Tu veux dire que si tu grimpes assuré par un pro, ca te semble nécessaire de le prévenir avant de tomber ?
Perso, je préviens mes équipiers (non pro) parce que j’ai la trouille et que j’en rajoute une couche en matière de sécu, mais de toutes façons un assureur devrait être prêt à 100% tout le long, sans qu’on le prévienne, non ?
Sara ALQunaibet victime d’une erreur d’assurage
Oh bah l’expression n’est pas de moi mais elle n’est pas difficile à comprendre : faites preuves de zéro souplesse et tolérance là-dessus quite a passer pour des extrémistes acariâtres… C’est votre vie, et vous n’en avez qu’une. Vos jambes, c’est à peine mieux, vous en avez deux.
Je ne compte plus le nombre de personnes que j’ai vu s’écraser au sol en salle, en club, en falaise… À chaque fois, j’ai toujours été sidéré par deux choses : l’assurage en lui-même, et plus surprenant, le peu de considération que portait l’assuré sur la question de sa propre sécurité.

Quand tu es au sol à regarder l’assureur
Pas quand tu es dans la voie a chercher tes prises et tes appuis.
J’espère que tu n’attends pas d’être en haut d’une voie pour évaluer la qualité de l’assurage dont tu fais l’objet. C’est pas en haut du mur qu’on doit se poser ce genre de question mais avant. Plus jeune au CAF je reconnais que j’ai fait cette erreur, mais comme je viens de le dire, c’est une erreur que j’ai faite et dont j’étais aussi responsable…
Autant, avec un binome « de fortune » il convient d’être très méfiant, puis d’assumer le risque pris… autant dans le contexte d’un stage compète au niveau national, c’est à l’organisation d’assurer la qualité des assureurs, et une fois celle-ci posée en hypothèse, le grimpeur a le droit de tomber à tout moment sans prévenir. Il doit pouvoir grimper sereinement, faisant confiance à l’encadrement pour la sélection des assureurs et leur vérification.
Ah bon tu trouves ?
Souvent les pires assureurs que je vois sont les vieux guides, ils parlent avec leurs potes au sol, ils laissent des boucles de mou énormes, ils gardent le pouce sur le gri-gri et ne regardent jamais l’assuré. Ça pourrait se comprendre : ils ne tombent jamais, c’est pas dans leurs mœurs, et puis ça a rien à voir avec leur carrière, là y’a des points partout, c’est de la salle c’est pas vraiment risqué…
Autrement dit : la supposée expertise ne fait pas de toi un bon assureur, c’est surtout un état d’esprit. Quel que soit le supposé statut de l’assureur, ça ne coûte rien de vérifier. Il y a même un ponte de l’escalade, fort respectable au demeurant, qui a malgré tout affirmé sur son blog que l’assurage dynamique n’existait pas et que c’est plus ou moins une légende.
Sinon je pense à un grimpeur sur ce site avec qui j’ai fait quelques grandes voies. Il en a fait un paquet, autour d’un millier… mais la question de l’assurage a quand même été abordée quand on s’est retrouvé un beau jour ensemble à la Tête d’Aval. Comme certains l’ont évoqué, c’est une question de bon sens. C’est toujours mieux que de foncer aveuglément sans se poser de questions.
Tu prends l’exemple de Megos qui est excellent : il peut sauter 3 ou 4 points en falaise avec une déconcertante sérénité, par contre il est intransigeant sur le choix de l’assureur et sur son attitude… à mon sens, c’est quand même révélateur sur l’origine du risque.

mais elle n’est pas difficile à comprendre
Justement, je l’avais compris dans le sens opposé🙈
Le côté péjoratif peut être

