Oh bah l’expression n’est pas de moi mais elle n’est pas difficile à comprendre : faites preuves de zéro souplesse et tolérance là-dessus quite a passer pour des extrémistes acariâtres… C’est votre vie, et vous n’en avez qu’une. Vos jambes, c’est à peine mieux, vous en avez deux.
Je ne compte plus le nombre de personnes que j’ai vu s’écraser au sol en salle, en club, en falaise… À chaque fois, j’ai toujours été sidéré par deux choses : l’assurage en lui-même, et plus surprenant, le peu de considération que portait l’assuré sur la question de sa propre sécurité.

Quand tu es au sol à regarder l’assureur
Pas quand tu es dans la voie a chercher tes prises et tes appuis.
J’espère que tu n’attends pas d’être en haut d’une voie pour évaluer la qualité de l’assurage dont tu fais l’objet. C’est pas en haut du mur qu’on doit se poser ce genre de question mais avant. Plus jeune au CAF je reconnais que j’ai fait cette erreur, mais comme je viens de le dire, c’est une erreur que j’ai faite et dont j’étais aussi responsable…
Autant, avec un binome « de fortune » il convient d’être très méfiant, puis d’assumer le risque pris… autant dans le contexte d’un stage compète au niveau national, c’est à l’organisation d’assurer la qualité des assureurs, et une fois celle-ci posée en hypothèse, le grimpeur a le droit de tomber à tout moment sans prévenir. Il doit pouvoir grimper sereinement, faisant confiance à l’encadrement pour la sélection des assureurs et leur vérification.
Ah bon tu trouves ?
Souvent les pires assureurs que je vois sont les vieux guides, ils parlent avec leurs potes au sol, ils laissent des boucles de mou énormes, ils gardent le pouce sur le gri-gri et ne regardent jamais l’assuré. Ça pourrait se comprendre : ils ne tombent jamais, c’est pas dans leurs mœurs, et puis ça a rien à voir avec leur carrière, là y’a des points partout, c’est de la salle c’est pas vraiment risqué…
Autrement dit : la supposée expertise ne fait pas de toi un bon assureur, c’est surtout un état d’esprit. Quel que soit le supposé statut de l’assureur, ça ne coûte rien de vérifier. Il y a même un ponte de l’escalade, fort respectable au demeurant, qui a malgré tout affirmé sur son blog que l’assurage dynamique n’existait pas et que c’est plus ou moins une légende.
Sinon je pense à un grimpeur sur ce site avec qui j’ai fait quelques grandes voies. Il en a fait un paquet, autour d’un millier… mais la question de l’assurage a quand même été abordée quand on s’est retrouvé un beau jour ensemble à la Tête d’Aval. Comme certains l’ont évoqué, c’est une question de bon sens. C’est toujours mieux que de foncer aveuglément sans se poser de questions.
Tu prends l’exemple de Megos qui est excellent : il peut sauter 3 ou 4 points en falaise avec une déconcertante sérénité, par contre il est intransigeant sur le choix de l’assureur et sur son attitude… à mon sens, c’est quand même révélateur sur l’origine du risque.