Posté en tant qu’invité par Un ancien du club:
Juste pour dire, hein : je ne suis pas un exemple, sans doute.
La première fois que je me suis pété le LCA, c’était sous Vallot. Même pas tombé : juste posé les fesse dans la neige à la fin d’un virage pour regarder par-dessus mon épaule la vrai face nord du Mont Blanc … laissé filler les skis un peu comme ils veulent … un peu de fatigue … clac !
Comme il n’est pas éthique de demander de l’aide avant d’agoniser (après, il est trop tard), je suis descendu jusqu’au plan de l’aiguille sur une jambe … allez : une jambe et quart.
Hémarthrose modeste, douleur moyenne. Diagnostic intuitif, sans avis particulier : petite entorse de genou.
Trois/quatre semaines plus tard : la Küf’.
Ouaip : la Küf’ avec une patte folle : pardonnez-moi, messeigneurs, on a les premières que l’on peut. Tout va bien sur la course, poursuivie jusqu’au sommet du Maudit. Dans la descente tout drêt dans l’pendu de la face nord, ch’sais pas s’qui s’est passé : le genou s’est dérobé. J’avais un bon compagnon, pas de soucis pour arrêter le paquet … mais grosse, grosse gamberge.
IRM , avis compétent : LCA.
Chirurgie.
Suivent trois/quatre ans de galère sans nom.
De mon point d vue, les risques post opératoires sont au nombre de trois :
- Fragilité du montage chirurgical (z’avez qu’à aller voir un gus/une nana qui sait de quoi il/elle parle …),
- Tendinite du ligament rotulien en cas de Kenneth/Jones,
- Dépression.
J’étais allé voir un bon chirurgien, j’ai donc fait les deux complications qui ne dépendent pas de lui.
Plus une troisième : syndrome cyclope (prolifération de tissu cicatriciel +/- inflammatoire au sortir d’un des tunnels osseux, fémoral, le plus souvent). Reprise chirurgicale sous arthro. deux ans plus tard pour résection du Cyclope, ouverture de l’échancrure inter condylienne. Bonne évolution.
Reprise chirurgicale sous arthro l’année suivante pour languette méniscale au milieu de l’articulation (un mal de chien, genou bloqué). Evolution parfaite : Quarante km de skating trois jours après.
Ensuite: fin d’évolution d’une tendinite rotulienne sévère.
Ensuite nickel, pendant sept ans environ.
Jusqu’à ces derniers temps. Ou rupture du greffon, suite à quelque crétinerie incidente et anecdotique.
Re- chirurgie, re K-J en prenant le greffon sur le tendon rotulien contro-latéral (et deux genoux pour le prix d’un, deux !).
Du coup, avec l’expérience, je vais faire mon possible pour éviter la tendinite sur le rotulien prélevé : pas la peine de me demander de tirer dessus avant un an, la réponse, c’est non.
Pour la dépression, j’essaye de faire ce que je peux.
Les cannes, je les ai gardées quatre jours. A J + 6, j’avais les pieds dans la neige, J +8 : petit sentier enneigé sous les noisetiers, en faisant le mur du centre de rééduc’.
J + 22 : première sortie en vélo … Attention : que du plat, petite distance (dix bornes environ, soit la moitié de ce que je courrais tous les jours en sortant du boulot, du temps ou je courrais un peu), développement et rythme de pluri centenaire : j’ai du mettre plus de temps sur ces dix bornes en vélo que sur les vingt que je faisais en courant …).
Enfin voilà : je ne prétends pas que c’est bien. Et même, je suis sûr que c’est mal, mais ne dit-on pas qu’il faut, entre deux maux, choisir le moindre ?
Du haut de mes antécédents, s’il m’est permis de donner juste un petit conseil amical : surtout, surtout : ne pas tirer sur le genou, et particulièrement sur le tendon rotulien : c’est pas grave si la cuisse fond : elle reviendra en temps utiles, et cela ne gère en rien les galipettes sous la couette.
Bienvenue au club, adrenaline73, et à la tienne !