Souvent les pires assureurs que je vois sont les vieux guides
Tu crois qu’ils devraient te demander conseil ?
de toutes façons un assureur devrait être prêt à 100% tout le long
Bien sûr.
Mais,
Mais les besoins d’assurage sont variables. Suivant la demande du grimpeur et suivant le profil de la voie.
un grimpeur fort qui travaille une voie peut demander te t’assurer « serré », voire « séché » pour ne pas trop redescendre et pouvoir être raisonnablement frais pour réessayer des placements. Idem dans du très gros dévers où c’est quasi impossible de rattraper la corde si tu plombes fort. (reste à pomper, mais ça pompe les bras). idem sur des départs très bloc craignos.
plus dynamisé dans d’autres cas.
Et de toutes façons généralement le mou très très vite.
Bref, le mot d’ordre est l’adaptabilité
Tu veux dire que si tu grimpes assuré par un pro, ca te semble nécessaire de le prévenir avant de tomber ?
Par exemple dans des gros dévers où tu ne vois pas une grande partie de la voie, l’assurage se fait forcement au feeling (donc à la symbiose entre grimpeur et assureur).
Style à Céuse secteur « cascade ». Assurage depuis une vire, départ dans du 45° sur 8/9 métres puis 25 m dans du 30°. Grimpeur-assureur ne se voient plus dès qu’on passe l’arète.
Sauter du relais, je te garantis que tu gueule pour prévenir et être sûr que ton assureur sait où tu en est

Ah bon tu trouves ?
Souvent les pires assureurs que je vois sont les vieux guides, [etc, etc…]
un peu de mal à voir le rapport avec ce que je disais, qui concernait les compétiteurs dans leur environnement de plastique, et leur assurage au quotidien et en compète, avec plein de chutes, pas nécessairement annoncées.
Ce qui est le sujet de ce fil.
HS (cf connerie au grigri)
Ce que tu dis sur les vieux routiers (dont plein de pas guides) très sûrs d’eux même au grigri, je suis assez d’accord, mais c’est dans un autre contexte (on les retrouve aussi en salle, mais pas à assurer des compétiteurs).
Sur ces vieux routiers je ne peux que renvoyer au texte de Kikpatrick qui a le courage de faire son autocritique rétrospective.
…Bref, tu voulais critiquer les (vieux) guides et le prétexte te convenait…
En salle au CAF, étant responsable de séance j ai déjà eu le cas où la personne faisait n’importe quoi avec le grigri, lâche la main en bas, tire sur la came en continu etc…
Je lui ai dit et j’ai reçu un: je sais faire je suis guide…
Dur de mon maigre niveau et expérience de lui confirmer qu’il faisait de la merde.
Personnellement je ne grimperai pas avec lui et j’ai toujours un œil
Bonjour,
En tant que responsable, vous devriez avoir la possibilité de le virer, non ? Peu importe l’xp (il ne faut surtout pas se laisser impressionner par ça). Quitte a refuser l’ouverture de la salle. En cas d’accident… c’est lui ou vous qui serait mis en cause ?
mais de toutes façons un assureur devrait être prêt à 100% tout le long, sans qu’on le prévienne, non ?
Si tu utilises ton auto-freinant correctement (en tenant la corde aval), le truc va freiner automatiquement, même si tu es surpris par la chute.
Oui, et ce sera pareil avec un simple tube : si tu tiens le brin de vie en dessous, ça prendra même si tu es surpris.
La surprise fait partie du jeu : une prise qui casse, ou en salle une prise qui tourne, les signaux annonciateurs peuvent être absolument absents.
C’est donc le bon usage qui rend l’assurage effectif, y compris en cas de surprise.
Tout ça n’interdit pas de communiquer, mais la communication n’est pas un prérequis pour bien assurer.
De manière générale : plus il y a de sécurité passive dans un système matériel pour compenser la défaillance humaine, et moins il y a de sécurité active et de vigilance par l’utilisateur sous prétexte que le matériel est là pour faire.
Surtout la communication est parfois difficile voire impossible (vent, grimpeur non visible…)
Oui, et ce sera pareil avec un simple tube : si tu tiens le brin de vie en dessous, ça prendra même si tu es surpris.
avec un tube il faut quand même tenir le brin inférieur de manière plus nette. Avec un auto freinant juste un contact ou un frein suffit, c’est quand même nettement plus sûr.
plus il y a de sécurité passive dans un système matériel pour compenser la défaillance humaine, et moins il y a de sécurité active et de vigilance par l’utilisateur sous prétexte que le matériel est là pour faire.
Et tu en conclus quoi ? Qu’il faut se passer de la sécurité passive ?
Tu crois peut-être que (réciproquement) juste en supprimant la sécurité passive la vigilance va augmenter ? L’absence de vigilance c’est en premier l’absence de prise de conscience que le brin en sortie d’appareil est la corde de vie, et que l’assurage est une activité à fort enjeu, quel que soit l’appareil.
Dans l’accident en sujet de ce fil, supprimer la sécurité passive c’est justement ce que fait l’assureur…
Tu crois qu’ils devraient te demander conseil ?
Leur expertise c’est pour guider à 4000 mètres d’altitude, sur tous les terrains, dans une discipline où l’on ne tombe jamais… Ce qui était encore plus vrai à l’époque où ils l’ont apprise. Donc on peut aisément comprendre que l’assurage sportif ce ne soit pas leur spécialité, et on ne leur jette pas la pierre pour ça.
un peu de mal à voir le rapport avec ce que je disais,
Le rapport est évident. Il ne suffit pas d’une casquette d’expert pour etre responsable. La vidéo de l’accident en est la preuve, l’exemple des vieux guides (guides, pas routiers comme tu dis) aussi, car ils détiennent le diplôme suprême de la discipline.
…Bref, tu voulais critiquer les (vieux) guides et le prétexte te convenait…
Bien tenté le procès d’intention, mais raté ! Je préfère de loin les anciens guidos et même les anciens tout court, même quand ils assurent mal. Simplement, ils ne m’assurent pas. L’un empêche pas l’autre
Dans l’accident en sujet de ce fil, supprimer la sécurité passive c’est justement ce que fait l’assureur…
Ce que veut dire Valcibière, c’est que les sécurités passives rendent l’assureur passif. Avec un gri-gri et autre autobloquant, on peut prendre l’habitude d’être ailleurs et peu impliqué. Avec un tube, pas vraiment le choix il faut être là…

