)

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Sinon, l’amélioration des chances de survie en avalanche grâce aux airbags est indéniable et maintenant pas mal documentée « scientifiquement » comme discuté plus haut.
On pense d’abord au mécanisme de ségrégation inverse qui permet rester en surface mais les sacs airbags peuvent également améliorer les chances de survie par d’autres mécanismes :

  • Protection faces aux impacts
  • Localisation visuelle d’une victime ensevelie
  • Possibilité de création d’une poche d’air en cas d’ensevelissement
    Peut être d’autres.
    Nous avions en 2021 été victimes d’une avalanche dans notre groupe de 3 tous équipés d’airbag : J’ai pu resté quasiment en surface, j’ai pu ensuite localisé directement une des victimes ensevelie dont le ballon était visible et ma compagne est restée ensevelie plus de 45min, elle a pu tenir aussi longtemps très certainement grâce à une poche d’air créé par son ballon après lent dégonflement.

J’avais tout détaillé sur les liens en bas de cette page : Avalanche Belledonne, secteur Brèche de l’homme - 10/01/2021

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Amélioration (je dirais davantage augmentation) : Oui !

Non : empiriquement

C’est variable : selon la taille, le poids et la forme des objets en mouvement (aérosol, frigos, neige lourde, plaque…) leur vitesse et leur déplacement (roulage, glissade, cascade…) également si la personne a encore ses skis aux pieds par exemple, si l’airbag (sac) est convenablement sanglé au skieur (sangle ventrale, au buste, parfois rappel sous la cuisse) afin de ne pas se retourner. Parfois un risque de submersion une fois atteinte la zone de dépôt.

Tant mieux pour elle ! Mais si elle était ensevelie totalement, quid de l’airbag ?

D’où les " ".

Si tu as la motivation tu liras les liens mentionnés plus haut pour avoir des détails. Mais pour résumer c’était un départ spontané qui a été divisé en deux par un éperon et qui nous a donc atteint en 2 coulées à environ une minute d’intervalle. Déclenchement des airbags a la première coulée, l’airbag de ma compagne avait visiblement fait le job, elle était enseveli uniquement au niveau des jambes (de mémoire). La deuxième coulée nous a alors atteint, et pour ma compagne partiellement ensevelie, plus de mécanisme de ségrégation inverse possible puisqu’elle était quasiment immobilisée.

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Et donc tu fais comment pour réduire le risque d’avalanche ?
Tu analyses bien la carte, le BERA, le terrain, etc.
En faisant ça tu fais des statistiques sans t’en rendre compte, car tu ne pourras pas garantir que tu réduis les risque à 0% (sauf à rester sur du plat). Il restera toujours 1 ppm, 50 ppm, etc.
On peut se passer d’un airbag, qui augmente les chances de survie de 11% seulement une fois emporté par une avalanche.
Mais c’est pareil avec l’arva : il multiplie par 4 ou 5 les chances de survie si on n’a pas de blessure grave à l’arrêt de l’avalanche. Mais c’est insuffisant pour réduire le risque à qq ppm.
Bien sûr que la première chose est d’éviter de déclencher et d’être emporté par une avalanche. Mais si on utilise du matériel qui augmente ses chances de survie au cas où on est emporté, il n’y a pas de mal.

Bien sûr que si. En plus des essais avec des mannequins, il y a eu des accidents avec plusieurs personnes situées au même endroit, et emportées par la même coulée. Certains avaient des airbags, et d’autres non (ou ne l’ont pas déclenché).

Comment pouvez-vous généraliser en prétendant que l’airbag aurait le même effet sur tout le monde ? Alors que c’est un processus psychologique, c’est forcément subjectif.
Ce que je constate, c’est que certains qui ont un airbag (suite à un premier accident sans airbag) l’utilisent régulièrement, emportés par des plaques. Ca signifie qu’ils ne changent quasiment rien à leur pratique suite à leur différents accidents, ils n’ont pas l’air d’apprendre de leurs erreurs. Ca signifie aussi que l’airbag n’a rien changé à leur pratique qui était déjà dangereuse auparavant. L’airbag leur permet seulement de ne pas mourir trop vite.