Posté en tant qu’invité par claudio:
Pat écrit :
Hulot a l’immense mérite de générer une prise de conscience
écologique, mais le problème c’est que tout un tas de «
bobos-Parigot » disent « ah c’est bien ce qu’il fait », mais ne
voient pas l’envers de la médaille.
euh… on n’est pas des billes non plus :
"TF1 estime à… 100 millions d’euros le chiffre d’affaires annuel généré par tous les produits griffés Ushuaïa. Parmi ses produits dérivés, citons un encens déclaré cancérigène par l’UFC Que Choisir, les gels douche en plastique remplis de produits exotiques, et le magazine appelé… Ushuaïa [3]. Dans ce magazine, que trouvons-nous ? De belles images de nature, et des reportages poignants sur les bonobos. Entre les deux, des publicités… pour les produits dérivés Nicolas Hulot : lunettes, gels douche, et DVD. Dans le premier numéro du magazine, sur les 10 premières pages, 7 sont des publicités. Se servir de l’émotion suscitée par la crise écologique pour pousser à la consommation, il fallait oser. Plus fort encore, les pages 2 et 3 de la même édition sont prises par une pub pour un véhicule haut de gamme Renault (Espace). Sur la dernière page - la plus lue après la couverture - figure une réclame pour un 4 x 4 Volvo vendu environ 50 000 euros : « Volvo XC90, la nature est si belle que pour la découvrir, il fallait un 4 x 4 aussi beau et respectueux ».
À sa décharge, Nicolas Hulot n’a jamais prétendu être un grand pourfendeur de l’automobile. Parmi les produits dérivés de la marque de TF1, il existe en effet le 4 x 4 « Ushuaïa » : un Peugeot-Partner. Que les transports soient responsables de la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre importe peu. Cette voiture est écologique, puisque « l’air conditionné n’est proposé qu’en option, même sur le modèle Ushuaïa Grand Raid qui coiffe la gamme. »
"comment se fait-il qu’un homme à l’origine d’un tel business bénéficie d’une image positive dans l’opinion ? Cela vient en partie de la mission qu’il s’est lui-même octroyée. Porté par l’audimat, il ne se veut plus un simple animateur de télévision. Nicolas Hulot veut « mettre sa notoriété au service d’une cause d’intérêt général. » [6] En 1990, il crée la Fondation Ushuaïa, qui prendra son propre nom cinq ans plus tard. Pour créer cette structure, forte d’une quinzaine de salariés, il faut de l’argent. Les premiers donateurs sont TF1, L’Oréal et EDF. Mais d’autres entreprises vont s’associer à Nicolas Hulot et faire un don : les Autoroutes du Sud de la France, Bouygues Telecom, Valorplast, Apple, Décathlon, Énergie Système, ETT, Eurotherm, Giordano Industries, Grohe, Knauf, Lafarge, Saint-Gobain Isover, Siplast Icopal, Tetra Pak France, UGAP, Weber et Broutin, Yprema… (…)
source : http://www.acrimed.org/article2498.html
Cette longue citation pour que tu comprennes la différence entre l’écologie à la petite semaine - celle de l’animateur d’Ushuaïa et de ceux qui croient au salut de la planète par la petite BA « écologiste » individuelle - et l’écologie POLITIQUE, qui est un mouvement collectif auquel se rattache effecivement MW. Pourquoi « politique » ? Parce qu’on sait bien qu’autour de la « nature » (de l’environnement, du biotope) il y a des enjeux, collectifs évidemment, et des rapports de force non-négligeables - en tout cas suffisamment lourds pour qu’on puisse nourrir les plus grands doutes sur la capacité de nos petites consciences individuelles (le citoyen-consommateur et toutes ces fariboles) à s’y opposer, même si on ne peut rien sans elles. Au risque de paraître ayatollah, autant te dire que les alibis mièvres de la tolérance et du partage n’ont rien à faire dans ce combat politique.
L’« écologie qui ne mange pas de pain » a effectivement été récupérée par tout le monde, on se congratule autour du pacte écologique de Hulot ou on va communier en choeur à la grand-messe d’Al Gore, pour ensuite vaquer à nos activités de production nuisibles et souvent inutiles (bref, c’est du spectacle) ; face à cela, il faut bien reconnaître aux associations (ex. Greenpeace), aux syndicats (ex. Confédération Paysanne), et aux partis (ex. Verts), une compétence qui a tout simplement son origine dans la constance avec laquelle leurs analyses se vérifient depuis trente ans.
Bref, d’accord avec le autres : ta bécanne, garde-là pour les trajets que tu fais pour aller au boulot.
et bonne promenade, pour le reste
claudio
[%sig%]