les sécurités passives rendent l’assureur passif
de la même façon qu’avec les régulateurs et autres assistants, il n’est pas rare de voir des gens en train de se mater un film tout en conduisant…
La sécurité assistée peut être un très bon outil si sa présence ne change pas le comportement de l’utilisateur, hors c’est malheureusement rarement le cas.
Dans l’accident en sujet de ce fil, supprimer la sécurité passive c’est justement ce que fait l’assureur…
Exactement.
Mais c’est un peu le soucis des grigri, la sécurité passive est trop facile à supprimer.

Mais les besoins d’assurage sont variables. Suivant la demande du grimpeur et suivant le profil de la voie.
un grimpeur fort qui travaille une voie peut demander te t’assurer « serré », voire « séché » pour ne pas trop redescendre et pouvoir être raisonnablement frais pour réessayer des placements. Idem dans du très gros dévers où c’est quasi impossible de rattraper la corde si tu plombes fort. (reste à pomper, mais ça pompe les bras). idem sur des départs très bloc craignos.
plus dynamisé dans d’autres cas.
Et de toutes façons généralement le mou très très vite.
Bref, le mot d’ordre est l’adaptabilité
ça fait plaisir de lire les propos d’un grimpeur qui grimpe ! perso, c’est ce que je vis, et pas la peine d’être dans le 8/9.
un assurage qui s’adapte en terme de hauteur de chute (travail ou run, profil de la voie,…) et dans tous les cas une corde qui vient sans attendre, rien de pire que de sentir une rétention ou de devoir s’y prendre à 2 fois quand on clippe car la brassée donnée n’est pas suffisante.
mais au final, quand je fais le bilan des 80 personnes que je vois grimper régulièrement sur le mur où je grimpe, je pense qu’il y en a moins de 10 qui savent vraiment assurer ainsi.
heureusement, sur les 80, je pense que les 80 savent assurer de telle sorte qu’il n’y ait pas d’accident. Mais on demande bien plus que ça à un assureur !
Et tu en conclus quoi ?
D’après toi ? Est-ce qu’il y a vraiment besoin de répondre… ?!

l’exemple des vieux guides (guides, pas routiers comme tu dis) aussi, car ils détiennent le diplôme suprême de la discipline.
le diplôme suprême de la discipline « montagne ».
mais en terme de grimpe, le niveau demandé au guide, ça casse vraiment pas trois pates à un canard, on voit bien que c’est un monde différent avec l’escalade sportive actuelle. mais c’est suffisant pour le métier de guide, sauf pour les rares (et souvent jeunes) guides qui vont dans du dur.
Complètement. D’où le fait de dire que le CV de l’assureur ne prouve rien sur ses compétences et qualités dans l’exercice.
Du coup, j’ai du mal a rejoindre l’argument de dire « c’est mon coach, je ne vérifie pas son assurage »…
Après libre a chacun de faire comme bon lui semble.